lundi 28 janvier 2008

Mes résolutions - Episode II : Le Retour de la Mission de la Revanche

Vous me connaissez, j'ai toujours aimé les bilans d'étape... Ils permettent de savoir où l'on va et si l'on suit le bon chemin... Souvenez-vous que l'une de mes citations préférées est "si tu sais d'où vient le vent, va où le vent te mène"... Voilà près d'un mois que j'ai pris quelques (bonnes ?) résolutions... Voyons donc voir si je les tiens peu ou prou ou si d'ores et déjà j'ai sombré définitivement du Côté Obscur...
Avant de passer à l'énoncé des dites résolutions, merci à celles et ceux d'entre vous (notamment Isabelle et Gérard) qui m'ont dit des mots très gentils pour mon dernier texte sur ma famille... C'est dans ces moments là que j'ai vraiment envie de continuer à rédiger un blog. Un de mes buts essentiels sinon le but principal est non pas d'écrire pour moi (sinon j'écrirais sur un cahier anonyme) mais pour les autres et d'essayer de faire partager éventuellement ce que je ressens mais aussi plus largement j'essaie d'écrire ce que tout le monde ressent. Alors je le fais en partant de ce que je connais le mieux, à savoir moi-même, ma propre vie, mes propres expériences. Ce n'est pas du nombrilisme, de l'égocentrisme, encore moins de l'égoïsme. J'essaie d'écrire comment j'appréhende ce qui m'arrive, en ayant la (folle) prétention de croire que ça pourra intéresser autrui et même peut-être le questionner et pourquoi pas le faire progresser dans son propre cheminement...
Venons-en à mes résolutions...
- Limiter (fortement si possible) la consommation de tabac. Là, c'est pas gagné pour le moment... J'ai alterné les jours sans quasiment une cigarette et certaines soirées où je fumais sans modération.
- Ne plus boire qu'en compagnie et en quantité modérée. Là non plus, c'est pas forcément gagné. Il m'est bien arrivé de boire quelques bières un samedi soir en traînassant devant des séries policières de seconde zone...
- Faire du sport minimum deux fois par semaine. Pour le moment, j'y suis. Faudrait bien que je passe à tous les jours. Ce serait d'ailleurs un excellent moyen de tenir les résolutions sur le tabac et l'alcool !!
- Ne plus employer les mots "amour" et "amitié" à tort et à travers. Pas de souci. Pour le moment, je n'emploie plus ces mots du tout...
- Arrêter de me plaindre pour des broutilles. Pas de souci. N'empêche que j'aime bien râler pour rien de temps en temps...
- Cesser la quête impossible de la femme de ma vie, quête entamée voilà un an et demi "assistée par internet"... Là aussi, c'est pas gagné... Le problème est que les occasions de rencontres sont peu nombreuses et internet est un moyen très pratique pour rencontrer des gens. Faut surtout que les rencontres deviennent réelles et que les deux personnes qui se rencontrent soient honnêtes, cherchent la même chose, ne se mentent pas à eux-mêmes... Oups ! Pas gagné !
- Lire au moins trois romans par mois. C'est pas fait ! Je viens d'en emprunter trois à la bibliothèque... des romans policiers : un roman à énigme, une série noire, et un recueil denouvelles sur des tueurs en série... aurai-je le temps de les lire d'ici un mois ? Suspense !
- Lire enfin la revue "Religions & Histoire" à laquelle je suis abonné depuis trois ans et dont je n'ai lu qu'un numéro, et encore... pas en entier ! Je viens de renouveler mon abonnement à la dite revue mais j'ai pas ouvert un exemplaire... Par contre, j'ai consulté leur site internet... http://www.religions-histoire.com/
- Limiter l'écoute de chansons et de musiques tristes. Samedi soir, j'ai réécouté les Symphonies 7 et 9 du grand Ludwig Van... Bon, j'avoue, j'ai aussi écouté un peu la radio, vous savez, RFM, Nostalgie, France Info (la nuit, ils passent des musiques de films) et Radio Classique... et dans le lot il y avait des airs tristounets...
- Retrouver ma capacité de révolte et la force de ne pas me résigner dans un fatalisme conformiste face à la misère du monde. Pour le moment joker ! Je me surprend à devenir un peu fataliste...
- Ne pas confondre attirance(s) et sentiment(s). Pas concerné pour le moment. On peut aussi être attiré par quelqu'un pour qui on a des sentiments et avoir des sentiments pour quelqu'un par qui on est attiré... et réciproquement et vice et versa !
- Ne pas me laisser déborder par mes émotions. Pas gagné ! Toute la semaine dernière je fus préoccupé plus que de raison par l'état de ma mère qui ne cesse de se dégrader.
- Gagner plus de deux matchs d'affilée au badminton contre Françoise. Je crois bien que cette résolution est, pour le moment, l'une de celles que j'ai tenues... Maintenant, il faut transformer l'essai et gagner sur la durée...
- Positiver. Corinne peut témoigner, je positive à fond en ce moment ! Enfin, j'essaie.
- Regarder l'ensemble des DVD de ma DVDthèque et ne pas bloquer sur la dizaine de films que je me repasse régulièrement... Pour le moment, j'ai rien regardé. Par contre, je redécouvre les vieux "Galactica" que m'a prêtés Jean-Michel... Sympa !
- Trouver le roman "Au Service Secret de Sa Majesté"... C'est fait ! Grâce au site que je vous recommande : http://www.livrenpoche.com/ C'est une petite mine de romans à prix bas pour compléter une collection ou s'acheter des romans pas cher... En tout cas, j'ai désormais l'épisode où Bond tombe amoureux de la fille d'un parrain corse et l'épouse... Le mariage ne durera pas... Hélas pour Bond qui ne va jamais vraiment s'en remettre...
- Ne plus donner l'image d'un type dépressif "mal dans sa peau" et "en mal d'amour" et qui n'est pas bien. J'y travaille...
- Continuer le théâtre. L'IDD Théâtre au collège se passe bien. Et, ce vendredi, c'est l'assemblée générale de La Nouvelle Rampe... "C'est reparti" !
- Ne pas devenir pétri de certitudes. Je m'y emploie...
- Ne pas m'énerver quand je vois Sarkozy à la T.V. Je regarde moins la T.V. et, de plus en plus, quand je vois l'Omniprésident, j'ai plutôt envie de rire... jaune...
- Ultime bonne résolution : cesser les envois de mails collectifs que personne ne lit... Non mais sans blague, vous pensiez vraiment que j'allais la tenir celle-là de résolution ?!
Pour finir ce petit article je me permettrai de faire ce que je fais rarement (respectueux que je suis du droit d'auteur)... Citer in extenso les paroles de chansons que j'aime... En l'occurence deux chansons de Renaud que j'ai réécoutées avec plaisir récemment... Il s'agit de "Mon bistrot préféré", superbe hommage à tous les auteurs qui ont inspiré le chanteur énervé, et "Docteur Renaud Mister Renard" où il s'interroge sur sa dualité et par là-même sur la dualité de chacun d'entre nous... J'aime beaucoup ces deux textes, indépendamment de la musique et de leur auteur... que j'aime également d'ailleurs... Tan ! Tan ! Tan !
Allez, à plouche les aminches !

Mon bistrot préféré

Mon bistrot préféré, quelque part dans les cieux
M’accueille quelquefois aux jardins du Bon Dieu
C’est un bistrot tranquille où il m’arrive de boire
En compagnie de ceux qui peuplent ma mémoire

Les jours de vague à l’âme ou les soirs de déprime
Près de quelques artistes amoureux de la rime
Je vide deux trois verres en parlant de peinture
D’amour, de chansonnettes et de littérature

Il y a là, bien sûr, des poètes, le Prince
Tirant sur sa bouffarde, l’ami Georges Brassens
Il y a Brel aussi et Léo l’anarchiste
Je revis, avec eux une célèbre affiche

Trenet vient nous chanter une Folle Complainte
Cependant que Verlaine et Rimbaud, à l’absinthe
Se ruinent doucement en évoquant Villon
Qui rôde près du bar et des mauvais garçons

L’ami René Fallet me parle de ses touches
Qui me font frissonner quand il pêche à la mouche
Et du vin et des femmes et surtout des copains
Qui font la vie plus belle, le désespoir plus loin

Il y a Boris Vian, Maupassant et Bruant
Ecoutant les histoires d’un Coluche hilarant
Je m’assois avec eux pour quelques libations
Entouré de Desproges et Reiser et Tonton

Nous rigolons des cons avec Frédéric Dard
Souvenirs de prison avec le vieux Boudard
Audiard et puis Pagnol s’allument au Pernod
Je lève mon verre à Robert Doisneau

Gainsbourg est au piano, jouant sa Javanaise
Et nous chante l’amour qu’il appelle la baise
Dewaere est là aussi dans un coin, et il trinque
Avec Bernard Dimey, avec Bobby Lapointe

Assis autour du poêle il y a Jacques Rigaut, Franquin,
Jean-Pierre Chabrol, Prévert et son mégot
Nous parlons de suicide Maurice Ronet arrive
La mort est quelquefois tout un art de vivre

Mon bistrot préféré, quelque part dans les cieux
Je l’avoue, désolé, manque de femmes un peu
Mais les amis, les potes qui le hantent toujours
Savent aussi bien qu’elles ce que c’est que l’amour

Ils sont bien plus vivants dans ma mémoire au moins
Que la majorité de mes contemporains
Si demain la faucheuse vient me prendre la main
Pourvu qu’elle me conduise au bistrot des copains.

*
* *

Docteur Renaud, Mister Renard


Comme y'a eu Gainsbourg et Gainsbarre
Y'a le Renaud et le Renard,
Le Renaud ne boit que de l'eau
Le Renard carbure au Ricard,
Un côté blanc, un côté noir
Personne n'est tout moche ou tout beau,
Moitié ange et moitié salaud
Et c'est ce que nous allons voir.

Docteur Renaud, Mister Renard

Renard est un sacré soiffard
Renaud est sobre comme un moineau,
Quand Renaud rejoint son plumard
Renard s'écroule dans l'caniveau
Renaud se méfie des pétards
Et du chichon qui rend idiot
Renard se les roule peinard
Pour s'exploser le ciboulot

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud s'efforce, c'est son boulot
D'écrire de jolies histoires
Pour séduire les gens, les marmots
Pour amuser pour émouvoir
A la pointe de son stylo
Le Renard n'a que des gros mots
La parano et le cafard
N'lui inspirent que des idées noires

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud souffre de tous les maux
Qui accablent ce monde barbare
Il porte les croix sur son dos
Des injustices les plus notoires
Renard désabusé, se marre
Se contrefout de ce bazar
Le monde peut crever bientôt
Renard s'en réjouirait plutôt

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud a choisi la guitare
Et la poésie et les mots
Comme des armes un peu dérisoires
Pour fustiger tous les blaireaux
Renard, c'est son côté anar,
Crache sur tous les idéaux
Se moque du tiers comme du quart
Des engagements les plus beaux

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud mérite les bravos
Car en amour et c'est sa gloire
Il est tendre comme un agneau
Pour une seule et même histoire
Renard se frotte à toutes les peaux
A que des aventures d'un soir
Avec des canons, des cageots
Renard s'rait-il un brin vicelard ?

Docteur Renaud, Mister Renard

C'est à cause du désespoir
Qui tombe à 50 ans bientôt
Que le Renard, tôt ou tard
Prendra le dessus sur Renaud
Aujourd'hui son amour se barre
Son bel amour, son Domino
Elle quitte le vilain Renard
Mais aimera toujours Renaud

Docteur Renaud, Mister Renard.

mardi 22 janvier 2008

Let me introduce you to the family...

"Let me introduce you to the family" : le titre d'une chanson des Stranglers... La famille, vaste sujet. Famille, je vous aime ? Famille, je vous hais ! On connait ces expressions devenues des clichés... Il y a aussi ceux que la famille indiffère ou qui indiffèrent leur famille. Et puis les personnes qui n'ont pas de famille, qui n'ont pas la chance d'avoir de parents ou qui a contrario n'ont pas la joie d'être orphelins comme l'avait joliment ironisé Jules Renard. Laissez moi donc vous présenter ma famille !...
La période des fêtes de fin d'année a cela de particulier que c'est un temps de retrouvailles familiales. Les Américains ont Thanksgiving... Nous, en Europe et particulièrement en France, nous avons Noël. La fête obligatoire. On se retrouve en famille, parfois avec des parfaits inconnus (parce qu'on ne se voit jamais et qu'on ne prend jamais le temps de bavarder en tête à tête), pour ressasser les vieilles histoires... Remarquez, la chanson dit "on choisit ses copains mais rarement sa famille" (je n'en suis d'ailleurs pas si sûr... dans quelle mesure le choix des copains n'est-il pas le fruit de notre éducation, de notre milieu socio-professionnel, de nos origines ?!) ... Et, si Noël est la fête familiale, le Réveillon du 31 est traditionnellement la fête des amis et, là aussi, on se force à se retrouver, parfois avec des amis devenus de parfaits inconnus, on évoque les souvenirs du bon vieux temps, au fur et à mesure des années la conversation vire de plus en plus au "café du commerce"...
Revenons à la famille... Laissez moi vous présenter ma famille... Non, je n'en parlerai pas plus que ça... De toute façon, j'ai jamais été très famille... Pour diverses raisons... Du côté maternel, j'avais un grand-père malheureux de pas avoir eu de garçon qui a maltraité ses quatre filles, notamment ma mère (l'aînée), la virant de la maison lorsqu'elle a atteint sa majorité. Par la suite, l'éloignement a fait qu'avec les ans j'ai de moins en moins vu mes tantes (deux vivant à Menton et une à Lyon) et mes cousines et cousins. Du côté paternel, mon père est le demi frère, le petit dernier, né d'un remariage tardif de mon grand-père avec la jeune fille qu'il avait engagée pour s'occuper de ses trois enfants. Mon père n'a jamais été totalement accepté dans cette famille Pérès, fière et un peu bourgeoise...
Mes parents (André et Anne-Marie), qui s'étaient rencontrés à Nice alors qu'ils étaient étudiants, sont arrivés à Moulins quand j'avais un an. Régulièrement, nous allions à Paris voir la demi-soeur de mon père (le demi-frère nous snobant ostensiblement depuis tant d'années) et sa fille ; nous allions encore plus régulièrement à Nice et Menton voir les soeurs de ma mère et la mère de mon père... J'ai toujours été un garçon très solitaire parce que les mois d'été et chaque vacance était l'occasion de ces longues transhumances puis de la vie dans la maison de campagne où je m'ennuyais ferme. D'un côté, on m'expliquait que mon grand-père était un monstre et de l'autre on me demandait d'aller le voir régulièrement et d'être gentil avec lui. De même, j'entendais mes parents évoquer à voix plus ou moins basse tel ou tel membre de ma famille et j'écoutais mes tantes critiquer mes parents pour leur éducation laxiste et leur reprocher leur statut d'enseignants privilégies. Ma soeur (Nathalie) et moi ayant sept ans d'écart et un tempérament différent, nous vivions l'un à côté de l'autre dans notre enfance mais pas l'un avec l'autre. Les quelques bons moments, c'était mes deux cousines. Encore aujourd'hui, je garde un très bon souvenir de ces balades, de ces lectures, de ces plages... avec Françoise et Christine... "C'était le bon temps !" Avec ma grand-mère Lucienne (la mère de mon père), j'ai vécu une relation totalement passionnelle... A sa mort en octobre 2001, j'ai dit adieu à une partie de moi-même.
A l'adolescence, j'ai commencé à connaître les vacances sans mes parents, grâce au centre aéré... Puis les vacances avec la petite copine... J'ai arrêté progressivement de voir ma famille, de façon presque inconsciente... Aujourd'hui, je ne les vois plus jamais... surtout depuis mon retour de Corse. Quand j'étais en Corse, Nice n'était qu'à une heure d'avion et quatre heures de bateau... Maintenant, c'est pour moi l'autre bout du pays... Mes cousines sont bien loin, on ne se connaît plus trop. Le seul sujet de conversation que j'ai avec mes tantes est l'état de santé de ma mère. Quant à ma soeur, si on a parfois envie de parler, plus que jadis en tout cas, elle est bien loin, en Allemagne, du côté de Frankfurt.
Ma famille, c'est mon père et ma mère. Ma mère est en train de disparaître. Cette phrase peut paraître banale, exagérée, insignifiante... Pourtant. Ma mère se vide de l'intérieur. Elle peut maintenant rester des heures debout, penchée au point que j'ai peur qu'elle tombe, dans le couloir, le regard vide. Elle ne sait plus où elle est. Son univers est borné d'angoisses, de craintes, de frayeurs... Elle appelle de plus en plus sa mère à l'aide... "Maman ! Maman !" Elle a perdu toute autonomie, elle ne peut plus manger seule, plus se laver seule, plus faire ses besoins seule. Elle est devenue totalement dépendante de mon père. Mon père est en train de disparaître. Lui aussi. Parce qu'il formait avec ma mère un de ces couples fusionnels qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre. Mon père jadis plutôt sportif a de la peine à marcher, n'a plus de souffle, est de plus en plus voûté... Il s'énerve pour un rien et de plus en plus souvent. Il trompe sa mélancolie et son cafard par des soirées interminables devant la télévision ou dans la lecture d'ouvrages de théologie, sa nouvelle marotte. Il refuse toute aide extérieure pour ma mère, estimant qu'il s'en sortira tout seul, que c'est de toute façon son devoir ("unis pour le meilleur et pour le pire" ne cesse-t-il de répéter) et que c'est aussi le devoir de la famille qui n'est pas assez présente pour lui...
Tout ça n'est pas très drôle. Ce qui est encore moins drôle c'est quand on réalise, les uns et les autres, en discutant, que nous avons chacun notre famille où tel ou tel problème nous mine, notamment au moment des fêtes... Les secrets de familles, les repas de familles, l'héritage familial... La famille. Chose étrange qui continue à nous hanter. En plus, de nos jours, on a inventé la notion de famille recomposée... On multiplie les beaux-parents... C'est vrai, quoi ! Une seule belle mère, c'était pas assez ! c'est mieux d'en avoir plusieurs... La famille, ce refuge rêvé, cet idéal de la société occidentale et de toutes les sociétés, la famille me laisse un goût amer dans la bouche. Un peu de l'impression d'être face à un champ de ruines... Alors, c'est vrai, j'ai pas trop envie de construire ma propre famille... De toute façon, l'opportunité ne m'est pas offerte donc la question ne se pose pas !
On s'invente d'autres familles, par le monde associatif, parfois en se plongeant dans le boulot de façon insensée (en oubliant que le jour du licenciement ou de la retraite on est viré de la famille...), la famille du sport, la famille de la (non) pratique religieuse et/ou politique... Mais ce ne sont que des familles de substitution, comme des drogues de substitution... "ça a le goût de la famille, ça a la couleur de la famille, mais c'est pas la famille"... La famille, la vraie, ce truc bizarre, indéfinissable, ce lien parfois magique, une série de rites immuables...
Il est vrai que je ne connais hélas pas le seul aspect peut-être vraiment souriant de la famille : la paternité (ou la maternité). Je ne suis jamais que le dernier chaînon d'une famille en décomposition. Et, hélas, je ne serai probablement jamais le fondateur de ma propre famille. Alors, c'est vrai, plus que d'autres, je regarde avec suspicion la vie de famille, avec un peu de jalousie aussi et parfois de la curiosité...
Pour terminer sur un clin d'oeil, lisez ce qui suit avec l'accent sicilien de Hollywood : "Ecoute, petit ! Maintenant, tu fais partie de la famille !" On n'en sort décidément pas...

jeudi 17 janvier 2008

Le retour de Superdoc...

Eh ! eh ! vous croyiez vraiment que j'allais disparaître définitivement de la "blogosphère" ?... A l'heure où l'on parle de la femme digitale (comme dirait Isabelle Juppé), quand tout le monde est connecté jour et nuit sur le net, soit par son ordinateur, soit par son téléphone, soit par sa télévision... et tout simplement par ses pensées... Le net, c'est une drogue dure... Personnellement, pour lutter contre l'addiction, je n'ai pas d'ordinateur chez moi. Résultat, la tentation d'alimenter un blog est hebdomadaire (sauf en période de crises), je ne fréquente pas les forums, je ne "chatte" pas, j'envoie peu de mails, je ne traîne pas mes soirées sur des sites d'enchères et je ne m'aventure plus sur les sites de rencontres... Bref, je suis un internaute modéré, très modéré... N'empêche que j'aime bien laisser ma trace de temps à autre, dire ce que je pense, même si ça n'intéresse personne, comme une lumière qu'on laisse allumée pour signifier : voyez, il y a un vivant par ici...
Quoi de neuf depuis une semaine ? Je tente d'appliquer mes bonnes résolutions... Et ça marche plutôt pas mal pour le moment... Un peu courbaturé par la reprise du sport, notamment du badminton... Le plaisir de retrouver le collège... Et un autre plaisir retrouvé, celui de la lecture, ou plutôt des lectures... que ce soit romans (notamment policiers et de S.F.), revues historiques, politiques, religieuses, essais... Comme si, après un mois et demi (voire plus !) à tourner autour de ma petite personne, je retournais vers le vaste monde... Le sommeil également retrouvé... Sans parler d'une certaine bonne humeur... je n'ose parler de sérénité...
Histoire de remettre les compteurs à zéro, dans le cadre de l'An Nouveau, le petit jeu du questionnaire auquel je me livre de temps à autre... Cette fois-ci... je vais me livrer au "vrai" questionnaire de Proust... En effet, on parle toujours de "questionnaires de Proust" et on les adapte au fil des années... Voici mes réponses au seul, à l'unique questionnaire dit de Proust. Pour connaître les réponses de Marcel Proust et l'histoire de ce questionnaire, je vous renvoie à ce lien internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Questionnaire_de_Proust
Le principal trait de mon caractère ?
Quand on y réfléchit un peu... Pas facile... Le besoin d'être aimé, reconnu, rassuré... oui, c'est ça : rassuré... Je suis un inquiet !
La qualité que je désire chez un homme ?
S'il n'en faut retenir qu'une... pas facile... la franchise de la camaraderie. J'aime les ambiances simples de salles de sports !
La qualité que je désire chez une femme ?
Une certaine douceur, une écoute que je ne trouve pas toujours chez les hommes et qui fait que je recherche, en toute amitié, la compagnie des femmes.
Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ?
De m'accepter tel que je suis mais également de me titiller de temps à autre...
Mon principal défaut ?
J'allais répondre l'impulsivité, le côté passionné... Mais ce sont là des traits de caractère, non des défauts ou des qualités. Qu'est-ce qui est un défaut ? Qu'est-ce qui est une qualité ? Tout dépend, finalement, des circonstances... Je dirai que mon principal défaut est l'absence de projection dans l'avenir, le manque d'ambition chronique.
Mon occupation préférée ?
J'aimerais répondre comme Proust : "aimer"... Non, moi, c'est rêver... me laisser aller à la rêverie... D'où un certain penchant pour l'ivresse...
Mon rêve de bonheur ?
Etant totalement incapable de me projeter vers l'avenir, je n'ai pas de rêve de bonheur, ni individuel ni collectif.
Quel serait mon plus grand malheur ?
Ne pas avoir vécu tout ce que j'ai vécu. J'aime cette vie que j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui. Ce serait dommage que je ne l'ai pas vécue !
Ce que je voudrais être ?
Moi, en un peu mieux... Débarrassé de certaines angoisses qui me paralysent parfois, qui exaspèrent mes relations et qui nuisent à mes tentatives de vie en couple...
Le pays où je désirerais vivre ?
J'ai longtemps vu la Corse comme ma Terre Promise à moi... Il m'arrive, comme beaucoup, de rêver de Québec, l'Eldorado américain des francophones... Par dessus tout, je désire vivre où je vis actuellement, j'y suis bien... j'aime mon Bourbonnais !
La couleur que j'aime ?
Tout ça dépend pour quoi ?! J'aime bien le vert d'une manière générale. Le bleu azur est pas mal non plus...
La fleur que j'aime ?
Je ne connais rien aux fleurs ni à leur langage. J'aime bien les roses blanches et les roses jaunes...
L'oiseau que je préfère ?
Le dodo... à cause de son nom et de "Alice au Pays des Merveilles"...
Mes auteurs favoris en prose ?
Jadis, Albert Camus, Boris Vian, René Barjavel, Graham Greene. Actuellement, je lis assez régulièrement des romans d'Agatha Christie, je découvre James Hadley Chase et je me plonge dans l'oeuvre de Ian Fleming. Je sais, ce n'est pas de la grande littérature, c'est même de la littérature "hall de gare"... mais j'assume totalement... J'aime aussi certains romans de Robert Silverberg et le style délirant de Joseph Connelly...
Mes poètes préférés ?
Je n'ai jamais été un fana de la poésie... Cela peut paraître étonnant puisque j'ai écrit beaucoup de poèmes. De même, j'écris un "blog", j'ai rédigé parfois des "journaux intimes" et pourtant l'autobiographie est un genre qui ne m'intéresse pas vraiment... Pour répondre à la question... J'ai apprécié les poèmes de Boris Vian... J'aime certains textes de Verlaine, de Prévert, de La Fontaine et "Demain dès l'Aube" de Victor Hugo... J'ajouterai les chansons de Jacques Brel qui est, pour moi, n'en déplaise aux dames (le Grand Jacques était extrêmement misogyne), un très grand poète.
Mes héros dans la fiction ?
Je citerai des héros de romans mais aussi de films... Sherlock Holmes (le détective maniaque, accompagné de son fidèle Watson, qui a quelques vices cachés comme une mélancolie chronique dès qu'il est inactif et qu'il combat par l'usage de stupéfiants), Indiana Jones (à la fois professeur d'université [spécialisé dans les religions du monde] un peu timide et archéologue-aventurier qui casse tout sur son passage), James Bond (espion au coeur tendre, notamment dans les romans, grand fumeur devant l'Eternel, amateur de bons plats et de grands crus) mais aussi Anakin Skywalker alias Dark Vador (parce que c'est l'histoire de la chute d'un homme mais aussi, finalement, de sa rédemption).
Mes héroïnes préférées dans la fiction ?
Joker ! J'avoue ne pas m'être posé la question bien souvent... Peut-être Juliette de "Roméo & Juliette" car, à la différence de son Roméo, elle est beaucoup plus combattive et positive et dynamique. Dans la même veine, le personnage de Rose dans le film "Titanic" et un petit faible pour Marion dans "Les Aventuriers de l'Arche perdue".
Mes compositeurs préférés ?
Il y a du monde ! En musique dite classique, je citerai Beethoven, Tchaikowsky, Richard Strauss. En musique de cinéma (mon genre fétiche), je citerai John Williams, Bernard Herrmann, Maurice Jarre, Nino Rota, Ennio Morricone, etc... En pop music, je citerai The Beatles, Madness, Depeche Mode, Bowie, Supertramp, Queen...
Mes héros dans la vie réelle ?
Je n'en ai pas vraiment. Il est des personnes que j'apprécie voire que j'admire, dans la politique, les arts, la vie quotidienne, etc... Pas de héros en particulier.
Mes héroïnes dans l'histoire ?
Pas facile... Je n'y ai pas vraiment réfléchi... Joker ! Peut-être Marie-Antoinette, pour son destin tellement tragique et l'ambiguité du personnage...
Mes noms favoris ?
Je ne comprends pas bien la question... Les prénoms peut-être ? J'aime beaucoup Sarah, Mathilde (un peu à cause de Brel), Rebecca, Rachel, Nathalie (ma soeur !), Valérie-Anne (que j'ai aimée pendant de longues années !!). Pour les prénoms masculins... j'aime bien Jean-François (c'est moi !), André (mon père et mon grand-père), Jack, Lawrence, Antone, Petru.
Ce que je déteste par dessus tout ?
Proust a répondu "ce qu'il y a de mal en moi"... Je serais tenté de répondre la même chose mais ce n'est pas vrai. Ce que je déteste par dessus tout, c'est la bêtise, la mesquinerie, le manque d'à propos... Et cela me rend parfois blessant avec les autres et trop exigeant à la fois avec mes semblables et moi-même. J'aime la perfection et je ne supporte pas les petits défauts. Plus que la perfection, j'aime la quête de la perfection. J'ai en horreur la médiocrité.
Personnages historiques que je méprise le plus ?
Il y aurait peut-être Staline, vil petit dictateur qui a beaucoup de sang sur les mains. Je hais Hitler mais je méprise Staline. Citons, dans l'autre "camp", Franco...
Le fait militaire que j'admire le plus ?
Peut-être la bataille des Thermopyles, avec le sacrifice des 300 Spartiates de Léonidas (s'il avait su qu'on donnerait son nom à des chocolats !...). Les Cent Jours de Napoléon, de son retour de l'Ile d'Elbe au désastre de Waterloo... J'aime les combats désespérés... c'est tellement romantique ! Je citerai quand même une victoire pour égayer notre chauvinisme... Gergovie !
La réforme que j'estime le plus ?
La création de la Sécurité sociale à la Libération, à l'initiative et de la gauche et de De Gaulle. Et, juste après, les congés payés de 1936. En troisième, la vente libre de la pilule et l'autorisation pour les femmes de travailler sans l'autorisation de leur conjoint (on a du attendre 1967 pour ces réformes !). En quatrième, la dépénalisation de l'homosexualité et l'abolition de la peine de mort... (deux causes acquies par François Mitterrand...). En fait, c'est un sujet vaste ! Proust n'avait pas répondu... Tiens, j'en rajouterai une "pour la route"... La loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat (que semble avoir oubliée notre omni-président Nicolas S.). Je suis croyant et, parce que je suis croyant, je veux que l'on respecte mes convictions, je veux aussi que l'on respecte celles de ceux qui ont d'autres convictions, que l'on respecte celles et ceux qui n'ont pas de convictions. Pour moi, la foi doit être du domaine de la sphère privée. La confusion religion/pouvoir est très dangereuse, de même que lorsque l'on mêle religion et science ou religion et morale... C'est un avis très personnel. En tout cas, la laïcité est une vraie spécificité qui me rend fier d'être Français !
Le don de la nature que je voudrais avoir ?
Peut-être un certain magnétisme... J'ai toujours été un peu jaloux de mon meilleur ami (Thé !) qui, dès qu'il entrait dans une pièce, attirait le regard des femmes et paraissait immédiatement sympathique aux yeux des hommes.
Comment j'aimerais mourir ?
Vite et en pleine forme.
Etat présent de mon esprit ?
Une certaine sérénité. Le calme après la tempête. J'ai commencé à évacuer un certain nombre d'angoisses, grâce à mes rencontres, grâce à mes amis, grâce à mes entretiens avec mon psy...
Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?
Celles qu'on me pardonne... Comme je l'ai mis plus haut, j'ai tendance à être trop exigeant avec moi-même et avec autrui. Je serais plus enclin à avoir de l'indulgence pour les personnes qui en ont eue pour moi. Je ne suis pas spécialement rancunier mais j'ai de la mémoire, trop de mémoire même. J'essaie de ne jamais juger les autres, ce n'est pas toujours facile.
Ma devise ?
"Si tu sais d'où vient le vent, va où le vent te mène"... C'est un moniteur de vacances, Dominique, qui me l'avait donnée, en 1985... Sinon, j'adore une citation de Molière, extraite des "Fourberies de Scapin"... je l'ai même mise en avant sur mes différents blogs : "Nous partagerons les périls en frères ; et trois ans de galère de plus ou de moins ne sont pas pour arrêter un noble coeur" (Molière, Les Fourberies de Scapin, Acte I, Scène 5)
Si vous avez l'occasion, à votre tour, de répondre à ce petit questionnaire...
En attendant, mes chères amies, mes chers amis, je vous salue bien bas et vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures "on the web" et surtout dans la vraie vie !!

jeudi 10 janvier 2008

Profession de foi...

Suite à mon précédent texte, quelques messages me félicitant pour mes bonnes résolutions et aussi me mettant en garde contre mes angoisses inutiles... Et aussi la question en leitmotiv : comment se fait-il qu'à l'orée de mes 38 printemps (l'expression est particulièrement bien choisie puisque je suis né le lendemain du printemps) je sois toujours célibataire, que je n'ai pas de petite amie (d'ailleurs pourquoi dit-on "petit ami" et pas "grand" ou "taille normale" ?!) ?!
Alors le grand jeu, après celui des résolutions... l'état des lieux au début de 2008... histoire de faire le point dans un an... Je ne reviendrai pas sur mon incapacité chronique à assumer une liaison... mon hyperémotivité, mon côté excessif, mon impulsivité... autant de choses qui me mettent dans l'embarras, entraînent mille angoisses en moi et surtout font fuir la potentielle dame de mon coeur. C'est quelque chose que je vis également dans ma vie professionnelle, amicale et sociale... mais ça se remarque un peu moins... En outre, mon goût pour les effets dramatiques, les délires prolongés et quelques ivresses me déliant la langue et m'inspirant poèmes, propos libérés et actes plus que fantaisistes... Autant de choses pour "les" faire fuir... La maladresse, l'imagination, la surprise sont des qualités à vingt ans... ou en tout cas sont acceptées... A l'approche de la quarantaine, ça craint beaucoup plus !
Non, plus sérieusement, sans même parler du fait que je ne sais pas "garder" une fille... comment se fait-il que je sois si peu attirant ?! Exercice de style, sans pudeur (pour une fois, je me livre complètement... attention !), sans modestie, sans auto-dénigrement... Petit jeu du réalisme à l'égard de soi-même, afin d'en conserver une trace avant de se taire pour un an... car je ne reviendrai pas sur ma décision d'arrêter l'introspection... en tout cas, l'introspection sur un blog... Un petit bilan de soi (ça tombe bien : j'ai fait un bilan sanguin hier matin). Petit exercice qu'on peut tous faire, en essayant d'y incorporer une bonne dose d'humour... Pour ma part, l'humour tentera de se manifester par certaines remarques excessives à mon égard, histoire d'en rajouter une couche dans le "c'est vraiment trop injuste"...
Alors... Parlons d'abord du physique parce que c'est ce qui intéresse ces dames. Si ! Si ! C'est aussi ce qui intéresse les hommes ! C'est ce qui nous intéresse tous. Soyons honnêtes. La vérité du coeur, l'être intérieur, tout ça, c'est des foutaises. On parle ici de l'attirance physique qui fait qu'on a envie de faire l'amour, on parle pas d'un compagnon de jeu, d'un confident, d'un ami... Déjà, je ne suis pas beau. Je ne suis pas laid non plus. Je suis désespérément banal. Je suis petit, avec des lunettes, gros... eh oui, pour l'OMS, je suis obèse : 84 kg pour 1m70. Le petit gros à lunettes... ça commence bien ! Je ne vais pas attirer grand-monde avec ça... D'ailleurs, je n'ai même pas eu dix partenaires dans ma vie (et je compte les aventures d'une nuit !). Vous imaginez... même pas dix ! Aux yeux de la société d'aujourd'hui, c'est plutôt carrément minable et ça prouve que je n'ai aucune libido, aucune attirance, que je sais pas y faire et tout et tout... Ce n'est pas forcément ce que je pense mais c'est ce que pensent nombre de femmes que j'ai pu rencontrer. Aujourd'hui, pour être à la hauteur face à une femme, faut placer la barre très haut. Faut être viril, mince, bien bâti, laisser parler son côté féminin (j'ai jamais compris ce que ça voulait dire), être une bête de sexe tout en étant tendre et attentionné, s'intéresser au sport mais pas au foot, être cultivé mais pas intello, savoir danser la salsa, etc... etc... et faut être à la fois un coureur et fidèle... Pour les petits gros à lunettes, c'est plus que mission impossible ! Sexuellement parlant, je n'inspire aucun désir. On voit à des kilomètres que je suis un mauvais amant. Je m'y prend comme un manche, je suis maladroit, je ne connais que quelques positions, je suis nul en préliminaires intenses et voluptueux, je ne sais pas faire durer les ébats au désespoir de partenaires souhaitant des parties de jambes en l'air sans fin et en plus j'ai trop vite envie de remettre le couvert. J'ai bien quelques fantasmes mais ils sont terriblement banals et je rougis dès qu'on me parle de sexe de façon un peu précise.
Par ailleurs, je donne l'impression d'être un sale petit intello (même si je le suis pas parce que je connais rien à rien), un type qui regarde Arte, qui s'intéresse à l'histoire, à la théologie, à la géopolitique... comment ça pourrait exciter une femme ? En plus, le métier que je fais... documentaliste... un métier considéré comme un métier de femmes par beaucoup... un métier poussiéreux dans les livres (c'est ce que me répétait régulièrement ma première petite amie et beaucoup le sous-entendent quand je dis ce que je fais)... on me l'a souvent dit... Et une de mes autres passions ? l'archéologie... comme disait une des héroïnes à Indiana Jones : j'ai trop été dans les jupes de mes momies !! Par ailleurs, j'ai des goûts d'ado attardé : j'aime Star Wars, Indiana Jones, James Bond... En littérature, je n'y connais rien. Je n'aime que les romans policiers (et encore, ceux d'Agatha Christie). J'ai lu Boris Vian, Barjavel et trois romans de Camus, ça vous fait pas une culture. Du théâtre je ne connais que quelques rares pièces de Molière et Shakespeare... et encore ! je ne les ai pas lues, j'ai vu des adaptations. Cinéma ? J'ai des goûts de grand public, très "bon public" même... pitoyable ! En musique, par rapport à mes amis, j'ai toujours eu de sales goûts commerciaux comme on dit : plus pop que rock, plus Beatles que Rolling Stones, assez hermétique à tout ce qui est alternatif, plus synthés électro que techno. J'aime bien la musique classique (oh ! le ringard !) mais je n'y connais rien (d'ailleurs je n'aime que les auteurs commerciaux : Tchaikowsky, Wagner, Beeothoven et quelques autres...) et la musique de film (considérée par les vrais musicologues comme de la sous-musique). Peinture ? Je ne connais rien. Je ne comprends rien à l'art moderne. Je sais juste m'ébahir devant quelques oeuvres des "grands classiques" ou des Impressionnistes et les tableaux de la Grande Galerie du Louvre et je n'ai aucune capacité à analyser l'image. Oublions la sculpture, l'architecture ou l'urbanisme... J'ai des goûts de je-sais-pas-quoi... ou plutôt l'absence de goût... Tu parles d'un intello !!
Bref, aucune attirance particulière !! J'oubliais... je m'habille comme un sac (et ça ne me dérange pas), je ne m'intéresse pas à la mode. Parallèlement, je ne m'intéresse pas non plus au foot ni aux compétitions automobiles (même pas un vrai mec ! d'ailleurs je ne sais pas bricoler et je ne connais pas les taux d'emprunt pour acheter une maison...). En plus, je suis Catho non pratiquant (enfin, un peu, de temps en temps). Je m'intéresse à toutes les religions mais, là aussi, je n'y connais rien. Je m'intéresse aussi à l'athéisme et à la libre-pensée parce que le doute est le premier moteur de ma vie. Je fais partie de ces gens qui ne sont d'aucune famille, reconnu ni par les uns ni par les autres, mais qui n'a pas la force de s'assumer comme marginal et anticonformiste. Je suis ni de gauche ni de droite ni même du centre. J'ai des relents d'anarchisme mais j'ai fait mon service militaire et j'apprécie la discipline. J'aime l'idée d'autogestion et j'ai lu quelques textes de Trotsky mais j'ai voté Chirac en 1995. Je suis, par définition (étant membre de l'Education nationale... en plus ! un fonctionnaire gavé de vacances !), un symbole de l'autorité et de l'Etat et je suis le premier à râler quand il y a une réforme et qu'il faut payer plus d'impôts.
Bon... résumons : pas attirant physiquement... Problème : les femmes d'aujourd'hui (les hommes aussi mais c'est pas trop mon problème...) sont d'abord attirées par le physique... parait même, d'après les chercheurs, que tout n'est qu'histoire d'odeurs, de chimie, de chocs électriques... Imaginons que j'ai trouvé la perle qui dépasse le physique... Bon, côté intello... on repassera ! Trop ennuyeux pour une fille futile et complètement creux pour une vraie intello abonnée à "Télérama/Libé/ Les Inrocks". Ensuite, les convictions... Catho mais pas trop, pas vraiment de gauche (ni non plus le contraire), pas assez bourgeois (mais pas bien populo)... Pour une bonne petite catholique (ou d'une autre religion) bien élevée, je suis le diable rouge incarné. Pour une libre-penseuse cultivant l'athéisme, je suis un infâme réactionnaire.
Que reste-t-il ? Que reste-t-il de nos amours ?... Euh, je m'égare... Ben, pas grand-chose... Il ne reste pas grand-chose... Peut-être un peu d'humour et d'auto-dérision... C'est déjà pas si mal... Car "femme qui rit"... J'arrête là... D'ailleurs, ne dit-on pas "femme souvent varie" ?! C'était le proverbe favori de Stéphanie... qui avait su l'appliquer à merveille.
Allez, j'arrête là l'exercice. J'espère vous avoir fait sourire. Ce test d'auto-dénigrement n'enlève rien à mes résolutions de 2008, dont celle de positiver. Mais, une dernière fois, "juste pour le fun", ça fait du bien de taper là où ça fait mal. Etre positif n'empêche pas la lucidité...
Cette fois-ci, c'est bien la fin de l'aventure blog "Superdocforever", en tout cas pour un petit moment... Nous respecterons au moins la trêve hivernale (snif ! je ne commenterai pas le mariage de Nicolas et Carla... en même temps, ils seront nombreux ceux qui s'en chargeront...). Rendez-vous au printemps ou à l'été... Probablement pour l'annuelle Convention Star Wars de Cusset...
"Pleasures remain, so does the pain...
Words are meaningless and forgettable !"
(M.L. GORE, "Enjoy the Silence")

mardi 8 janvier 2008

Vous savez tout de moi...

Tout d'abord, comme tout un chacun, je sacrifierai à la formule rituelle :
Bonne Année ! Meilleurs Voeux ! Et surtout la Santé !
Et, en souvenir de mes origines corses et de mes années dans l'Ile de Beauté :
PACE E SALUTE A TUTTE E TUTTI !
Voilà : ça, c'est fait...
Ensuite, je procèderai à la liste des bonnes résolutions que je vais prendre pour cette Année 2008...
- Limiter (fortement si possible) la consommation de tabac.
- Ne plus boire qu'en compagnie et en quantité modérée.
- Faire du sport minimum deux fois par semaine.
- Ne plus employer les mots "amour" et "amitié" à tort et à travers.
- Arrêter de me plaindre pour des broutilles.
- Cesser la quête impossible de la femme de ma vie, quête entamée voilà un an et demi "assistée par internet", et qui m'a donné d'avoir une année 2007 hallucinante avec des rencontres improbables, une liaison peu glorieuse, un coup de foudre achevé dans des conditions dantesques, un dérapage de fin de nuit d'ivresse et j'en passe. Stop ! Je me retire de cette fuite en avant et assume mon célibat. J'en tire les conséquences en mettant entre parenthèses ma "libido" qui est celle d'un homme de 37 ans normalement constitué. Je mettrai plus d'énergie dans le sport !
- Lire au moins trois romans par mois.
- Lire enfin la revue "Histoire & Religions" à laquelle je suis abonné depuis trois ans et dont je n'ai lu qu'un numéro, et encore... pas en entier !
- Limiter l'écoute de chansons et de musiques tristes qui développent mon penchant naturel pour la mélancolie et provoquent une addiction néfaste à la nostalgie trompeuse.
- Retrouver ma capacité de révolte et la force de ne pas me résigner dans un fatalisme conformiste face à la misère du monde. Il n'est pas normal que l'on dorme sous des tentes en France en 2008 ! Il n'est pas normal que les trois quarts de la planète crèvent de faim tandis qu'on nous rabat les oreilles avec la croissance et le progrès pour tous ! Il n'est pas normal que l'on ne donne aucun moyen à la recherche sur des maladies qui touchent de plus en plus de personnes (je pense, forcément, à la maladie d'Alzheimer) !
- Ne pas confondre attirance(s) et sentiment(s).
- Ne pas me laisser déborder par mes émotions.
- Gagner plus de deux matchs d'affilée au badminton contre Françoise.
- Positiver.
- Regarder l'ensemble des DVD de ma DVDthèque et ne pas bloquer sur la dizaine de films que je me repasse régulièrement...
- Trouver le roman "Au Service Secret de Sa Majesté" de Ian Fleming, qui est le seul à ne pas figurer dans l'intégralité des romans James Bond 007 que mon père m'a offerte pour Noël.
- Ne plus donner l'image d'un type dépressif "mal dans sa peau" et "en mal d'amour" et qui n'est pas bien. J'ai pas envie de faire pitié. Il y a deux ans, sur ce blog, dans un texte intitulé "Je ne suis pas ce que je suis", je me plaignais de donner l'image d'un petit gros débonnaire et sympathique. Je ne suis pas non plus un dépressif chronique. Bien sûr, j'ai des périodes de vague à l'âme (qui n'en a pas ?!) mais je suis un bon compagnon, tous mes amis vous le diront, j'ai de l'humour, je suis un bon vivant, j'ai une vie sociale...
- Continuer le théâtre, que ce soit comme "directeur de troupe" au collège et comme acteur avec La Nouvelle Rampe.
- Ne pas devenir pétri de certitudes comme le sont beaucoup de personnes à partir de la quarantaine. Ne pas me laisser gagner par le cynisme et une certaine morosité. Ne pas non plus faire du doute une valeur cardinale qui me ferait constamment remettre en cause les fondements de mon être...
- Ne pas m'énerver quand je vois Sarkozy à la T.V. J'y peux rien. On en a encore pour quatre ans, peut-être neuf. Les Français l'ont voulu. Après tout, s'il est heureux comme ça, grand bien lui en fasse ! Personnellement, les montres en or, les yachts, les jets privés, les mannequins, ça m'a jamais fait rêver...
C'était mes petites résolutions pour 2008... La grande résolution, la voilà... Quand je regarde autour de moi... Tout le monde (ou presque) est de plus en plus scotché à son ordinateur... On critique la dépendance à la télévision (à juste titre) mais tout le monde devient plus qu'accro à internet... Soit l'on passe son temps à rédiger son blog (et je ne parle pas d'un article de temps en temps) où l'on cultive son narcissisme, soit l'on passe son temps à lire des blogs... Les autres "chattent" comme des forcenés sur MSN. D'autres encore font des jeux sans fin. Il y en a qui passent leurs soirées à dénicher des occasions en or sur E-Bay... Etc... Etc... Les forums de discussions, les sites de partages de films et de musiques... Tout cela est merveilleux et devrait rapprocher les hommes... Mais ne devenons-nous pas au contraire chaque jour plus enfermés dans notre petite bulle virtuelle ?! On discute des heures avec nos correspondants des Antipodes mais on ne connaît plus nos voisins, on ne sort plus de chez soi. On a même inventé le sport virtuel pour se dépenser dans sa salle à manger. L'époque est au nombrilisme consumériste. Internet nous transforme en terminaux à deux pattes. Bientôt, on nous greffera une souris à la main droite et une oreillette à l'oreille droite. Il faut surtout rester connecté. Quand je dis que je n'ai pas d'ordinateur, on me regarde avec effroi...
Tout le monde parle de soi, tout le temps... sur internet bien sûr, avec les blogs et autres forums, mais aussi dans les médias où n'importe qui écrit sa biographie (enfin... fait écrire sa biographie). L'heure est à l'écoute de soi. Est-ce une conséquence néfaste de la psychanalyse ? Certes non. Socrate lui-même disait "Connais-toi toi même" : la connaissance de soi est indispensable pour devenir sage. Et Jésus disait "Aime ton prochain comme toi-même" : on ne peut aimer l'autre que si on s'aime soi-même. Mais entre s'aimer, se connaître, et constamment se tourner vers soi, être en permanence à l'écoute de ce que l'on croit être ses désirs pour cultiver un pseudo-bien-être...
"Parlez moi de moi ! Y a que ça qui m'intéresse !" disait la chanson que j'aimais à citer. Je suis fatigué de parler de moi. Il y a deux ans et quatre mois je créais un blog, d'abord par jeu, puis par intérêt, en disant que je cédais à l'exhibitionnisme virtuel ambiant. Aujourd'hui je fais un "break" dans le blabla sur ma petite personne. L'exhibitionnisme, le nombrilisme, le narcissisme, tout ça me fatigue... Vous savez tout de moi...
Parlez moi du monde ! Il est temps de vivre et de retourner vers les autres... L'âge venu, je pourrai (peut-être) écrire mes mémoires... Pour le moment, c'est l'heure des expériences. Non, je n'arrête pas définitivement ce blog. J'y reviendrai probablement de temps à autre, conter telle ou telle anecdote, partager coup de coeur ou coup de gueule... Quoique... Je n'en sais rien...
J'aimerais enfin écrire une histoire, que ce soit sous forme de roman ou de pièce, peut-être un essai. Mais ça demande du travail et je ne me sens pas prêt : je n'ai ni l'inspiration ni le talent... En tout cas j'en ai soupé de l'introspection.
Connaître les autres. Ecouter les autres. Et vivre. Et rire. Et danser.
"Vivez heureux aujourd'hui, demain il sera trop tard" disait Higelin dans "La Balade de Tao" en hommage à une certaine boîte de Calvi...
Voilà. C'est fini... Ultime bonne résolution : cesser les envois de mails collectifs que personne ne lit...
Bonne Année 2008 à toutes et tous !
Portez vous bien et bonjour chez vous.
A bientôt pour de nouvelles aventures !