Trois petits textes sans prétention (et non pas trois petites notes de musique) écrits dans la soirée de samedi 10 décembre, pour tromper mon ennui, tuer le temps et combattre mon anxiété... Soyez cléments, ces textes ne sont pas très bien ficelés. Ne soyez pas curieux, ces textes ne sont pas des clés sur mon état actuel et sur ma vie privée. Les évidences sont parfois trompeuses et on peut très bien écrire sans penser seulement à soi... Heureusement d'ailleurs !...
SAMEDI SOIR
Le compte à rebours est enclenché
Pourtant ma vie ne fait que commencer
Je me jette à corps perdu dans ma désespérance
Comme tant d'autres cultivent si bien l'art du silence
La nuit envahit progressivement la ville
Laissant place aux appêtits les plus vils
Les corps s'échangent les coeurs s'estompent
Et les couples se trompent et se rompent
Les suicides deviennent une délivrance
Le culte du corps a tué l'innocence
Les femmes s'oublient les hommes s'ennuient
et je m'enfuis tout seul sous la pluie
***
CLEOPATRE
Elle a la grâce et l'élégance d'une danseuse
Son rire est franc et généreux
Son regard est tendre et précieux
Parfois elle est un peu soucieuse
Elle a l'énergie et l'innocence des filles de son âge
Je la soupçonne de ne pas être toujours très sage
Elle est libre et fière et fragile à la fois
Elle a mis mon petit coeur en émoi
Shakespeare l'a dit, la vie est un théâtre,
Elle est ma reine, elle est ma Cléopâtre,
Elle est belle à en damner les anges
Je voudrais lui tresser une couronne de louanges
Un moment avec elle est un instant d'éternité
Elle a la douceur des gentilles soirées d'été
Et le caractère bien trempé qui lui sied tant
Elle ira loin, pas avec moi cependant...
Je ne serai certes jamais ni son Jules ni son César
Pour moi, je le sais, il est déjà trop tard...
J'espère seulement qu'elle comprendra mon poème
Moi qui ne lui dirai jamais je t'aime
Pour ne pas importuner la reine de ma vie
Elle devant qui je me prosterne sans souci
Pour lui offrir mon allégeance éternelle...
La vie est parfois un petit peu cruelle.
***
NOSTALGIE ? NON MERCI !...
Je suis malheureux à toute époque
J'ai la nostalgie à toute époque
Je m'en fous à toute époque
La vie vient la vie va et c'est comme ça :
Tralalalala ! Tralalalala !
Sûr ! On va pas en faire un plat
Car ça durera ainsi jusqu'au trépas
Une jolie chanson toujours la même
Une jolie chanson tellement différente
Et cette fille à qui je dis je t'aime
Et cette fille toujours tellement absente
Les années de service sans souci
L'uniforme des bons amis
Le footing et la bière à flot
Histoire d'en avoir jamais trop
C'est marre ! Les fantômes du passé
C'est marre ! Les cliquetis de l'été
C'est marre ! Les histoires d'amour
C'est marre ! Le monde et ses alentours
On balance entre sexe et abstinence
On balance entre vieillesse et enfance
On balance et on s'en balance
On balance et on s'en balance
Voilà... En écrivant ces textes alors que je passais la soirée chez mes parents, je pensais particulièrement à une chanson qui me hante et m'accompagne en ce moment (comme ces dernières semaines m'ont accompagné la B.O. de "Local Hero" - merci Johan ! - puis celle de "Furyo" puis le deuxième album de Pink Martini)... Cette chanson c'est "Jealous Guy", le fameux tube de Lennon, mais la version par Roxy Music avec la voix sublime de Brian Ferry. Cette chanson me résume tellement bien... Souvenez-vous mon poème portrait, que j'avais écrit à l'âge de 19 ans, et que j'ai mis sur ce blog en octobre ("Un peu de moi-même") : "Infidélité et jalousie, démons qui m'habitez". Je suis d'un naturel terriblement jaloux, par manque de confiance problablement, dans les autres et dans moi-même... Alors, pour m'améliorer, pour combattre ce penchant fâcheux et destructeur, je me remémore la fin du superbe film "Manhattan", quand une jeune fille, sur le point de partir six mois en Europe, dit à l'alors quarantenaire Woody Allen : "Il faut savoir faire confiance aux gens tout de même". Faire confiance. Vaste programme...
1 commentaire:
Mail de Anne du 12 décembre...
"Hello mon Jeff!
J'ai bien aimé tes poèmes, surtout les 2 derniers, le premier étant trop
triste à mon goût. Et Cléopatre, prétentieuse que je suis au petit matin,
malgré les cheveux en l'air les yeux embrumés et les traces d'oreiller, j'ai
cru que le premier 'quatrain' me concernait. Mais ne t'inquiète pas, la fin
du poème m'a fait voir mon erreur.
C'est drôle que tu parles de Jealous Guy et Manhattan, alors qu'on en avait
parlé vendredi: ça fait plaisir en tout cas.
Je lis ton 2 e mail.
Bises,
Anne"
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