vendredi 20 janvier 2017

Envie de rien



Alors que le monde continue sa route tant bien que mal, ici, dans le vert bocage bourbonnais, un petit documentaliste est en train de plonger dans une dépression dont il ne soupçonnait pas les ravages qu’elle allait lui causer.

Bon, assez de poésie ! Je ne vais pas parler de moi à la troisième personne. Je ne suis pas une personnalité ! D’ailleurs, pour info, je ne me présente pas à la prochaine élection présidentielle. Pas le temps, pas envie.

L’envie. C’est bien ce qui me manque le plus en ce moment. Je ne pensais pas que ça me tomberait dessus un jour. J’ai toujours eu envie de quelque chose, toujours eu envie de me lever pour aller travailler, pour aller pratiquer des loisirs, pour aller à la salle de sports… que sais-je moi ?! Et là, plus rien. C’est le vide intersidéral. Plus envie de rien. Même plus de mon canapé ! Je reste chez moi prostré dans mon lit, espérant juste dormir le plus longtemps et le plus souvent possible, pour aller dans mes rêves où, là, je ne déprime pas et où ma vie a encore du sens et du mordant. Je ne croyais pas une amie, il y a quelques années, m’expliquant qu’elle était restée prostrée pendant six mois sur son canapé. Je me disais qu’elle exagérait, qu’on peut déprimer, bien sûr, d’autant que ça m’était arrivé plus souvent qu’à mon tour, mais que ça n’existait pas, cette dépression sévère qui dure plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois.

Mais, voilà, j’y suis. Et ce n’est vraiment pas marrant. Je voudrais tellement m’en sortir et que ça cesse une fois pour toutes, au moins ressentir un mieux, l’impression que je remonte la pente, que j’ai touché le fond. Mais non. J’y suis, j’y reste et c’est tenace. Saloperie de dépression qui me pourrit la vie !

J’en arrive à ne plus pouvoir penser à rien d’autre. Envie de rien, je vous dis.

jeudi 19 janvier 2017

A l'aide !



Néant. Même plus le courage de pleurer. Je me sens plus vide que jamais. J’ai envie de crier à la face du monde : « Je suis malade ! Aidez moi ! » mais aucun son ne sort de ma bouche. Je n’en peux plus de cette dépression qui me pourrit la vie. Chez moi, je reste des heures à contempler le plafond de ma chambre. Plus envie, plus la force de lire, de regarder un film, d’écouter de la musique ou même la radio. Au travail, je reste des heures à contempler Google Actualités en attendant de trouver quelque chose à faire. Je m’en veux tellement de ne pas savoir quoi faire et de ne plus avoir la force de faire quelque chose. Je voudrais que tout ça cesse, que je redevienne comme avant. J’ai l’impression que cette dépression ne cessera jamais. A l’aide. Personne ne m’entend. De toute façon, je ne veux déranger personne. Seul le médecin connaît la profondeur de mon mal. Mais il n’a pas de remède pour me guérir. Dommage.

mardi 10 janvier 2017

Un homme qui s'ennuie...


Je ne sais pas quoi faire… Vaste programme, non ? Je m’ennuie considérablement et, pourtant, je n’ai que l’envie de travailler encore et encore mais, non, pas de tâche qui se propose à moi. Résultat : je tourne en rond et ça m’agace prodigieusement car, si je veux bien ne pas être un ultra du travail à tout prix, je ne supporte pas l’idée même de n’avoir rien à faire dans le cadre professionnel.

Entendons nous bien : j’ai un peu de travail, mais si peu et je le fais si rapidement que je peux rester des demi journées entières sans avoir rien à faire, ce qui est juste insupportable. Quand on sait que je suis actuellement en petite forme et quelque peu en « dépression », cet ennui chronique au boulot n’est pas là pour m’aider à aller mieux.

C’est dommage. J’aimerais tellement être utile, comme le dit la jolie chanson de Julien Clerc. Mais non… Je peux juste (un peu) faire semblant en tapotant sur mon ordinateur, en passant des heures à surfer sur le net avec le regard obsédé par l’heure qui passe si lentement… Arggghhh ! C’est bien triste tout ça et bien pathétique et bien puéril également.

Quelle solution à court et moyen et long terme ? A court terme, écrire ce texte. A moyen terme, ce que je fais depuis quelques mois, à savoir saisir chaque occasion de bosser un minimum. A long terme, réfléchir à une éventuelle réorientation professionnelle. Je ne me vois pas pendant encore des mois et surtout des années à être ainsi oisif.

Ce que je ne comprends pas, c’est que les années passées, je n’avais pas ce sentiment, bien au contraire. J’avais quasi toujours l’impression de devoir courir, d’être constamment débordé… Est-ce que je suis devenu plus efficace au bout de trois ans sur le même poste ? En tout cas, c’est fortement désagréable. En plus, je ne peux en parler à personne. On ne peut décemment déclarer : « Je m’ennuie sur mon lieu de travail ». C’est totalement incorrect, c’est même carrément obscène.



L’ennui est le pire ennemi de l’homme, j’en suis maintenant définitivement persuadé. L’ennui, c’est l’enfer. Un enfer parfois douillet mais toujours gris, terne, morne. Quel malheur que de se retrouver comme ça, à s’ennuyer, à « n’avoir rien à faire »… Errer comme une âme en peine. C’est triste, c’est laid, c’est absurde. Et comme tout ce qui est triste, laid et absurde m’énerve, je suis vraiment énervé, contre moi-même et contre ce statut du type qui s’ennuie. Je ne l’ai pas choisi, je ne le revendique pas, je n’en veux pas ! Bah ! Je veux être utile et actif, au moins du point de vue professionnel. Pour le reste, j’accepte de ne pas avoir grand-chose à faire, ça me convient, ou plutôt je fais avec. Mais professionnellement… que diable ! (c’est le cas de le dire…) C’est une aberration que d’être là sans rien à faire…