mercredi 8 novembre 2017

Humilité et égoïsme

Dans un précédent "post" sur ce blog, j'avais écrit que la dépression m'avait appris l'humilité. Certes. Et c'est une très bonne chose. Malheureusement, elle m'a également enseigné l'égoïsme... Je m'explique... J'avais déjà un penchant égocentrique (écrire un blog en est probablement un symptôme ?). Là, le fait que je doive en permanence me surveiller, que je dois me questionner pour savoir pourquoi ça va si mal, ben, ça me renferme sur moi. Et je déteste ça. Un égoïste qui se hait. En tout cas qui se méprise. Tout un programme !

On dit que pour guérir d'une dépression, il faut être à l'écoute de soi. Certes. Mais à trop s'écouter on finit par se fermer au monde, par oublier autrui, par nier l'altérité... C'est extrêmement déstabilisant. Et le fait que je n'ai plus goût à rien amplifie ce phénomène. Comme un bon petit cercle vicieux qui se met en place... 

C'est la même chose pour le travail. Je m'ennuie au travail et ça me déprime. Ou alors je m'ennuie au travail parce que je suis déprimé. Le résultat est le même. Et je crois bien que les deux se nourrissent mutuellement. Encore le cercle vicieux !

A quand le retour du cercle vertueux ?! J'imagine comme totalement inaccessible un moment de détente, un moment où j'aurais envie de sourire, où je n'aurais plus ce mal de ventre quasi permanent.

Ce texte va dans tous les sens. J'avais déjà écrit sur ce blog que je n'avais plus envie d'écrire. Et j'ai encore moins envie d'écrire sur ma dépression. Je me force pour essayer de garder une trace de ce qui m'arrive. Comme un compte-rendu clinique pour voir s'il y a évolution ou pas.

Je ne sais pas où tout ça va me mener. Heureusement, j'ai l'amour de ma compagne et l'affection de bons amis qui m'aident à tenir mais je me sens tellement las. Quand aurai-je de nouveau de l'enthousiasme ? Quand, tout simplement, serai-je de nouveau moi-même ? Si tant est que je le redevienne un jour... 

C'est en me relisant que j'ai confirmation que ce n'est pas une simple déprime mais bien une profonde dépression qui m'habite actuellement. Mais est-ce une maladie ? Ne suis-je pas en train de m'écouter, comme on dit. Ne suis-je pas une espèce d'enfant gâté qui fait sa petite crise ? Je sais que je consulte un médecin depuis des mois maintenant. Si j'étais bien portant, le consulterais-je ? Peut-être. Après tout, d'aucuns expliquent que la psychiatrie n'est pas une science exacte et que la dépression n'est pas une maladie. Alors... malade ? pas malade ? Suis-je un fumiste qui s'ignore ?

Oh, et puis ça m'agace, je n'ai vraiment plus envie de parler de moi, de parler de tout ça... 

De qui, de quoi parler ? Pendant les congés de Toussaint, à la télévision, un certain nombre de films de Steven Spielberg ou produits par lui sont passés à la télé... Je ne les ai pas revus in extenso (je vous rappelle que je n'arrive pas à fixer longtemps mon attention et que je ne tiens pas des heures devant la télé, ni devant un bouquin d'ailleurs) mais j'en ai revu des bouts en "zappant" (mon sport favori !)... L'occasion de réaliser combien ce metteur en scène avait compté pour moi et compte toujours pour moi. L'occasion aussi de me rappeler les bandes originales signées John Williams qui m'ont tellement enchanté et m'habitent toujours même en cette période où je n'écoute plus de musique (dans ma tête les airs de Williams continuent à me réjouir !). Spielberg... Williams... Si j'ajoute George Lucas et sa saga galactique... Je retrouve mon trio SLW : Spielberg Lucas Williams... Mes trois "héros" du cinéma et de la musique ! Je les adorais étant édolescent et je crois que mon amour pour eux est intact. Chic ! Chouette ! Cool !

Sinon, pendant les congés de la Toussaint, ma compagne et moi avons assisté à un concert de Gauvain Sers... Pour ceux qui ne connaissent pas, il fait "de la chanson française à texte" et a remporté un grand succès avec le titre "Pourvu" et son premier album est déjà disque d'or. Bref, c'est un chanteur qui monte, comme on dit... Un Creusois monté à la capitale. Son concert, acoustique, était formidable, généreux, chaleureux... Un vrai extraordinaire moment... Pendant une après-midi, j'en ai oublié ma dépression !

Bref, peut-être devrais-je aller à des concerts tous les soirs et regarder des films et écouter de la musique, pour chasser cette fichue dépression... Ce n'est pas aussi simple ! N'empêche... Au mois de juin, j'avais senti un vrai mieux, tandis que je m'étais plongé dans la lecture de la saga "Harry Potter" puis celle du "Seigneur des Anneaux". En même temps, en ce moment, je juge suspecte toute tentative de lecture, de musique, de cinéma ; comme si toute évasion, toute distraction, ne pouvait être qu'un signe de fuite du réel, ou marque d'une futilité que je répugne. Il y a aussi le fait que je n'arrive pas à me concentrer, autre signe clinique de la dépression, dit-on.

N'empêche. Je n'ai qu'une chose à vous dire : détendez vous et prenez soin de vous et de vos proches. Si vous êtes en pleine santé, profitez ! savourez ! Si vous êtes malade ou dans l'entourage de quelqu'un de malade, je compatis.

Au plaisir d'avoir peut-être de vos nouvelles, chères lectrices, chers lecteurs ?!

Au fil des jours toujours

La dépression est là et bien là. J'ai l'impression qu'elle a pris définitivement le dessus. Ma vie se résume à des journée d'ennui mortel sur mon lieu de travail. Quand je suis chez moi, je me réfugie dans mon lit. Il n'y a que là que je me sente bien. Heureusement, je n'ai pas perdu le sommeil et j'aime à dormir longtemps, longtemps, longtemps. Mes rares éclaircies dans cette grisaille sont les trop rares moments passés avec ma compagne ou lorsque je vais à la messe.

L'ennui me tue à petit feu. Ou plutôt il me rend fou. Ce doit être ça la vraie folie. Loin de la folie des poètes ou des amoureux.

Je n'ai même plus aucune envie, ni de lire, ni d'écouter de la musique, ni de regarder un film. Je ne me sens pas vide. Non. Je sens qu'elle est en moi, cette fichue maladie qui me ronge.

Je ne sais pas pour qui j'écris ces lignes car personne ne les lira jamais.

Je suis au bout du rouleau.

Je voudrais tellement aller mieux et retrouver mon enthousiasme d'avant.