mercredi 8 novembre 2017

Humilité et égoïsme

Dans un précédent "post" sur ce blog, j'avais écrit que la dépression m'avait appris l'humilité. Certes. Et c'est une très bonne chose. Malheureusement, elle m'a également enseigné l'égoïsme... Je m'explique... J'avais déjà un penchant égocentrique (écrire un blog en est probablement un symptôme ?). Là, le fait que je doive en permanence me surveiller, que je dois me questionner pour savoir pourquoi ça va si mal, ben, ça me renferme sur moi. Et je déteste ça. Un égoïste qui se hait. En tout cas qui se méprise. Tout un programme !

On dit que pour guérir d'une dépression, il faut être à l'écoute de soi. Certes. Mais à trop s'écouter on finit par se fermer au monde, par oublier autrui, par nier l'altérité... C'est extrêmement déstabilisant. Et le fait que je n'ai plus goût à rien amplifie ce phénomène. Comme un bon petit cercle vicieux qui se met en place... 

C'est la même chose pour le travail. Je m'ennuie au travail et ça me déprime. Ou alors je m'ennuie au travail parce que je suis déprimé. Le résultat est le même. Et je crois bien que les deux se nourrissent mutuellement. Encore le cercle vicieux !

A quand le retour du cercle vertueux ?! J'imagine comme totalement inaccessible un moment de détente, un moment où j'aurais envie de sourire, où je n'aurais plus ce mal de ventre quasi permanent.

Ce texte va dans tous les sens. J'avais déjà écrit sur ce blog que je n'avais plus envie d'écrire. Et j'ai encore moins envie d'écrire sur ma dépression. Je me force pour essayer de garder une trace de ce qui m'arrive. Comme un compte-rendu clinique pour voir s'il y a évolution ou pas.

Je ne sais pas où tout ça va me mener. Heureusement, j'ai l'amour de ma compagne et l'affection de bons amis qui m'aident à tenir mais je me sens tellement las. Quand aurai-je de nouveau de l'enthousiasme ? Quand, tout simplement, serai-je de nouveau moi-même ? Si tant est que je le redevienne un jour... 

C'est en me relisant que j'ai confirmation que ce n'est pas une simple déprime mais bien une profonde dépression qui m'habite actuellement. Mais est-ce une maladie ? Ne suis-je pas en train de m'écouter, comme on dit. Ne suis-je pas une espèce d'enfant gâté qui fait sa petite crise ? Je sais que je consulte un médecin depuis des mois maintenant. Si j'étais bien portant, le consulterais-je ? Peut-être. Après tout, d'aucuns expliquent que la psychiatrie n'est pas une science exacte et que la dépression n'est pas une maladie. Alors... malade ? pas malade ? Suis-je un fumiste qui s'ignore ?

Oh, et puis ça m'agace, je n'ai vraiment plus envie de parler de moi, de parler de tout ça... 

De qui, de quoi parler ? Pendant les congés de Toussaint, à la télévision, un certain nombre de films de Steven Spielberg ou produits par lui sont passés à la télé... Je ne les ai pas revus in extenso (je vous rappelle que je n'arrive pas à fixer longtemps mon attention et que je ne tiens pas des heures devant la télé, ni devant un bouquin d'ailleurs) mais j'en ai revu des bouts en "zappant" (mon sport favori !)... L'occasion de réaliser combien ce metteur en scène avait compté pour moi et compte toujours pour moi. L'occasion aussi de me rappeler les bandes originales signées John Williams qui m'ont tellement enchanté et m'habitent toujours même en cette période où je n'écoute plus de musique (dans ma tête les airs de Williams continuent à me réjouir !). Spielberg... Williams... Si j'ajoute George Lucas et sa saga galactique... Je retrouve mon trio SLW : Spielberg Lucas Williams... Mes trois "héros" du cinéma et de la musique ! Je les adorais étant édolescent et je crois que mon amour pour eux est intact. Chic ! Chouette ! Cool !

Sinon, pendant les congés de la Toussaint, ma compagne et moi avons assisté à un concert de Gauvain Sers... Pour ceux qui ne connaissent pas, il fait "de la chanson française à texte" et a remporté un grand succès avec le titre "Pourvu" et son premier album est déjà disque d'or. Bref, c'est un chanteur qui monte, comme on dit... Un Creusois monté à la capitale. Son concert, acoustique, était formidable, généreux, chaleureux... Un vrai extraordinaire moment... Pendant une après-midi, j'en ai oublié ma dépression !

Bref, peut-être devrais-je aller à des concerts tous les soirs et regarder des films et écouter de la musique, pour chasser cette fichue dépression... Ce n'est pas aussi simple ! N'empêche... Au mois de juin, j'avais senti un vrai mieux, tandis que je m'étais plongé dans la lecture de la saga "Harry Potter" puis celle du "Seigneur des Anneaux". En même temps, en ce moment, je juge suspecte toute tentative de lecture, de musique, de cinéma ; comme si toute évasion, toute distraction, ne pouvait être qu'un signe de fuite du réel, ou marque d'une futilité que je répugne. Il y a aussi le fait que je n'arrive pas à me concentrer, autre signe clinique de la dépression, dit-on.

N'empêche. Je n'ai qu'une chose à vous dire : détendez vous et prenez soin de vous et de vos proches. Si vous êtes en pleine santé, profitez ! savourez ! Si vous êtes malade ou dans l'entourage de quelqu'un de malade, je compatis.

Au plaisir d'avoir peut-être de vos nouvelles, chères lectrices, chers lecteurs ?!

Au fil des jours toujours

La dépression est là et bien là. J'ai l'impression qu'elle a pris définitivement le dessus. Ma vie se résume à des journée d'ennui mortel sur mon lieu de travail. Quand je suis chez moi, je me réfugie dans mon lit. Il n'y a que là que je me sente bien. Heureusement, je n'ai pas perdu le sommeil et j'aime à dormir longtemps, longtemps, longtemps. Mes rares éclaircies dans cette grisaille sont les trop rares moments passés avec ma compagne ou lorsque je vais à la messe.

L'ennui me tue à petit feu. Ou plutôt il me rend fou. Ce doit être ça la vraie folie. Loin de la folie des poètes ou des amoureux.

Je n'ai même plus aucune envie, ni de lire, ni d'écouter de la musique, ni de regarder un film. Je ne me sens pas vide. Non. Je sens qu'elle est en moi, cette fichue maladie qui me ronge.

Je ne sais pas pour qui j'écris ces lignes car personne ne les lira jamais.

Je suis au bout du rouleau.

Je voudrais tellement aller mieux et retrouver mon enthousiasme d'avant.

mercredi 11 octobre 2017

Au fil des jours...

Et si j'avais intitulé ce post "A message in a blog" ?! C'eût été plus proche de la réalité de mon état d'esprit actuel... Souvenez-vous de cette chanson du groupe Police où Sting espère que quelqu'un sourira en lisant le S.O.S. qu'il envoie au monde... J'avoue qu'en ce moment je lancerais volontiers un S.O.S. au monde. Je me sens totalement perdu. J'ai l'impression que la dépression a définitivement pris le dessus. Chaque fois que je suis au boulot j'ai des crises d'angoisse pas possibles. Le matin, quand je me lève, j'ai régulièrement des migraines et des nausées. Le médecin, mon médecin traitant, soupçonne un début d'hypertension. J'ai l'impression que mon corps et mon esprit s'échappent et qu'ils sont hors de contrôle. Je sais, ce n'est pas bien grave tout ça et ce n'est pas une vraie maladie. N'empêche, je suis paniqué par cette perte de contrôle.

Alors, oui, j'envoie un S.O.S. un via mon blog. J'espère que quelqu'un me lira et sourira.

jeudi 28 septembre 2017

Elle est là...

Certains jours, je crois qu'elle est partie. Je suis victime alors de crises d'enthousiasme, je me sens mieux et je me dis que le pire est derrière moi. Tout semble aller bien jusqu'à ce que... A un moment ou à un autre, ça se grippe et je replonge. Je replonge encore et toujours et j'ai chaque fois l'impression de plonger plus profondément. Je ne sais pas quoi faire, je me sens désemparé, tétanisé. Et, maintenant, depuis une semaine, sont réapparues les crises d'angoisse. Je ne les souhaite à personne. Je me sens alors totalement perdu, le ventre noué, la gorge serrée. La seule chose qui me soulage alors est d'avaler des litres de flotte... Le psy me dit que je fais ça pour combler un vide. La belle affaire. Je m'en doutais bien un peu. Un infirmier, lors de mon séjour en hôpital "spécialisé" en 2008, m'avait dit la même chose à propos de la bière, expliquant que l'expression "biberonner" prenait tout son sens. Je serais un petit bébé perdu qui fait son caprice. Certes. Mais que faire face à ces crises d'angoisse ? Et le psy refuse catégoriquement que je prenne un anxyolitique. Il est contre. Pourtant, pour en avoir pris par le passé, je crois que ça soulage. Mais, bon, ce serait un médicament de plus. Je suis déjà à cinq médicaments différents par jour depuis un peu plus d'un an, depuis ma "grosse crise" de janvier 2016 sur mon lieu de travail. Je ne sais que penser de tout ça. J'ai peur de sombrer dans la folie. Et je déteste le rite hebdomadaire, quand je dois remplir mon semainier des petites pilules de différentes couleurs : ça ne me rappelle que trop que je suis "malade". Je déteste ce mot, je déteste ce statut. Je veux guérir !

Certains jours, je crois qu'elle est partie. Je respire. De toute façon, la plupart des gens de mon entourage ne savent pas que je suis malade. Ils savent bien que je "consulte" ou que j'ai consulté mais sans plus. Je fais semblant. J'arrive encore à faire semblant. De même que j'arrivais à faire semblant à l'époque où j'étais alcoolo, je réservais mes ivresses à moi-même et la plupart des gens de mon entourage me voyaient toujours sobre. J'allais écrire "sombre". Sobre et sombre... Etonnant lapsus. Oh ! Non ! Plus ce langage des psys. Parfois, je me dis que je devrais arrêter les médicaments mais je me souviens ce que j'étais avant, totalement parano, toujours en colère, avec des hauts et des bas vertigineux. Je dois poursuivre mon traitement. D'ailleurs, ce n'est pas lui qui est responsable de ma maladie. Il est juste là comme pansement, un pansement plus ou moins efficace. On dira plus que moins.

Certains jours, je crois qu'elle est partie. Je voudrais tellement me réjouir et pouvoir proclamer à la face du monde : je suis guéri. Etre enfin normal, comme tout le monde quoi. Avoir une petite vie tranquille et ne plus être à la merci de cette saloperie de maladie indéfinissable mais en même temps tellement réelle.

Certains jours, je crois qu'elle est partie. Mais elle est toujours là, fidèle au poste : la dépression.

mercredi 13 septembre 2017

Le retour de la revanche de la mission

Bonjour à toutes et tous !

Après plusieurs mois de silence virtuel, me voici de retour sur le net... Alors, quoi de neuf, doc ?... Bof... bof... Bon, ça commence bien ! Comment résumer tout ça ? Dans mon dernier "post", j'étais en train de dévorer "Le Seigneur des Anneaux" après avoir lu tout "Harry Potter" en moins d'un mois... Depuis, côté lectures, je me suis progressivement calmé. En juillet/août, j'ai lu "Le Royaume" d'Emmanuel Carrère, un livre un peu bizarre, agréable à lire mais un peu déséquilibré dans son propos. J'avoue que, un mois et demi après, je peine à pouvoir le résumer. Je peux juste en conseiller la lecture aux croyants et aux agnostiques. Les athées, eux, devraient s'ennuyer ferme ! En août, j'ai lu ou plutôt j'ai redécouvert "Fantômas" de Pierre Souvestre & Marcel Allain (dont la "saga" avec Louis De Funès et Jean Marais n'est que très vaguement inspirée même si je l'apprécie par ailleurs). Un roman policier assez grand-guignol par moments, pas déplaisant à lire et qui donne envie de lire la suite et ça tombe bien car je me suis déniché une bonne partie de l'intégrale chez mon bouquiniste préféré. J'ai également lu des romans tirés de la saga Indiana Jones. Ils sont distrayants et riches voire excessifs en rebondissements. Une lecture de vacances, quoi !

Mais, ces dernières semaines, difficile de retrouver le goût et surtout l'envie de lire. A part pour une lecture bien particulière. J'ai décidé de lire les Evangiles. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis "catholique semi pratiquant". J'écoute donc à chaque messe la lecture d'un extrait d'Evangile et ce depuis des années. Par ailleurs, je collectionne les Bibles (une passion parfois coûteuse et surtout très envahissante !). J'ai donc un contact régulier avec les Evangiles. Mais jamais in extenso et jamais sans l'appui de moult notes, ces fameuses notes de bas de page qui font qu'on a une lecture très décousue. Ce qui est vrai des Evangiles est vrai d'autres ouvrages "classiques" : on les a dans sa bibliothèque, on les feuillette éventuellement et, finalement, on ne les lit jamais vraiment. Alors, là, j'ai décidé de les lire, non pas comme un roman, car ils restent des ouvrages particuliers, notamment quand on est croyant, mais en entier, sans courir après des notes diverses et variées. J'ai commencé par l'Evangile de Marc. Normal, c'est le plus court, le plus "brut" aussi, sans fioritures, un style vivant et concis, qui va à l'essentiel. J'ai ensuite enchaîné avec l'Evangile de Luc, l'Evangile d'un "historien" (au sens antique du terme), qui a fait son enquête et interrogé les témoins, l'Evangile qui insiste sur la notion de miséricorde divine et qui contient de si belles paraboles dont notamment celle du fils prodigue qui a tellement inspiré l'histoire des arts ou encore la parabole du bon samaritain. J'en suis maintenant à l'Evangile de Matthieu, le plus long, celui qui fut longtemps "l'Evangile officiel de l'Eglise catholique". Je le redécouvre avec joie, replaçant les extraits que je connaissais de longue date dans leur contexte. Et je garde - je ne sais si c'est "le meilleur", c'est en tout cas le plus compliqué à lire - pour la fin : l'Evangile de Jean, celui que j'ai toujours eu peur de lire, parce que j'ai peur de m'y perdre et de ne pas tout comprendre...

Voilà pour mes lectures. Parallèlement, j'essaie de me tenir, tant que j'ai le temps (ou que je le trouve) à la pratique a minima de la liturgie des heures. Qu'est-ce donc ? Il s'agit de pratiquer à plusieurs heures de la journée la lecture de psaumes, d'un court extrait d'un livre de la Bible et de prières et hymnes. Depuis plusieurs années, je pratique "complies" (à l'heure du coucher). J'avais il y a deux ans environ et pendant près d'un an pratiqué la quasi intégralité des heures et j'essaie de nouveau de les pratiquer : laudes (le matin), milieu du jour (au milieu... logique... enfin surtout quand j'ai le temps avant ou après le boulot, je ne vais pas prier sur mon lieu de travail, ce serait plus que très déplacé), vêpres (en fin de journée) et donc complies (le soir). Voilà. Je ne sais pas pourquoi j'en parle. J'ai peur de passer pour un fou, une espèce d'intégriste fanatique, surtout en cette époque de "radicalisations". Non. C'est juste parce que, ne sachant pas prier par moi-même, j'utilise les psaumes qui sont un recueil de prières particulièrement riche et varié. On y trouve tous types de prières : les louanges, les grâces, les remerciements, les demandes, les plaintes, la colère et même le désespoir le plus noir qui, je l'avoue, m'accompagne un peu trop souvent depuis bientôt un an. Il y a quand même un psaume (le 87 pour les catholiques, 88 pour les juifs et les protestants... "Eh oui, comme disait ma mère, ils ne sont même pas arrivés à s'entendre pour la numérotation des psaumes !"... pas faux !) qui s'achève ainsi : "Tu éloignes de moi amis et familiers, ma compagne c'est la ténèbre"... Et les versets qui précèdent sont du même genre... J'avoue que la lecture hebdomadaire de ce psaume m'aide particulièrement à traverser ma dépression... 

A propos de dépression, on y vient un peu... J'imagine déjà la réaction des quelques d'entre vous qui auront lu ce "post" jusqu'ici, non rebutés par des histoires de lectures d'été, d'Evangiles et de liturgie des heures... "Non ! Il va encore nous parler de sa dépression ! Je croyais que c'était fini, tout ça !" Moi aussi, croyez le bien ! Mais, comme la mauvaise herbe, elle repousse vite, ma dépression... Depuis quelques semaines, je me sens partagé entre un sentiment de lassitude permanente et de fatigue qui ne se résorbe pas. C'est fort désagréable, croyez moi. J'arrive à n'avoir plus le goût pour rien. Alors, heureusement, j'arrive à "jouer le jeu" quand je suis au travail (heureusement j'ai des collègues et des élèves sympathiques) mais dès que je suis seul "je me laisse aller". Je peux passer des heures à ne rien faire. Je dors beaucoup. J'ai l'impression d'avoir de plus en plus besoin de sommeil. Peut-être est-ce dû en partie à mon nouveau traitement. J'ai un psy qui jongle avec mes médicaments et un peu avec moi, parfois, j'en ai bien l'impression. Je "rassure" (ou pas) mes lecteurs : je ne prends pas d'anxyiolitiques. Non, mais j'ai plusieurs "molécules" que le psy m'a prescrites pour essayer de combattre ma dépression et "me redonner envie d'avoir envie" (on dirait un mauvais slogan électoral voire une chanson de notre Johnny national !). J'ai parfois l'impression d'être un cobaye, le "patient zéro" qui teste les nouvelles combinaisons...

Bref, je n'ai pas plus que ça envie de parler de ma dépression car elle me fatigue assez comme ça. Elle m'aura - et c'est la seule chose positive que je vois dans cet état d'être - appris l'humilité et combien tout est vanité. Tout n'est que vent comme disait l'Ecclésiaste (ou Qohéleth dans les nouvelles Bibles... comme ce mot est vilain !)... Une référence biblique dont je conseille la lecture à tous, athées, croyants, agnostiques, d'autant que c'est un petit livre fort court.

A part ça... Je n'ai pas regardé de film depuis deux mois, pas même en DVD. J'avoue ne pas arriver à rester plus d'une heure de rang devant le téléviseur... Je m'ennuie, je ne tiens pas en place. Je ne suis pas non plus allé au cinéma. Je n'écoute plus de musique sinon parfois à fond dans ma voiture quand je vais à Moulins voir mon père... Bref, en ce moment, côté multimédias, je file un mauvais coton... A une époque où on est baigné constamment de musique à fond, d'images dans tous les sens, m'imaginer en train de lire l'Evangile de Jean les volets fermés tandis que dehors le vent souffle... Sympathique description, non ?! Hein, ça donne envie !

Quand je pense à ma dépression, je me dégoûte un peu et je me dis que je me plains la bouche pleine. Mais croyez moi, j'en suis bien conscient et je me le répète souvent. Mais ça n'empêche pas que cet état dépressif continue son chemin, tranquillement, sournoisement. Heureusement, j'ai des moments de répit. J'en ai eu au cours de l'été, lors d'escapades avec ma compagne, dans le Sud Bretagne et en Lozère, ou quand j'ai eu la joie de revoir ma soeur, mon beau-frère et mes adorables neveux, ou également quand j'ai revu ma tante et son compagnon, pas vus depuis neuf ans... La famille a du bon...

J'espère que ce courrier vous trouvera en grande forme. Si tel n'est pas le cas, j'en suis vraiment désolé. Nous pourrons (re) former ensemble le "Sergent Pepper's lonely hearts club band" ou toute autre associations des déprimés du dimanche et des autres jours aussi.

Portez vous bien et bonjour chez vous.

mercredi 14 juin 2017

De retour dans la Comté

Bonjour à toutes et tous !

Me revoilà... Quoi de neuf ? Le moral est à peu près là. Je combats pied à pied ma tendance naturelle à la mélancolie, accentuée par des soucis familiaux sur lesquels je préfère ne pas m'étendre, à la fois par discrétion et parce que nous en connaissons toutes et tous de semblables. Le vieillissement de ses proches, la maladie sont malheureusement le lot commun quand on atteint un certain âge pour ne pas dire un âge certain.

Pour combattre ce penchant mélancolique, j'ai décidé de me battre et d'utiliser les bonnes vieilles recettes qui ont fait leurs preuves. Je pratique une thérapie épistolaire (merci Docteur Freyd !). J'ai replongé dans l'univers des films Star Wars ces dernières semaines, un bain de jouvence toujours appréciable !

Et, surtout, je me suis plongé dans la lecture, avec les vifs encouragements de mon psy et de mes proches. Après avoir dévoré début mai des nouvelles de Conan Doyle, dont bien sûr nombre ayant pour héros mon cher Sherlock Holmes, je me suis plongé dans Harry Potter... Eh oui ! Je ne connaissais pas les aventures du jeune sorcier... Je savais que c'était une lecture sympathique. Ma soeur avait jadis "dévoré" les sept tomes. Et je voyais, notamment quand j'exerçais en collège, des élèves d'habitude hermétiques à la lecture devenir des "gros lecteurs" grâce aux livres de J.K. Rowling. Le fait que je venais d'acheter le coffret des films en DVD et les encouragements du Docteur Freyd m'ont incité à plonger dedans avec délectation ! Et j'ai lu les sept tomes en moins d'un mois. Je reconnais aisément que c'est une lecture totalement addictive. J'ai bien trouvé parfois quelques longueurs par ci par là mais globalement j'ai trouvé peu de temps morts. En outre, même si j'avoue n'être pas bien placé pour parler de "style" (je n'ai pas de formation littéraire), je trouve que c'est d'une agréable écriture et que ça a été fort bien traduit. On suit avec délectation pendant sept ans, de ses onze ans à ses dix-sept ans, l'évolution de l'attachant Harry Potter mais aussi de ses amis et de tout une pléiade de personnages. J.K. Rowling est arrivée à créer un univers cohérent et réjouissant, avec ses ombres et ses lumières. Moi qui n'étais pas porté sur les histoires de magiciens, je me suis surpris à aimer ça et à en redemander. Il y aurait beaucoup à écrire et à dire sur cette saga Harry Potter... Beaucoup a d'ailleurs déjà été écrit. Et je ne m'aventurerai pas à faire une étude critique de cette oeuvre. Simplement, je dirai merci à l'auteur pour m'avoir permis de m'évader et de m'avoir permis de rire, de m'émouvoir, de me détendre aussi... 

Du coup, maintenant que j'ai fini les livres  et en attendant de plonger dans les films, je me suis dit qu'il était plus que temps pour moi de plonger dans une saga qui me tend les bras depuis des années mais dont je repousse la lecture par appréhension de ne pas être capable d'aller au bout... Mais, maintenant que je suis arrivé au terme des aventures du sorcier en herbe, je me dis que je dois être capable de grimper la montagne de la Terre du Milieu... Vous aurez compris que je veux parler du "Seigneur des Anneaux"... J'avais, quand j'étais adolescent, lu le premier tome puis laissé tomber, je ne sais plus trop pourquoi... Quand les films sont sortis au cinéma, je les ai vus puis, voilà trois ans, grâce à un de mes collègues, j'ai replongé dedans, dégustant en DVD les versions longues. J'ai commencé à acheter des livres de Tolkien... J'ai lu "Bilbo le Hobbit" puis plus récemment "Le Silmarillion". Par contre, je n'osais pas entreprendre la lecture du "Seigneur des Anneaux"... Pourquoi ? Je n'arriverai pas vraiment à l'expliquer... Mais j'avais l'impression d'être au pied d'une montagne infranchissable... Il fallait d'abord que je réapprenne à marcher puis à faire des excursions de plus en plus conséquentes. On se lance pas sans entraînement à l'assaut des hauts sommets... Lire est un entraînement... Maintenant que je suis arrivé à lire les sept tomes des aventures de Harry Potter, il devenait logique que je me lance à l'assaut du "Seigneur des Anneaux". J'avais déjà eu une expérience de saga littéraire il y a trois ans : Le Monde du Fleuve de P.J. Farmer, une lecture que je ne pourrai que conseiller à tout le monde.

Alors, voilà, dimanche soir soir dernier, pour fuir la soirée électorale du premier tour des législatives, et pour me consoler de soucis d'ordre familial, et pour fuir - comme je l'ai déjà écrit plus haut - ma tendance naturelle à la mélancolie, j'ai fait mes premiers pas dans la Comté... Quel bonheur de replonger dans l'univers de la Terre du Milieu ! C'est un lieu commun d'écrire que Tolkien est un conteur né. Pour le moment, je suis à la fin du Premier Livre (qui est la moitié du premier tome, "La Communauté de l'Anneau"), lorsque les quatre Hobbits rencontrent le fameux Grands-Pas alias Aragorn... L'aventure commence juste mais j'ai hâte de lire la suite !

A part ça... A part la lecture qui me prend une bonne partie de mon temps libre... Professionnellement, c'est une des périodes de l'année que j'aime le moins... Les cours sont terminés... Il n'y a presque plus d'élèves au lycée... Quelques terminales venus réviser leur bac au CDI... Plus de profs, sauf les jours d'épreuves écrites... Bref, les couloirs sont bien déserts... Etrange atmosphère qu'un lycée sans élèves... C'est presque aussi effrayant qu'un collège sans élèves... A propos de boulot, je viens de prendre un sérieux coup de vieux... Une ancienne élève de Tronget au collège Charlotte Delbo,  qui avait par la suite été au lycée et en prépa littéraire au Lycée Mme de Staël, est passée ce matin me saluer... Evidemment, je ne l'ai pas reconnue et, "en plus", elle m'a appris qu'elle est maintenant prof d'histoire... Oups ! Le temps passe ! Quand vos anciens élèves deviennent vos collègues, c'est que forcément vous avez un peu pris de l'âge...

Voilà pour les dernières nouvelles. J'espère que ce message vous trouvera en pleine forme. Portez vous bien et prenez bien soin de vous. Et bonne lecture !...

mardi 23 mai 2017

James Bond est orphelin

Bien sûr, l'actualité est particulièrement chargée et il y a des choses "plus graves" dans le monde (je pense notamment à l'attentat à Manchester).
N'empêche, ça fait un choc :
Roger MOORE est mort.
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/05/23/mort-de-roger-moore-acteur-britannique-connu-pour-ses-roles-dans-james-bond-et-amicalement-votre_5132632_3382.html
C'était un James BOND inoubliable.
Il fut également pour plusieurs générations Simon Templar et bien sûr Lord Brett Sinclair.
Pour tout ces rôles, merci Roger !
R.I.P.


jeudi 4 mai 2017

Réjouissances galactiques

Aujourd'hui, c'est la Saint Star Wars !

MAY THE 4TH BE WITH YOU !

Désolé... fallait la faire... d'autant que ce n'est pas de moi...

A propos de Star Wars, j'ai enfin vu ROGUE ONE en DVD. Une vraie (très) bonne surprise. Un excellent film de guerre hyper réaliste qui donne envie de se replonger dans "La Guerre des Etoiles" (le vrai, l'épisode IV "Un nouvel Espoir").

Sinon, je suis toujours dans la lecture de nouvelles de Conan DOYLE. Quelques nouvelles fantastiques et des nouvelles racontant les exploits de ce cher Sherlock Holmes et du Docteur Watson.

Enfin, pour faire écho à l'élection présidentielle (ah bon ? il y a une élection ? hier soir, le débat était diffusé simultanément sur sept chaînes... bonjour le pluralisme des programmes !!!), je ne résiste pas à un jeu de mots vaseux : "Election, piège à ions" ! Faut que j'arrête de regarder des films de science fiction. En même temps, les films de SF ou les romans fantastiques sont un moyen de s'évader temporairement d'une actualité morose et terne, une forme de consolation comme le disait si bien Tolkien...

Mais l'essentiel est ailleurs, comme la vérité (dixit Fox Mulder) :

Que la Force soit avec vous !

Amitiés.

Jean-François

mercredi 5 avril 2017

Des nouvelles en passant...

Quelques nouvelles en passant... Des nouvelles de l'ami dépressif... Bon, mon thérapeute m'a dit que j'étais en rémission et que je ne devais plus me présenter comme dépressif... Donc c'est plutôt bon signe. Je reviens de loin et je n'ai pas trop envie d'en parler. Je n'ai plus, d'une manière générale, beaucoup envie de parler de moi... La dépression aura eu au moins un bon côté : m'ôter toute velléité égocentrique, nombriliste, narcissique... Des années (que dis-je ?! des décennies !) à parler de moi, via jadis mes poèmes et mes nouvelles et plus récemment via mon blog et mes mails collectifs... Et maintenant la source est tarie. Plus envie d'en causer. Je n'en vois plus l'intérêt.

Je fais un effort ce jour car je me dis que je vous dois bien ça. "Pour vous tenir au courant". Après tout, dans de précédents courriers, je disais mon mal-être. Il est normal que je vous prévienne quand ça va mieux. Alors, soyons honnêtes, ce n'est pas encore la très grande forme mais le gros de la dépression est maintenant derrière moi. Enfin, j'en ai l'impression. Mais je me méfie, je reste vigilant car je sais que c'est une maladie on-ne-peut-plus malicieuse. J'ai appris la prudence. J'ai également appris ces derniers mois l'humilité. L'homme coléreux, pressé, sûr de lui que j'étais auparavant n'est plus et j'espère qu'il ne ressurgira plus.

Enfin, bon, assez causé de moi. Je n'y arrive de toute façon plus. Je voulais juste vous faire un petit coucou en passant. Ah ! Si ! Un signe que la dépression est derrière moi est que je m'intéresse de nouveau à l'actualité... A moins que ce ne soit un signe de rechute et d'aggravation pathologique. Ainsi, hier soir, j'ai suivi le grand débat des onze prétendants à l'élection présidentielle. J'avoue que je n'en attendais pas grand-chose. Je n'avais pas suivi les débats des primaires ni le débat des "cinq grands". Et, là, j'ai été agréablement surpris. Bon, ce matin, le réveil fut difficile car le débat a duré fort tard. Mais les échanges furent vifs et vivifiants, grâce notamment aux petits candidats. Je n'en écrirai pas plus. Je ne connais pas les opinions des un(e)s et des autres et je ne veux me fâcher avec personne ni imposer mes propres points de vue. Simplement, j'étais heureux de voir un débat un peu original et qui sortait (parfois) des sentiers battus et rebattus...

A part ça, rien de bien nouveau sous le soleil. Si ! (bis) La semaine dernière, j'ai accompagné les élèves de première scientifique de mon lycée au Futuroscope. Une sortie qui s'est fort bien passée, un bon moment avec les élèves et les collègues, "et en plus il faisait beau". Bref, ce fut une journée revigorante bienvenue. Elle m'a rappelé mon périple au Futuroscope au printemps 2000 avec les élèves du Collège du Cap... Une sacrée expédition ! Pensez donc : un voyage depuis la Corse jusqu'au Futuroscope via Nice et un train de nuit inconfortable au possible mais qu'importe car ce furent de tellement bons souvenirs. Cette fois-ci, ce fut une journée mémorable avec la matinée à encadrer mon petit groupe d'élèves, l'après-midi libre à déambuler entre les attractions avec quelques collègues, le pique-nique dînatoire copieux au possible, le film dans le bus ("Lucy" de Luc Besson, bof bof) et tout et tout. Cette sortie est venue à point nommé pour me redonner de l'énergie et du moral.

Côté moi-même car il faut bien quand même que je parle de moi un peu... J'ai un peu délaissé le sport ces deux dernières semaines mais ce n'est que passager... Eh ! Mon abonnement à la salle de sport court pour un an, il me faut le rentabiliser !! Je n'ai pas énormément regardé la télé sinon les émissions politiques. La politique m'agace, notamment cette campagne électorale qui sent mauvais, mais en même temps je reste passionné par l'actualité politique, notamment nationale... J'ai simplement revu en DVD le mois dernier "Furyo" ("Merry Christmas, Mr Lawrence" !) et "Le Docteur Jivago", deux de mes films préférés de longue date. Côté musique, ma douce et tendre m'a offert "Spirit" pour mon anniversaire : le dernier album de Depeche Mode est à la hauteur de l'attente. Un bijou à la fois noir et brillant. Je n'en écrirai pas plus car je ne suis pas très doué pour la critique musicale et, de surcroit, je ne l'ai pas encore assez écouté pour le maîtriser totalement.

Voilà pour les dernières nouvelles. J'espère que je ne vous aurai pas "saoulés" avec mes histoires. En même temps, vous n'êtes pas obligé(e)s de me lire (encore heureux !). J'espère surtout que ce message vous trouvera en pleine forme.

Portez-vous bien et prenez bien soin de vous.

jeudi 9 mars 2017

Copié collé...

Objet : Un petit message collectif
>
> Bonjour à toutes et tous !
>
> Ce message ne sera pas long. Il fait juste écho à celui que j'avais
> envoyé en janvier, où j'évoquais ma dépression. Je ne suis pas guéri,
> loin s'en faut, mais je vais mieux et je tenais à vous en informer,
> étant donné que je vous avais informé que je n'allais vraiment pas bien.
>
> Bref, pour filer la métaphore du café du commerce, je commence à voir
> le bout du tunnel et à remonter la pente et je n'ai plus l'impression
> d'être au bout du rouleau. Je commence à retrouver goût à beaucoup de
> choses, que ce soit la musique (j'attends impatiemment la sortie du
> nouveau Depeche Mode et je réécoute en attendant leurs maxis des
> années 1980), le cinéma, les séries télé, la lecture (même si pour le
> moment je commence des livres plutôt que je ne les termine), le sport
> (après deux ans et demi d'abstinence sportive, je me suis inscrit dans
> une salle et c'est bien agréable... mais aussi très difficile... c'est
> là que je vois que j'ai vieilli et rouillé...). Côté boulot, ça va
> aussi même si j'ai toujours cette impression d'ennui et de lassitude,
> que je combats assidûment car maintenant que j'ai fait mon trou dans
> mon nouveau poste je n'aimerais pas devoir tout recommencer ailleurs.
>
> Je sais que tout cela est bien fragile. La dépression est une maladie
> malicieuse (au sens littéral du terme !) qui donne parfois
> l'impression d'être derrière soi. Dernière alerte dimanche dernier où
> je suis resté plusieurs heures prostré au bord de la crise de larmes
> alors que j'allais bien samedi et que j'allais de nouveau bien lundi
> (ah ! les changements d'humeur !). Je reste très prudent et je me
> soigne toujours (médicaments + psychothérapie).
>
> Voilà pour les dernières nouvelles. Merci beaucoup pour vos messages
> qui m'ont fait du bien. Je pense à toutes et tous.
>
> Portez vous bien et à bientôt pour de nouvelles aventures.
>
> Merci d'avoir pris le temps de me lire.
>
> J.-F.

[Mail envoyé le 8 mars 2017.]

vendredi 20 janvier 2017

Envie de rien



Alors que le monde continue sa route tant bien que mal, ici, dans le vert bocage bourbonnais, un petit documentaliste est en train de plonger dans une dépression dont il ne soupçonnait pas les ravages qu’elle allait lui causer.

Bon, assez de poésie ! Je ne vais pas parler de moi à la troisième personne. Je ne suis pas une personnalité ! D’ailleurs, pour info, je ne me présente pas à la prochaine élection présidentielle. Pas le temps, pas envie.

L’envie. C’est bien ce qui me manque le plus en ce moment. Je ne pensais pas que ça me tomberait dessus un jour. J’ai toujours eu envie de quelque chose, toujours eu envie de me lever pour aller travailler, pour aller pratiquer des loisirs, pour aller à la salle de sports… que sais-je moi ?! Et là, plus rien. C’est le vide intersidéral. Plus envie de rien. Même plus de mon canapé ! Je reste chez moi prostré dans mon lit, espérant juste dormir le plus longtemps et le plus souvent possible, pour aller dans mes rêves où, là, je ne déprime pas et où ma vie a encore du sens et du mordant. Je ne croyais pas une amie, il y a quelques années, m’expliquant qu’elle était restée prostrée pendant six mois sur son canapé. Je me disais qu’elle exagérait, qu’on peut déprimer, bien sûr, d’autant que ça m’était arrivé plus souvent qu’à mon tour, mais que ça n’existait pas, cette dépression sévère qui dure plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois.

Mais, voilà, j’y suis. Et ce n’est vraiment pas marrant. Je voudrais tellement m’en sortir et que ça cesse une fois pour toutes, au moins ressentir un mieux, l’impression que je remonte la pente, que j’ai touché le fond. Mais non. J’y suis, j’y reste et c’est tenace. Saloperie de dépression qui me pourrit la vie !

J’en arrive à ne plus pouvoir penser à rien d’autre. Envie de rien, je vous dis.

jeudi 19 janvier 2017

A l'aide !



Néant. Même plus le courage de pleurer. Je me sens plus vide que jamais. J’ai envie de crier à la face du monde : « Je suis malade ! Aidez moi ! » mais aucun son ne sort de ma bouche. Je n’en peux plus de cette dépression qui me pourrit la vie. Chez moi, je reste des heures à contempler le plafond de ma chambre. Plus envie, plus la force de lire, de regarder un film, d’écouter de la musique ou même la radio. Au travail, je reste des heures à contempler Google Actualités en attendant de trouver quelque chose à faire. Je m’en veux tellement de ne pas savoir quoi faire et de ne plus avoir la force de faire quelque chose. Je voudrais que tout ça cesse, que je redevienne comme avant. J’ai l’impression que cette dépression ne cessera jamais. A l’aide. Personne ne m’entend. De toute façon, je ne veux déranger personne. Seul le médecin connaît la profondeur de mon mal. Mais il n’a pas de remède pour me guérir. Dommage.

mardi 10 janvier 2017

Un homme qui s'ennuie...


Je ne sais pas quoi faire… Vaste programme, non ? Je m’ennuie considérablement et, pourtant, je n’ai que l’envie de travailler encore et encore mais, non, pas de tâche qui se propose à moi. Résultat : je tourne en rond et ça m’agace prodigieusement car, si je veux bien ne pas être un ultra du travail à tout prix, je ne supporte pas l’idée même de n’avoir rien à faire dans le cadre professionnel.

Entendons nous bien : j’ai un peu de travail, mais si peu et je le fais si rapidement que je peux rester des demi journées entières sans avoir rien à faire, ce qui est juste insupportable. Quand on sait que je suis actuellement en petite forme et quelque peu en « dépression », cet ennui chronique au boulot n’est pas là pour m’aider à aller mieux.

C’est dommage. J’aimerais tellement être utile, comme le dit la jolie chanson de Julien Clerc. Mais non… Je peux juste (un peu) faire semblant en tapotant sur mon ordinateur, en passant des heures à surfer sur le net avec le regard obsédé par l’heure qui passe si lentement… Arggghhh ! C’est bien triste tout ça et bien pathétique et bien puéril également.

Quelle solution à court et moyen et long terme ? A court terme, écrire ce texte. A moyen terme, ce que je fais depuis quelques mois, à savoir saisir chaque occasion de bosser un minimum. A long terme, réfléchir à une éventuelle réorientation professionnelle. Je ne me vois pas pendant encore des mois et surtout des années à être ainsi oisif.

Ce que je ne comprends pas, c’est que les années passées, je n’avais pas ce sentiment, bien au contraire. J’avais quasi toujours l’impression de devoir courir, d’être constamment débordé… Est-ce que je suis devenu plus efficace au bout de trois ans sur le même poste ? En tout cas, c’est fortement désagréable. En plus, je ne peux en parler à personne. On ne peut décemment déclarer : « Je m’ennuie sur mon lieu de travail ». C’est totalement incorrect, c’est même carrément obscène.



L’ennui est le pire ennemi de l’homme, j’en suis maintenant définitivement persuadé. L’ennui, c’est l’enfer. Un enfer parfois douillet mais toujours gris, terne, morne. Quel malheur que de se retrouver comme ça, à s’ennuyer, à « n’avoir rien à faire »… Errer comme une âme en peine. C’est triste, c’est laid, c’est absurde. Et comme tout ce qui est triste, laid et absurde m’énerve, je suis vraiment énervé, contre moi-même et contre ce statut du type qui s’ennuie. Je ne l’ai pas choisi, je ne le revendique pas, je n’en veux pas ! Bah ! Je veux être utile et actif, au moins du point de vue professionnel. Pour le reste, j’accepte de ne pas avoir grand-chose à faire, ça me convient, ou plutôt je fais avec. Mais professionnellement… que diable ! (c’est le cas de le dire…) C’est une aberration que d’être là sans rien à faire…