lundi 18 avril 2011

MADNESS et moi...

Tout d’abord, je me présente... pour les chanceuses et chanceux qui ne me connaîtraient pas encore… Mad Jeff, quarante et un ans… fan du groupe MADNESS depuis la fin des Années 1980… En fait, comme toute ma génération, je connaissais « Our House » mais je n’avais pas cherché plus loin. C’est fin 1987, alors que j’étais étudiant, que j’ai eu la révélation (semblable à celle de Elwood et Jack écoutant James Brown prêcher dans «The Blues Brothers» !)… Un copain me fit écouter un soir sur son vieux magnéto pourri trois titres de MADNESS, «One Step Beyond…», «NightBoat to Cairo», «Tarzan’s Nuts» et un titre des SPECIALS, «Gangsters». J’eus tout de suite le coup de foudre, un coup de foudre insensé pour une musique que je trouvais riche, à la fois gaie et profonde, et qui allait, n’ayons pas peur des mots, changer ma vie, ou en tout cas ma façon de voir la vie…


J’ai couru à la discothèque de ma ville emprunter le seul album des Maddies en leur possession : «7». Puis j’ai acheté le seul CD alors disponible à la FNAC du coin : «Utter Madness», deuxième compilation du groupe, avec l’excellent remix récapitulatif «Seven Year Scratch». Par la suite, un copain me donna le 45 t de «Embarrassment» : un vrai choc ! Et un autre copain m’enregistra sur cassette «The Rise and Fall». J’avais chopé le virus, j’achetais «Complete Madness», la première compilation du groupe, que je passais en boucle dans toutes les soirées où j’étais invité. J’avais même alors écrit toute une série de poèmes «madnessiens», inspirés des chansons de ce groupe à la musique à la fois entraînante et parfois terriblement triste (les accords mineurs ravageurs…) et nostalgique mais pas déprimante pour deux sous.


Hélas, MADNESS s’était séparé. Mais THE MADNESS venait de voir le jour… J’ai apprécié cet album étrange du groupe réduit à la portion congrue, surtout pour des raisons affectives, et parce que… ben… c’était mieux que rien… Puis le silence… Que je comblais par les cassettes vidéos des clips délirants du groupe que nous regardions les samedis soirs avec les copains… jouant à faire les Nutty Boys nous aussi…


Un jour de 1992, j’apprends par la radio la sortie de «Madstock», l’album live de MADNESS. Le groupe s’était reformé ! Et en plus tous les sept membres avaient répondu présent ! Quel bonheur ! Le pied ! Un CD impeccable suivi d’une cassette vidéo hélas pas rééditée en DVD. Je n’ai pas suivi l’expérience de CRUNCH (formé par le saxo et le guitariste du groupe). Par contre, j’ai découvert, à la fin des Années 1990, le deuxième album solo de SUGGS, le chanteur du groupe : «The Three Pyramids Club», un CD que je continue d’apprécier…


Décembre 1999… Un copain m’appelle : MADNESS a sorti un nouvel album !! Je n’en crois pas mes oreilles… Je savais bien que le groupe se réunissait de temps à autre pour un concert mais j’avais renoncé à l’espoir d’écouter un jour un nouvel album… Et c’est l’arrivée de «Wonderful»… Le rêve ! Puis à nouveau le silence… Au milieu des Années 2000, j’avoue n’avoir pas accroché à leur période reprises de standards et à l’album «The Dangermen Sessions Vol. 1» (au fait, le volume 2 ?!). Et, l’an dernier, alors que sortent les éditions CD collector du trentième anniversaire de leur premier album, je me décide à écouter attentivement «The Liberty of Norton Folgate»… Et là… Quel choc ! Le pied absolu ! Le nouvel album est parfait, riche, varié, émouvant, léger, intense… Oups ! Et puis, désormais, grâce au French-M.I.S., le fan club francophone du groupe, je peux désormais suivre l’actualité des Maddies, notamment leur tournée de novembre-décembre 2010 au Royaume-Uni. Le groupe a retrouvé l’énergie créatrice de ses débuts avec en plus une réelle maturité et les Maddies sont de nouveau au cœur de ma vie musicale, accompagnant mes bons comme mes mauvais moments…


A suivre !


Mad Jeff

jeudi 14 avril 2011

Excusez moi d'être "différent"...

Comme écrivait Marcel PROUST que j'avoue n'avoir jamais lu : "Longtemps je me suis couché de bonne heure"...

Effectivement, je me couche souvent de bonne heure, "comme les poules". Je dîne tôt, "comme les vieux"... Qu'est-ce que j'entends parfois sur ma façon d'être. Et, en bon "parano" que je suis, je le vis forcément très mal. D'ailleurs, au fait, qu'est-ce qu'être parano ? [Je ne parle pas là évidemment de la paranoïa, phénomène psychiatrique clinique, mais du mot couramment employé ici ou là par chacun(e) d'entre nous] Si c'est prêter de façon parfois abusive attention à ce que disent et pensent les gens de vous, certes, oui, je suis parano. Mais, en même temps, ne pas prêter attention aux autres, n'est-ce pas une forme de mépris ou d'ignorance ou d'a-sociabilité ? Je n'en sais fichtre rien !

J'ai tout un tas de "sales petites habitudes"... Je me couche tôt, donc. Je suis maniaque, "vieux garçon"... En même temps, marrant ce terme de vieux garçon, car on me le disait déjà quand j'étais "jeune"... Et, alors que la société reproche aux hommes d'être parfois des vieux garçons, elle reproche également aux hommes d'être "bordéliques"... Faudrait savoir !

Je me couche tôt. Je suis maniaque. Je suis lent. Difficile de l'assumer à notre époque de la rapidité et de l'immédiateté. En même temps, je suis "speedé" et "stressé" pour un rien et ça ne s'arrange pas avec l'âge. Un lent qui est speedé, quel tableau !

J'oubliais... Je déteste le téléphone... En même temps, les seuls coups de fil que je reçois sont des publicités pour des surgelés ou des panneaux solaires (avec des remarques déplacées du genre : "quoi ?! vous n'avez pas de congélateur ?!" ou "vous n'êtes pas propriétaire ?!"... voir plus loin !) et de loin en loin des appels pour un décès ou une histoire liée (encore...) à la succession de ma mère ou d'une parente de cette dernière...

Mais peu importe. Ce qui est "difficile" (je mets des guillemets car c'est tout relatif... eu égard aux drames de ce monde... il faut savoir relativiser !!), c'est de ne pas être comme tout le monde. Et ne pas être comme tout le monde fait qu'on est un terreau particulièrement fertile pour sombrer dans la parano la plus aveugle...

Je ne suis pas comme tout le monde... Bon, déjà, je suis fonctionnaire... dans un pays qui les déteste... Et, en plus, je suis dans l'enseignement... Et, pire que tout, je ne suis pas "un vrai enseignant"... Je suis un bibliothécaire qui vit dans ses rayons poussiéreux (je cite ma première copine qui m'avait dit cette charmante phrase voilà plus de vingt ans quand je lui avais dit que je pensais devenir documentaliste...). [A ce propos je me rappellerai toujours la réflexion d'une ancienne con-disciple de la fac d'Histoire me croisant par hasard et s'exclamant : "Quoi ? Tu es documentaliste ? Pourtant, tu n'étais pas mauvais à la fac !!"]

Mais, même parmi "les miens" (les enseignants), je ne suis pas bien normal... D'abord, je ne suis pas marié ou en tout cas je ne vis pas en couple. Attention, j'ai quelqu'un dans ma vie (et pas qu'un peu ! non mais !) mais je vis seul. Ouh ! la ! la ! Déjà, on sent le marginal. Ensuite, ben, je n'ai pas d'enfant et je n'en aurai jamais. Là, ça s'aggrave, dans le pays d'Europe champion de la natalité, je suis une insulte vivante à l'avenir de la France. Enfin, pire que tout, je ne suis pas propriétaire, juste locataire d'un petit F2 en ville... J'ai 41 ans... Autour de moi, tout le monde est marié (parfois même divorcé et remarié), avec non pas un mais des enfants, et bien sûr chacun(e) a son toît à soi.


***

Alors, forcément, ce n'est pas facile tous les jours... Je sens parfois le regard condescendant de mes contemporains... Et le plus dur dans tout ça c'est que je n'ai pas "choisi" d'être différent. J'aurais bien aimé être comme tout le monde, la famille, la maison, tout ça, tout ça... Mais la vie a fait que je n'ai pas forcément pris le même chemin que la majorité de mes contemporains...

Alors, amis lecteurs de ce blog, excusez moi d'être différent. Je ne l'ai pas fait exprès. Je fais tout pour être comme tout le monde mais je n'y arrive pas et, du coup, ben, souvent, je suis nerveux et j'ai des accès de parano... Et, dès que je manque de sommeil, je suis encore plus nerveux. Résultat... Je dois me coucher tôt... On n'en sort pas !!


Ultime précision... Ne cherchez nulle malice dans ces propos, juste un petit jeu, un "exercice de style" de la part de quelqu'un qui écrit de moins en moins mais qui ressent parfois le besoin de tripatouiller les mots histoire de ne pas trop vite vieillir...


[*** La partie qui suit a été rajoutée à ce qui précède (!) et s'insère au milieu du texte là où vous avez vu justement les fameux ***.


Elle n'est pas "indispensable" (encore moins que le reste du texte) et je n'en suis pas très satisfait mais, bon, comme j'ai la flemme de "retravailler" mon texte pour en faire quelque chose d'élégant et de fin vous vous contenterez de la version mal dégrossie...


Je ne suis ni un "intello" ni un "manuel"... En effet, je ne sais pas bricoler et ça ne m'intéresse pas. Mais je ne suis pas pour autant un grand lecteur (ce qui choque beaucoup de personnes : "Quoi ?! toi qui bosses dans les livres, tu ne lis pas de romans ?! Moi, j'en lis trois par semaine !!"), un auditeur attentif de France Inter (et encore moins de France Culture) ni un abonné du "triangle de l'intelligentsia" (Telerama - Les Inrocks - Libération). Il m'arrive même de regarder TF1 (essentiellement pour les films). J'aime quelques séries télévisées. Je ne suis ni fan de la téléréalité ni non plus un inconditionnel des programmes d'Arte (même si, là, je l'avoue j'ai quand même une préférence pour Arte et s'il fallait choisir entre "Confessions intimes" et une soirée "Thema" je n'hésiterais pas un instant !!). Je n'écoute pas de rock alternatif : je n'ai jamais aimé ça. Je ne suis pas fana du cinéma d'auteur (je n'y comprends rien et je m'y ennuie) mais je ne suis pas non plus un aficionado des "blockbusters" ou des comédies franchouillardes qu'il "faut" avoir vues sous peine d'excommunication sociale.


Je ne me sens ni follement de gauche ni méchamment de droite, pas centriste pour autant, consterné par les extrêmes mais sans être terrorisé par eux pour autant. Méfiant vis à vis de l'information et des buzz médiatiques en tous genres (et par là même consterné par la crédulité de nombre de mes contemporains notamment celles et ceux qui revendiquent d'avoir un regard critique à l'égard des médias "traditionnels" mais gobent tout ce qu'ils lisent sur le web parce que "si c'est sur internet, alors c'est vrai !!"). J'ai une fâcheuse tendance à éprouver un peu de sympathie pour les courants rejetés par la majorité... En même temps, le côté "politiquement incorrect", n'est-ce pas finalement le comble du "politiquement correct"?!... Au fond, je m'en contrefiche... Tiens, pour une fois un point commun avec mes contemporains : la politique, en tout cas, dans son apparence actuelle, et particulièrement la politique nationale, m'ennuie profondément. Ce qui ne m'empêche pas de continuer à suivre les émissions "spécialisées" ou à lire "Le Canard Enchaîné".


Je n'ai pas non plus de "passions" comme peuvent avoir les personnes autour de moi... Je les admire de pratiquer avec enthousiasme le football, la danse classique, les cours de cuisine et de yoga, la pêche à la ligne ou la collection de timbres postes... Je n'aime rien tant que de bouquiner des atlas historiques et géopolitiques et, là, forcément, c'est quelque chose de suffisamment bizarre pour me conduire droit chez les dingos... Je me suis d'ailleurs plusieurs fois interrogé sur ce plaisir à regarder des cartes... D'où est-ce que ça me vient ? Aurais-je été cartographe dans une vie antérieure ?]


[Ajouté aux ajouts histoire d'en rajouter...


Enfin, je ne suis vraiment pas un "geek"... J'ai bien un téléphone portable parce que "il faut bien" et que les SMS c'est quand même super pratique mais je ne connais pas grand-chose en informatique et quand j'entends une pub sur le "cloud" ou le dernier "blackberry" je crois sincèrement qu'on parle de nuages et de mûres !! Je ne vais qu'occasionnellement sur Face Book. Je ne sais même pas comment fonctionne Twitter et je n'ai jamais "chatté" sur MSN. C'est dire si, comparé à ma génération, j'en suis encore à l'âge de pierre. Pour dire : je ne sais même pas ce qu'est un flux RSS ! J'en suis à l'âge de pierre mais je serais bien incapable de vivre sans eau courante ni électricité, sans supermarché ni automobile, sans télévision ni radio... Jadis, Pascal avait comparé l'homme à un roseau pensant... Et si l'homme d'aujourd'hui était finalement une antenne ? C'est à la fois idéal pour recevoir des signaux du monde entier mais tellement fragile, tellement dépendant des moindres coups de vents contraires et tout simplement tellement intrinsèquement enchaîné à l'univers technologique...]


Appel à l'aide :


Si quelqu'un veut reprendre l'idée de ce texte, le retravailler... Allez-y ! Ne vous gênez pas ! Moi, je laisse tomber... Décidément, l'écriture, ce n'est plus pour moi...

Le retour de la revanche de Superdoc !!


(photo prise le mercredi 13 avril 2011)