mardi 28 octobre 2008

Chat en Poche : Jour J moins 7

"Chat en Poche"... Jour J moins 7... Oups ! Cette fois, on y est presque... Pour une fois, côté calendrier, ça tombe bien : les représentations ont lieu juste à la fin des congés de Toussaint, ce qui me permet de me concentrer sur la pièce dans la semaine qui précède... Les années passées, c'était pas la même chose... "Un Fil à la Patte", c'était mi-décembre, juste avant les fêtes de fin d'année, dure la pression !! En plus, c'était mes premiers pas sur scène depuis sept ans et... je finissais en caleçon... Pour "Inspecteur Grey", c'était juste avant les vacances de Toussaint, assez crevant. Pour "L'Anglais tel qu'on le parle", fin juin, juste avant les congés d'été... assez prenant. Pour "13 à table", mes amis, quelle folie ! C'était fin octobre 2007, en même temps que "Le Malade imaginaire", la pièce que je mettais en scène avec mes élèves du collège de Tronget... J'en étais sorti lessivé et totalement épuisé nerveusement...
Là, le calendrier est donc (enfin !) favorable. Les dernières répétitions ont lieu pendant mes congés, l'occasion de ne penser qu'à ça, sans que ça interfère sur mon boulot et vice et versa... Hier soir, c'était la dernière répétition chez Jean-François... Vendredi 31 octobre (le jour de la sortie du nouveau James Bond, que j'irai d'ailleurs voir l'après-midi !), c'est la Couturière au Théâtre de Moulins, la première répétition en costumes, et dans le théâtre, dans ma maison... Ah... Enfin retrouver le théâtre de Moulins où j'ai tant de souvenirs, d'abord comme adolescent quand j'ai suivi pendant trois ans l'atelier-théâtre puis avec La Nouvelle Rampe. En plus, cette année, c'est le 25ème anniversaire de la troupe !!! Pour ma part, c'est ma 7ème (mon chiffre favori, d'ailleurs j'ai fait mon service au 7ème régiment d'artillerie, et toc !) participation à une aventure avec La Nouvelle Rampe et c'est mon 3ème Feydeau.
Vendredi 31 octobre, la Couturière, et lundi 3 novembre, c'est la Générale... Bref, on se rapproche du grand jour à grands pas... Le stress commence à monter... J'adore ! J'ai hâte d'être sur scène, de retrouver le théâtre, les coulisses, les planches... Tout va aller maintenant très vite... Deux répétitions en costumes au théâtre puis les représentations les 4 et 6 novembre... Et tout sera fini... Une semaine à savourer.
Pour me détendre et évacuer la pression qui monte mais aussi ma fatigue nerveuse dûe à d'autres raisons (notamment l'état de ma mère, inutile d'insister là-dessus), je retourne à la salle de sports quotidiennement après trois semaines d'interruption pour cause de mal de dos... Très efficace pour calmer le stress que de soulever de la fonte quotidiennement ! Et puis, entre deux "séries", je révise mon texte...
Sinon, ben, ciné... Samedi dernier, je suis allé voir "Mesrine, 1ère partie : L'Instinct de Mort". Excellent ! Dur, violent... évidemment... Mais magnifiquement interprété, bien sûr par Vincent Cassel mais aussi Gérard Depardieu et Cécile de France. J'attends maintenant le dernier James Bond, "Quantum of Solace", et "W" d'Oliver Stone...
Côté lectures, j'ai lu "Meurtre au Manoir Tudor" de Paul Halter, sympathique roman d'énigmes qui reprend les personnages du Cluedo... J'attaque "Les Ombres de l'Empire" de Steve Perry, roman Star Wars se déroulant entre "L'Empire contre-attaque" et "Le Retour du Jedi". Polars, SF, mes deux genres de prédilection... Sans oublier la philo (version simple et accessible, je précise !). Je viens d'acheter "Une semaine de philosophie" de Charles Pépin, un ouvrage un peu dans le style des "Consolations de la philosophie" dont j'avais abondamment parlé cet été...
Voilà pour les dernières nouvelles du front...
Alors, pour celles et ceux qui n'auraient pas suivi : "Chat en Poche" au Théâtre municipal de Moulins, le 4 novembre à 15h et 20h30 et le 6 novembre à 20h30.

mardi 21 octobre 2008

Le chien qui aimait les avions

"Je suis chien de berger et je m'ennuie un peu. (...) Parfois un avions passe et j'ai l'impression que c'est pour moi..."
Deux phrases extraites du premier livre de Delphine Canadinhas aux éditions Motus. Delphine fut ma collègue au collège de Tronget en 2005/2006. Elle est professeur d'arts plastiques, désormais dans l'agglomération montluçonnaise. En décembre 2005, elle avait eu la gentillesse de me soutenir (de me supporter !) pour la première de "Un Fil à la Patte" et je l'en remercie encore aujourd'hui.
Mais le but de cet article n'est pas de vous parler de moi mais d'elle et de son livre... "Le Chien qui aimait les avions" est donc paru aux éditions Motus, dans la collection Mouchoir de Poche. En voici la couverture :
Pour évoquer cet ouvrage, je me permets de citer les propos de Sandrine Lhomme, qui tient un splendide blog, intitulé "Le petit monde de Bidouille" :
(...) je peux vous dire que c'est un petit bijou de tendresse et d'émotion. C'est l'histoire toute simple d'un chien (de berger) qui aimait les avions comme le dit le titre écrite avec des mots simples, justes mais c'est si touchant que je me souviens avoir frissonné en la lisant. Cette fois-ci ses dessins sont aux traits (car et oui, elle l'a illustré également et avec délice !) et je trouve que cela ajoute encore plus d'émotion au texte. Un vrai petit régal pour les yeux ! Ce que j'aime chez Delphine, c'est qu'avec très peu de moyens techniques, juste quelques traits et quelques mots, elle arrive à nous bouleverser, à nous remuer, à nous transporter dans un monde poétique plein de tendresse, y'a pas, c'est ça le talent ! Je vous invite vivement à vous procurer son livre, c'est un petit concentré de bonheur...
(Adresse de son blog : http://sandrinelhomme.blogspot.com/ )
Les mots de l'éditeur :
Les illustrations de Delphine Canadinhas pour LE CHIEN QUI AIMAIT LES AVIONS sont très attachantes et ingénieuses aussi. Entre les avions et le chien qui en est amoureux se tisse une très tendre et inattendue correspondance à laquelle seront fort sensibles les enfants. C’est un livre plein de douceur et d’invention. Un livre qui donne envie de lever la tête. Et de décoller.
Site des éditions Motus :
(photo extraite du blog de Delphine Canadinhas)

Le samedi 11 octobre, Delphine Canadinhas dédicaçait à la librairie Le Talon d'Achille, à Montluçon. Pour l'occasion, elle offrait aux acheteurs de son livre un magnifique marque-page fait main... Je ne peux que vous inviter toutes et tous à découvrir ce magnifique petit livre tout empli de poésie qui ravira les petits mais aussi les grands...
Je souhaite de tout coeur à Delphine énormément de succès. Elle le mérite. Elle a beaucoup beaucoup de talent. Et c'est quelqu'un de très attachant. A Tronget, elle a laissé d'excellents souvenirs !!
Pour aller plus loin...
Le site d'illustrations de Delphine : http://canadinhas.site.voila.fr/

lundi 20 octobre 2008

La Nouvelle Rampe présente Chat en Poche

La Nouvelle Rampe, troupe théâtrale moulinoise, fête cette année ses 25 ans... A cette occasion, elle propose "Chat en Poche", une comédie en trois actes de Georges FEYDEAU. Les représentations auront lieu au Théâtre municipal de Moulins, le mardi 4 novembre à 15h et 20h30, et le jeudi 6 novembre à 20h30.
Feydeau... C'est la troisième pièce de cet immense auteur que j'ai le plaisir d'interpréter, après "Le Dindon" en 1998 et "Un Fil à la Patte" en 2005 (une grande aventure, relatée longuement sur ce blog : voir archives de décembre 2005 et janvier 2006, l'occasion de retrouver La Nouvelle Rampe après mes années en Corse, et aussi de faire la connaissance de Françoise qui a depuis arrêté le théâtre... snif !).
Quelques mots sur Feydeau (1862-1921)... Il a d'abord écrit des vaudevilles en trois actes avant de passer à des comédies grinçantes en un acte. Il a fini dans la misère et à moitié fou. Vers la fin de sa vie, il a eu le coup de foudre pour les films de Chaplin et, avant de sombrer dans la folie, voulut écrire pour le cinéaste un scénario de Charlot. Feydeau estimait que Chaplin était au cinéma son successeur : sens du rythme, gags en cascade, situations ordinaires transformées et passées à la moulinette... Feydeau, plus encore que Labiche, fut ensuite victime de l'ostracisme et d'un certain snobisme estimant que les comédies de boulevard n'avaient pas leur place dans le panthéon du théâtre français. C'est en 1951 que la Comédie Française décida enfin de monter une pièce de Feydeau, "Le Dindon", permettant à une nouvelle génération de redécouvrir cet auteur génial qui est désormais joué régulièrement que ce soit à Paris ou en Province, par des troupes professionnelles ou d'amateurs.
"Chat en poche" date de 1888. C'est une des premières pièces de Feydeau qui fut alors un semi-échec. Peut-être le public n'était-il pas alors prêt pour un tel feu d'artifice d'humour à la frontière de l'absurde avec des répliques qui font mouche à chaque fois et un comique de situation particulièrement développé...
Le sujet de cette pièce ? Pacarel a fait fortune dans le sucre et, comme cela ne lui suffisait pas, il veut monter un opéra pour faire chanter sa propre fille. Pour cela, il envisage de faire venir un célèbre ténor de l'opéra de Bordeaux. Débarque alors un jeune Bordelais qui n'est pas celui qu'espérait Pacarel : il s'agit en fait du fils de son ami Dufausset venu faire ses études de droit à Paris. Pacarel, le prenant pour le ténor en question, lui fait signer un contrat, provoquant ainsi une kyrielle de quiproquos... Car le jeune Dufausset va s'éprendre de la femme de Pacarel et lui envoyer des mots doux... La fille de Pacarel, Julie, elle, a un faible pour Dufausset mais elle est promise à Lanoix de Vaux, un garçon quelque peu maladroit. Ajoutons à ces personnages le docteur Landernau et sa femme, qui vivent chez les Pacarel (on observe souvent, chez Feydeau, des personnages parasites vivant aux crochets de leurs amis), ainsi que le maître d'hôtel, Tiburce, secrètement amoureux de Madame Landernau qui, elle, n'a d'yeux que pour le faux ténor...
Mais l'intrigue, comme souvent chez Feydeau, n'est pas l'essentiel. Ce qui est essentiel, c'est la machinerie infernale qu'il met chaque fois en place et qui broie littéralement des personnages assez médiocres, qui brillent par l'impossibilité qu'ils ont à communiquer entre eux, d'où ces perpétuels malentendus... Il y a bien sûr le portrait d'une petite bourgeoisie parvenue de la fin du XIXème, qui a survécu au temps faste du Second Empire, qui se cache derrière de jolies mondanités mais personne n'est dupe. Mais les personnages de Feydeau sont toujours d'une surprenante actualité. Aujourd'hui, ils seraient les héros de séries télévisées décrivant un monde d'apparences et d'incommunicabilité...
On pourrait disserter pendant des heures sur Feydeau... Mais est-ce tellement nécessaire ? Peut-être pour les professeurs de lettres et les élèves d'écoles d'art dramatiques. Les autres, les spectateurs, retiendront qu'avec Feydeau le rire est toujours au rendez-vous, et c'est le cas avec "Chat en Poche" que je vous invite vivement à aller voir !!
Pour ma part, je joue le jeune fiancé officiel de Mademoiselle Julie, Lanoix de Vaux, un jeune homme maladroit qui n'aime pas du tout sa promise et qui ne cesse de "tourner sa langue sept fois dans sa bouche", comme le lui a ordonné sa maman, pour ne pas dire de bêtises. Après l'amoureux de la femme de son meilleur ami (Rédillon dans "Le Dindon", un de mes rôles préférés) puis un pauvre auteur de chansonnettes victime du démon comique de Feydeau (Bouzin dans "Un Fil à la Patte"... un personnage que j'ai mis du temps à cerner, un rôle difficile qui me fit finir en caleçon sur scène et m'incita à faire un régime drastique...), voici le fiancé maladroit... Un personnage plutôt sympathique, qui tire bien son épingle du jeu dans la pièce...
Si je m'amuse à lister mes personnages...
1997, dans "Pique-nique en ville", un mari trompé, petit rôle.
1998, dans "Le Dindon", l'amoureux de la femme de son meilleur ami, mon rôle le plus long à ce jour (plus de 400 lignes... j'en dormais plus !), un excellent souvenir.
2005, dans "Un Fil à la Patte", un pauvre auteur de chansonnettes, ridicule malgré lui, personnage difficile à cerner mais finalement très intéressant et l'un des rouages majeurs de la pièce.
2006, dans "Inspecteur Grey"... une pièce policière... le secrétaire du mort, amoureux éconduit de la femme du même mort, petit voleur sans imagination... Un rôle ingrat. J'ai une fois de plus pu constater à l'occasion de cette pièce qu'il vaut mieux être un assassin qu'un simple voleur. Il y a plus de respect de la part du public pour le crime passionnel que pour le simple vol de bijoux...
2007, dans "L'anglais tel qu'on le parle", un jeune marié (à une anglaise), un rôle très amusant.
2007, dans "13 à table", le maître d'hôtel, un rôle particulièrement jouissif, un de ces personnages que j'interprèterai toujours avec très grand plaisir !!
2008... le jeune fiancé contre son gré... également un rôle très agréable à jouer... Je ne saurais l'expliquer, depuis deux ans, je m'amuse beaucoup plus dans mes rôles et les personnages me conviennent plus... Est-ce le fait que je sais faire la part entre les personnages et moi-même ? Quand j'ai joué Bouzin, j'avais peur du regard des autres, de même quand j'ai joué René Dupré, le secrétaire voleur...
Il y a aussi l'ambiance au sein de la troupe qui compte... Et cette année, comme l'an dernier, il y a beaucoup de plaisir à se retrouver chaque semaine pour répéter... Il n'y a plus les tensions qu'il y a eues certaines années, tensions qui existent dans beaucoup de troupes... Je les ai connues également lorsque j'ai animé un atelier-théâtre à Luri et à Tronget...
Nous voilà à deux semaines de l'échéance et la pression monte... En même temps, pour une fois, le calendrier est parfait... les dernières répétitions ont lieu pendant les vacances scolaires, ce qui va me permettre de me concentrer et de me préparer, moralement et physiquement, à (tenter de) donner le meilleur de moi-même... Rendez-vous les 4 et 6 novembre... J'ai hâte d'y être !!


Georges Feydeau (1862-1921)

mardi 14 octobre 2008

Life could be a Dream...


Histoire d'apporter une touche optimiste voire franchement gaie à mon blog, je vous invite à voir et revoir l'excellente pub réalisée pour la 206 CC. Outre que cette pub est plutôt réussie, elle est pour moi un très cher souvenir, un Noël avec mes parents, ma soeur, ma tante et marraine, mon cousin et filleul... Peut-être l'un des derniers (l'un des rares) Noëls "en famille" que j'ai connus... Je ne sais plus en quelle année c'était. Je vivais alors encore en Corse. Et la pub de la 206 CC passait en boucle à la T.V. Et je rêvais de retrouver le nom des interprètes de cette jolie chanson et même de "télécharger" la vidéo. Et j'y étais arrivé. Et je n'en étais pas peu fier ! C'était, je me souviens maintenant, à la fin de l'année 2001. Je maîtrisais encore moins internet et l'informatique qu'aujourd'hui !! Mais, à l'époque, c'était moins grave... y avait pas grand-monde qui maîtrisait et le haut débit n'existait quasiment pas. Fallait en vouloir pour télécharger une vidéo, même de 30 secondes !!
Enfin, bon, je viens pas vous causer de Noël 2001 avec ma famille ni de mes lacunes en technologies de l'information numérique... Non... Juste mon coup de foudre pour une pub bien entraînante et une chanson dans le plus pur style Doo-Wop des Années 1950 (qu'on retrouvera chez les Platters ou dans le film "Il était une Fois le Bronx")... Le titre de cette chanson magique : "Sh-Boom (Life could be a Dream)" et ses interprètes : The Crew Cuts. C'est un de ces airs qui me donnent la pêche mais aussi un bon coup de nostalgie genre "ah... ces airs du bon vieux temps..." J'ai d'ailleurs remarqué que les petites rengaines douces et dites sans prétention (j'ai déjà cité sur ce blog "Somewhere beyond the Sea" mais je pense aussi aux chansons de Madness tellement "rigolotes" mais au fond si graves) avaient, chez moi, un étonnant pouvoir de séduction et d'évocation d'un temps révolu qui ne reviendra plus. Pas que pour moi d'ailleurs. Très souvent, au cinéma ou dans les séries T.V., les airs les plus légers précèdent ou suivent directement une catastrophe, un drame... comme si dans les moments les plus rudes de nos vies nous nous accrochions à ce qui semble futile et tellement volatile... comme si tout ce qui est éphémère et superflu était finalement la quintessence même de nos existences... comme si le bonheur n'était finalement qu'une brise légère un soir de printemps... Enfin, bon, moi, ce que j'en dis...
Cette chanson, "Life could be a Dream", a été utilisée dans un épisode d'une de mes séries favorites, "Cold Case" (dont j'apprécie particulièrement chaque fois la reconstitution du passé récent des Etats-Unis et un vrai travail autour de la mémoire et des secrets difficiles à assumer... cette série est peut-être celle qui me touche le plus depuis "Code Quantum" et possède le même charme musical avec des bandes son toujours très soignées)... Un épisode rediffusé récemment, intitulé "Vent de Folie". On y voit une mère préparer un gâteau devant son fils tandis que le poste joue à tue-tête "Sh-Boom". Elle met le feu au gâteau (c'est ce qui s'appelle une recette sacrément flambée !) et à la maison. Fondu-enchaîné. Une femme sourit dans la neige, elle est morte de froid. On apprendra qu'elle avait été internée en hôpital psychiatrique suite à cet accident et qu'elle avait disparu quelques mois plus tard. On était en 1954. La psychiatrie était toute différente de ce qu'elle est de nos jours. Bettie, c'est le nom de la femme, avait été internée pour troubles bipolaires et lobotomisée pour, disait-on, stabiliser son humeur... Cet épisode de "Cold Case" m'a d'autant plus marqué, du fait de la citation de la chanson "Sh-Boom" mais aussi du fait du contexte... la psychiatrie dans les Années 1950, l'époque où électro-chocs et lobotomies étaient sinon monnaie courante en tout cas plutôt en vogue... Et puis toutes les histoires traitant de la folie ou de la maladie mentale (je pense notamment au film "Rain Man" qui avait également une B.O. très Doo-Wop) ont toujours eu beaucoup d'écho chez moi. Quant au thème de la mère, je repense à William Sheller et sa chanson "Maman est folle", mais aussi au film "Le Huitième Jour" (qui évoque également la maladie mentale) avec en leitmotiv plusieurs airs de Luis Mariano dont "Mexico" (spéciale dédicace à Johan !!), "L'Amour est un bouquet de violettes" et surtout "Maman la plus belle du monde"...
Enfin, si vous désirez écouter en intégralité la chanson "Sh-Boom", cliquez sur le lien ci-dessous... C'est magique !
C'est fou le pouvoir d'évocation d'une chanson... Dire que Gainsbourg jugeait la chanson comme un art mineur... Tu parles ! D'ailleurs, ma chanson préférée de Gainsbourg a inspiré un film fameux et particulièrement réussi : "Elisa" (spéciale dédicace à Michèle !). Chansons et cinéma font décidément excellent ménage.
Life could be a Dream... La vie peut être un rêve... Le rêve comme une possible alternative à la folie, c'est la suggestion de Terry Gilliam dans l'un de mes films préférés... "Brazil"... Tiens, "Brazil", encore une de ces chansons dites sans prétention qui appellent tant de souvenirs et de rêveries... "Tomorrow was another Day"...

dimanche 12 octobre 2008

Juste une mise au point...

Tiens, ce titre me rappelle une certaine chanson... Oups ! Très "eighties" si je me souviens bien... Bon, ces quelques lignes pour montrer que je ne sais pas tenir ma promesse de ne plus écrire à propos de moi et/ou sur moi... Si, si, je respecte mon contrat moral de ne plus surcharger le web de mes élucubrations déprimantes... Remarquez, le net, y a tellement de tout, et de n'importe quoi, et de bien plus encore, que c'est pas mes petits mails collectifs et autres textes sur mon blog qui vont bien gêner les nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est pas moi qui vais faire bugger la machine.
Ce petit texte, essentiellement, pour vous remercier de vos mails et autres témoignages de sympathie qui m'ont beaucoup touchés, certains très personnels. C'est d'ailleurs une chose que j'avais déjà remarquée et que je continue de remarquer... Quand on se "confie" à quelqu'un, l'autre, l'ami, l'écoutant, le proche, etc..., la personne en face, quoi, ben, elle a tendance à son tour à parler et à dire un peu de sa vérité, de son ressenti, de sa vie... Il est ressorti de ces mails, de ces coups de fil, de ces discussions, avec plusieurs d'entre vous qui se reconnaîtront, mais je vais quand même les citer, histoire de vous faire rougir... Mister Johan (avec qui un projet de co-écriture -et non de co-voiturage- est en route... je vous en recauserai !!), les deux Fred de Clermont, ma cousine Françoise (à qui je présente mes plus plates excuses pour ma formulation dans mon texte où je disais qu'elle m'avait fait remarquer que je balançais souvent mes petites histoires sans me soucier des autres, notamment de l'état dans lequel y-z-étaient au moment où... ; c'est là aussi l'occasion de m'excuser des fois -nombreuses- où je manque de tact dans mes écrits et mes propos parce que je ne prends pas le temps de réfléchir à ce que je dis... avec mon personnage Lanoix de Vaux dans "Chat en Poche" je suis amené à tourner ma langue sept fois dans ma bouche...) (fin d'une très très longue parenthèse !!), Muriel, Laurence (qui m'a justement fait remarquer que les dames sont plus enclines, lors d'un coup de blues, à téléphoner à leurs amies pour "s'épancher" tandis que les gars restent dans leur coin à ressasser leurs rancoeurs), Mireille (qui me rappela combien je devais me rappeler de l'importance de mon rôle d'éducateur), Françoise, Jean-Michel de Corse, Stéphane, Jean-François, Laurent de Gipcy, etc... etc...
Enfin, bon, parmi les nombreuses choses personnelles que m'a dites ma cousine, il en est une que je retiendrai particulièrement : ne plus dire que je suis malade mais que j'ai une maladie. Il y a là une certaine nuance. Oui, j'ai une maladie, et je la soigne et j'ai parfois non pas des montées de fièvre mais des coups de blues, souvent liés à des événements de ma vie personnelle et familiale, mais pas toujours.
Alors, maintenant, plutôt que de traîner sur le web à écrire mes petits mails, je vais m'appliquer à voir un peu plus le bon côté des choses... ma douce et tendre à mes côtés, mes amis, ma famille (même si c'est parfois compliqué... mais je crois qu'on en est tous là...), ma passion du théâtre et de la lecture, un boulot qui me passionne avec des élèves motivants (en grande majorité) et des collègues qui sont pour beaucoup devenus des amis au fil des ans, une salle de sport où j'aime aller (mais attention à mon dos qui est décidément fragile !) et pour le reste, mes questions existentielles, mon rapport à la foi, mes doutes, comme diraient les étrangers (c'est à dire plus de cinq milliards d'habitants de la Terre qui envient la langue française... je plaisante) avec une pointe d'accent : "C'est la vie" !!!
Et je rappelle à tout le monde que La Nouvelle Rampe joue au Théâtre de Moulins "Chat en Poche", une comédie de Feydeau, le 4 novembre à 15h et 20h30 et le 6 novembre à 20h30.

vendredi 10 octobre 2008

Lettre aux lecteurs de mon blog

Chères lectrices, chers lecteurs,
Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour votre présence et votre gentillesse tout au long de ces trois années. C'était bien sympathique mais "il n'est pas de bonne compagnie qui ne se quitte". Rassurez-vous, je n'arrête pas la rédaction de ce blog... Dommage ! penseront certains. Mais j'arrête le déballage qui pouvait en agacer (à juste titre) certain(e)s. Concrètement, il y aura toujours de temps à autre des photos et autres "billets d'humeur" quoique... qui peuvent-ils intéresser ? Le net est un univers auquel je ne comprend rien... j'avoue que "je suis largué" entre les pages "Face Book" et "My Space", sans parler des "chats", des "forums", de "MSN", etc... Je suis totalement "out" !!
J'arrête ce déballage en ligne et plus largement j'arrête d'écrire sur moi parce que c'est quelque chose qui m'a toujours, quelque part, gêné. Je sais, je me suis fait moi-même, sur ce blog, le défenseur des confessions, des journaux intimes, de l'introspection littéraire... Mais j'ai défendu la cause sans en être moi-même convaincu... comme bien souvent d'ailleurs... [Un de mes gros "défauts" est de toujours me faire "l'avocat du diable"... Allez donc sur ce lien pour voir ce que cache cette expression http://fr.wikipedia.org/wiki/Avocat_du_diable ] Je garderai désormais pour mon psy et éventuellement mes amis proches mes réflexions intimes et personnelles. Quant à mon avis sur le reste du monde, que ce soit des films, des chansons, des livres, un événement quelconque, ils n'intéressent personne, et pas même moi... C'est l'écume des jours, qui passe... flux et reflux... "Tout le monde s'en fiche"
J'ai écrit à mes ami(e)s proches une lettre (un courrier électronique !) pour leur expliquer certaines choses bien personnelles, qui sont pour partie raison de l'interruption de ce blog, en tout cas sous la forme actuelle d'un "journal intime". Ce courrier est bien sûr personnel et je ne vais pas m'amuser à le mettre ci-dessous en copié-collé. Néanmoins, et parce que je "dois" bien ça aux lectrices et lecteurs de ce blog, je vous en donne ci-dessous quelques extraits choisis et vous dis bon vent sur la toile...
"Bonjour.
Je sais, ceci est un mail collectif et vous détestez tous ça, moi aussi d'ailleurs, surtout quand c'est des blagues de blondes ou un appel à l'aide pour la greffe de reins d'une petite fille ou autre chaîne du même acabit.Vous détestez aussi (à l'exception de Gérard) ces mails issus de mon blog où je déballe ma vie. D'ailleurs, vous avez pu constater que ces mails se sont faits rares et que j'évite d'alimenter le dit blog, sinon par des trucs moins intéressants et surtout moins personnels.
C'est jamais bien, un mail collectif, mais ça évite de recopier plusieurs fois la même chose. Et c'est aussi pour dire à chacun de vous que j'ai aussi prévenu les autres. Vous êtes les personnes qui me sont les plus proches (en tout cas les moins éloignées), en tout cas celles qui ont internet (car Fabienne, par exemple, n'a pas le web).
Vous savez tous ce qui m'est arrivé cet été. [Si vous ne le savez pas, tant pis pour vous, ça ne vous regarde pas, et toc ! pour résumer : je suis "carrément attaqué de la cafetière (c'est joli, comme image, non ?!)"]
Pourquoi j'écris tout ça ?
Je sais pas.
Je me sens très mal ces derniers temps. J'ai l'impression que la vie me file entre les mains. Je sais, vous avez tous vos soucis, et pour beaucoup bien plus sérieux que les miens. Je suis bien conscient d'être un fardeau pour mes proches. Je suis conscient d'avoir "utilisé" la maladie de ma mère pour couvrir (...) mes crises de parano dont ma soeur, mon père, mes amis, ma compagne souffrent régulièrement.
J'ai l'impression de perdre pied.
En plus, professionnellement, j'ai plus la foi. [Je parle pas des élèves pour qui je me sens tellement impliqué ni des collègues avec qui je m'entend si bien.] Le tout informatique, c'est comme avec l'alcool, on peut faire semblant un moment mais pas toute la vie. Il est flagrant que je suis nul en informatique et que je suis largué. J'aime les livres et c'est un "support" appelé à disparaître et je comprends rien à tous ces logiciels, internet partout dans les vies des gens, la fin de la radio et de la télé tels qu'on les connaît.
Et puis, j'ai plus la foi tout court, et ce depuis des années, mais surtout depuis quelques mois. J'ai beau essayer, j'y arrive pas, comme un couple qui tente de se rabibocher, mais "quand c'est fini c'est fini". Cette nouvelle réjouira les athées qui sont la plupart de mes amis... N'empêche que j'essaie de croire en un Dieu d'Amour mais c'est dur.
J'ai le théâtre. Les représentations sont dans trois semaines. [Pour les personnes intéressées : au Théâtre municipal de Moulins, 4 novembre à 15h et 20h30 et 6 novembre à 20h30.] Faut que je tienne jusque là. Après, je sais plus. L'impression du brouillard.
Le sport... oups ! Sans commentaire. [Je sais que je ne redescendrai jamais au dessous d'un certain poids et que je resterai dans la catégorie des "obèses morbides" pour le reste de ma vie.]
Pourquoi je vous écris ça ? Comme me l'a justement fait remarquer l'une de vous, ma cousine Françoise, je vous balance mes problèmes sans me soucier de votre vie à vous, parce que je suis égoïste et obsédé par ma petite personne. C'est vrai. Ce mail, c'est justement pour m'excuser de vous avoir fait faire du souci et pour vous demander par avance votre indulgence pour mes sautes d'humeur. Ce n'est pas une raison pour que j'ai les dites sautes d'humeur et des crises de parano. Certes. Je fais tout pour me soigner. Je prends mes médicaments régulièrement (certain(e)s d'entre vous me jugeront drogué), je vais voir mon psy (je sais, c'est un signe de faiblesse). Desfois, je me sens mieux quelques jours. Excusez moi si je vous envoie pas plus souvent de mails, si je vous écris pas plus, si je vous appelle pas, j'ai peur de vous ennuyer et j'aime pas parler de moi. J'arrive à écrire sur moi mais parler de moi, j'aime pas. En plus, j'ai toujours eu un problème avec le téléphone (pardon à Françoise, pas ma cousine, mais mon ex-badpartner...). Quand je me sens mal, j'ai envie de me faire tout petit, de "faire l'ours" comme disait une copine il y a longtemps. Je suis un singe en hiver, en tout cas en automne.
Je vous rassure, même si ça me traverse l'esprit parfois (comme tout le monde), je n'ai pas d'idées suicidaires, ne vous faîtes pas de soucis (...). Excusez moi de ce déballage. Excusez moi de tout le souci que je vous ai causé. Je vous demande de m'excuser alors que, moi, je suis d'un naturel rancunier.
Jean-François"
Voilà. Partager ces trois ans et un mois avec vous fut une merveilleuse aventure. Merci pour tout et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Post scriptum : J'ai envoyé aux personnes proches à qui j'avais adressé mon premier courrier, un deuxième courrier, encore plus personnel, que je ne mettrai donc évidemment pas en ligne. J'y disais simplement que, grâce à mon psy, j'avais pu découvrir certaines des raisons qui me faisaient avoir des pensées noires, négatives, et à agir parfois d'une façon totalement opposée à celle que j'aurais voulue. C'est hélas une chose que nous avons tous vécue et que nous sommes tous appelés à vivre... Faire quelque chose qui n'est pas du tout le reflet de nos pensées et de nos sentiments, qui leur est parfois totalement opposée... Comme envoyer promener une personne qu'on aime alors que, justement, on l'aime... Je suis très doué pour ça.
C'est l'occasion de faire une petite précision à propos du rôle du psy, en tout cas tel que je le vois. Ce n'est pas un gourou, un disciple de Freud qui me dirait les bonnes choses pour retrouver le moral (s'il existait "le" manuel des recettes du bonheur... ça se saurait... d'ailleurs, qu'est-ce que le bonheur ? tiens, on dévie vers la philo...). Ce n'est pas une personne à qui je me "confie". Non, juste la personne qui m'aide (un peu) à me retrouver dans la jungle de mes pensée... et de mes actes qui, donc, ne coïncident pas forcément, loin de là.
Dans ce second courrier à mes proches, j'écrivais aussi ceci...
"J'ai quand même une échappatoire... le théâtre... Tout à l'heure, travail avec des quatrièmes sur "Le Bourgeois Gentilhomme"... une merveille. Ils sont ravis. Y en a un (un élève qui a des difficultés en français et qui ne voulait pas venir) qui a couru voir la prof de français et lui a dit "madame, le théâtre, ça déchire grave avec Monsieur Pérès !" Et je crois aussi déceler dans le théâtre une des causes de mon actuel état de pression/dépression : je joue dans trois semaines et je stresse énormément avec l'approche des représentations."
Voilà. Plus que trois semaines avant les représentations. J'aurai l'occasion d'en reparler sur ce blog (vous voyez qu'il ne "ferme" pas !!). tiens, au fait, c'était le 401ème message... pas mal , non ?!

vendredi 3 octobre 2008

Sacrés stormtroopers, va !

Finalement, les Stormtroopers sont des gars comme tout le monde, ils aiment bien déconner, boire un coup de temps en temps et conter fleurette à la première princesse qui passe... Moi, je dis qu'ils sont super cool, les soldats clones, et qu'ils gagnent à être connus. Seul problème : ils se ressemblent un peu beaucoup, mais bon, on fera avec !

L'habit ne fait pas le moine

Y a pas à dire : décidément, les apparences sont trompeuses. Moi, j'ai qu'un truc à leur dire, aux Stormtroopers : les gars, arrêtez de décloner ! En tout cas, cette photo est une véritable campagne en faveur de l'adhésion immédiate à l'armée des clones. Sexy Wars ! Sympa ! De nouvelles perspectives pour la Saga !...

La vie très ordinaire d'un soldat de l'Empire...

Métro !

Boulot !

Dodo !

Tout celà n'est pas très séduisant... Pas étonnant qu'ensuite des Stormtroopers finissent par sombrer dans la dépression. On parle d'ailleurs de mettre en place des cellules d'écoute psychologique à bord des Destroyers Impériaux. Paraitrait que les soldats clones souffrent notamment de tous se ressembler. Quant aux psychologues, eux, ils ont l'impression d'avoir toujours le même patient en face d'eux...
Parfois, les Stormtroopers, qui sont des clones comme les autres, avec leurs défauts, leurs faiblesses, sombrent dans l'alcoolisme et l'exhibitionnisme... L'Empire n'est plus ce qu'il était !!

Résultat inévitable : la Police Galactique est forcée d'intervenir pour assurer un minimum de tranquillité aux habitants de Coruscant et des autres cités de la Galaxie... Triste d'en arriver là. Des images qu'on aimerait voir moins souvent sur l'holo-net. C'était Superdoc pour Coruscant Première. A vous les studios. A suivre un débat en direct de l'ancien Temple Jedi désormais consacré aux talks-shows : l'haleine des Hutts est-elle si fétide que ça ?!...

Ya un petit côté sado-maso dans cette photo, vous ne trouvez pas ?!

Cats Wars

La Force est puissante parmi nos amies les bêtes !!...

Elvis est toujours vivant !!

Non seulement Elvis, The King, n'est pas mort, mais il a rejoint les troupes impériales. Ce qui n'est finalement pas si étonnant... Autrefois, il avait interrompu sa carrière de chanteur pour cause d'obligations militaires en Allemagne de l'Ouest...



"Calling Elvis" disait Mark Knopfler dans une célèbre chanson de Dire Straits... C'est malin : du coup, il est revenu ! Oh yeah !!

L'Empire plane pour vous...

Seigneur Sith : une vie de chien !!

Le Côté Obscur : de grands enfants !!

Darky, il assure grave !!

Y a pas à dire : le Côté Obscur a du bon !
[Merci à Jean-Michel pour la photo !!]

La guerre des interfaces...

La guerre des interfaces et autres logiciels d'exploitation fait rage... Tandis que le commun des mortels, dupé par les contrebandiers de Windows, a opté pour les PC (et non pour le PC... si le PC était aussi populaire que les PC, "L'Humanité" serait un best-seller quotidien !!), il semble que Chevaliers Jedi mais également Guerriers Sith aient choisi Mac !! Peut-être leur côté écossais ?!...


jeudi 2 octobre 2008

Pour une fois que j'avais (un petit peu) raison... ou mes élucubrations face à la crise financière...

J'aime pas avoir raison, surtout quand j'ai pas raison au bon moment, c'est ce qu'on appelle le syndrôme de Cassandre... Il se trouve que, par le plus grand des hasards, voilà six semaines, j'ai vendu mes quelques actions qui étaient sur un PEA, PEA ouvert (rappelons-le) au temps de la gauche capitaliste, en 1998, quand le gouvernement de Lionel Jospin avait lancé la privatisation de France Telecom (d'ailleurs, il y avait eu d'autres périodes très capitalistes à gauche, comme du temps du regretté Bérégovoy, avec les SICAV à des rendements à deux chiffres... on a longtemps incité, et pas seulement à droite, les Français à se lancer dans la spéculation...).
Il se trouve donc que j'ai vendu fin août mes quelques rares actions, profitant d'avoir une nouvelle conseillère financière à la Banque Populaire (dite "la banque des profs"... oups !), plus "coulante" que celle que j'avais eue pendant dix ans qui arrivait à me faire acheter des trucs que je voulais pas alors que je venais pour récupérer mes sous (mais, à part ça, les banques ne font pas de "forcing" auprès de leurs clients...). Ma nouvelle conseillère financière (issue de la CASDEN, l'organisme de prêt des profs, plus ou moins filiale de la BP) m'a alors dit que j'avais raison de tout vendre et que le seul conseil qu'elle donnait à ses clients était : dépensez, utilisez votre argent pour faire des achats, car sous peu l'argent ne vaudra plus rien... Elle m'avait dit ça fin août...
J'ai bien fait alors de solder mon minuscule portefeuille (pas de quoi casser trois pattes à un canard, dessus y avait même pas 2000 €... acquis en dix ans, qui m'ont rapporté au total un peu plus de 100 €, en sachant que j'avais des "frais de garde" de 30 € chaque année pendant dix ans...) car il était composé en grande partie de Natixis. Natixis, qu'est-ce que c'est ? Un montage financier, créé par la Banque Populaire et la Caisse d'Epargne. Natixis a perdu 30 % en quelques heures avant-hier. J'ai alors dit à des collègues et amis... ça chauffe pour la Caisse d'épargne et la Banque populaire... Mais non, m'ont dit plusieurs d'entre eux, c'est qu'une filiale. Le Canard Enchaîné d'aujourd'hui [texte rédigé initialement le mercredi 1er octobre, et légèrement modifié le 2 octobre] nous apprend que la Caisse d'épargne a un joli trou de six milliards. Faut dire que cette banque censée gérer les placements "pépères" des Français (en termes plus galants on dit "les placements de bon père de famille"...) joue en bourse les dits placements, comme le Crédit Agricole qui n'a plus d'agricole que le nom, la banque Dexia des collectivités locales qui a tout placé dans les "subprimes", etc... etc... ou les assurances qui font organisme de crédit, les mutuelles qui proposent des assurances vies, les grandes surfaces (Carrefour !) qui jouent les organismes de crédit voire les assureurs scolaires... Tout le monde joue à n'importe quoi depuis quelque temps...
Alors, on se dit, il reste le bon vieux Livret A. En même temps, le Livret A est en grande partie à la Caisse d'épargne... Et puis, patatra, dernier délire gouvernemental... Après nous avoir expliqué que la France ne serait pas touchée par la crise (c'est encore le syndrôme Tchernobyl : les fameuses frontières étanches...), on nous apprend que le Livret A aurait des excédents. Rappel : le livret A doit permettre le financement de logements sociaux... Alors, il y aurait un excédent de logements sociaux en France ? Faudrait quand même qu'on prévienne les SDF... Donc le Livret A permettra d'assurer la solvabilité de nos chères banques... On aimerait que nos chères banques, elles, soient aussi souples et empressées lorsque nous avons de petits découverts ou que nous voulons faire un petit prêt...
Donc, le Livret A va compenser la gabegie des banques. Dans le genre délirant, Dexia, la banque donc qui devrait aider les collectivités locales et qui a un gros trou financier, ben, en une journée, au mépris de la réglementation européenne (qui interdit à des états d'aider des organismes privés), a été nationalisée de fait par la France et la Belgique. Dexia a reçu trois milliards de la France, au moment où on nous explique que les caisses sont vides et archi-vides.
Le système financier va bien...
Enfin, les petites nouvelles qui font du bien... Le Premier Sinistre, François F., qui part en week-end avec un Falcon, coût de l'heure de vol 6000 ?, alors qu'il existe des TGV bien moins chers et moins polluants (et on va emm... les Français moyens avec la taxe pique-nique et autres délires...). Christian P., ex (depuis cet après-midi) président du Sénat, qui "face à la démagogie", renonce, la mort dans l'âme, à son appartement de fonction à vie. Le patron (ex) de Dexia va recevoir une prime de départ de plusieurs millions d'euros, de même que tous les autres grands patrons qui dirigeaient les banques financières qui ont fait faillite ces derniers temps...
Pour conclure avec un sourire face à l'absurde, j'ai reçu par la Poste (bientôt un vieux souvenir...) la lettre m'informant de la clôture de mon PEA. Soit. La lettre avait mis quatre jours, normal, tarif lent. Dessus, il était écrit que j'avais vingt-quatre heures, après émission du courrier (et non réception), pour d'éventuelles réclamations. Ben, la lettre arrivant quatre jours plus tard, pas de réclamations, le bureau est fermé... Ouf ! Je rappelle que j'avais ce PEA à la Banque Populaire... y a le mot "populaire" dedans, non ? Remarquez, "banque" et "populaire"... ça va être rare dans les semaines qui viennent...
Jean-François Pérès, documentaliste, ex-petit épargnant
Au fait... ces dernières années il était devenu superfétatoire d'évoquer le Krach de 1929 devant des lycéens et les profs d'éco et d'histoire étaient soupçonnés d'infâme gauchisme par le MEDEF (on a même dit que les manuels scolaires étaient aux mains des Rouges) quand ils présentaient les conséquences de la Crise de 1929... Aujourd'hui, 1er octobre 2008, l'histoire a rattrapé ses détracteurs...
En clin d'oeil... C'est le moment de redécouvrir un album de Supertramp au titre d'actualité : "Crisis ? What Crisis ?"