vendredi 16 décembre 2005

Dernier message de l'année...

Eh oui ! C'est le dernier message de l'année 2005 sur ce petit blog sans prétention... En effet, n'ayant pas l'accès au net chez moi, je ne retrouverai la toile que début janvier. Mais je ne voulais pas partir sans souhaiter à tout le monde de bonnes fêtes de fin d'année.
Et puis, quelques mots sur la fin de l'aventure "Un Fil à la Patte"... Eh oui, c'est terminé... Hier soir, c'était la troisième et dernière représentation... Un vrai triomphe, n'ayons pas peur des mots !!! J'ai eu la joie de compter parmi les spectateurs plusieurs collègues (Martine avec Tony et Lorenzo, Laurent, Jean-Michel, Muriel, Candie, Séverine, Emilie - qui m'a dit avoir adoré le fou rire de Samantha à la fin... -), des élèves (Léa et Mathilde), des amis (Fred & Isa, Anne), ainsi que mon ancien mentor en documentation, Jean, et sa femme Hélène... C'était très émouvant de les voir tous, sans compter les sms d'encouragement, de Simone et de Fred Thé (qui me dit que Molière me regarde de là-haut... super pour la pression !!!).
Après la pièce, vin d'honneur dans le hall d'entrée du théâtre... Un moment de bonheur à discuter avec les spectateurs et à partager les derniers instants de la saison avec la troupe... Puis une petite virée avec mes chers Laurent et Samantha à qui j'en ai fait voir de belles en fin de soirée puisque j'ai eu un petit coup de mou vers 4 h du matin... Un gros coup de cafard, fatigue accumulée, stress, angoisse de la fin d'une si belle aventure... En rentrant à Deux-Chaises, j'ai pleuré tout le long de la route et j'avoue que je suis toujours limite limite... Faut dire que j'ai dormi trente minutes seulement... Bref, les vacances vont me permettre de me reposer et de me remettre, même si j'angoisse un peu (encore !) car l'inactivité ne me sied pas et mes élèves me manquent très très vite... Ne parlons pas des répétitions qui vont me manquer cruellement... Bref, vivement l'an prochain que je retrouve le quotidien de mon petit collège de campagne et ce blog sur lequel je mettrai les photos de l'aventure d'Un Fil à la Patte (notamment grâce à Fred qui a "mitraillé" lors de la troisième représentation... merci !!!).
Mais ceci est une autre aventure... D'ici là, portez vous bien et bonnes fêtes à toutes et tous. Je vous aime et j'espère que c'est (au moins un peu) réciproque...

jeudi 15 décembre 2005

Il ne faut pas gâcher son talent

Il ne faut pas gâcher sont talent... Pourquoi une telle affirmation ? Vous le saurez en lisant la deuxième partie de ce message. En attendant, une page de publicité... euh... qu'est-ce que je raconte ?! En attendant, dix minutes d'entracte... euh... hm ! hm ! En attendant, laissez moi vous conter brièvement (sinon, y en aurait pour des heures) mes deux dernières journées.

Mardi soir, c'était donc la générale... Enfin en costumes dans les décors... C'est mardi soir que j'ai retrouvé cette étrange et géniale impression des mots qui viennent naturellement parce que ce n'est plus le texte du personnage mais c'est devenu le mien. Bien sûr, pour la générale, il y eut des ratées, des grincements de dents, des coups de colère du metteur en scène (et y avait de quoi !) mais aussi des rires... J'adore ces répétitions et j'aimerais bien jouer une pièce qui raconte la mise en place d'une pièce... Comme "L'Impromptu de Versailles" de Molière et, plus proche, "L'Impromptu de Paris" de Jean Giraudoux. Après la pièce, pot avec les deux personnes de la troupe avec qui le courant passe si bien, Laurent et Samantha.

Hier, c'était le grand jour. Dès tôt le matin je suis stressé comme pas possible. Une collègue, Delphine, s'est "sacrifiée" pour me tenir compagnie en fin de matinée... Je la fais marcher pour tenter de me calmer... Après le déjeuner (difficilement avalé), je retrouve le théâtre (j'ai un peu l'impression d'y vivre en ce moment !!). A 15 h, c'est la première... Le parterre est plein. Quand je rentre en scène je bégaie et je retrouve un moment le cheveu sur la langue que j'avais perdu depuis quinze ans... Oups ! Puis, au fur et à mesure de mes entrées, ça monte en puissance. La pièce monte en puissance. A la fin de l'Acte I (avec l'arrivée d'Irrigua, joué formidablement par Yvon), ça devient chaud. L'Acte II se passe très bien. Puis vient l'Acte III (logique)... le plus court et où j'apparais le plus... Acte très physique puisque j'y cours partout et je me fais empoigner par un gendarme (j'ai le bras gauche couvert de bleus). La fin est un triomphe quand le rideau tombe sur mon ultime cri : "J'en appelle à la postérité !" Quel moment... Après les saluts, petit tour dans la salle... Une élève de mon club théâtre est venue avec sa mère (qui avait joué elle même "Un Fil à la Patte" quand elle était au lycée) ainsi que deux anciennes élèves (merci Poitrenette !!!!).

Après la représentation, tour en ville. Plusieurs personnes m'interpellent : "Mais c'est le monsieur du caleçon"... Oui, mais, maintenant, je suis en civil, incognito...

20h30, deuxième représentation... traditionnellement la plus risquée... En effet, on est plus à l'aise, moins tendus, on risque de se relâcher... Que nenni ! C'est à nouveau un moment de pur bonheur. L'Acte III est un moment de délire et mon bras est en compote... Heureusement que je joue pas pendant trois mois car je devrais alors songer sérieusement à la greffe d'un bras bionique !!! Après les saluts, je vais remercier mes parents d'être venu. De retour à la maison, forcément, longue conversation avec mon père sur le théâtre et la poésie...

Ce soir, c'est l'ultime représentation, l'apothéose attendue... Plein de collègues ont pris leur place, ainsi que des élèves et des amis (Doctor Freyd et Madame, ma chère Anne... merci d'avance !!). Après la pièce, pot avec la troupe, puis j'espère une petite virée... J'ai prévenu mon chef que demain je risquais d'être plutôt vaseux...

Et, à toutes celles et tous ceux qui n'ont pu venir, un grand merci... Vos messages sms (Simone, Thierry, Johan...), vos mails (Jean-Michel, Gérard, Michèle, Aline, Isabelle, Louisa, Laurence... ainsi que Pascal qui, lui, est un vrai acteur professionnel), vos appels (Gilles !!!), m'ont beaucoup touché. Et je vous ai pas dit le plus beau... Pour la première fois de ma vie on m'a offert un superbe bouquet (ironie : dans la pièce je m'approprie le bouquet d'un autre...). En rentrant de représentation hier soir, je découvre le bouquet que m'a fait livrer ma Soeur... Ti ringraziu Surella !!!

Alors, pourquoi cette affirmation "Il ne faut pas gâcher son talent" ? Cette phrase, Sonny la répète constamment à Calogero dans le film "Il était une Foix le Bronx", l'unique film réalisé par le grand Robert De Niro. A la fin du film, le jeune homme comprend l'affirmation et réalise que les risques sont nombreux de passer à côté de sa vie, de la rater, pire de la perdre (ce qui arrive à ses copains voyous). Nous avons tous un talent. Encore faut-il le découvrir. Et l'exploiter. Quel est mon talent ? mon petit talent ? J'aime faire partager mes rires et mes émotions. Pour cela, j'arrive à écrire des petits textes qui, paraît-il, sont plutôt bien ficelés... C'est vous qui le dîtes... Alors je continue et ça me motive (merci notamment Gérard, Aline, Fred Thé). Et puis j'aime faire partager mes passions et mon respect du passé, le travail de mémoire (qui me touche de plus en plus avec la maladie de ma mère)... Quoi de mieux qu'être documentaliste pour transmettre aux élèves l'Histoire mais aussi la Poésie, et ce plaisir d'être au contact permanent des jeunes pour éviter le vieillissement prématuré. Enfin... last but not least... J'aime le théâtre. Je ne serai jamais un grand acteur, c'est pas le but, mais je pourrai m'amuser et aussi transmettre le flambeau aux élèves... Bref, faut pas gâcher, comme dirait l'autre. A moi de faire fructifier ce talent et d'en faire profiter mes proches, mes amis, mes collègues, et bien sûr mes élèves.

A la fin du film "Il était une Fois le Bronx", après l'assassinat de Sonny dans son bar (ironie, la chanson qui passe à ce moment est "That's Life" de Sinatra...), Calogero se rend à la veillée du corps. Il se remémore une autre phrase de Sonny qui explique que "tout le monde s'en fiche", les gens ne se préoccupent pas des autres, les problèmes sont un cancer, etc... Et Calogero voit plusieurs personnes venir rendre hommage à son ami, de façon sincère et réellement affligée... Il dit au corps de son ami : tu t'es trompé, Sonny, tout le monde ne s'en fout pas... Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que c'est que je ressens depuis quelques jours... Je (re)découvre que des gens m'entourent et m'apprécient, que je ne suis pas seul au monde, dans ma petite bulle de désespéré volontaire... Et c'est tellement agréable et réconfortant, ça redonne confiance, ça pousse à aller de l'avant !!!

Pour conclure, en retournant au théâtre... J'évoquerai un épisode, intitulé "La Chute de l'Etoile", de ma série fétiche, "Code Quantum". Cet épisode se passe dans les coulisses d'un théâtre et raconte une petite troupe jouant la comédie musicale "Don Quichotte : The Man of La Mancha" (joué en Europe par Jacques Brel - avec la chanson "La Quête" - et Dario Moreno). A la fin de l'épisode, au moment de changer d'époque, le héros, Sam Beckett (autre clin d'oeil au théâtre), regarde une dernière fois sa Dulcinea et son comparse, Al Calavici, lui dit : " Prêt à faire le saut ? A nous les mésaventures". Sam lui répond : "Les aventures, cher compagnon, les aventures !"

Ce soir, c'est l'aboutissement d'une grande aventure. Demain est un autre jour, le début d'une nouvelle aventure.

Rideau.

mardi 13 décembre 2005

C'est parti !!!

FEYDEAU


C'est parti ! Hier soir, c'était donc la "couturière", répétition en costumes (plus ou moins selon les acteurs...) dans les décors en cours de montage... Surtout, enfin, on répétait sur la scène du théâtre... Ah ! Courir de nouveaux dans les coulisses ! Les escaliers qui mènent au premier étage... Les loges... Les décors suspendus... Monter de nouveau sur les planches... Bon sang de bois, que c'est bon ! Comme dirait Thierry Rolland au soir de la finale de la Coupe du Monde 1998 (quelle référence culturelle !!) : " Oh putain ! Quel pied ! "
Bref, je revis... Pourtant, ça a été laborieux... On a répété de 20 h à 23 h 45... Les décors étaient encore un peu bringuebalants, avec des portes qui ne se ferment pas ou qui ferment trop... Mais, quelque part, c'était également très amusant... Pendant l'Acte II, où je n'ai que deux répliques, j'ai eu le temps de monter au premier étage pour regarder les autres jouer... Et quels éclats de rires avec Charles à voir non seulement la pièce se mettre en place ("L'Impromptu de Feydeau" !) mais aussi tout ce qui n'allait pas encore, raccords entre les scènes, tel acteur passant là où il ne devrait pas être...
Les planches... Enfin jouer dans l'espace scénique... Notamment pour l'Acte III où la scène est clairement divisée... C'était génial ! Quant à ma grande scène avec Laurent Bois d'Enghien où je termine en caleçon, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre un fou rire... Ce sera dur de garder mon sérieux avec le public, notamment élèves et collègues... Ma réputation n'est plus à faire ! Comme j'ai dit à Samantha, la citant elle-même : si on a peur du ridicule, on ne fait pas de théâtre. Elle et Laurent doivent chanter sur scène à la fin de l'Acte III et je crois que c'est encore plus difficile que de se mettre en caleçon. Mais on donnera tout ! Les gens viennent exprès (et paraît qu'il y a du monde !), dans le froid, parfois de loin (hello Doctor Freyd !)... Vous en aurez pour votre argent !
Je suis surexcité. J'ai hâte d'être sur scène, face au public... Des mois que j'attends ça... Ensuite, bien sûr, il y aura "l'après"... L'après, c'est souvent ensuite... Mais, d'un, j'y pense depuis assez longtemps (voir mes précédents messages). Deux, c'est pas à l'ordre du jour. La semaine dernière, j'étais triste car c'était la fin du temps des répétitions. Hier, c'était le début de la semaine magique... Ce soir, la "générale"... Et demain... Que du bonheur !! J'ai hâte !!
Et je voudrais m'excuser auprès de ce pauvre personnage de Bouzin que je disais, dans des précédents messages, ne pas apprécier... Mille excuses ! C'est un personnage génial, complètement fantasque, qui apparaît dès qu'il ne faut pas, prétentieux comme pas permis mais aussi tellement naïf... Cela me permet de trouver une transition pour ma conclusion... Merci à tout le monde pour les messages suite à mes textes sombres (et lucides) où j'analysais un peu ce que j'avais été et - surtout - que je ne souhaitais plus être... car l'essentiel est d'aller de l'avant !!! Je compte sur vous pour être là quand j'aurai des coups de mou, des moments de faiblesse, car il y en aura certainement. Mais à coeur vaillant rien d'impossible. La vie est une merveilleuse aventure.
"Nous partagerons les périls en frères ; et trois ans de galère de plus ou de moins ne sont pas pour arrêter un noble coeur" (Molière, Les Fourberies de Scapin, Acte I, Scène 3).

lundi 12 décembre 2005

Veillée d'armes


Cette fois-ci, on y est !
Lundi 12 décembre... Début d'une semaine bien remplie...
Je récapitule pour les distraits qui n'auraient pas suivi...
Ce soir, c'est la "couturière", répétition en costumes dans les décors en train d'être montés. Demain soir, c'est la générale... Dans les deux cas, ça risque d'être long... D'abord, c'est nos premières (et forcément dernières) répétitions sur la scène du théâtre donc en conditions (enfin !). Ensuite, les trois actes à la suite avec les retouches, les raccords, tout ce qui ne va pas et que c'est maintenant ou jamais qu'on y met au point, c'est ce soir et demain soir... On va se coucher à point d'heure !! Ce qui me préoccupe le plus c'est l'état des routes vers minuit... avec le verglas c'est un peu 'Holyday on Ice' du côté de Deux Chaises en ce moment...
Puis, mercredi 15h et 20h30, on joue... Jeudi 20h30, dernière représentation, pot avec la troupe, fin. Bizarre. Et tout ça en quatre jours...
Je ne reviendrai pas sur le fait que je suis démoralisé (le mot est faible) à l'idée que les répétitions sont terminées et que c'est la fin d'une saison... J'en ai pleuré samedi et dimanche matin... Mais pas dimanche après-midi... Un autre sentiment a pris le dessus, l'excitation, l'envie d'y être... Enfin monter de nouveau sur les planches. Tout ce travail, ces répétitions, ces heures à répéter et à affiner son jeu... Enfin, l'aboutissement est proche. Le contact avec le public. Deux heures trente (trois fois) sur scène à ne penser à rien d'autre qu'à jouer... Que du bonheur ! J'ai hâte d'y être.
Hier en fin d'après-midi, j'ai couru dans le brouillard du côté de Deux Chaises... C'était génial. Je n'y voyais pas à dix mètres... un peu comme dans ma vie en ce moment... Hier soir, j'ai enfin trouvé le sommeil assez tôt après plusieurs nuits très courtes (quatre heures maximum). Je n'avais plus de sommeil et plus d'appêtit... et ça aide à broyer du noir d'être à bout !! éh ! éh ! En tout cas, ça permet de perdre un peu de graisse... J'ai quand même gagné quatre tailles de pantalon en un mois... C'est plutôt motivant pour la suite (cf. précédents textes...).
Quand je dis que j'ai trouvé le sommeil... Effectivement, je me suis effondré tôt. Mais, à une heure du matin, réveil en sursaut pour réviser mon texte. Puis le reste de la nuit a été parsemé de rêves de répétitions... Je n'ai jamais autant répété mon texte que cette nuit !!!
Merci à celles et ceux qui viendront me voir et à tout le monde pour les messages d'encouragement. Le Doctor Freyd, qui fait le déplacement depuis Clermont, va effectuer une série de clichés que je mettrai en ligne sur ce blog en janvier...
Mais en attendant... et même si c'est plus cinématographique que théâtral...
Silence !... Moteur !... Action !...

Trois fois moi...

Trois petits textes sans prétention (et non pas trois petites notes de musique) écrits dans la soirée de samedi 10 décembre, pour tromper mon ennui, tuer le temps et combattre mon anxiété... Soyez cléments, ces textes ne sont pas très bien ficelés. Ne soyez pas curieux, ces textes ne sont pas des clés sur mon état actuel et sur ma vie privée. Les évidences sont parfois trompeuses et on peut très bien écrire sans penser seulement à soi... Heureusement d'ailleurs !...


SAMEDI SOIR


Le compte à rebours est enclenché
Pourtant ma vie ne fait que commencer
Je me jette à corps perdu dans ma désespérance
Comme tant d'autres cultivent si bien l'art du silence

La nuit envahit progressivement la ville
Laissant place aux appêtits les plus vils
Les corps s'échangent les coeurs s'estompent
Et les couples se trompent et se rompent

Les suicides deviennent une délivrance
Le culte du corps a tué l'innocence
Les femmes s'oublient les hommes s'ennuient
et je m'enfuis tout seul sous la pluie


***


CLEOPATRE

Elle a la grâce et l'élégance d'une danseuse
Son rire est franc et généreux
Son regard est tendre et précieux
Parfois elle est un peu soucieuse
Elle a l'énergie et l'innocence des filles de son âge
Je la soupçonne de ne pas être toujours très sage
Elle est libre et fière et fragile à la fois
Elle a mis mon petit coeur en émoi

Shakespeare l'a dit, la vie est un théâtre,
Elle est ma reine, elle est ma Cléopâtre,
Elle est belle à en damner les anges
Je voudrais lui tresser une couronne de louanges
Un moment avec elle est un instant d'éternité
Elle a la douceur des gentilles soirées d'été
Et le caractère bien trempé qui lui sied tant
Elle ira loin, pas avec moi cependant...

Je ne serai certes jamais ni son Jules ni son César
Pour moi, je le sais, il est déjà trop tard...
J'espère seulement qu'elle comprendra mon poème
Moi qui ne lui dirai jamais je t'aime
Pour ne pas importuner la reine de ma vie
Elle devant qui je me prosterne sans souci
Pour lui offrir mon allégeance éternelle...
La vie est parfois un petit peu cruelle.


***


NOSTALGIE ? NON MERCI !...
Je suis amoureux à toute époque
Je suis malheureux à toute époque
J'ai la nostalgie à toute époque
Je m'en fous à toute époque

La vie vient la vie va et c'est comme ça :
Tralalalala ! Tralalalala !
Sûr ! On va pas en faire un plat
Car ça durera ainsi jusqu'au trépas

Une jolie chanson toujours la même
Une jolie chanson tellement différente
Et cette fille à qui je dis je t'aime
Et cette fille toujours tellement absente

Les années de service sans souci
L'uniforme des bons amis
Le footing et la bière à flot
Histoire d'en avoir jamais trop

C'est marre ! Les fantômes du passé
C'est marre ! Les cliquetis de l'été
C'est marre ! Les histoires d'amour
C'est marre ! Le monde et ses alentours

On balance entre sexe et abstinence
On balance entre vieillesse et enfance
On balance et on s'en balance
On balance et on s'en balance




Voilà... En écrivant ces textes alors que je passais la soirée chez mes parents, je pensais particulièrement à une chanson qui me hante et m'accompagne en ce moment (comme ces dernières semaines m'ont accompagné la B.O. de "Local Hero" - merci Johan ! - puis celle de "Furyo" puis le deuxième album de Pink Martini)... Cette chanson c'est "Jealous Guy", le fameux tube de Lennon, mais la version par Roxy Music avec la voix sublime de Brian Ferry. Cette chanson me résume tellement bien... Souvenez-vous mon poème portrait, que j'avais écrit à l'âge de 19 ans, et que j'ai mis sur ce blog en octobre ("Un peu de moi-même") : "Infidélité et jalousie, démons qui m'habitez". Je suis d'un naturel terriblement jaloux, par manque de confiance problablement, dans les autres et dans moi-même... Alors, pour m'améliorer, pour combattre ce penchant fâcheux et destructeur, je me remémore la fin du superbe film "Manhattan", quand une jeune fille, sur le point de partir six mois en Europe, dit à l'alors quarantenaire Woody Allen : "Il faut savoir faire confiance aux gens tout de même". Faire confiance. Vaste programme...

jeudi 8 décembre 2005

La tension monte !...

Georges FEYDEAU (1862-1921)


A quelques jours des représentations de "Un Fil à la Patte" par la troupe La Nouvelle Rampe à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir...
Jour J moins 6. La pression monte... Je suis "Under Pressure". Pas loin du "Nervous Breakdown". Jeune homme (pas trop vieux en tout cas lol) au bord de la crise de nerfs...

Pour ajouter à la pression... Mardi soir, le metteur en scène, Philippe, nous annonce que pour la représentation du mercredi après-midi (d'habitude considérée comme une première un peu de rodage), énormément de places ont déjà été vendues... Hier après-midi, lors d'une répétition chez Philippe, confirmation du succès de la séance du mercredi après-midi et frémissements pour celle de jeudi soir. Ce matin, en arrivant au collège, une collègue m'annonce : j'ai acheté mes places pour le mercredi après-midi... c'est plein... et le jeudi soir, ça en prend bien le chemin... Oups ! à force de faire de la pub on est en train de remplir le théâtre !!!

La pression... Parlons-en... D'abord, par rapport aux spectateurs... C'est pas la première fois que je monte sur scène... J'ai fait trois ans de théâtre quand j'étais collégien et le théâtre de Moulins, je le connais bien (ah ! les coulisses ! les couloirs secrets ! les loges !). J'ai joué deux pièces avec La Nouvelle Rampe ("Pique nique en Ville" et "Le Dindon"). Mais, là, c'est différent... Dans la salle il n'y aura pas, parmi les personnes connues, seulement mes parents et deux ou trois copains... Non, la plupart de mes collègues du collège vont venir (ce qui me change de Villon où aucun collègue n'avait daigné faire le déplacement...), pas mal d'élèves aussi et leurs parents, plusieurs amis (certains venant même de Clermont... merci le Docteur Freyd !!!)... C'est pas la même chose de jouer devant des inconnus et devant des personnes qui comptent... J'ai le trac et c'est peu de le dire !!

Ensuite, la pression tout simplement par rapport au fait de jouer. Ces dernières semaines, je suis passé par tous les états. L'impression de connaître parfaitement mon texte, puis de perdre la moitié de mes répliques, pareil pour la mise en scène que je maîtrise divinement puis cinq minutes plus tard je sais plus du tout quels sont les gestes qui conviennent. Le pire, c'est la diction... Il faut ar-ti-cu-ler... disait la petite Mireille. Les césures ! N'oubliez pas de couper (les points et les virgules sont faits pour ça !) pour res-pi-rer. Je passe mon temps, notamment en ce moment où je fais un travail sur la poésie avec mes élèves de 6ème, à le répéter. Mais, là, c'est moi qui dois me corriger moi-même. Philippe n'arrête pas de me le répéter : parle moins vite ! prends le temps ! Pour la troupe en général, son grand slogan (fort logique au demeurant), c'est : jouez, il faut que vous jouiez !!! vous récitez trop, vous ne jouez pas ! jouez !!!

Mardi soir, c'était la dernière répétition (sans costumes ni décors s'entend) des actes I et II. Pour la première fois, j'ai vraiment eu l'impression que la mayonnaise prenait... enfin... Tout le monde jouait, tout le monde s'amusait... on riait en regardant une scène qu'on connaissait pourtant par coeur... et il y avait enfin le fameux rythme si cher à Feydeau (qui faisait qu'il jugeait Chaplin son héritier dans le sens du rythme) avec du mouvement, toujours du mouvement, pas de temps morts... Crevant !!!

Ce soir, jeudi, dernière répétition des actes II et III. Lundi, c'est la "couturière" : répétition au théâtre en costumes mais sans les décors, en tout cas sans les meubles. Mardi, c'est la générale. Et mercredi : plouf ! le grand jour ! Pour les costumes, moi, je suis tranquille... Bouzin s'habille comme un sac et c'est pas sa préoccupation. Au début, ça me dérangeait pas. Maintenant que je commence à reprendre goût à m'habiller et à chercher un minimum à être élégant... C'est pas grave. Et puis, c'est pas mal aussi de s'habiller sans imagination... Et je reporte mon goût de l'habillement en tentant de conseiller un peu mes partenaires... moi, m'intéresser aux vêtements ! faut-y pas que j'ai changé, tiens !

Dernière raison, essentielle, vitale (?), de stress... Jeudi soir, vers 23h30, après les applaudissements (j'espère), quelques mots avec les spectateurs qu'on connaît, une coupe de Champagne entre nous, le démaquillage... tout sera fini... Depuis des mois, j'angoisse de ce moment... Je me souviens trop de la frustration après la dernière du "Dindon" (même si la soirée avait terminé plutôt vers 5 h du matin après une virée en boîte mémorable)... On se retrouve tout seul. En plus, un an après, je quittais la région pour partir en Corse (où j'ai fait d'autres choses : du quadrille mais aussi du théâtre avec mes élèves au collège de Luri... deux spectacles mémorables et aussi un cafard monstre à l'issue, surtout du deuxième, le jour même j'apprenais que j'avais obtenu ma mutation...). Là, c'est différent. Je pense bien que je rejouerai avec La Nouvelle Rampe l'an prochain. Mais tout le monde ne sera pas là. Les acteurs changent (en fonction des obligations personnelles et professionnelles de chacune et chacun). Et ce sera une autre aventure. L'aventure du "Fil à la Patte" prend fin prochainement... C'est dur ! très dur ! Avec Samantha, hier, on se disait qu'on voudrait continuer à répéter, pour le simple plaisir de se retrouver, de jouer ensemble... Tiens, ça me rappelle mes caprices de fils unique (jusqu'à sept ans, je l'étais) : je veux encore jouer ! je veux pas rentrer ! C'est exactement ça. Je veux encore jouer ! encore et toujours ! j'ai retrouvé le goût de jouer ! et je veux pas raccrocher les crampons pour employer une image sportive car j'imagine qu'il y a un peu un état d'esprit similaire à la fin d'une saison quand une équipe a partagé les galères, les victoires et défaites, les entraînements plus les déplacements... Comme dit mon cher Laurent Bois d'Enghien : c'est une aventure humaine. Jeudi soir, j'en connais qui verseront une petite larme. Moi, ça fait des semaines que je les verse, parce que j'anticipe... C'est peut-être finalement ça, de vieillir (dans le bon sens du terme)... En fait, on ne devient pas insensible (ce que je croyais quand j'étais ado), au contraire. On sait plus la valeur de telle ou telle émotion, on la savoure, on la déguste, on sait aussi plus le poids de l'absence, de la frustration, et finalement non seulement on continue à vivre, mais plus intensément encore... C'est aussi le cas quand on vient de vivre une dépression ou, si l'on veut, pour employer un mot moins connoté, un coup de blues, de déprime... Je pense au personnage joué par Dussolier dans "On connaît la Chanson " (un film génial d'Alain Resnais avec une B.O. non moins géniale) qui console le personnage joué par Agnès Jaoui (dont il est amoureux) : elle vient de terminer une thèse d'Histoire et, d'un coup, sa vie s'effondre car elle n'a plus de but, de raison de vivre, alors elle déprime... Lui qui sort de dépression lui explique qu'en fait, désormais, il vit tout plus intensément et apprécie désormais à leur juste valeur les bons moments.

Et puis "The Show must go on !" Dès début janvier, avec des élèves de 4ème du collège, on devrait attaquer une pièce de... Feydeau : "Léonie est en avance". Avec d'autres élèves, on travaillera des extraits de pièces de Molière (comme je le faisais à Luri avec ma collègue Marie-Claude). Et puis l'aventure continue. Je compte bien revoir les personnes avec qui je viens de partager six mois de ma vie, notamment ces dernières semaines où on s'est vus pour certains (clin d'oeil à Philippe, Françoise, Samantha) jusqu'à quatre fois par semaine sans parler des coups de fil.

Le théâtre... Pour terminer, je me permets une petite réflexion/rêverie sur le théâtre en général... Je crois que j'ai toujours aimé le théâtre... Pourtant, je n'ai pas vu énormément de pièces et j'en ai lu encore moins (honte à moi qui incite les élèves à en lire jusqu'à plus soif !!). Petit, j'allais voir les pièces de Molière avec ma mère. J'ai vu "Topaze" avec Georges (qui a depuis co-fondé La Nouvelle Rampe) quand j'étais petit garçon et j'avais deux copains (dont Jean-Luc avec qui je jouerai beaucoup plus tard dans "Le Dindon" et Fred, encore un, mon frère de sang... si ! si !). J'étais admiratif. Sinon, j'ai vu pas mal de pièces à la T.V., notamment dans le cadre de "Au Théâtre ce soir" qui était une vraie institution, et l'été, sur la Trois, je regardais des adaptations de Shakespeare par des troupes de la BBC (il fut un temps où la TV proposait des programmes de qualité). Plus récemment, j'ai assisté à "Joyeuses Pâques" avec Arditi et la pièce de Laurent Baffie, "Sexe, magouille et culture générale", dans les deux cas à Bastia (bonjour Gilles et Jean-Michel !!), sans parler de quelques one-man-show... Quant aux pièces que j'ai lues, il y en a peu... "Le Voyageur sans bagages" d'Anouilh (conseillé par Gérard), "Antigone" du même Anouilh, "Cyrano" (que j'aimais tellement que je le lisais à voix haute), "Les Séquestrés d'Altona" de Sartre, "La Guerre de Troie n'aura pas lieu" et "La Folle de Chaillot" de Giraudoux, et bien sûr "Les Fourberies de Scapin" de Molière, sur lequel je vais revenir, et "Roméo & Juliette" de Shakespeare... plus quelques autres... Je crois bien qu'il va falloir que j'améliore ma culture théâtrale !!!

En fait, le théâtre fait partie de ma vie. Plus largement, le plaisir de jouer, de répéter des répliques qu'on adore. J'inclus les répliques de films ou de séries T.V. A ce propos, j'intègre dans le théâtre certaines séries TV qui sont, à mon avis, les vaudevilles d'aujourd'hui et qui sont parfois réalisées dans la condition du théâtre : enregistrements en public avec réactions de la salle... Je pense notamment à la série "Friends" que j'aime énormément et plus particulièrement à l'épisode (qui, je crois, fait le lien entre saisons 9 et 10) qui se passe à la Barbade, avec quiproquos, chambres d'hôtel communiquant... on se croyait dans le deuxième acte du "Dindon"!...

Souvenirs de théâtre... Mille images me viennent en tête... La plus belle, s'il ne faut en garder qu'une, c'est un souvenir de cinéma, de l'adaptation magique des "Fourberies de Scapin" par Roger Coggio... A la fin du film, tous les acteurs de la troupe dînent ensemble (Coggio, Darras, Galabru, etc...) et, soudain, on entend un enfant déclamer une tirade de Scapin. Les acteurs se lèvent et regardent, émus jusqu'aux larmes, le petit garçon reprendre le si génial rôle de Scapin... Le flambeau passe... Comme dirait l'autre, tant que des gens continueront à prendre de leur temps pour jouer, tout ne sera pas perdu.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

mardi 6 décembre 2005

En direct live de Deux Chaises


Voici une photo que j'apprécie particulièrement (merci Johan pour le cliché, pris en novembre 2004)... La petite église de Deux Chaises, le petit village du Bourbonnais où je vis depuis un peu plus d'un an. N'en déplaise à certains amis, j'ai besoin de la campagne (comme eux ont besoin de la ville). D'ailleurs, pour aller courir, c'est inpeccable... J'ai pas à prendre la voiture, je suis tout de suite sur la petite route derrière chez moi...
Courir... C'était ma passion quand j'étais ado, notamment l'année de mon Bac où il m'arrivait de courir deux heures le dimanche matin. J'aimais aussi beaucoup faire du vélo, notamment la nuit... Je me souviens que le dimanche en fin d'après-midi, à 18h30, je disais à ma mère que j'allais à la messe et, en fait, je faisais l'aller-retour Moulins-Souvigny en passant par la Forêt de Moladier... sans lumière, c'était plus marrant. J'adore la forêt de Moladier.
Courir... J'ai arrêté de courir quand je suis devenu étudiant à Clermont. Fatale erreur. Après quelques années, j'ai commencé à avoir des problèmes de genoux, notamment suite aux fouilles archéologiques (toutes les personnes qui ont fait de l'archéologie me comprendront). C'est devenu un prétexte pour ne pas recourir. J'ai couru - et même pas mal (tous les matins !) - pendant mon service militaire mais c'était contraint forcé et à un rythme assez bourrin (d'ailleurs, Bourrin, c'était le nom de mon colonel... si ! si ! Y a pas que Bouzin comme nom terrible à porter...). J'ai recouru deux trois fois en Corse il y a deux ans mais je ne ne courais que quand il faisait beau et j'avais pas trop envie. Je m'étais mis en tête que c'est pas top top de courir.
Tu parles ! Depuis un mois, je vais courir au moins deux fois par semaine et j'adore ça. Oh, sûr, c'est pas des grands footings : je vais pas bien vite, je fais pas des grands parcours, et je tiens pas longtemps... Mais j'ai retrouvé ce plaisir de l'air qui vous frappe le visage, la respiration hachée qui rythme le temps, la sueur qui finit par vous aveugler... Et courir par tous les temps... La semaine dernière, j'ai couru dans la neige... Ouaip ! ça ne m'était pas arrivé depuis vingt ans... Je me suis bien étalé d'ailleurs... j'ai adoré ça...
Pour revenir à Deux Chaises, c'est un charmant petit village, qui me permet d'être à la campagne, de n'être pas loin de mon lieu de travail, de découvrir un microclimat hallucinant avec brouillard à volonté et neige régulière... C'est délirant, déstabilisant au début mais finalement rassurant... On est dans un monde à part... ça me va bien, les mondes à part... C'est déjà ce que j'aimais dans le Cap Corse par rapport au reste de la Corse : on parlait de "L'Isula di l'Isula"... L'île dans l'Ile... Et puis, j'y ai pour voisins les formidables Martine, Tony et Lorenzo !...
Quant à cette petite église, elle me fait penser à la chapelle du Frère Tuck dans "Robin des Bois" de Walt Disney. J'imagine très bien également dans un tel lieu le Frère Laurence de "Roméo & Juliette" recevoir les deux amants...
Pour finir ce texte, merci à tout le monde suite à mes états d'âme... Je ne pensais pas qu'ils entraîneraient de telles réactions, ou plutôt je n'osais l'espérer... Là, au moins, c'est clair. J'ai des amis, c'est rassurant. Et vous comprendrez si j'ai quelque appréhension à l'idée d'une soirée arrosée même si j'ai toujours envie d'en boire quelques-uns... En fait, mon appréhension, c'est quand je rentre chez moi et que je me retrouve seul avec quelques verres dans le nez... J'ai l'alcool mélancolique et lucide (comme l'a bien noté Réjane). Finalement, c'est peut-être une bénédiction.
Bon, ben, à bientôt du côté de Deux Chaises.

lundi 5 décembre 2005

Life goes on Day after Day...

Après le message précédent, plutôt sombre (mais non… mais non…) et suivi d’un week-end solitaire à pleurer puis à retrouver le chemin de mon texte à répéter car c’est pas tout ça, mais je suis sur scène dans une semaine, je voulais écrire quelque chose de plus léger mais de tout aussi profond… Tout d’abord, merci aux personnes qui m’ont écrit suite à mon moment de déprime et de caprice de star (j’ai tort, Bouzin est un excellent personnage, c’est un des ressorts de la pièce !!!).

Bon, voilà le sujet du jour… Suite à une conversation avec Françoise, l’une des actrices de la troupe (d’ailleurs, avec elle, Laurent et Samantha on s’entend hyper bien et j’angoisse – allez, c’est reparti – à l’idée que nous ne nous voyons plus après les représentations…), j’ai repensé à ces événements cycliques qui rythment le temps (normal ! ils sont cycliques !!) et qui, d’une certaine façon, permettent à notre mémoire qui flanche parfois de s’y retrouver, d’avoir des repères (voire des repaires). J’ai toujours été concerné par la mémoire, depuis mon année de Terminale quand j’ai commencé à aimer l’Histoire, puis en devenant documentaliste, et maintenant que ma mère est victime d’une maladie qui effraierait tout historien : la perte de la mémoire… A ce propos, ne sont-ce pas nos sociétés modernes qui sont victimes d’Alzheimer ?…

Quels sont les événements cycliques ? Il y a bien sûr les rentrées des classes mais elles ne concernent que les enseignants, les enfants et leurs parents… En outre, il y en a trop souvent. Un événement trop souvent répété devient difficile à mémoriser : comment distinguer une rentrée d’un autre ? Pareil pour les fêtes de Noël ou de Pâques (attention ! n’y voyez aucune allusion religieuse, c’est juste un prétexte à retrouvailles familiales ou amicales). Non, faut des événements qui arrivent tous les quatre ou cinq ans et qui permettent de se rappeler le chemin parcouru depuis la fois précédente. Il y a bien, en France, les élections présidentielles, mais Chirac en a cassé le rythme et, en plus, en fonction des opinions de chacun, les souvenirs sont très tranchés voire trop dramatisés…

Il reste les événements sportifs… Il y a les Coupes du Monde de Football, de Rugby, et les Jeux Olympiques d’Hiver et/ou d’Eté… Il y a d’autres événements, certainement, mais je retiendrai ceux-là, et je vous inviterai à un petit jeu… Et vous, cette année-là, que faisiez-vous ? A chacun de se répondre à soi-même.

Eté 1980. Les J.O. ont lieu à Moscou. J’ai dix ans. Je suis en vacances en Grèce avec mes Parents… Souvenir fabuleux. Naissance de ma passion pour l’archéologie et de mon amour pour le Sud.
Eté 1984. J.O. de Los Angeles. Carl Lewis assure. Michael Jackson cartonne. Je suis en vacances en Corse avec mes parents. Je tombe amoureux du Cap Corse. J’y retournerai des années plus tard…
Eté 1988. J.O. de Séoul. Je viens d’avoir dix-huit ans. Je suis fou amoureux d’Isabelle, mon premier amour. Je suis étudiant à Clermont. Elle va partir faire ses études à Paris. Drame. Pour la seule et unique fois de ma vie (heureusement !), j’ai un semi-coma éthylique suite à une fête chez un pote. J’explique dans mon délire que j’aime Isa, que je veux pas qu’elle parte et qu’on m’enterre au fond du jardin, tout ça en écoutant la B.O. de «Furyo» et les chansons de Boris Vian… C’était l’époque de la Néo-Décadence !!! Isa et moi, ça durera encore, avec des hauts et des bas, jusqu’à l’été 1989 (autre commémoration, celle du Bicentenaire de la Révolution Française).
Eté 1990. Pour la première fois, je regarde une finale de Coupe du Monde de Football. C’est Allemagne-Argentine. Pas un match extraordinaire. (Je laisse à Jean-Michel le soin de rajouter d’éventuels commentaires footballistiques…) Je suis chez mon oncle et ma tante à Menton. A l’époque on s’adore et quelques mois après on sera fâchés à mort… A l’époque, je suis avec Nathalie depuis un an, une belle histoire dont j’ai mis des années à me remettre (en suis-je remis ?…). Notre histoire durera encore six mois, jusqu’au jour de la percée du Tunnel sous la Manche.
Hiver 1992. Les Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville. Les seuls que j’ai vraiment suivis. Je suis avec Sophie depuis un an et demi. Je prépare mon CAPES. C’est quelques jours avant mon agression. Je vais regarder les matchs de hockey chez des copains étudiants.
Eté 1994. Coupe du Monde aux Etats-Unis. Finale Brésil-Italie. Aux tirs aux buts. Je la suis à la T.V. avec un pote de régiment. En effet, je suis à l’Armée, au 7ème Régiment d’Artillerie de Nevers-Garchizy. On doit partir le surlendemain pour un raid dans les Vosges. Je me suis porté volontaire pour partir en Bosnie mais je serai pas retenu à cause de ma vue défectueuse… Avec Sophie, c’est fini depuis quelques mois, sans même une lettre de rupture. On s’est laissés tomber. Elle vit à Grasse. Moi, je sais pas où je vais atterrir après l’Armée…
Juin 1995. Je m’intéresse au Rugby. Pour la première fois je suis une Coupe du Monde. Elle se déroule en Afrique du Sud qui la remporte au terme d’une finale bizarre… Je viens d’apprendre que j’ai obtenu mon détachement pour travailler aux Affaires Culturelles à Ajaccio. Je viens de passer quelques mois difficiles au Collège Emile Guillaumin de Moulins. En fait, je ne resterai qu’un an à Ajaccio.
Juin 1996. Avec mon ami Fred Thé, dans mon studio d’Ajaccio, on regarde la Finale de l’Euro de Foot 1996, qui se passe en Angleterre. Allemagne-Tchéquie. Victoire des Allemands après un but en or… Bizarre, ce but en or qui coupe le match… Dans deux mois, je regagne l’Allier où je vais travailler au Collège François Villon à Yzeure.
Eté 1996. J.O. d’Atlanta. Ils puent le fric. Attentat . Suis sur le départ. Je regarde pas trop.
Hiver 1998. J.O. de Nagano. C’est l’année où je passe mes soirées au bar le Voltaire. J’habite rue du Lycée. Je traîne avec la bande de Gennetines. On boit des canons et on danse la bourrée… Quel programme !
Juin/Juillet 1998. La folie. J’ai suivi quasiment tous les matchs. Une vraie époque de folie, surtout après les quarts de finale… La plus grande fête, la délivrance de la demi-finale… Merci Thuram ! La Place d’Allier en communion et moi en train de chanter La Marseillaise avec ma Soeur et Patrice, un copain d'alors… Il y a un mois, j’ai été agressé à la rue du Lycée et j’ai déménagé en hâte à l’angle de la rue de Bourgogne et de la rue des Potiers. Un appartement vide et j’ai pas de meubles… Une semaine après la Finale, alors que je me réjouissais d’entamer une troisième année à Villon, j’apprends que j’ai été nommé à Cosne d’Allier. Ce sera un poste passionnant, découverte du monde rural, mais pour le moment, c’est un choc. Suite à la victoire en Coupe du Monde, je tiens mon pari et je me décolore les cheveux : je serai blond pour les représentations du «Dindon» début octobre 1998…
Octobre/Novembre 1999. Coupe du Monde de Rugby. La fabuleuse demi-finale France-Nouvelle Zélande… Pour la première – et seule – fois de ma vie, je pleure en regardant un match. Je promets de perdre 30 kilos si on gagne. J’en ai perdu 35 quelques mois plus tard. Bon, je les ai regagnés depuis mais, bon, c’est pas le sujet. Je viens d’arriver à Luri, dans le Cap Corse. A l’époque, j’habite encore pour quelques mois le hameau de Poghju.
Juin/Juillet 2000. Euro. Victoire de la France contre l’Italie… au terme d’un match au suspense hallucinant. Suis à Castellu (Luri) avec Yannick, copain corse, et Christof, copain allemand. Après la victoire, coups de fusil dans le village pour fêter ça.
Juin/Juillet 2002. Coupe du Monde de Football en Corée/Japon. Parcours calamiteux des Bleus qui se voyaient déjà avec une deuxième étoile. J’échange les commentaires avec les collèges sur la plage et on regarde les matchs au CDI du Collège de Luri… Je regarde la finale, à sens unique Brésil-Allemagne, dans le jardin de Solange à Piazza di Luri. A l’époque, j’envisage même pas une seconde que je regagnerai le Bourbonnais un jour. Ma vie est en Corse.
Octobre/Novembre 2003. Coupe du Monde de Rugby en Australie. Le parcours des Bleus est moyen mais l’ensemble de la compétition est passionnant. J’explose mon forfait SMS en commentaires avec Fred Thé, Doctor Freyd, Soleiman, Johan, etc… Je suis en pleine interrogation quant à mon avenir professionnel et personnel : dois-je demander ma mutation pour me rapprocher de mes parents ? Suis si bien à Luri. Il y a deux mois, le village a connu deux nuits de violence rare, les «événements de Luri»… C’est loin tout ça et c’est si dérisoire au regard des émeutes en banlieue de novembre 2005…
Juin/Juillet 2004. Euro de Foot au Portugal. La France est éliminée en quarts. La Grèce crée la surprise… Je suis dans les cartons. Je viens d’apprendre que j’ai obtenu le Collège de Tronget. Super ! Je reste dans le rural tout en étant à quelques kilomètres de chez mes parents. J’ai pris contact avec une collègue du collège qui loue un appartement à Deux-Chaises. Dans quelques jours, je reçois Fred Thé, Fabienne et les Twins puis je quitterai la Corse…
5 décembre 2005. Je ne suis toujours pas retourné en Corse. J’attends impatiemment les J.O. d’Hiver en Italie, la Coupe du Monde de Foot 2006 en Allemagne et surtout la Coupe du Monde de Rugby en France en 2007… A suivre dans quelques mois sur ce blog…

vendredi 2 décembre 2005

Ce que je ne suis pas

Désolé mais le message qui suit ne sera pas glorieux ni enthousiaste, plutôt introspectif et gris, comme je le suis naturellement. Et c'est là mon problème (pour ne pas employer le mot 'drame' vraiment hors de propos). Je ne suis pas ce que les gens croient que je suis. Et notamment à cause de mon physique. Ce n'est pas nouveau et je suis loin d'être le seul dans ce cas mais hier soir, lors de la répétition de "Un Fil à la Patte", cette vérité m'a explosé à la figure... Vous n'êtes pas sans savoir que je joue le rôle de Bouzin (que je le hais ce personnage !!). Celles et ceux qui connaissent la pièce savent que c'est un clerc de notaire stupide et grossier qui se prend pour un poète (mon Dieu ! je suis un documentaliste qui écrit des poésies...) et qui, au troisième acte, doit céder son pantalon au personnage principal de la pièce, Bois d'Enghien (salut Laurent !!). Du coup, je me retrouve en caleçon (diantre ! on a vu assez d'horreurs pendant la guerre lol)... Jusque là tout va bien et c'est plutôt amusant. Ce qui est effrayant c'est quand l'autre acteur (Laurent est grand et mince) prend mes vêtements. Hier, en le regardant jouer, je me suis vu. Ou plutôt j'ai vu ce que les gens voyaient de moi, cette enveloppe corporelle pas bien agréable... Comme disait Bacri dans "Les Sentiments" : quelqu'un de gros, moche, con et vieux. Vieux, pas encore trop, mais déjà à la moitié de ma vie. Con, là, je vous renvoie à la chanson de Brassens. Moche, je l'ai toujours été. Mais gros, c'est tellement pas moi. En plus un gros gentil, le bon gars, le copain sympa et jovial, toujours le mot pour rire, le bon vivant (bah ! que je déteste cette expression !) qui est également cultivé (quand j'avais dix-huit ans j'ai fait une crise de nerfs parce qu'une amie m'avait dit que j'étais un intello : pour elle c'était un compliment, pour moi presque une insulte). Alors, je sais, faut pas que j'ai peur d'être ridicule, c'est le rôle qui veut ça. Comme me l'a dit Samantha, l'une des actrices de la troupe, "On ne fait pas de théâtre si l'on a peur d'être ridicule". N'empêche, hier soir, lors de la répétition, et dans la vie, je ne suis pas aveugle, les gens autour de moi sont plutôt minces et élancés. Je suis gros et ratatiné, même mes doigts sont boudinés.

Je ne suis ni gros ni gentil. Non, je ne suis pas gros, en tout cas pas dans ma tête. Et c'est bien le problème. Dans ma tête je suis toujours le jeune homme mince voire maigre que j'étais à dix-huit ans. Ceux qui m'ont connu à l'époque peuvent témoigner. J'ai commencé à grossir à l'âge de vingt-deux ans, l'année de mon CAPES. Ne plus faire de sport, manger à heures fixes, m'installer en ménage (à l'époque j'étais presque marié) et surtout une agression dont j'ai été victime à quelques jours de mes écrits en mars 1992. Quelques coups de pieds reçus à la sortie d'un bar de Clermont de la part d'appelés du 92° ivres pour une histoire de cigarettes... Je me suis mis à mépriser mon corps. J'ai été agressé une autre fois en juin 1998, chez moi à Moulins, cette fois, au retour de boîte (à l'époque j'étais un sacré noceur) et ça m'a éloigné pour longtemps des sorties et refermé sur moi. Je n'ai pas grossi uniquement suite à une agression. C'est un processus lent, un suicide qui se cache, un alcoolisme d'abord mondain (comme on dit) puis solitaire, de plus en plus triste. Je me cachais pour boire. Je buvais parce que je me cachais. Et j'engraissais. Je finis par ressembler à cette chanson, que j'adore et que je hais à la fois, de Brel "Jef"...

Je ne suis pas gros. Je n'ai pas le caractère d'un gros. Je suis anxieux, impatient, nerveux. Je suis un angoissé chronique, pessimiste, fataliste. Mes films préférés, c'est "Furyo" (l'histoire de remords permanents qui hantent le personnage de Jack - mon prénom préféré - Celliers joué par Bowie) et "Brazil" (un homme qui s'échappe d'une réalité minable et morbide par le rêve). C'est pas des films de gros. J'ai toujours été un inquiet. A quinze ans j'avais déjà peur de vieillir. A dix-neuf ans je déprimais parce que j'étais effrayé par l'avenir. Le jour où j'ai eu mon CAPES j'ai presque pleuré, à la perspective de devenir un fonctionnaire et d'avoir ma vie toute tracée, car cette vie me faisait peur.

Je ne suis pas gentil. Ma famille pourrait témoigner, de même que tous les amis que j'ai trahis au cours des ans. Mes parents, j'ai été odieux avec eux. Je leur ai fait vivre mille tourments lors de mon adolescence, notamment par mes deux tentatives de suicide et mon penchant pour l'alcool. Je n'ai pas été là pour leur apporter l'amour qui leur est dû. Eux m'ont aimé sans compter. Moi, j'ai fui. A vingt-neuf ans, n'écoutant que mes sirènes, je suis parti en Corse, alors que ma mère était déjà malade. Je ne savais pas alors qu'elle avait Alzheimer mais néanmoins je voyais qu'elle n'allait pas bien. Elle a pleuré quand je lui ai dit que je partais. Je les ai abandonnés. En 2002, j'ai renoncé à demander ma mutation pour des calculs de carrière. J'ai attendu 2004 pour rentrer... Et je me rends compte que c'était trop tard. Maintenant, ma mère passe sa vie assise sur un canapé à regarder le monde tristement ("Ma Chambre a la forme d'une cage" diraient Apollinaire et Pink Martini mais tout cela n'a rien de sympathique). Si j'étais rentré plus tôt j'aurais pu profiter d'elle et l'accompagner un peu plus. Le plus terrible fut quand, par hasard, en discutant avec Samantha avant-hier, j'appris qu'elle avait eu ma mère comme prof de latin la dernière année où ma mère exerçait. Ce que mon père et moi soupçonnions depuis longtemps devint une terrible évidence : les dernières années de professorat de ma mère, c'était du grand n'importe quoi... Elle était chahutée (elle jadis toujours respectée voire crainte) et avait des réactions bizarres, des propos déplacés voire des gestes farfelus. Et moi, pendant ce temps-là, j'étais en Corse à vivre ma petite vie, à ne rien voir, à ne rien faire. Je voulais des remords, je crois que j'en ai pour un moment.
Non, je ne suis pas gentil. Je ne suis pas un bon gars. Je suis peut-être sensible (trop !) mais je suis aussi bougrement égoïste, mesquin et brusque, maladroit, voire violent. Bref, pas très intéressant. Pour garder une approche physique du personnage, je suis plus un sale con qu'un gros con. En plus, je suis exhibitionniste puisque j'écris ceci sur un blog, même s'il est de portée confidentielle et même si je peux toujours utiliser l'argument du : c'est pour vous prouver ma confiance que je vous dis tout... Je repense à une chanson des Stranglers, intitulée "La Folie", qui dit ceci : "Et si parfois l'on fait des confessions, à qui les raconter ? Même le Bon Dieu nous a laissés tomber !". Et, plus loin, le chanteur répète (en français) : à qui tout raconter ?
Surtout, j'ai peur, depuis toujours. Peur de moi, des autres, du monde (voir mon poème "Un peu de moi-même"). Maintenant, j'ai une nouvelle peur : la peur de ma folie. Oh, elle n'est pas si nouvelle que ça. Je l'ai notamment éprouvée lors de ma grande dépression au printemps 2001, perdu au fin fond du Cap Corse quand je voulais en finir. Mais, depuis quelques mois et surtout quelques jours, je rêve (ou plutôt je cauchemarde) que je perds la tête, progressivement, insidieusement... La maladie de ma mère, qui me hante et me mine, m'obsède... A force de voir son cerveau en décomposition, attaqué de l'intérieur, c'est le mien que je vois partir. Dans plusieurs rêves, déjà, je me voyais perdre mes mots, mes repères... Depuis quelques semaines, je me rends compte, aussi bien au boulot que chez moi, que j'oublie des choses, que je fais des choses bizarres. Je sais bien que c'est le surmenage, dû à plusieurs facteurs : les répétitions intensives (avec les aller-retour dans une voiture capricieuse par un temps pourri), ma passion impossible pour quelqu'un qui ne le saura jamais (je ne parlerai pas même sous la torture !!!), la reprise du sport (le petit gros a des complexes alors il va courir pour essayer d'être un peu moins gros), etc... Mais, quand même. J'avoue être inquiet de mes absences, de mes étourderies. Je ne peux m'empêcher d'y penser. J'ai peur de cette araignée qui, à l'intérieur de la tête, tisse sa toile et se nourrit des neurones de son hôte. C'est une maladie dégueulasse, comme toutes les maladies, mais tellement humiliante pour son porteur.
Je ne suis ni gros ni gentil. Je suis enveloppé et angoissé. En plus, je suis comme les sangsues, je m'accroche aux gens pour leur raconter mes histoires (ce que je fais en ce moment), j'essaie de récupérer un peu de leur vitalité pour moi-même retrouver le goût de vivre.
J'aime pas Bouzin. C'est vraiment un rôle qui me pèse (contrairement au rôle de célibataire amoureux transi que j'avais dans "Le Dindon" : Rédillon était parfois ridicule mais souvent touchant et me correspondait parfaitement ; j'avais adoré ce pesonnage). Je sais, c'est du théâtre. Je distingue mon rôle de ce que je suis. Mais les autres, les spectateurs, collègues, amis, voire élèves... Que vont-ils voir ? Le bon gros qui se donne en spectacle, qui amuse la galerie. Ils penseront : décidément, ce Jean-François, quel bon vivant... C'est tellement loin de moi tout ça.
C'est pas grave. L'habit ne fait pas le moine, l'apparence ne fait pas l'individu. Et j'entends déjà les hypocrites dire que le physique ne compte pas. Mais le physique, c'est notre carte de visite. Moi, le premier, je regarde l'autre avant de le connaître. On est bien obligés ! On ne dispose pas de rayons X pour sonder les individus... Alors, oui, pour ma part, chez une fille notamment, je regarde d'abord les yeux et le visage, le regard, le sourire, le maintien, donc aussi le corps, la poitrine et bien sûr tout le reste. Je ne regarde pas l'âme. D'abord, ça ressemble à quoi, une âme ? En plus, chez les Cathos, on croit à la Résurrection des corps... Contrairement à ce que l'on croit, les Cathos sont obsédés par le corps (peut-être pour ça qu'ils sont obsédés par le péché de chair ???)... Comment vais-je ressusciter ? A vingt ans, mince et élancé ? A vingt-cinq, bouffi par l'alcool ? A trente, après mon régime (j'avais perdu 35 kilos en trois mois et je les ai repris dès qu'un type m'a traité de "gros") ? Aujourd'hui où je ressemble à rien ? A soixante-dix ans (si je les atteins) ?
Je ne suis pas ce que je suis.

jeudi 1 décembre 2005

Les Feux de la Rampe


Encore une photo... Celle du Théâtre de Moulins (merci Johan pour le cliché). Prochainement, dans les semaines à venir, je mettrai quelques photos du Bourbonnais (Bourbonnais Forever !!) mais aussi du Cap Corse. Pour aujourd'hui, je voulais illustrer la fièvre qui m'habite en ce moment à deux semaines - même pas ! - des représentations...
Le grand jour approche... Les ultimes répétitions, de toute la troupe ou en petit comité, quand on doit peaufiner les détails et qu'on s'engueule pour une virgule... Car, croyez moi, la tension, il y en a et notre pauvre metteur en scène doit devenir fou avec nous, entre ceux qui bavardent pendant que les autres jouent (juré ! moi, j'en fais pas partie ! je n'ai que des commentaires constructifs !!), ceux qui oublient une réplique qu'ils connaissaient par coeur jusque là (non, non, pas mon genre du tout) et les placements qui changent suite à la redéfinition du décor (paramètre indépendant de notre volonté). Bref, c'est l'ébullition ! Et c'est génial ! L'impression que la troupe est comme une grande famille... Et après, ça va être terrible, quand le rideau sera retombé... Oups ! Comme tout me semblera morne, monotone, gris... Eh oui, je suis un incorrigible pessimiste : je pense toujours aux lendemains qui déchantent !!
Pour revenir à la pièce, pour les retardataires qui ne suivent pas, la troupe La Nouvelle Rampe à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir, joue "Un Fil à la la Patte" de FEYDEAU au Théâtre de Moulins les 14 et 15 décembre 2005... Mise en scène de Philippe Vérillaud. Ah ! Feydeau !... J'avais déjà joué une pièce de lui, "Le Dindon", avec La Nouvelle Rampe, en 1998. J'avais à l'époque découvert ce style si particulier avec moult rebondissements et coups de théâtre (c'est le cas de le dire) avec portes qui claquent et quiproquos en cascade, notamment dans les seconds actes (comme me le soulignait Gérard, mon prof de français et de grec). Du coup, j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet auteur génial de la fin du XIX°... Il a d'abord écrit des vaudevilles en trois actes avant de passer à des comédies grinçantes en un acte. Il a fini dans la misère et à moitié fou. Vers la fin de sa vie, il a eu le coup de foudre pour les films de Chaplin et, avant de sombrer dans la folie, voulut écrire pour le cinéaste un scénario de Charlot. Feydeau estimait que Chaplin était au cinéma son successeur : sens du rythme, gags en cascade, situations ordinaires transformées et passées à la moulinette... Feydeau, plus encore que Labiche, fut ensuite victime de l'ostracisme et d'un certain snobisme estimant que les comédies de boulevard n'avaient pas leur place dans le panthéon du théâtre français. C'est en 1951 que la Comédie Française décida enfin de monter une pièce de Feydeau, "Le Dindon", permettant à une nouvelle génération de redécouvrir cet auteur génial qui est désormais joué régulièrement que ce soit à Paris ou en Province, par des troupes professionnelles ou d'amateurs. Cette année, "Un Fil à la Patte" a été adapté (plutôt massacré) au cinéma par un réalisateur ne comprenant rien à l'esprit du vaudeville (qui est basé sur les malentendus et les allusions et non les scènes "chaudes" à l'écran histoire de permettre à Emmanuelle Béart d'avoir son quota de parties de jambes en l'air) et également joué par les animateurs de France 2 (dont certains se sont plutôt très bien débrouillés).
Mais revenons à notre petite troupe... Le stress monte et l'excitation aussi... Plus que treize jours avant le grand jour... Pour ma part, j'avoue avoir des difficultés à dormir et à penser à autre chose...
Toute autre chose... Je dois écrire, depuis un moment, un compte-rendu des concerts de Pink Martini et Moby... Je ne l'ai toujours pas fait... Shame on me !! En attendant, allez donc sur le blog du Doctor Freyd qui a réalisé un joli reportage sur le concert de Moby.
Enfin, je concluerai ce message par une citation d'une chanson de Jean GABIN que j'aime beaucoup, chanson qui s'intitule "Maintenant je sais". J'ai redécouvert cette chanson grâce à Yvon Daval, Président de La Nouvelle Rampe, qui la déclamait l'autre samedi sur la Place d'Allier à Moulins (après avoir récité la fameuse tirade du Nez de Cyrano)... Je sais pas pourquoi mais j'ai une phrase de cette chanson qui me hante depuis :
"Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau, j'peux pas mieux dire, il fait très beau !"

Moulins mon Amour

Pour la première fois, je me permets de republier un texte déjà publié sur ce blog... Un poème que j'ai écrit il y a quatre ans (très exactement dans la nuit du 9 au 10 janvier 2001). A l'époque je vivais à Luri dans le Cap Corse et mon cher Bourbonnais me manquait, notamment Moulins... Eh oui ! On peut aimer le Bourbonnais et je suis loin d'être le seul dans ce cas !... J'en parlais encore hier avec une amie : notre petite ville, on y est attachés, on sait pas trop pourquoi, c'est comme ça... Pourquoi je republie ce texte (comme j'en republierai peut-être deux ou trois autres, des poèmes) ? Parce que je l'avais mis en ligne à la création de ce blog et que, à l'époque, peu de monde le lisait (vous êtes, semble-t-il, un peu plus nombreux maintenant). En outre, cette fois-ci, il est agrémenté d'une vue que j'adore (photo prise par Johan en novembre 2004), l'arrivée sur Moulins, quand on est encore de l'autre côté du Pont Régemortes... Le titre et le leitmotiv de ce texte est inspiré de la chanson phare de "Moulin rouge" (qui fut d'abord un film avec Gabin avant d'être une comédie musicale de Baz Luhrmann - le réalisateur de "Roméo + Juliette" avec Claire Danes et Léonardo di Caprio, film que j'aime particulièrement -) et avait servi dans un spectacle sur l'histoire de Moulins et présenté fin 1998 au théâtre de Moulins. Philippe Vérillaud était le metteur en scène de ce spectacle dans lequel j'étais un petit figurant... Mais place au texte...


MOULINS MON AMOUR...

Moulins, mon Amour, restons sous ton aile !
Tu seras toujours dans nos coeurs la plus belle !
Moulins, gentille cité de mon enfance...
Moulins, en toi j’ai connu mes seules romances.
Tranquille capitale du Bourbonnais :
Sois sûre que je ne t’oublierai jamais !
Petite ville paisible et sans histoire.Tellement sans histoire qu’on n’y fait rien le soir !
Pourtant, tu m’as vu grandir
Et tu nous as tous regardés partir
Vers d’autres cieux bien plus merveilleux
Mais nulle part ailleurs nous ne retrouverons
Ce petit rien qui nous habite à déraison
Et si à force de vieillir nous serons vieux
Ce ne sera pas sans venir un jour te revoir,
Histoire de Moulins, histoire de rien, histoire...Car nous sommes un peu de toi
Et même si cela ne va pas de soi
Au fond nous te sommes tous reconnaissants
Même si nous avons tous foutu le camp !

La Star Wars Attitude

Comme promis je continue à mettre quelques photos sur mon blog... En voici une qui vaut son pesant de cacahuètes, prise par mon collègue et ami Laurent... Le jour où j'ai été enlevé par des Clones en plein Cusset lors de la Convention Star Wars (le 30 avril 2005).

Bon, la Convention en elle-même, c'était pas trop génial mais, bon, on était à dix-huit jours de la sortie de l'Episode III et donc en pleine impatience. Depuis, nous l'avons vu (et revu) ce fameux Episode III ou comment l'amour aveugle et passionné conduit à la déchéance et au pacte avec le Mal : très faustien ce film en même temps que rempli de références historiques (coup d'Etat contre César, prise de pouvoir par Napoléon à la fin de la Révolution "il nous faut une épée", nuit des longs couteaux et arrivée d'Hitler au pouvoir, vote des pleins pouvoirs à Pétain, etc...), également de références cinématographiques (notamment les films de guerre et les péplums). Un véritable chef-d'oeuvre du grand George LUCAS qui nous laisse, depuis, dans un état de dépendance totale... On sait qu'on n'aura plus jamais l'occasion de revoir un autre film de la Saga Star Wars, sinon peut-être des séries T.V. et des dessins animés autour de personnages secondaires. Alors, du coup, je me suis plongé dans les romans de la Saga, mouvement partagé par mes amis Fred, Laurent et Jean-Michel (qui, eux, poussent le vice à collectionner les petites figurines)... Eh oui, avouons le, nous sommes dépendants de Star Wars et on se réunit pour en parler et on veut surtout pas que cette dépendance retombe...
TEL EST NOTRE DESTIN !!!

lundi 28 novembre 2005

Alexandrins maladroits

Je voudrais t'écrire le plus beau poème d'amour
Que nous soyons réunis encore et toujours
Enfin partager avec toi le quotidien
Pour nous réjouir ensemble de tous ces petits riens
Qui font le bonheur des gens que l'on dit heureux
Tous ceux qui savent se contenter d'un petit peu

Une lumière au coeur de la nuit et tout va bien
Retrouver le plaisir d'attendre jusqu'à demain
Et ne plus jamais se dire que tout a une fin
Car je sais que toujours et toujours l'aube revient
L'espoir de goûter enfin à l'Eternité
Et - qui sait ? - t'aimer avant le prochain été

L'hiver sera long et rigoureux mais tant pis
Je voudrais vivre avec toi le reste de ma vie
Tu m'as donné la force de devenir meilleur
Oh ! Rester avec toi encore une petite heure
Et oublier l'angoisse qui m'étreint et me tue
Sans toi je ne suis qu'un petit enfant perdu

Demain bien sûr je retrouverai mes esprits
Et je réaliserai que c'est une folie
Mais tant pis je ne vois pas plus loin que ce soir
Eh oui je m'accroche à cet indicible espoir
Car je voudrais goûter de la vie toute la sève
Et pourtant je sais bien que tout ça n'est qu'un rêve

Te rencontrer était pour moi inespéré
Le miracle de la vie s'est donc réalisé
Quand tout paraît inexplicablement plus beau
Et qu'on se sent léger comme un petit oiseau
Oui l'amour donne des ailes je peux en témoigner
Au risque de passer pour un rêveur attardé

Allons bon il se fait tard je dois m'en aller
Sur cette romance sans lendemain m'éclipser
Et retrouver le quotidien de mes soucis
Espérons quand même que nous resterons amis
Et pardon pour ces alexandrins maladroits
Qui ne sont décidément pas dignes de toi.


(Ecrit dans la nuit du 25 au 26 novembre 2005.)

Quelques explications...
Ce texte est dédié à une certaine demoiselle, la même à qui j'avais dédié "Can't take my Eyes off You"... A ce propos, j'ai découvert hier soir le film "Les Sentiments" avec notamment Jean-Pierre Bacri, très touchant, qui a une phrase qui me résume bien : "je suis gros, moche, vieux et con"... Situation relativement embêtante et qui ne s'arrange pas avec l'âge... Pourquoi je cite ce film, par ailleurs belle chronique sentimentale d'un cinquentenaire qui tombe amoureux d'une jeune femme (Isabelle Carré) et délaisse sa femme (Nathalie Baye dont je suis amoureux depuis que j'ai dix ans !!) ? Parce que, à plusieurs reprises, on y écoute la fabuleuse chanson "Can't take my Eyes", version Boys Town Gang...
Pour revenir à la demoiselle... Elle ne se reconnaîtra pas car elle n'a pas internet, et tant mieux finalement car je serais très gêné si elle découvrait mes sentiments, qu'elle devine peut-être mais qu'importe... Quant à la raison de ce texte, de cet exercice de style... C'est suite à une réflexion de Martine, collègue et voisine et surtout amie à qui j'avais fait lire "Novembre"... Elle m'avait fait remarquer que j'écrivais sans aucun souci de la métrique... Alors j'ai voulu pour une fois faire des alexandrins. Je ne suis pas allé jusqu'à respecter la forme du sonnet (qui est effectivement tellement belle et pure) mais j'ai essayé de jouer le jeu... Bon, maintenant, le résultat est là, pas forcément génial mais c'est l'intention qui compte...

jeudi 24 novembre 2005

Clair de Lune...

Clair de Lune... Non, ce n'est pas le titre d'un petit poème... C'est un de mes morceaux de musique préférés, écrit par le génial Claude DEBUSSY... Un air que j'aime tellement que je voudrais qu'il m'accompagne à ma dernière demeure... Non, non, j'ai pas d'idées noires mais je suis réaliste... Autant il n'est pas sûr du tout (c'est même de plus en plus mal barré) que je me marie et que j'ai des enfants... Autant, comme tout un chacun, un de ces jours, on me mettra dans la boîte en sapin... Finalement, la Mort, c'est le dernier refuge des conformistes !!!

Sérieusement, revenons à "Clair de Lune"... J'ai découvert ce morceau en 1999 (à l'époque j'étais documentaliste au collège de Cosne d'Allier) en regardant le film " Frankie & Johnny ", une gentille comédie romantique sans prétention avec Michelle Pfeiffer et Al Pacino (Frankie & Johnny est le titre d'une chanson de Presley), une histoire d'amour de quarantenaires solitaires... La nuit, à la radio, passe "Clair de Lune"...

J'ai retrouvé ce morceau quelques mois plus tard en découvrant "E la Nave va" ("Et vogue le Navire") de Federico Fellini... A la fin du film, alors que le bateau coule (a posteriori j'ai pensé à Titanic : un naufrage qui signe la fin d'une époque dans les deux cas... un traitement très différent mais les deux fois intéressant et émouvant), alors que le bateau coule, donc, un des personnages reste dans sa cabine à regarder des films muets tandis que l'eau monte... Et cet air magnifique qui revient et revient...

Des années plus tard j'ai retrouvé "Clair de Lune" à la fin du film "Ocean's Eleven"... Les premières notes apparaissent lors de l'arrestation de George Clooney (superbe avec sa mèche et sa barbe de deux jours) puis le thème se développe alors que les protagonistes du hold up se séparent en regardant les fontaines d'un palace de Vegas...

Pourquoi je vous parle de "Clair de Lune" ? Hier soir, sur France 2, un joli téléfilm, appelé "Adèle et Kamel", variante moderne de "Harold et Maud" (une pièce extraordinaire que cette folle histoire d'amour entre une vieille dame et un jeune homme) : un gars de la cité, suite à quelques larcins, est condamné à des travaux d'intérêt général : il doit s'occuper d'une vieille dame atteinte de la maladie d'Alzheimer... Le sujet me faisait peur, bien sûr parce que je pense forcément à ma mère. Le téléfilm fut une vraie belle surprise... J'ai évidemment pleuré... A un moment particulièrement émouvant, la vieille dame désespère de jouer de nouveau "Clair de Lune". Finalement Kamel va emmener Adèle écouter ce morceau joué par une pianiste dans un square... Raconté comme ça, c'est totalement froid et limite nunuche... N'empêche que c'était une scène magique... Cet adolescent et cette vieille dame unis en écoutant Debussy... J'en pleure presque de nouveau en l'écrivant...

Décidément, "Clair de Lune" m'accompagne depuis des années... Si vous ne connaissez pas ce petit bijou de simplicité dépêchez vous de l'écouter !

Dans un prochain message je vous raconterai enfin les concerts de Pink Martini et Moby. Merci aux personnes qui me disent qu'ils aiment me lire et m'encouragent à continuer, et me le disent par téléphone, mails ou messages sur le blog. Merci notamment à Djamila que je ne connais pas ou que je n'ai pas reconnue.

Superdoc... forever !!!



Salut ! C'est donc moi, Superdoc, pour celles ou ceux qui ne le sauraient pas encore... Finalement, au bout de plus de deux mois, j'ai compris comment on insérait des images sur le blog et, surtout, j'ai eu envie de le faire... Attention ! Ce blog ne va pas devenir pour autant un album photo mais, de temps en temps, quelques photos sympas du Bourbonnais ou de la Corse apparaîtront, de ci ce là... Ces photos (réalisées par Fred Thé) ont été prises sur ma terrasse à Castellu (LURI), au fin fond du Cap Corse, le 12 août 2004, soit quelques jours avant mon déménagement... La première vue, c'est la vallée de Luri, qui est si chère à mon coeur... Luri où j'ai vécu cinq ans... La deuxième, c'est votre serviteur, documentaliste qui va glaner l'information même dans "Corse-Matin" (et faut la chercher longtemps !!...)...

lundi 21 novembre 2005

Novembre

NOVEMBRE

Je suis amoureux je suis malheureux
J’ai l’impression de vivre dans un brouillard cotonneux
Je frissonne et je me blottis dans mes rêves d’hiver
J’ignore si je finirai par entrevoir la lumière

J’erre dans mon coeur et dans mon corps
Je me sens engourdi presque mort
J’ai froid et je suis si las
J’ai peur de mon propre pas

Le monde est gris et je m’ennuie
Je tue le temps sous la pluie
Je regarde dehors et je m’étonne
De n’avoir pas vu passer l’automne

Son nom hante mes jours et mes nuits
Tandis que j’oublie presque son visage
Et aussi le sinistre rappel de l’âge
Tous ces moments qui toujours s’enfuient

Je vais courir à en perdre haleine
Je me traîne comme une âme en peine
Je ne sais même plus comment je m’appelle
Je sais simplement qu’elle est si belle

Un jour prochain le printemps finira bien par revenir
Il balaiera mes amours impossibles sans un pli
Et je reprendrai ma petite vie sans folie
En pleurant de n’avoir pas osé partir

Et l’été entreprenant me bercera de mille étreintes parfumées
Mais je garderai cette cicatrice cette histoire inavouée
Mon coeur se consume et n’est plus que cendres
Qu’il est long et morne le mois de novembre.


(Ecrit le 21 novembre 2005)

dimanche 20 novembre 2005

Live Music

Jeudi 20 octobre au Théâtre de Moulins, PINK MARTINI.
Avec Martine, Tony et Lorenzo.
Samedi 19 novembre au Zénith de Clermont, MOBY. Avec Fred & Isa et leur fille Mathilde. La même magie...
Week-end du 11 novembre, avec mon pote Johan, je réécoute l'album "Local Hero" (cf. le poème "Flux et Reflux").
Dimanche 20 novembre, avec mes amis Fred & Isa, on redécouvre les C.D. de COCTEAU TWINS...
Dire qu'il y a deux mois, sur ce blog, je disais ne plus aimer la pop music, ne plus écouter de musique... Fontaine, je ne boirai plus de ton eau... Musique, tu es revenue !
Fontaine de jouvence... Dans un prochain texte je vous raconterai un peu plus en détail ces deux concerts magiques...
Je termine ce message en remerciant le Dr Freyd alias Kawasakid pour m'avoir aidé à harmoniser la mise en page de mon blog.
Post-scriptum (qui n'a rien à voir avec ce qui précède) : félicitations à Poitrenette pour avoir pu approcher son idole Clément P. Comme ça elle s'est consolée de la deuxième défaite du Stade Toulousain cette saison, à Clermont vendredi soir...

jeudi 17 novembre 2005

Juliette & Roméo... (A propos d'amour et de théâtre)

Juliette & Roméo

Elle s’appelait Juliette et lui Roméo ;
Que ce couple était beau !
Et, pourtant, le Destin en décida autrement.
Dieu à l’Amour serait-il indifférent ?
Ou ne seraient-ce point plutôt les hommes
Qui auraient perdu le goût de la pomme ?
Enfin, quoi qu’il en soit,
On ne les verra plus aller ensemble au bois,
Il ne lui chantera plus ses douces romances,
Elle ne lui dira plus : « toujours à toi je pense »...
J’ai recueilli les fleurs qu’il lui avait données.
Le malheur les a entraînés dans l’obscurité.
Si jamais vous voyez quelque violette
Repensez à cette merveilleuse fête
Où il la vit pour la première fois
Et lui dit : « Mon joyau, c’est Toi ».


(Poème écrit au printemps 1987)


A ce propos, j’ai naturellement toujours aimé l’histoire de Juliette et Roméo (surtout Juliette, jeune femme décidée, tandis que Roméo est beaucoup plus désespéré et cherche peu à lutter), et ses différentes adaptations voire des variantes comme « West Side Story » (ou même le fabuleux « Titanic » !). Mais, dans cette histoire, mon personnage préféré a toujours été le Frère Laurence, moine franciscain, ami de Roméo, qui mariera les amants et tentera en vain de les réunir... Aujourd’hui, on parlerait de « grand frère ». Je n’ai pas et n’ai jamais eu un physique de jeune premier donc exit Roméo pour moi. Par contre, mon grand rêve de théâtre est d’un jour interpréter Frère Laurence.

Enfin, et ceci n’a rien à voir avec cela (quoique !), mon couple préféré c’est Robin des Bois et la Douce Marianne... Et, là, ça finit bien : ils vivent longtemps et ont beaucoup d’enfants. D’ailleurs, dans cette histoire, l’inénarrable Robin a non pas un mais deux bons amis : le Frère Tuck et Petit Jean. Ah ! Robin des Bois !... Ah ! La Belle Marianne !...

Pour revenir au théâtre, à propos de rôles qui me plairaient, il y a celui de Scapin que j'aime particulièrement (ah ! l'adaptation ciné de Roger Coggio, que j'ai eu la chance de rencontrer il y a quelques années), il y a bien sûr Cyrano (mais je me sens un peu jeune) mélange d'élégance et de désespoir souriant... Et, dans les pièces contemporaines, il y a le rôle de Pignon dans "Le Dîner de Cons"... Puisque la vie a voulu que je prenne de l'embompoint et que je sois toujours un clown triste à trente cinq ans... c'est un rôle pour moi ! qui sait ? Un jour, peut-être...

Pour revenir à la réalité, dans moins d'un mois maintenant, les 14 et 15 décembre, représentations de "Un Fil à la Patte" au théâtre de Moulins... Je joue Bouzin, un clerc de notaire qui se croit poète (hm ! j'espère que je ne suis pas trop mon personnage !!) et qui termine en caleçon... La pièce est l'une des plus amorales de Feydeau, un vaudeville bondissant et rebondissant... L'échéance approche... Je stresse !!!

Enfin, petit rappel... Je constate avec plaisir que mon blog est consulté... Je serais hyper content d'avoir des commentaires (merci Kawasakid et Réjane !). Si vous n'arrivez pas à les mettre en ligne, envoyez les moi à cdiluri@voila.fr

C'est tout pour aujourd'hui. Bonjour chez vous et à bientôt pour de nouvelles aventures !!

lundi 14 novembre 2005

Flux et reflux de l'écume...

Flux et reflux de l’écume,
Un bateau se perd dans la brume,
Les pêcheurs préparent leur filet,
Des amoureux sur le sable sont allongés.

Joli spectacle de l’Océan au matin,
Tu es mon éternel refrain
Et tu me tends la main
Pour m’inciter à devenir marin.

Dans un quelconque troquet des quais
De vieux loups de mer se disputaient
En avalant de grandes chopes de bière
Et en jurant par tous les dieux de l’Enfer.

Un petit garçon regardait tout ça
Et, le soir, chez lui, pleurait et dessinait
Ce qu’il avait vu cette journée-là :
Il ne voulait pas que disparaisse tout ce qu’il aimait.

Il fait nuit, un cormoran s’envole,
Et elle crie « Satan ! », la vieille folle
Qui ne cesse de répéter « Je Vous salue Marie »
En embrassant frénétiquement son crucifix.

Le petit garçon revoit vagues, pêcheurs et amoureux
Marins alcooliques, bigotes et oiseaux... tous heureux.



(Février 1988)

(Texte écrit en écoutant un de mes albums préférés : la bande originale du film « Local Hero », signée Mark Knopfler...)

jeudi 10 novembre 2005

La France a la mémoire courte

La France a la mémoire courte... ou plutôt la France n'a plus de mémoire du tout. Et, même si cela n'a rien à voir, il ne faut pas s'étonner que notre République ne soit plus respectée par ses habitants et par nos voisins puisqu'elle n'a plus de mémoire et qu'elle oublie son passé... Demain, c'est le 11 novembre, la commémoration de l'armistice de la plus infâme boucherie que l'Europe ait connue. Regardons un instant les programmes T.V. C'est consternant ! Bon, passons sur l'absence des défilés et autres dépôts de gerbes... J'ai jamais été fana de ce genre de cérémonies... Mais aucune chaîne ne diffusera le moindre film, la moindre émission, le moindre reportage... C'est proprement lamentable. L'an dernier, le 10 novembre dans la nuit (c'est mieux que rien), Arte avait rediffusé le sublime et terrible "Johnny got his gun". Cette année, même la chaîne franco-allemande ignore l'événement. Car c'en est encore un. Même s'il ne reste plus que six Poilus, nous leur devons cet hommage annuel ainsi qu'à tous nos ancêtres qui ont participé à ce drame. Aucune chaîne, pas même les chaînes publiques, n'évoque cette guerre... Au moment où on paie notre redevance il y a des questions à se poser !!

Alors, à ma petite échelle d'enseignant, j'ai évoqué toute la semaine cette guerre auprès de mes élèves. Dans mon CDI j'ai mis en avant plusieurs ouvrages sur cette guerre. Contrairement à ce que croient visiblement les médias (qui sont les vrais dirigeants de notre pseudo république), les jeunes s'intéressent à leur histoire, notamment à cette guerre qui est un grand mystère pour eux : comment autant de gens ont pu s'entretuer ? et pourquoi ? Je penserai en cet instant à la chanson "Jaurès" du grand Brel qui s'interroge : "Demandez-vous, belle jeunesse, pourquoi ont-ils tué Jaurès ?"

Heureusement, le cinéma, lui, n'a pas oublié 1914-1918 (guerre si peu photogénique, à la différence de la 2ème Guerre Mondiale et de ses héros résistants qui gagnent la guerre à eux tous seuls) ou plutôt s'en rappelle. Après "Un Long Dimanche de Fiançailles" en 2004, c'est "Joyeux Noël" cette année. Un film qui évoque les Fraternisations de Noël 1914, un des derniers tabous de la guerre... L'histoire de quelques soldats qui firent la trêve le temps d'un Noël avant que l'état-major ne les oblige (parfois manu militari) à reprendre les armes. Mon grand-père (que je n'ai hélas pas connu) faisait partie de ces hommes.

Voilà. Demain, c'est le 11 novembre. Que le silence assourdissant des médias ne nous fasse pas oublier notre devoir de mémoire.

Un pays sans mémoire est un pays mort.

lundi 7 novembre 2005

L'ordre ne règne plus à Sarkoland

Bon, ok, facile de surfer sur la vague mais, voilà un peu plus d'un mois, sur ce blog sans prétention, j'évoquais l'obsession d'ordre de Nicolas le Désordonné. Quelques semaines ont passé et les banlieues sont en feu, la province aussi (j'adore cette expression "la province"... y a Paris "intra muros", les banlieues sauvageonnes et au-delà les pauvres pêquenots de province)... Bien sûr, Sarko, ce n'est que la goutte d'eau ou plutôt l'étincelle (avec sa rhétorique limite fascisante pour séduire un électorat dur). Le feu couvait depuis des années. Le film "La Haine " a une bonne dizaine d'années. NTM et plus tôt dans le temps Bérurier Noir voire Renaud parlaient du "malaise de la banlieue" (j'adore ces termes de journaleux comme "la grogne des enseignants"). Depuis des années, j'entends les Français moyens (dont je suis) dire "ça va pêter"... Voilà. On y est.

Comme dirait (encore) mon cher Lénine : que faire ? On est face à de la colère pure et dure... C'est maintenant que les gouvernants regrettent de ne pas avoir face à eux des syndicats ou des partis ou des associations, enfin, un truc structuré avec qui causer... A force de dénigrer les idéologies (pour la domination de l'ultra-libéralisme et d'une société de consommation à gerber qui nous détruira tous), on se retrouve avec une jeunesse sans idéologie. On crame pour cramer. On se crame soi-même. C'est le nihilisme, si bien décrit au XIX° par Dostoievski et plus récemment par André Glucksmann dans un essai sur le 11 septembre.

Je ne sais pas qui est en tort, probablement un peu tout le monde, gauche comme droite. Je suis écoeuré des récupérations politiciennes de certains, aussi bien les chantres de la droite dure (voire d'une certaine social-démocratie) qui veulent en appeler à l'armée que les tenants d'une certaine gauche naïve et idéaliste. De toute façon, l'heure n'est plus aux interrogations ni au "c'est pas nous c'est eux" (refrain insupportable des politiciens depuis une vingtaine d'années) ni même aux prospectives sur l'avenir...

Simplement, juste petite remarque d'un petit personnel de l'Education nationale, qui a connu un peu les ZEP (par expérience personnelle, notamment dans le rural... dont on ne parle plus du tout parce qu'ici il n'y a même plus de voitures à brûler dans ces campagnes qu'on laisse crever, par expérience donc mais aussi par conversations et lectures de témoignages)... Quand j'entends aujourd'hui le gouvernement évoquer la prise en compte des banlieues et une espèce d'accompagnement social et éducatif... Qui supprime massivement les postes de surveillants ? Qui a fermé les emplois-jeunes ? Qui a démantelé la police de proximité ? Qui détruit les services publics ? Faut pas mettre le feu puis chercher à l'éteindre avec un pistolet à eau. Par ailleurs, qui a élu Chirac en 2002 ? Qui t'as fait roi ? Les 82 % étaient en grande partie issus de gens qui refusaient la politique du pire de l'extrême-droite et qui croyaient que le Grand Jacques les représenterait, tiendrait compte de leur vote, se rappellerait le discours de la fracture sociale de 1995 (auquel des imbéciles naïfs comme moi ont alors presque cru, je l'avoue)... Quel gâchis ! Trois ans de libéralisme débridé, de navigation à vue, face à une opposition qui ne cherche qu'à reprendre le pouvoir... Mais pour quoi faire ? La même chose en "light" ?

Je n'irai pas jusqu'à écrire "Une seule solution : la Révolution"... D'abord, j'ai passé l'âge (hélas... snif !). Ensuite, je ne crois pas aux solutions violentes. Mais, après le choc du 21 avril 2002, celui du référendum européen, la grève "pirate" de la SNCM, la grève illégale des Transports marseillais (on n'avait jamais vu ça : maintenant, les grèves deviennent illégales), les élections municipales et sénatoriales reportées d'un an (où avait-on vu auparavant de telles magouilles pré-électorales ?), maintenant et même si ça n'a rien à voir c'est l'embrasement des quartiers...

Il y a dans ce pays une fracture, entre la jeunesse et la police, et les institutions... Et pas seulement les jeunes de banlieue. Mes élèves de petit collège rural sont tous derrière les casseurs des cités, intuitivement, instinctivement.

Je ne parlerai pas des médias qui mettent de l'huile sur le feu, qui mélangent tout, qui assimilent les jeunes à des islamistes organisés (on voit des complots partout), comme il y a deux ans à Luri en Corse (où j'exerçais alors) on avait travesti le geste imbécile de quatre ados désoeuvrés en acte terroriste (jusqu'à les trimballer à Paris en avion militaire, mettre des tireurs d'élite sur le toît du collège pendant les cours et aboutir à deux nuits de violence pure...). C'est chaque fois le même délire de ces journalistes qui simplifient tout et nous servent la grand-messe du Vingt heures.

Bon, ce sont des idées en vrac... Un petit excès d'humeur peut-être... Mais, bon, ça vient du coeur et, pour une fois, je voulais pas causer dans mon blog de mes soucis de coeur (même si je me demandais en prenant "la plume virtuelle" comment aimer quand l'autre ne vous aime pas ou vous aime bien et autres soucis d'amoureux éconduit que je suis...), de mes coups de coeur musicaux (le concert de Pink Martini à Moulins fin octobre... un délice !) (et bientôt Moby à clermont !), voire de mes lectures (le livre co-écrit par le Père di Falco et Beigbeder est passionnant ; j'ai enfin lu la B.D. "Maus", extraordinaire évocation de l'Holocauste mais aussi interrogation sur les rapports père/fils) voire enfin de ma colère à l'égard d'une société qui ne fait rien pour la recherche médicale (avec une mère victime d'Alzheimer je découvre combien tout le monde s'en fout parce que c'est "une maladie de vieux")...

Aujourd'hui, à ma petite échelle, j'ai la haine.

jeudi 3 novembre 2005

Un peu de moi-même

Le monde est si compliqué, il m’effraie !
Décidément, je ne m’y ferai jamais !
Les gens sérieux me font peur,
Les amoureux me font peur,
Les fous libres me font peur,
Et moi, moi, je me fais peur.
Mon esprit est si tourmenté, il m’effraie !
Décidément, je ne m’y ferai jamais !
La sonnerie du réveil m’énerve,
Les mots tendres d’un autre m’énervent,
Le souffle rauque des vieux m’énerve,
Et mes attitudes, moi, elles m’énervent.
Mon âme est si obscurcie, elle m’effraie !
Décidément, je ne m’y ferai jamais !
Le pas d’une amie m’exaspère,
La voix d’un frère m’exaspère,
Le rire des copains m’exaspère,
Et mon exaspération, elle m’exaspère.
Mon cœur pourri est si exigeant, il m’effraie !
Décidément, je ne m’y ferai jamais !
Pourtant, je dis à tous que j’aime la vie.
Pourtant, je recherche la présence d’amis.
Pourtant, je pleure quand nul ne me souris.
Pourtant, je me sens bien avec vous ici.
Ce n’est pas de l’hypocrisie, plutôt de la lâcheté.
Ce n’est pas de la mélancolie, plutôt une non-gaieté.
Ce n’est pas de la folie, plutôt quelque insanité.
Ce n’est pas de l’oubli, plutôt des souvenirs cachés.
Et, plus tard, vous saurez qui je suis, en fait.
Et, plus tard, je serai tout seul, en fait.
Avec cette musique qui me mange le coeur,
Avec cette musique qui m’arrache des pleurs,
Avec cette musique synonyme de bonheur,
Avec cette musique ma seule âme soeur.
Je vous aime mais comment le dire ?
Vous me plaisez mais je ne sais sourire !
On ne peut aimer le monde entier
Alors on en aime la moitié et on veut crier.
Infidélité et jalousie, démons qui m’habitez,
Un jour, vous finirez bien par m’achever.
Et cette mélodie qui me donne envie de rire !
Allez, il me reste ça : vivre en fin mon délire !
Semblable au fou j’irai de par la ville
Sans jamais, je le promets, froncer les sourcils.

(Ecrit en juin 1989 - j'avais alors dix-neuf ans -, dédié a posteriori à Nathalie D. et Isabelle D.)

Le Capicorsu Blues

Un ska brumeux dans une vallée encaissée
Un slow langoureux sur une plage éplorée
Et la nuit lézardée de mille éclairs effrayés
De leur puissance bien trop surestimée...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Une fête techno à réveiller Sénèque
Un petit vin blanc parfois un peu sec
Et la litanie des accidents qui fauchent notre jeunesse
Et on fait semblant d’aller encore un peu à la messe...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Une étreinte jazzy sur le port de Toga
Une soûlerie rock sur la plage de Pietracorbara
Et la balade à la Tour Santa Maria
Sans parler des tangos d’antan à Erbalunga...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Miss amiante à Canari, c’est déjà fini
Et l’été voit arriver le cortège des amis/ennemis
Tandis que je chante sur la plage de Barcaghjiu
L’air trop connu des disparus de Macinaghju...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Celui qu’on perdit entre Centuri et Morsiglia
A moins que ce ne fusse entre Pinu et Nonza...



(8 septembre 2002)

Aloïs

Maman, chaque jour tu disparais un peu plus
Chaque jour, ton cerveau rétrécit
Et le monde pour toi n’est plus qu’un théâtre d’ombres.
La somme de tes peurs hante mes jours et mes nuits.
Comment pourrais-je t’aider ?
Comment même essayer d’écrire ce que je ressens ?
Tu te perds dans la maison et tu te perds dans ta tête.
Un jour prochain tu ne connaîtras plus mon nom.
En quelques mois ton état s’est terriblement dégradé.
J’étais revenu pour te retrouver et à mon tour je me perds.
Souvent, tu restes là, triste et désemparée,
Tu connais l’inéluctabilité de ton destin...
Sinistre compte à rebours :
Demain peut-être ?
Et tu commences à chercher tes mots
Et tu sens le vide sous tes pieds.
Le sentiment de chute est la pire des terreurs
Et cette araignée qui tisse sa toile dans ta tête
Dévorant chaque jour plus de neurones
Et se régalant avec ton âme...
Et la société s’en fout,
Tu n’as que soixante ans,
Elle est belle, la vie !
Mais pas pour toi, pas pour nous.

Maman, ne pars pas trop vite.
On a encore tant à vivre.


(2 novembre 2005)

dimanche 30 octobre 2005

Une petite réflexion sur l'amour

Une petite réflexion sur l'amour... Et puis quoi encore ? Y a pas plus vaste comme sujet ? Dieu peut-être... Mais comme, pour moi, Dieu est Amour...

L'Amour doit être pur, parfait, dénué de tout intérêt.... Cela est vrai de l'Amour des autres (le fameux Amour du prochain des Chrétiens), que ce soit l'Amour ou l'Amitié... qui souvent se ressemblent... Cela est vrai de l'Amour de Dieu (quelle que soit l'idée que l'on se fasse de Lui, d'ailleurs... un athée l'appellera Nature, un agnostique Destin ou Grand Architecte)... On n'honore pas Dieu en attente d'une vague récompense, d'un bout de Paradis, d'une hypothétique Félicité Eternelle.... Mais on oublie toujours un troisième élément... L'Amour de soi-même... Eh oui... Jésus de Nazareth a dit qu'il fallait aimer le Seigneur et aimer son prochain comme soi-même : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. (...) Tu aimeras ton prochain comme toi-même." (In Saint Matthieu, chapître 22). Il faut donc aussi s'aimer... Eh oui... Et c'est souvent ça le plus difficile. Il faut s'aimer sans intérêt... Si on ne s'aime pas soi-même, si l'on n'a pas d'estime de soi, comment aimer les autres et comment croire, tout simplement ? Une religion qui nierait l'individu serait une aberration, if you seee what I mean... Quelqu'un qui aimerait autrui en se haïssant, permettez moi de douter de son amour...

Bon, tout ça, c'est bien joli, mais bien compliqué... En tout cas, de vastes débats en perspective ?!...

Je concluerai en citant un proverbe anglais que j'apprécie tout particulièrement :

"If you love somebody set him free
If he comes back he is yours
If he doesn't he never was."

(C'est particulièrement vrai, et tellement terrible pour les personnes comme moi, anxieuses, pas sûres d'elles, impatientes, jalouses, etc... n'en jetez plus !)

Can't take my Eyes off You

Petit poème, rédigé dans la nuit du 27 au 28 octobre 2005 (V).
Dédié à une certaine personne mais pas seulement...

CAN'T TAKE MY EYES OFF YOU

You're just to good to be true
Can't take my eyes off you !
Jamais une chanson n'a autant exprimé mon sentiment
Comme cette vieille rengaine pop sortie de nulle part
Un de ces aires un peu ringards mais tellement... tellement...
Tellement nous-mêmes qu'on se couche un peu plus tard
Pour écouter et réécouter ce refrain de notre enfance
Un air découvert au joli temps de l'innocence...
I love you baby ! I love you baby !
Let me love you baby ! Let me love you baby !
Paroles simples et simplistes qui emplissent mon coeur...
Ritournelle gentillette qui appelle au plus pur bonheur...
Et ces images du film "Voyage au bout de l'Enfer",
Ce film ultime sur l'Amitié, sur la vie sur la terre,
Ce petit caillou où nous sommes tous coincés
Sans jamais bien trop savoir ce qu'on y fait
Et pourquoi une jeune demoiselle soudain nous plait
Tandis qu'on se détruit à grands coups d'alcools prohibés.
J'avais treize ans quand j'écoutais cette chanson pour la première fois
Et ce soir je l'écoute et la réécoute en pensant si fort à toi.
Un vieil air du temps jadis m'a redonné l'envie de courir
Et de traverser le monde pour croire encore en l'avenir.
Que j'aime nos belles forêts où je me sens protégé
Et où je voudrais faire la fête avec toi pour l'Eternité.
Retrouvons les bons vieux copains et oublions nos soucis.
Bon sang ! J'avais oublié jusqu'au goût de la vie !!!