mercredi 27 janvier 2016

Retour aux sources...


Photo extraite du film FURYO...

David Bowie nous a quittés un lundi de janvier... Un lundi triste. Un jour blême. Bien sûr, je ne connaissais pas David Bowie personnellement... quoique... Ne le connaissions-nous pas tous personnellement ? En tout cas, au moins celles et ceux d'entre nous qui aimaient sa musique, ses chansons (comme il a touché à tous les courants musicaux, on a toutes et tous eu l'occasion d'apprécier au moins une période de sa riche carrière !), ses apparitions (trop rares) au cinéma, son sens permanent de l'innovation et de l'avant-garde, son personnage (ou plutôt ses multiples personnages).

Bref, on connaissait tous un peu David... Et on était nombreux en ce 11 janvier 2016 à être très très malheureux. Sans mauvais jeu de mots, il y avait bien un esprit du 11 janvier, mais ce n'était pas le même...

Pour parler de moi (ce qui est encore ce que je sais faire de mieux, ou de moins mal...), la disparition de Bowie m'a d'abord laissé froid. Comme tout événement (personnel comme extérieur), j'ai un problème à réagir immédiatement (c'est une des raisons qui font que je dois souvent voir un film deux fois pour l'apprécier !). En outre, j'ai soupçonné soit un "fake" de quelques plaisantins des réseaux sociaux soit, "pire", la plus grosse campagne de promotion pour un album... Après tout, "Blackstar" venait de sortir. Je ne l'avais pas acheté mais j'en avais déjà entendu des extraits sur les ondes et des documentaires sur Bowie réapparaissaient à la télé... Mais non... Google Actualités ne parlait pas d'une mauvaise plaisanterie. Le Major Tom était bien mort... ou plutôt il était définitivement en orbite. Bon, pas de larmes pour Ziggy Stardust, c'était déjà fait depuis son suicide sur scène en 1973. Mais, bon, j'étais malheureux pour Aladdin Sane, The Thin White Duke et bien sûr Lazarus que je n'avais pas encore eu l'honneur de rencontrer. Je pensais aussi à Jack Celliers, le personnage qui m'a fait rencontrer David Bowie quand j'étais adolescent, son rôle clé dans le film FURYO alias MERRY XMAS, MR LAWRENCE...

Et, là, j'ai été déboussolé, abattu, sidéré. J'ai déjà eu de la peine pour des personnages "publics", des personnes hors du cercle familial ou amical. C'est d'ailleurs surprenant de se dire qu'on a de la peine pour des gens qu'on n'a jamais rencontrés. Mais, comme je l'ai déjà sous-entendu plus haut, ces gens là nous sont tellement familiers, notamment quand il s'agit (en tout cas dans mon cas) de musiciens, d'acteurs, de réalisateurs... Je me souviens, au hasard et sans ordre ni chronologique ni d'importance de la peine ressentie, du choc que furent pour moi le départ abrupt de Freddie Mercury, la mort d'Yves Montand ou de Henri Salvador, l'enterrement tellement émouvant de Federico Fellini (avec sa femme Giulietta Masina, effondrée) ou la mort de Marcello Mastroianni sans oublier le décès du compositeur Maurice Jarre voire, je l'avoue, la mort de Michael Jackson (car, même si je n'étais plus sensible depuis un moment à sa musique, j'avais été bercé une partie de mon adolescence par ce chanteur)... J'ai évoqué, sur mon blog, certains de ces "deuils collectifs".

Mais je reviens à David Bowie... Je ne vais pas ici parler du personnage à mille facettes ni tenter d'analyser les apports de Bowie à la musique, mais aussi à l'évolution des moeurs ou encore à la mode sans parler de son rapport à la science-fiction... Je ne vais pas non plus me risquer à un commentaire discographique... Je m'essaierai peut-être un jour à l'exercice (très risqué !).

Simplement, depuis un peu plus de deux semaines, j'ai replongé dans les disques de Bowie... J'ai acheté son dernier opus, "BlackStar", mais quelqu'un qui m'est très proche me l'a pour le moment confisqué (clin d'oeil...). Du coup, je me suis rabattu sur son avant-dernier album : "The Next Day", ma foi fort intéressant. Et j'ai replongé dans le passé tellement riche et protéiforme de Bowie... "Aladdin Sane" et ses sonorités cabaret ambiance fin de siècle voire fin du monde. Les albums tellement novateurs pour l'époque, et encore aujourd'hui, "Low" et "Heroes", qui ont tellement influencé les courants new wave et electro (du coup, je me suis remis à écouter Depeche Mode... j'y reviens plus loin !). "Let's Dance", idéal en bagnole... Et tous les souvenirs attachés à tant et tant de chansons, d'albums (Gérard m'offrit "Space Oddity" pour mes 17 ans...), de films aussi ("Furyo" bien sûr mais aussi le rigolo "Labyrinth" ou le film un peu raté mais sympatoche "Absolute Beginners" sans oublier son apparition dans "Moi, Christiane F." ainsi que dans "Twin Peaks : Fire walk withe me")... Sans parler des liens avec d'autres artistes... J'ai d'abord connu la chanson "Amsterdam" par David Bowie avant de découvrir l'originale de Jacques Brel (d'ailleurs uniquement enregistrée en public, cas unique chez le génial chanteur belge)... si ! si ! D'ailleurs, Brel et Bowie ont pas mal de points communs (dont une autre chanson : "My Death"...).

En fait, voilà plus de trente ans que Bowie faisait partie de ma vie. Bien sûr, ce ne fut pas un compagnonnage au quotidien. Je l'ai découvert par étapes, par périodes, avec des longs moments d'absence... Mais toujours il revenait...Pour l'anecdote, mes deux DVD cadeaux de départ du collège de Luri en 2004 furent "La Dolce Vita" de Fellini avec Mastroianni et le double DVD des vidéos de Bowie...

David est parti. Après la sidération et la tristesse, ce fut donc le temps de la redécouverte. Et aussi celui du partage. Les coups de fil avec Docteur Freyd et Mister Thé... qui eux aussi ont replongé dans l'univers du grand David...

Et il m'est même arrivé plus... Bowie m'a donné envie d'écouter autre chose. Si j'avais recommencé ces derniers temps à écouter de la musique, je peinais toujours avec la pop. Je reprochais souvent à mes anciennes amours de ne pas se renouveler, d'utiliser souvent les mêmes ficelles finalement lassantes... Ce qui n'a jamais été le cas de Bowie qui était toujours là où on ne l'attendait pas et qui n'a jamais cédé ni à la facilité (dès qu'il maîtrisait un genre il allait en tenter un autre, démarche qu'on retrouve un peu au cinéma avec Kubrick voire Ridley Scott et aussi dans une moindre mesure Steven Spielberg) ni à la démagogie (Bowie n'a jamais imposé à personne sa ou ses façons de voir le monde, il n'a pas joué les porte-étendards et était très discret quant à ses engagements caritatifs).

Bref, je n'écoute plus de pop depuis longtemps. J'ai eu un revival Madness lors de la sortie du magnifique et très original album "The Liberty of Norton Folgate" et dans une moindre mesure son successeur "Oui oui si si ja ja da da". Mais ce fut à peu près tout... Et, là, subitement, l'envie de réécouter Depeche Mode, le groupe que j'ai suivi de 1984 à 1992 comme un fan absolu (je les ai vus trois fois en concert sur la période) avant de m'en éloigner, surtout après le départ de Alan Wilder. J'avais bien acheté un disque de temps en temps mais sans prendre le temps de l'écouter. Là, j'ai enfin acheté leur dernier album (qui date de 2013) : "Delta Machine", et j'ai apprécié, retrouvant ce qui a toujours fait leur charme, la voix de Dave Gahan, les mélodies de Martin L. Gore et ses préoccupations religieuses omniprésentes (Bowie avait aussi des questionnements sur le sujet : voir notamment "Loving the Alien"). Et si je vous disais que j'ai acheté ces derniers jours, histoire de replonger tous azimuts, un live des Doors en 1968 et un live de Jeff Buckley à Chicago en 1995...

Tout ça grâce à David ! Le Docteur Freyd a raison quand il m'a écrit que ces derniers jours ont été pour lui (et moi donc !) comme un "bon coup de pied au c..." pour replonger dans la musique, celle de Bowie d'abord mais aussi toutes celles que nous avons aimées, que nous aimons et que nous aimerons.

Après la mort d'un artiste, je me dis toujours : "Ah ! Je vais enfin pouvoir me faire l'intégrale !" Dans le cas de Bowie, ça relève de la mission impossible. Outre que son oeuvre est immense (même sur le nombre d'albums studios, tout le monde n'est pas d'accord), il y a tellement de pépites, d'inédits, de raretés, de démos et autres sessions alternatives sans parler des lives... C'est un univers d'une richesse extraordinaire !

David Bowie est mort mais il est toujours là... Et, après avoir réussi sa vie, il aura fait une sortie magistrale : assister à la première de la comédie musicale "Lazarus" (titre tellement évocateur !), interprétée notamment par Michael C. Hall (Dexter !), fin décembre puis sortir pour son 69ème anniversaire l'album "BlackStar" avant de tirer sa révérence dans la discrétion la plus totale.

Le Major Tom n'a pas fini de tourner... Mais saurons-nous enfin un jour s'il y a de la vie sur Mars ? De toute façon, nous sommes tous des héros pour juste une journée. Et le temps peut nous changer. Il suffit juste de mettre ses chaussures rouges et de danser le blues...



Petites pépites au hasard...

Velvet Goldmine, une rareté enregistrée pendant les sessions de Ziggy :
https://www.youtube.com/watch?v=EfRgd9REzAs

Station to Station, version "Christiane F." :
https://www.youtube.com/watch?v=KxtqJxq2yck

Crystal Japan, un single au Japon, totalement inconnu en Europe :
https://www.youtube.com/watch?v=Xm2ciX0_UP8


lundi 11 janvier 2016

Y a-t-il une vie sur Mars ?

Jour de deuil pour Jack Celliers.

Toutes les personnes qui ont vu "Merry Christmas, Mr. Lawrence" (FURYO) comprendront.

Repose en paix, David BOWIE.

jeudi 7 janvier 2016

Vieillir

Au fil des jours trop courts
J'ai perdu jusqu'au goût de l'amour.
Que sont devenus les rires d'autrefois
Quand je m'aventurais au fond des bois ?
La vie n'est plus qu'une lente désespérance
Avant que de se perdre dans des cris de démence.

Je regarde en arrière et je pleure,
Je pense à demain et j'ai peur.
Je sais que bientôt je ne saurai plus rien.
Je sais que bientôt je ne serai plus rien.
Mon Dieu, mon Dieu, où t'es-tu égaré ?
O moi, ô moi, tu m'as laissé tomber !

Comment je m'appelle ? Comment tu t'appelles ?
Redis moi ton nom, redis moi ton nom.
Il fait nuit, il fait nuit.
C'est toi qui m'appelle ? toi qui m'appelle ?
Allons, allons, pardon, pardon,
Il fait nuit... Il fait nuit...


(Ecrit le 2 janvier 2016.)

mardi 5 janvier 2016

Le jour d'après

Quel bonheur d'être le lendemain de la rentrée ! Eh oui, cette fois, la rentrée est passée donc tout va mieux ! Le plus dur est fait ! Les nausées sont un (pas si) lointain souvenir (quelle nuit infernale !), restes du "stress" de la rentrée mais aussi des (quelques) excès des vacances... une crise de foie (mais pas de foi... enfin... ça dépend des fois !).

Ce petit message polluant à destination de vos boîtes aux lettres pour vous remercier collectivement pour vos encouragements à mon encontre pour que je continue à écrire sur ce blog. Ces encouragements me touchent vivement. J'en profite pour "rassurer" certaines et certains d'entre vous : je vais bien, tout va bien. Et ce n'est pas qu'une formule. Promis, j'essaierai à l'avenir de séparer de façon plus explicite ce qui relève de l'écume des jours, des coups de colère, de déprime (et non de dépression) et autres énervements, de ce qui est au fond de moi. 

Alors, oui, moi, ça va. Mais autour de moi, comme tout le monde j'imagine, beaucoup de choses m'agacent. En outre, j'arrive à un âge où la génération précédente montre des signes de faiblesse et on se rapproche progressivement des années où l'on est de plus en plus souvent au chevet d'un parent ou d'un ami malade. Et ça n'est pas très réjouissant. D'autant qu'à titre personnel, j'ai "déjà donné" du temps de la maladie de ma mère, même si alors j'étais plus jeune, un peu "chien fou" et totalement livré à mes divers excès et démons. Heureusement qu'alors ma douce et tendre, ainsi que des ami(e)s et de la famille, m'ont soutenu. 

Donc voilà (la conclusion typique quand on ne sait pas quoi écrire !). Je vais bien, tout va bien !

Je vous souhaite de nouveau à toutes et tous, et sans aucune amertume mal placée, une bonne et heureuse année 2016... Paix, santé, prospérité !

Prenez soin de vous et des personnes que vous aimez et qui vous aiment.

lundi 4 janvier 2016

Pas envie... mais alors, pas envie du tout !

Bonjour à toutes et tous !

J'avais promis que je ne polluerai pas vos boîtes aux lettres en 2016... J'ai menti ! Ou plutôt, ceci n'est pas une pollution mais un message à haute teneur qualité environnementale... Alors, pour commencer, et pour s'en débarrasser... Je vous souhaite à toutes et tous une bonne et heureuse année 2016 !!!

Bon, elle commence très mal, cette année, par "les commémorations de Charlie"... Ah... Charlie !... Pour toute une partie de l'intelligentsia (dont certains de mes collègues amoureux du sociologue Emmanuel Todd), les gens qui ont manifesté leur émotion au lendemain des attentats de janvier sont le symbole d'une France blanche, aigrie, raciste, islamophobe... N'en jetez plus ! Pour une autre partie de l'élite (dont d'autres de mes collègues et dont pas mal de dignitaires de ma très chère Eglise catholique), les mêmes gens sont des imbéciles, des "moutons", des inconscients. Pour les musulmans (et pas seulement les islamistes), nous étions des sales blasphémateurs. Et, même pour les survivants de Charlie Hebdo, nous n'étions pas forcément des gens bien. Bref, pour à peu près tout ce que la France compte de gens intelligents, manifester son émotion début janvier 2015 était la preuve d'une bêtise incommensurable... On n'est pas près de me reprendre à aller dans un cortège... Je n'aurai qu'un seul (immense) regret : je n'ai pas manifesté au lendemain de la tuerie de l'école juive de Toulouse en 2012 et c'est bien un signe que quelque chose ne va pas dans notre pays et dans ma tête : nous nous sommes déplacés (en masse et, peut-être, à juste titre... même si c'est pour nous faire insulter par tout ce que la France compte de gens intelligents et diplômés) pour pleurer des caricaturistes mais nous n'avons rien dit quand des enfants ont été abattus simplement parce qu'ils étaient juifs. C'était en France. En 2012. Honte à nous. Vergogna a noi !

Alors, me direz-vous, vivement 2017... Tu parles ! C'est l'année de l'élection présidentielle puis des fantoches de l'assemblée nationale... Ben oui, depuis l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier (merci Chirac et Jospin...), la France vit "au rythme de l'élection permanente"... En attendant, on nous prépare une réforme constitutionnelle aux petits oignons... Bon, alors, vivement 2018 ! Tiens, pourquoi pas ?! P..., deux ans !!!!!!!

L'année commence mal, très mal. Pas envie d'y retourner... Au boulot, je parle. Jamais eu aussi peu envie. Samedi, je suis allé revoir "Le Réveil de la Force"... Quel bijou ! Plaisir de retourner dans ma galaxie lointaine, très lointaine, loin de la France et de son nombrilisme... Dimanche soir, je suis allé revoir "Spectre", histoire d'oublier un temps la déprime pré-rentrée... Quel bonheur ! Ce film est encore plus agréable à la revoyure !... Et je confirme que conduire une Clio après avoir vu Bond faire des prouesses sur une Aston Martin DB10, ben, ce n'est pas facile du tout !

En tout cas, en sortant de ma séance, je n'avais qu'une envie : tracer ma route ! Partir loin de Montluçon, de cette petite ville provinciale pluvieuse et snobinarde, ne pas retourner dans ce lycée où tout le monde vous regarde d'un air hautain, parce que vous êtes le documentaliste, c'est-à-dire le type qui surveille que les livres ne s'envolent pas et qui crie aux élèves "silence" régulièrement...

Ce matin, en me réveillant, j'avais la nausée, au propre comme au figuré. A peine j'allume la radio, j'entends la pub pour le prochain Charlie Hebdo où un long édito s'apprête à vomir sur tous les croyants du monde, parce que, forcément, si ces braves caricaturistes ont été abattus, ce n'est pas par des dingues mais par les croyants de toute la planète, dont une partie (moi le premier) a prié pour eux. Mais, bon, serrons les dents. J'ai éteint ma radio pour "déjeuner en paix". J'ai rallumé la radio dans ma voiture, par réflexe, et là, on nous parlait des exécutions en Arabie Saoudite (ce gentil pays avec lequel nous commerçons sereinement) qui avaient provoqué des manifestations monstres en Iran (cette vilaine dictature où, soit dit en passant, les minorités religieuses sont acceptées, à la différence de l'Arabie Saoudite ; cette méchante république qui compte beaucoup plus de députées femmes que la France...). J'ai éteint de nouveau ma radio. Faut que je me méfie de l'info !

Bref, je pourrais bien m'éloigner de Montluçon... mais pour aller où ? de toute façon, j'ai un emprunt qui court jusqu'en 2022... argghhh !) Autant rester où je suis. De toute façon, je suis trop vieux pour aller vivre ailleurs. Il me reste, comme au héros de "Brazil", de m'évader par le rêve... Les psys pourront en conclure que je fais un déni de réalité. Et alors ?

Bonne année, quand même. "Et la santé !"

Pour ma part, cette année 2016 sera marquée par le signe du cinéma, des séries télé (ces trucs de beaufs que méprisent nombre de mes collègues), de la musique, de la lecture et aussi de la prière. 

J'aurais bien des souhaits, comme tout le monde : paix, sérénité, tolérance... Mais je crois bien que ce n'est pas pour 2016... Ensuite, à chacune et chacun d'entre nous de faire un tout petit peu autour de soi pour, sinon apporter de la Lumière, lutter pour limiter l'extension du domaine des Ténèbres.

Pace e Salute !