lundi 27 juillet 2009

Perdu au coeur de l'été

Un petit message en passant, une bouteille à la mer : "Message in a bottle... I'll send a S.O.S. to the world... I hope that someone get smile !" Merci à Police (et non à la police...) pour l'inspiration...

Message d'un naufragé volontaire... Vous comprendrez l'allusion prochainement... Message d'un déconnecté du net... En fait, pour la première fois de ma vie depuis plus de trois ans, j'ai passé presque quatre semaines sans aller sur internet... Qu'est-ce que ça fait comme bien !!! Et, quand je me rebranche sur la toile, que j'accède à mes messageries... Je découvre des centaines de "spams" et pas un message "ami". J'ai comme l'impression qu'on est nombreux à avoir déconnecté, ces temps-ci !... Et il y a du bon à savoir qu'on vit (encore) très bien sans devoir user et abuser d'internet à longueur de temps. La seule chose d'internet qui m'a vraiment manqué est "wikipédia"... Je l'avoue, cette encyclopédie en ligne interactive et facile d'accès, c'est super pratique, quel que soit le type de renseignement que l'on cherche...

Alors, chères lectrices, chers lecteurs, vous vous demanderez sûrement : qu'a-t-il donc à nous raconter au coeur de l'été, pourquoi nous trouble-t-il dans notre retraite du net, qu'est-ce qu'il veut encore, celui-là ?! Oh... Rien du tout... Rien de bien nouveau... Un mois de juillet calme et paisible... Un mois partagé entre pratique moyennement (faut pas pousser non plus !) intensive du sport dans la salle à côté de chez moi (un moyen de garder contact avec "les autres" et de rester un peu sociable), pratique intensive (j'y reviendrai plus loin) du visionnage de DVD, lecture aléatoire du "Canard Enchaîné", repos et week-ends avec ma douce et tendre...

Un mois très calme... et j'en avais besoin... Le retour aussi de quelques cauchemars, liés évidemment à la mort de ma mère... Peut-être parce que ça fait un an qu'elle a été "placée" en maison de retraite, qui a vu la (plutôt rapide !!) dégradation de son état, passant en quelques semaines d'une personne malade certes mais valide et pouvant encore marcher à une personne totalement dépendante, grabataire, pleinement prisonnière de son corps... Il est clair qu'il faut souhaiter pour nos aînés et pour nous mêmes de tomber le plus tard possible dans l'univers des hôpitaux et des "institutions spécialisées". C'est généralement un aller simple vers l'enfer. Un an après, je "revis" ces mois terribles, une douleur ravivée par les histoires familiales d'héritage et de succession... C'est le "deuxième effet" de la disparition d'un être cher : on vit pleinement la perte de la personne et quelques mois plus tard on a l'épisode 2 avec les histoires de notaires, de partage, et la découverte de "secrets de famille" qu'on aurait jamais aimé connaître. En même temps, il faut bien passer par là. Comme dirait mon psy, la succession fait partie du processus de deuil. En signant les actes notariés, on enterre ma mère une deuxième fois.

Et puis, après plusieurs étés agités marqués par la déprime voire la dépression voire plus (reportez vous à mon blog en juillet-août 2008), j'avais bien besoin de me retrouver dans le calme, la quiétude voire le silence... Et pour me retrouver, rien de mieux que de me perdre... Clin d'oeil à une certaine série T.V. qui m'avait tellement marqué à l'été 2005 lors de sa diffusion en France... Il s'agit de "LOST : Les disparus". Je crois qu'alors j'avais eu un choc télévisuel que je n'avais pas ressenti depuis le fabuleux "Twin Peaks" de David Lynch, même si j'ai apprécié d'autres séries au fil du temps... notamment ces derniers mois où ma compagne m'a fait découvrir pas mal d'oeuvres télévisuelles d'une qualité remarquable. D'ailleurs, contrairement à l'idée que certain(e)s s'en font encore, estimant que les séries sont un sous-produit de consommation culturelle, je crois vraiment que certaines séries, et dans tous les "genres" d'ailleurs, sont d'une excellente facture, de très bons divertissements et même parfois beaucoup plus. D'ailleurs, un livre intitulé "Philosophie en série" analyse certaines séries T.V. d'un point de vue philosophique, livre publié aux très sérieuses éditions Ellipses, dans une collection qui propose également d'aborder les grandes questions philosophiques au travers de films célèbres.

Revenons à "LOST"... Je m'étais perdu... J'avais, au cours de l'été 2005, eu le véritable "coup de foudre" pour ce phénomène télévisuel, échangeant alors mes impressions avec une copine, Michèle, notant les résumés des épisodes au fur et à mesure (j'ai découvert récemment qu'une personne chère à mon coeur avait rédigé tout un carnet autour de cette série). Et j'avais été très très déçu par la fin de cette première saison, fin que j'avais trouvée "trop abrupte". J'ai appris par la suite que les producteurs avaient reconnu avoir "baclé" la fin de la dite saison. J'ai donc totalement décroché par la suite, d'autant que les saisons suivantes allaient être diffusées les étés suivants en deuxième voire troisième partie de soirée...

Nous voilà au printemps 2009. Je discute avec Francis, mon "coach" de la salle de sport. Il ne cesse de me citer (in english, of course) moult répliques de sa série fétiche... Il s'agit de "Lost" dont il dévore par internet (pas le choix, la série sera diffusée on ne sait quand en France et les DVD ne sortiront qu'en 2010) la cinquième saison... Il me met un peu au courant de l'évolution et des développements de l'intrigue. Je suis... c'est le cas de le dire... intrigué... On n'en parle plus... Arrive juin et Francis évoque de nouveau LOST... Et je me rappelle que mon collègue Jean-Michel a les coffrets DVD de la série... Et me voilà parti à découvrir ou plutôt à dévorer les saisons 2 et 3 et leurs bonus puis à courir acheter le coffret de la saison 4 et à le déguster jusqu'au plus petit des bonus cachés...

Qu'est-ce qui me plaît tellement dans LOST ? Il y a d'abord eu la forme, ces personnes regroupées par "obligation" (le crash, très réaliste, d'un avion sur une île qui semble déserte) ensemble... j'ai toujours aimé le thème du huis clos, que ce soit un camp de prisonniers (comme "Furyo" ou "Le Pont de la Rivière Kwaï") ou une île déserte. Les flash-backs autour des personnages, qui permettent de découvrir le passé de nos "héros", de nous attacher à eux, de réaliser la complexité de chaque individu (les scénaristes sont très forts, au fur et à mesure des saisons, pour nous faire avoir un point de vue différent sur chaque personnage !!). L'apparition dans la saison 4 des "flash forwards" est une idée géniale : on nous annonce ce qui va se passer (une technique utilisée magistralement dans la saison 1 de "DAMAGES", une des séries que j'ai dévorées au printemps... merci ma collègue Sylvie !!). Ce qui compte n'est plus ce qui va arriver, mais comment on y parvient... Très malin ! Il y a l'instillation progressive d'une certaine dose de fantastique... Je pense parfois à l'entité invisible et maléfique de "Planète interdite", aux vieux fantasmes d'une île où auraient eu lieu toutes sortes d'expérimentations scientifiques qui ont (très) mal tourné. Et puis j'ai toujours été amoureux des îles ! J'ai pas vécu en Corse pour rien ! Et où vais-je la semaine prochaine en vacances ? A Jersey et Guernesey !!

Pour revenir à LOST, et cette question : pourquoi j'aime tellement cette série au point d'y avoir consacré des journées et d'en avoir rêvé la nuit ?! Son côté tellement humain avec des personnages attachants, qui se découvrent (ou se redécouvrent : la fabuleuse théorie qui part du principe que toute personne est "interconnectée" aux autres à un degré plus ou moins élevé). L'idée fabuleuse du projet Dharma, une énorme expérimentation scientifique et humaine (je repense aux nombreux cas, étudiés lors de mes études d'histoire, de ces utopistes créant une communauté idéale et chaque fois le projet a échoué) qui va s'effondrer... mais pourquoi ? et comment ? Le côté "Ile mystérieuse"... d'ailleurs, c'était le roman de Jules Verne que j'avais dévoré quand j'étais ado !! Et puis la grande question : comment vont réagir des personnes "civilisées" qui se retrouvent obligées de retourner à l'état sinon sauvage du moins débarrassé des progrès techniques de notre époque... Combien de jours voire d'heures tiendrions-nous sans téléphone, sans internet, sans électricité, sans eau courante ?!...

Et puis LOST fourmille d'allusions, de références, qu'elles soient télévisuelles, cinématographiques, littéraires, philosophiques, scientifiques, etc... Il y a bien sûr l'excellent personnage de Sawyer, archétype de la culture pop qui passe son temps à affubler les autres survivants de sobriquets tirés des séries télé de son enfance, qui dévore tous les livres et les magazines qu'il découvre (sur une île déserte, on a du temps à tuer !), citant au passage quelques romans que j'affectionne particulièrement comme "Des Souris et des Hommes" ou évidemment "Alice au Pays des Merveilles". La série évoque la théorie de la synchronicité, thème cher au psychanalyste Carl Gustav Jung (qui avait sur Freud cet avantage énorme de ne pas réduire toute l'humanité à sa sexualité). Pour revenir aux flash-backs, j'aime particulièrement l'idée (également à la base de la série "Code Quantum") que parfois des petits événements, des rencontres anodines vont profondément et durablement modifier notre vie. Peut-être sommes-nous juste des pions sur l'échiquier de la destinée mais il y a des coups interdits possibles, on peut parfois "forcer son destin" ou en tout cas avoir l'illusion de le forcer...

Pour rester dans les séries télé... Au printemps j'ai donc découvert, grâce à ma collègue Sylvie, l'excellent "DAMAGES" mais aussi la fabuleuse série anglaise "M.I. 5", particulièrement réaliste. Ma compagne m'a offert la première saison de "24 heures"... Bon, je sais, je découvre le phénomène Jack Bauer sept ans après tout le monde.... Mieux vaut tard que jamais ! Et j'avoue que j'ai dévoré cette série de façon quasi-hypnothétique !!

A propos des coïncidences... Jack est mon prénom préféré... Jacques, en français, était le frère de Jésus, auteur d'une épître longtemps mise à l'écart par les Pères de l'Eglise. Il y avait aussi Jacques, le frère de Jean l'Evangéliste, qui serait enterré à Compostelle. Voilà pour les Jacques du Nouveau Testament. Au cinéma, les Jack sont mes héros fétiches... Qu'il s'agissse du Jack Celliers de "Furyo" (splendidement interprété par David Bowie) torturé de ses remords ou bien sûr du Jack Dawson de "Titanic" (le fameux Leonardo... quel ne fut pas le choc de James Cameron quand il découvrit après la sortie du film qu'il y avait réellement parmi les naufragés un certain "J. Dawson"). Et dans les séries télé, ça continue, avec donc Jack Bauer de "24 heures" ou évidemment le Jack Shepard, le médecin de "LOST", sans oublier Jack Malone, le policier de "FBI portés disparus". Ce qui est ironique, c'est que Jack en anglais ne signifie pas Jacques (qui se dit James) mais c'est une abréviation usuelle de John, donc... de Jean...

Pour terminer sur "LOST", spéciale dédicace pour celles et ceux d'entre vous qui aiment cette série... Trois liens internet... Attention ! Evitez d'aller trop regarder vers les résumés de la saison 5 qui devrait prochainement être diffusée en France... Sachez simplement que l'île... se déplace... dans toutes les dimensions... Chut ! J'en ai trop dit... peut-être...
http://www.lost-site.com/ [le site que je fréquente le plus !]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lost,_les_disparus
http://www.tf1.fr/lost/
Allez, quelques autres liens pas encore "visités" :
http://www.lost-island.net/
http://lost.hypnoweb.net/
Bienvenue dans l'île de tous les dangers !!

Namasté !
A noter aussi l'excellente encyclopédie wiki LOST :