vendredi 9 décembre 2016

Variation invariante



Ici et maintenant. Non seulement accepter mais désirer la vie que je vis. Vaste programme. Ambitieux même. Et pourtant ça tient en une petite phrase. Et c’est tellement difficile à mettre en pratique.

Ces dernières semaines, voire ces derniers mois (en fait, depuis mon petit « pépin de santé » fin juillet 2016), j’ai l’impression de ne plus rien maîtriser et de sentir ma vie s’étioler. Impression certainement fausse puisque, dès que je m’arrête un instant pour réfléchir (et Dieu sait que j’ai le temps !), je constate que ma vie s’écoule comme elle le devrait et que j’ai tout ce que je pourrais désirer.

Plus envie de parler de moi. Mais parler de qui ? de quoi ? et pourquoi ? et comment ? J’ai, jadis, pris l’habitude d’écrire et de faire partager à autrui mes élucubrations. Et, là, je manque cruellement d’inspiration. Du coup, j’ai eu le temps de relire quelques-uns de mes textes de mon blog (que j’ai entamé en 2005)… Consternant ! Je ne pensais pas que je maîtrisais à ce point le nombrilisme narcissique à tendance égocentrique maximum (je ne sais pas si c’est la bonne définition mais ça veut bien dire ce que ça veut dire). Diantre ! Que de blabla pour se raconter et pour faire mille et une fois le tour des mêmes banalités…

La vie ne s’écoule certes pas comme je le rêverais mais ce qui m’arrive n’est pas bien original. Je constate quotidiennement la vieillesse et la maladie faire des ravages dans mon entourage proche (ceux qui savent de quoi je parle comprendront, pour les autres je n’ai ni l’envie ni la force d’en écrire plus). Mais nous sommes nombreux à être dans la même barque, cette barque chancelante qui prend l’eau et qui n’a plus de rames.

(Ecrit le 6 décembre 2016.)

jeudi 8 décembre 2016

Inspiration : petite nouvelle...



Préambule « explicatif »…


Entre le 9 et le 22 mars 2014, j’ai rédigé ce qui devait être une petite nouvelle et est devenu une longue nouvelle sinon un petit roman (environ 150 pages de cahier petit format petits carreaux). J’ai écrit cette novella (pour employer un terme qui correspond plus au format), « Un premier rendez-vous » [titre provisoire], inspiré et encouragé par ma compagne qui avait elle-même composé une nouvelle voilà quelques semaines. J’avais jadis écrit des nouvelles puis y avais renoncé (il y a de longues années : ma dernière nouvelle aboutie, « La semaine très ordinaire de Nino R. », datait de 1992). Manque d’inspiration, de temps, de constance, etc…

Je n’ai pas encore relu de façon complète cette novella et je ne l’ai pas dactylographiée. Je l’enverrai (par courrier postal, c’est plus confortable à la lecture) à celles et ceux d’entre vous que ça intéresse.

En attendant, j’ai rédigé le 23 mars 2014 une autre nouvelle, cette fois-ci une « vraie » nouvelle, courte, concise, avec une chute, une « short story » comme j’aime les lire mais comme je n’en avais encore jamais écrites…

La voici donc ci-dessous… Bonne lecture ! Et soyez indulgents…




INSPIRATION

 


« Quelque part à l’est du Grand Lac vivait un vieil homme fruste. Il venait rarement en ville et ne parlait à personne, sinon à Tom l’épicier chez qui il venait faire le plein de provisions une fois par mois. Nul ne connaissait le son de sa voix à part ce brave Tom. »



« Qu’est-ce que tu es en train de faire ? demanda Miranda.
- Je t’ai déjà dit de ne pas m’interrompre, répondit Sam agacé.
- Excuse moi… mais c’est bientôt l’heure…
- L’heure de quoi ?
- Tu as oublié qu’on doit aller déjeuner chez tes parents ?
- Et m… » Sam se retint de hurler à la face de sa femme qu’il n’avait aucune envie d’aller voir les Vieux Schnocks, surtout pas le jour où il sentait que l’inspiration lui revenait enfin.


On ne fait pas toujours ce qu’on veut, pensa Sam en ajustant son veston. Il resserra son nœud de cravate et se regarda dans la glace… Il était encore bien conservé, pour un type de cinquante balais… Après tout, il avait fait le plus gros… Les soucis étaient derrière lui. Le crédit de la maison était fini de rembourser, les enfants avaient eu l’intelligence de ne pas faire de longues études et de trouver un boulot. Miranda était plutôt une brave fille. Elle ne remplacerait jamais dans son cœur sa défunte femme chérie, Suzan. Mais elle était une bonne cuisinière et elle se laissait grimper dessus quand il lui en prenait l’envie. Plus très souvent. Il n’avait plus le cœur à ça. Il attribuait son absence de désir à l’âge et ne se posait guère de question à ce sujet.



Ce qui préoccupait Sam, c’était ce fichu roman que lui avait commandé Frankie Gilbert, son éditeur. Commander un roman ! Je n’écris pas sur ordre, avait-il répondu. Non mais qu’est-ce qu’il croit, Frankie ? Qu’on appuie sur un bouton et que les phrases viennent comme ça ? Et quelle idée de vouloir qu’il écrive un roman fantastique, lui qui avait jusque là écrit surtout des nouvelles réalistes ? Enfin, bon, ce n’était quand même pas une Saga de Fantasy qu’il lui avait réclamée… Il se voyait bien, tiens, à cinquante ans, raconter des histoires de guerriers barbares et de magiciennes nymphomanes !



« A quoi tu penses, Sam ? » lui demanda Miranda alors qu’il voyait s’éloigner dans son rétroviseur leur petit pavillon de banlieue. Constatant qu’il ne lui répondait pas elle commença à tripatouiller l’autoradio en quête d’une station sympa qui passe des vieux tubes. Il coupa immédiatement le poste.


« Non, mais, ça va pas ?! Déjà que tu ne parles pas… et maintenant je ne peux pas mettre de musique ?!
- Oh, c’est reparti !
- Oui, c’est reparti ! Je ne te reconnais plus… C’est ce fichu bouquin, c’est ça ?!
- Tu ne peux pas comprendre…
- Tu n’avais pas à accepter ce contrat…
- Ce n’est pas si simple…
- Monsieur joue les grands écrivains, monsieur se lance dans le fantastique… tu te prends pour Stephen King ?!
- Pfff… Ils sont assommants, ses romans… trop longs… Il ne sait pas être concis…
- C’est vrai que toi tu sais être concis… tellement concis que tu n’as rien écrit depuis deux ans !
- Oh… arrête un peu ! »



A ce moment-là, leur voiture s’arrêta brusquement. Heureusement, ils étaient sur une petite route de campagne et personne ne les suivait.



« Qu’est-ce qui se passe ?!
- Je n’en sais rien, Miranda…
- Je croyais que tu avais emmené ce tas de boue au contrôle technique le mois dernier…
- C’est ce que j’ai fait.. Ils ont même dit qu’elle pouvait encore nous faire une demi douzaine d’années…
- Ben voyons ! Parce qu’on va encore garder cette épave… mais mon pauvre ami… »



Sam ne l’écoutait plus. Cette panne était une bénédiction ! Il sortit de la voiture et s’alluma une cigarette puis alla faire quelques pas… Miranda sortit à son tour : « Mais qu’est-ce que tu fais ?
- Une pause, ça ne se voit pas ?
- Elle ne vas pas se réparer toute seule !
- Je ne suis pas garagiste.
- Tu pourrais au moins jeter un coup d’œil sous le capot !
- Y a pas urgence, je fume ma clope. Elle ne va pas repartir sans nous. »



Il ne croyait pas si bien dire, Sam. La voiture repartit, les laissant en plan au milieu de nulle part.






Le vieil homme, assis dans son fauteuil, regardait le Grand Lac par la fenêtre. Décidément, il n’avait pas d’inspiration en ce moment. Son éditeur lui avait conseillé de prendre le large, d’aller vivre à la campagne, de ne parler à personne… Tu parles, l’inspiration, elle ne vient pas comme ça ! Un roman sur un couple qui peine à passer le cap de la cinquantaine, non, décidément, ce n’est pas son truc. Désolé, Frankie, mais je vais reprendre ma Saga d’Heroïc Fantasy . En plus, ça vend bien, les histoires de guerriers barbares et de sorcières nymphomanes.



« Tom, le vieux monsieur qui venait une fois par mois faire le plein de provisions, on ne le voit plus ? Il lui est arrivé quelque chose ?
- Non… Non… Il est juste retourné vivre en ville.
- Encore un de ces citadins qui ne se sont pas faits à la vie à la campagne. Et ta maison près du lac, elle est libre maintenant ?
- Non… non… Je la loue à un couple de banlieusards, Sam et Miranda qu’ils s’appellent. Ils sont arrivés à pieds ce matin. »

 



*


*           *


 


Je dédie fort affectueusement et fort respectueusement cette « short story » au génial Fredric BROWN.


mardi 6 décembre 2016

Ivresse : petite nouvelle...


« Non, je n’me souviens plus du nom du bal perdu… »

La rengaine de Bourvil emplissait le petit appartement de Jean tandis qu’il s’évadait dans les vapeurs de l’alcool… Une bière puis une autre puis une autre et quelques cacahuètes entre deux cigarettes…

Jean aimait bien ces samedis soirs embrumés où il rêvassait jusqu’au bout de la nuit sur des rengaines d’autrefois. Il avait commencé à boire pour combler sa solitude, ménager sa mélancolie et dorloter sa nostalgie. Maintenant il buvait systématiquement comme pour honorer la chanson de Boris Vian dont il avait fait son programme de vie. Boire pour ne pas se dire qu’il faudrait en finir.

Tiens, la chanson est terminée. Tiens, elle recommence. C’est l’avantage avec un morceau sur CD. On peut le répéter à l’infini sans peur de l’user. Ce n’est pas comme la vie qui ne passe qu’une fois… et encore ! pas pour tout le monde ! Parfois le disque de la vie est rayé, comme une poussière qui vient à point nommé arrêter la course inéluctable vers le déclin.

Jean s’assoupit un moment. Quand il rouvrit les yeux, son téléviseur éteint le regardait toujours, rectangle noir lui renvoyant l’image de son néant. Il ne put s’empêcher de sourire à l’idée d’un gentil génie qui viendrait le secouer pour l’inciter à changer de vie, à se reprendre en main, à continuer sa marche dans le vaste monde. Mais Jean trouvait du réconfort dans sa situation actuelle. Il avait le désespoir tranquille et son frigo plein de canettes le rassurait quant à la suite de son marathon Bourvil.

Il se dit à un moment qu’il écrirait volontiers un poème, un petit texte aux mots soupesés, une ode à la déprime triomphante. Mais il ne se leva que pour aller chercher une autre bière  bien fraîche. De retour sur son canapé où il trônait tel un dieu de la cuite solitaire et anonyme, il alluma une autre cigarette et se décida à chanter en duo avec Bourvil la belle et touchante histoire de ce couple perdu dansant dans les ruines…

« Et c’était bien… »

J.-F. P. – 27 mars 2014

Pour se rappeler que ce n’était pas si bien… loin de là…

lundi 5 décembre 2016

La Porte : petite nouvelle...

Comme je n'ai (décidément !) aucune inspiration en ce moment, je me décide à mettre en ligne deux/trois "nouvelles" écrites voilà deux ou trois ans... Bonne lecture !




LA PORTE




La peur du néant l’habitait. Et l’ennui. Le compte à rebours avait commencé le jour de sa naissance. Il était prédestiné à mourir. Et il ne pouvait l’accepter.

Il ne comprenait rien. Rien à rien. Il avait cru que l’âge venant une certaine sagesse ou à défaut une once de sérénité lui permettrait de vivoter sinon de vivre. Il avait tort.

Il n’avait goût à rien. Sinon au culte du néant. C’était un enfant gâté qui avait vieilli prématurément, un adolescent attardé aux cheveux grisonnants qui attendait son heure mais ne savait pas être patient.

Pierre en était là de ses intenses réflexions stériles quand il entendit comme un bruit sourd contre sa porte. Qui donc pouvait oser le déranger à une telle heure ? Il n’attendait personne. Il attendait juste que ça passe.

Pierre se replongea dans sa méditation malsaine et deux coups sourds retentirent cette fois dans tout son appartement. Il était vaguement inquiet. Qui Dieu pouvait oser l’interrompre en pleine transe métaphysique ?

Et si c’était la Mort qui se décidait à venir l’enlever ? Pourquoi pas après tout ? On lit de ci de là des récits de la Grande Faucheuse qui vient vous surprendre  dans votre quotidien.

Ou alors c’était le début de la Folie ? Pierre était victime d’hallucinations auditives. Oui, c’était ça. Certainement. Un mirage sonore…

Bon, l’hypothèse de la Mort était plus séduisante, plus romantique, plus glamour. Peut-être était-ce une combinaison des deux ? La Folie qui le précipitait dans les bras de la Grande Faucheuse ?

Trois coups sourds contre la porte et le doute n’était plus permis. Quelqu’un… ou quelque chose… frappait… Mais que voulait l’importun ? Que Pierre sorte ? Sûrement pas ! Entrer dans l’appartement ? Certes non. 

Ces fâcheux qui vous dérangent dans vos travaux méditatifs ne méritent assurément pas qu’on leur accorde la moindre attention. Et pourtant le fait était établi : Pierre ne pouvait plus ignorer qu’on avait frappé à sa porte. Le dérangement était bien installé.

Et si c’était le Bonheur qui était là, qui demandait à entrer, à faire partie de sa vie ? Après tout, Pierre y avait bien droit, lui aussi, au Bonheur. Il paraît même que tout le monde y a droit de nos jours. Quelle idée absurde et naïve mais pourtant si touchante ?! Le Bonheur… Vous n’y pensez pas. Grotesque.

Ou alors c’était le Grand Amour. Carrément. Le truc qui fait fondre tout le monde et surtout les intellectuels faussaires qui se réfugient dans leur univers grisonnant parce qu’ils ont peur de n’avoir pas su aimer ni être aimés. Ridicule.

Quatre coups… Pom ! Pom ! Pom ! Pom ! C’était le Destin ! Mais bien sûr ! Les quatre notes fameuses de la Cinquième de Ludwig Van ! Le thème du Débarquement de Normandie. La victoire en chantant, le sacrifice pour la liberté guidant les peuples, la lutte contre la barbarie. Superbe.

Pierre se décida à se lever… Après tout, si c’était le Destin, il se devait de l’accueillir dignement. Il réajusta son col, resserra sa ceinture et épousseta ses manches. Il se devait d’être présentable pour cet hôte de marque.

Pierre ouvrit la porte. Il n’y avait personne. Il distingua une silhouette qui descendait prestement l’escalier en soufflant entre ses dents. Une silhouette sombre qui tenait un drôle d’objet entre ses mains, comme une sorte de faux. Une créature tout droit sortie d’un livre d’illustrations de contes moyenâgeux.

Ainsi, c’était donc la Mort. Madame la Mort. Pierre avait échappé à la Mort. Une fois encore. Il était un peu ennuyé, lui qui aurait bien eu deux mots à lui dire. Deux ou trois. Guère plus. Il avait surtout envie de s’entretenir avec Dieu. Les intermédiaires sont et restent des subalternes après tout. La Mort n’était qu’un factotum au service du Tout Puissant.

Dommage. Pourquoi n’avait-il pas ouvert plus tôt ? Elle repassera. Elle repasse toujours. Il devrait encore et encore attendre. Et ça l’ennuyait beaucoup. Il avait laissé passer sa chance de connaître la seule aventure exaltante qui vaille : regarder la Mort en face !

Pierre se laissa gagner par le Désespoir. Il ouvrit la fenêtre, tira à lui un tabouret et monta dessus. Il pouvait maintenant dominer toute la rue. Tiens, il n’avait plus le vertige. Cette phobie qui lui avait pourri l’existence venait de disparaître.

Pierre réajusta son col… Où avait-il la tête ? C’était déjà fait ! Il était présentable. Il prit une grande inspiration et entreprit de sauter la tête la première pour être sûr de son coup.

Alors qu’il se sentait quitter son corps, déjà très aplati et abîmé par une chute d’une dizaine de mètres, Pierre vit un visage familier se pencher sur lui. L’enfant pleurait. C’était le fils de la concierge. Il portait un accoutrement ridicule, un déguisement vaguement gothique, un de ces costumes que l’on porte pour fêter Halloween. L’enfant tenait dans sa main un sac de bonbons.

Pierre sourit. Pour la première fois de sa mort. Pour la dernière fois de sa vie.

 

J.-F. P. – 3 avril 2014

mardi 15 novembre 2016

Variation n° 3



Le temps passe et je m’efface
Les hommes dansent et je me lasse
Remontrances de jadis
Adressées à nos fils
Compliments éphémères
Reçus de nos pères
La vie ne fait pas de cadeau
La mort m’a posé un râteau
Ivresse instantanée d’une époque oubliée
Aspirante lucidité tellement peu enviée
Le monde est un volcan
On est tous un peu perdants
Reste une poussière d’étoiles
Avant que de mettre les voiles…

mardi 4 octobre 2016

La peur du vide

Il m'arrive parfois d'être effrayé rien qu'à l'idée de passer ma soirée tout seul. Ce qui est bien embêtant puisque je passe toutes mes soirées seul. La peur du vide. Une peur panique et irrationnelle. Toutes les peurs sont plus ou moins irrationnelles. Celle-là l'est totalement. Jadis, pour combler la hantise du vide, j'avais l'alcool, la chopine, le plus basique des anxyolitiques. Mais je ne bois plus depuis un peu plus de trois ans. Alors, c'est comme un saut sans filet. J'ouvre la porte de mon appartement et je suis effrayé par ce silence qui y règne. Le soir, souvent, je mange en regardant la télévision ou plutôt en l'écoutant de façon distraite, pour avoir un bruit de fond, une compagnie. Je vais choisir de préférence les chaînes info parce qu'elles égrènent le temps qui passe (et accessoirement le temps qu'il fait). Je sais, c'est limite pathétique. En même temps, je sais aussi que nombreuses sont les personnes qui ont peur du silence et qui le comblent, qui par la musique, qui par la radio, qui par la télévision.

La peur du vide. Outre le vide de mon appartement, et singulièrement de ma chambre (j'ai presque peur de retrouver ma chambre après avoir éteint la télévision), il y a le vide en moi qui me terrorise. C'est bizarre, l'idée même de penser qu'on est vide à l'intérieur de soi et pourtant c'est une impression bien réelle que je ressens de plus en plus avec les années... Etre totalement vide. C'est grave, docteur ? Le début de la folie ? Ou au contraire un excès de lucidité ? Là aussi, je comblais jadis ce vide par la boisson mais également par une suractivité dispersée... C'est, j'imagine, le cas de beaucoup de personnes. On se noie dans telle ou telle activité pour ne pas avoir à penser. En même temps, la situation est différente quand on a charge de famille. On ne peut se permettre le luxe de sentir le vide en soi, il faut s'occuper de son foyer.

Le vide au fond de soi. Le vide autour de soi. La peur de la solitude et de l'isolement.

C'était la rubrique "ben, dis donc, le moral est au top en ce moment" !!

Je ne voudrais pas terminer ce petit texte sans chercher les mots qui riment avec vide histoire d'avoir la matière pour un éventuel poème sur le vide...

Vide
Bide
Ride
Le Cid
Acide
Les Atrides
Une bastide
Guide
Humide
Glucide
Lipide
Rapide

Moi, je dis qu'il y a de quoi écrire un poème sacrément surréaliste !!! Que les volontaires se dévouent. J'aimais jadis écrire de la poésie, j'en ai totalement perdu le goût et la capacité. A d'autres de prendre la relève.

C'est tout pour aujourd'hui. Je vous laisse chacune et chacun face à votre propre vide ou à votre trop plein...

A suivre.

lundi 3 octobre 2016

Objection !

Non, mais il va arrêter de pleurnicher le Superdoc, et de se regarder le nombril ?! Non mais !

Petit passage pour mon blog au hasard d'un moment libre dans mon emploi du temps... Vais-je encore parler de moi ? Certes. En même temps, un blog, c'est souvent ça... Je pourrais parler de choses qui m'intéressent en ce moment et il y en a...

Tiens, j'ai achevé la semaine dernière la lectures des "Aventures de Sherlock Holmes" de ce cher Conan Doyle... En fait, je les avais déjà lues quand j'étais ado mais je n'en avais aucun souvenir sinon que, semble-t-il, ça m'avait plu (j'ai retrouvé une liste, réalisée alors, des ouvrages de Conan Doyle que j'avais lus, avec mon appréciation). Je me suis régalé... Douze excellentes nouvelles que l'on lit avec grand plaisir... On est dans la mythologie absolue de Sherlock Holmes et de son fidèle associé, le docteur Watson. C'est le premier recueil des aventures du grand détective (après les deux premiers romans, "Etude en rouge" et "Le Signe des Quatre" que j'ai relus l'an dernier). S'y mêlent mystère, atmosphère typiquement anglaise fin XIXème et une bonne dose d'humour. Je n'en dis pas plus. Outre que je ne suis pas très doué pour l'analyse littéraire, il faut conserver le charme de ses nouvelles et les découvrir par soi-même. Ce qui est sûr, et je me répète probablement, c'est que Sir Arthur Conan Doyle était un conteur né. On plonge dans une de ses nouvelles et on la lit d'une traite, surpris d'arriver (déjà !) à la fin.

A part ça, je réécoute toujours un peu de Bowie. Ce week-end, c'était la dernière compilation (en date... en effet, il semble qu'une autre, mais probablement sans inédits, soit programmée pour bientôt) : "Nothing has changed". Un des intérêts et atouts de cette compilation est qu'elle est réalisée dans le sens inverse de la chronologie habituelle : trois CD qui vont de 2014 à 1964. C'est l'occasion, une fois de plus, de constater la palette si large de cet artiste exceptionnel qu'était David Bowie.

Le week-end précédent, j'avais réécouté avec gourmandise l'avant-dernier album de Madness : "The Liberty of Norton Folgate". Est-ce leur meilleur album ? Je ne sais pas. Toujours difficile de dresser un palmarès. En tout cas, c'est un disque fabuleux avec des chansons exceptionnelles, notamment la chanson titre, morceau fleuve d'une dizaine de minutes...

Voilà pour les dernières nouvelles du moment. J'y suis arrivé, je n'ai pas parlé (trop) de moi...

Portez-vous bien et à bientôt pour de nouvelles aventures !

vendredi 30 septembre 2016

Variation n° 2


Vendredi 30 septembre 2016 à 13h15


Aujourd’hui, c’est la Saint Jérôme, une fête que j’apprécie particulièrement puisque Jérôme était le traducteur de la Bible en latin, l’auteur de la fameuse « Vulgate », traduction qui accompagna la vie de l’Eglise catholique pendant de nombreux siècles. La fête du traducteur de la Bible et grand spécialiste des Saintes Ecritures ! Je me souviens que ma mère parlait toujours de lui avec respect et admiration : « C’est lui qui a rédigé la Vulgate ».

Hier, c’était la fête des Saints Archanges : Michel, Gabriel, Raphaël. La Saint Michel, une belle fête là aussi. J’ai une pensée émue pour mon grand-oncle moine qui s’appelait Michel et que j’appelais affectueusement mais aussi respectueusement Tonton Michel. J’ai toujours sa petite Bible de Jérusalem de voyage. Il a eu une vie extraordinaire et mouvementée, puisqu’il fut notamment prisonnier en Chine communiste et connut la révolution lors de son passage à Madagascar. Je ne l’ai évidemment connu qu’une fois de retour en France. Il vivait retiré, d’abord en Ardèche puis en Pays de Loire (vers Chateaubriand, je crois). C’était un homme foncièrement bon et doux.

Dans quatre jours, c’est la Saint François… mon saint patron ! François d’Assise. Un saint merveilleux qui a renouvelé le monachisme en Europe et a inspiré et continue d’inspirer beaucoup de monde, dont notre Pape François, que j’apprécie beaucoup par ailleurs.

Voilà… C’était la rubrique éphémérides… Après tout, pourquoi pas ? Un journal « intime » ne se doit-il pas d’avoir la forme d’un journal et d’être borné par des dates précises et si possible assez régulières ?

J’ai tenté, hier, d’écrire mais, hasard ou volonté de la machine, mon petit texte mi ironique mi amer s’est perdu quand j’ai cru l’avoir sauvegardé. Après tout, ce n’est pas plus mal. J’y récitai mon habituel refrain sur « je n’ai rien à dire alors je le dis »… Forcément. On ne va pas très loin avec ça.

C’est vrai que je n’ai pas grand-chose à raconter. Ne dit-on pas assez justement : « Les gens heureux n’ont pas d’histoire ». Je ne sais pas si je suis heureux. En tout cas, je suis paisible ou du moins j’essaie de l’être. Après des années à avoir été tourmenté, angoissé, déprimé, j’aspire au calme et à la sérénité. Pour ce, je m’astreins à une discipline minime mais farouche. J’évite de me coucher trop tard. J’essaie de ne pas avoir d’émotion forte. J’évite toute passion trop prenante. Forcément, tout ça ne fait pas des sujets de conversation bien passionnants. Ajoutez à cela le fait que j’ai toujours eu de la peine à me confier, estimant que je devais résoudre « les problèmes » par moi-même.

mercredi 21 septembre 2016

Variation n° 1...



Mercredi 21 septembre 2016, 13h15.


Alors que le CDI bruisse de la présence de quelques élèves de prépa littéraire, je me décide à prendre non la plume mais le clavier. Je profite de n’avoir rien sur le feu pour écrire ce qui va suivre. Je ne sais pas encore ce que je vais écrire, je n’ai ni inspiration ni but précis, juste occuper le temps et ne pas rouiller intellectuellement… On verra où cela nous mènera.

Gérard, mon ancien prof de grec, m’a souvent conseillé d’écrire mon autobiographie, me disant que j’étais doué pour parler de moi-même. Ce qui est à la fois un compliment et peut-être une malédiction car j’aimerais écrire des fictions ou même des essais mais j’en suis bien incapable. J’ai tenté aussi une fois une autofiction mais le résultat fut peu probant. Il est toujours difficile d’écrire sur soi sans blesser d’une façon ou d’une autre son entourage. Chacun(e) est tenté(e) de se retrouver dans ces lignes, et une figure de style ou une tournure de phrase peuvent vite se révéler ravageuses.

Ecrire sur soi… Certes… Mais par où commencer ? Je suis né le … à … de … et … Genre la rubrique d’état civil qui va bien. Dans mon cas, là où je suis né importe peu. Je n’y ai jamais vécu et je n’y suis jamais retourné. Il s’agit de La Haÿ Les Roses dans le Val de Marne. Mes parents étaient alors jeunes professeurs dans la banlieue parisienne et vivaient à Antony. Je suis né le 22 mars 1970, le dimanche des Rameaux à 10 heures du matin, et ce jour là, aux dires de ma mère qui n’avait pu aller à la messe à cause de moi, ce jour là, donc, il neigeait sur la région parisienne…

Voilà. C’était la rubrique « Au commencement ». Sept minutes, au regard de l’horloge de l’ordinateur, que j’écris, et déjà je m’ennuie de me mettre en scène, de me raconter. J’ai toujours peur d’embêter les autres avec mes histoires. C’est pour ça que je n’appelle pas mes amis quand je ne vais pas bien, et même quand je vais bien : j’ai peur de les importuner, de les agacer, de les déranger. Du coup, je reste seul dans mon coin à tripatouiller ma déprime ou à user mes enthousiasmes. De temps en temps, je tente bien d’écrire un billet via mon blog mais, là aussi, je suis devenu vraiment circonspect. Il m’est arrivé, par le passé, de heurter, de blesser, de choquer des ami(e)s proches par certains de mes propos alors que tel n’était vraiment pas le but. Je voulais juste m’exprimer, partager mon point de vue, une humeur, quelque coup de cœur ou coup de gueule.

Ecrire est une chose, en soi déjà difficile. Mais écrire pour être lu en est une autre. Surtout si on n’écrit finalement que pour un cercle restreint de personnes. Il y aura toujours le risque de blesser son lectorat et, peut-être pire, de l’ennuyer. Nous sommes, plus encore maintenant avec l’avènement de l’internet, submergés de messages en tous genres, et un mail avec les états d’âme d’une personne, même proche, au milieu de spams, d’annonces publicitaires, de courriers du boulot ou d’administrations, ce mail des états d’âmes de votre serviteur, au mieux passera par pertes et profits immédiatement, au pire agacera son (sa) destinataire (trice) qui se dira que « décidément, J.-F., il a le temps d’écrire toutes ces sornettes ». Indubitablement.

Quinze minutes que j’écris et je vais m’arrêter pour le moment. Qui sait ? Je reviendrai peut-être cette après-midi écrire de nouveau, si l’inspiration vient. Je n’ai pas beaucoup de travail en cette après-midi calme où les élèves sont encore peu nombreux à venir au CDI.

A suivre ?

mercredi 7 septembre 2016

Le retour de MADNESS fin octobre !!!

Oyez ! Oyez !

MADNESS sort son prochain album, intitulé CAN'T TOUCH US NOW, fin octobre... Le retour des Maddies... Enfin une bonne nouvelle dans une année 2016 bien sombre pour la musique !

Annonce du nouvel album des Maddies :

 "Mr Apples" en live, chanson extraite de l'album à venir :
 [Mr Apples sort officiellement en single ce mercredi 7 septembre !!!]

 Site internet des Maddies :

 Site francophone des fans de MADNESS :


Enjoy the nutty way of life !!!



mercredi 31 août 2016

Sous un Ciel parfumé au coeur de l'Eternel été...

N'en déplaise aux fâcheux, le 31 août, même s'il fleure bon la rentrée scolaire (mais aussi la rentrée sociale, la rentrée économique, la rentrée politique et tutti quanti...), c'est encore au coeur de l'été, d'où le titre de ce petit message, titre tout droit sorti d'un poème que j'avais écrit au temps jadis où que j'écrivais des poèmes, à l'époque où j'étais "beau beau et con à la fois"... mais, ça, c'était avant.

En fait, j'écris ce message plus par obligation que par envie, et c'est peu de le préciser. J'avais encore quelque envie d'écrire avant cet été mais l'été est (en partie) passé. Deux nouveaux attentats en France... A Nice, dans le quartier même où vivait jadis ma grand-mère... Magnan, la Promenade des Anglais... 86 morts... Voilà plus d'un mois que c'est arrivé et je n'arrive toujours pas à réaliser... Et, une dizaine de jours plus tard, ce brave prêtre octogénaire assassiné pendant la messe quotidienne, cette messe que j'affectionne tant, celle qu'on appelle "la messe de semaine", ces messes où il y a (souvent) peu de monde mais beaucoup de recueillement, des messes un peu plus courtes mais souvent plus denses et posées que les messes du dimanche. C'est au retour de ma propre messe de semaine que j'ai appris la tragique nouvelle. 

Et là, on n'a plus envie d'écrire, plus envie de crier, même plus envie de pleurer. Juste une nausée parce qu'on se rend compte qu'on commence à s'habituer. "C'est une guerre", disent nos hommes politiques. Et puis, il y a tous ces attentats qui ont lieu dans d'autres pays du monde quasi quotidiennement et qui ne font même pas une brève, entre un résultat sportif et une actu people...

Bref, j'écris pour dire que je n'ai plus rien à dire. Nous voilà bien avancés !... Des petits soucis de santé au cours de l'été. Rien de grave mais juste de quoi perturber les activités quotidiennes. Une certaine difficulté à écrire, au sens premier du terme, à cause de nerfs qui se la jouent karaoké dans mon bras droit...

Un été calme, ponctué de lectures... Clifford D. Simak, Fredric Brown, Conan Doyle (j'adore ! c'est toujours un régal !), mais également Frédéric Beigbeder (du Houellebecq en moins déprimant !), Amélie Nothomb et des nouvelles de Anna Gavalda... Finalement, j'ai lu pas mal, même si c'était essentiellement des nouvelles ou des romans courts.

Sous un Ciel parfumé au coeur de l'Eternel été...
Que nous souhaiter de plus qu'un peu de sérénité ? Notre pays en a bien besoin et nous aussi, individuellement, probablement.

Belle fin d'été à toutes et tous.

vendredi 13 mai 2016

Un petit coucou depuis mon antre...



Un petit bonjour depuis mon antre, en cette veille du week-end de Pentecôte, fête bénie par excellence puisque c'est celle, pour les croyants d'obédience chrétienne, de la révélation du Saint-Esprit...

Un petit bonjour, donc, alors que la vie suit son cours en ce mois de mai versatile qui hésite entre un juin ensoleillé et un avril bien pluvieux. Tout va bien pour moi... Que dire ? Que raconter ? J'ai à peu près fait le tour des albums de Bowie. Après être passé aux compilations, je découvre les albums en concert, notamment avec d'autres artistes, comme Iggy Pop ou les Nine Inch Nails.

Parallèlement, j'ai redécouvert avec délectation Henri Salvador, lui qui savait allier comme personne chansons douces (!), chansons tendres et gros délires jubilatoires. J'ai également replongé dans l'univers du grand John Williams. Quel énorme compositeur !

Côté lectures, quelques nouvelles de ce cher Sir Arthur Conan Doyle : "Contes de mystère"... Le plaisir de retrouver, chaque fois que je lis ce génial auteur, son style chaleureux et merveilleusement désuet. C'est une lecture rassurante et apaisante. J'ai également lu, ne riez pas, le "Petit traité de vie intérieure" de Frédéric Lenoir. Il est de (très) bon ton de critiquer cet auteur. Pour ma part, j'ai apprécié, j'ai tout compris (parce que, je l'avoue, les livres de philosophie et / ou de spiritualité et de théologie sont souvent trop ardus pour le candide béotien que je suis). Puissé-je en tirer profit pour être plus serein avec moi-même et donc avec les autres !

Pour évoquer encore la musique, qui a retrouvé toute sa place dans mon univers, j'ai acheté une platine vinyle (qui "encode" en MP3... on n'arrête pas le progrès !), me laissant gagner à cette vague du retour en grâce de la galette noire et de ces magnifiques pochettes... (Merci à mon ami Thé pour l'inspiration !) Retrouver le petit craquement qui va bien et surtout le volume d'un son qui n'a pas été aseptisé... L'occasion de pouvoir ré-écouter des disques que je n'avais pas en CD et de replonger dans une nostalgie mélancolique délectable... J'avoue même avoir versé la petite larme qui fait du bien... Du coup, pour aller plus loin dans les anciens supports de musique, j'ai même récupéré dans ma cave quelques cassettes audios dont (oui ! ils avaient osé !) la version disco de "Star Wars"... Un grand moment de n'importe quoi que je me réserve pour un soir endiablé !

Je vous souhaite à toutes et tous un beau et heureux printemps ! Et n'oubliez pas de mettre de la musique dans votre vie. "La vie, c'est plus marrant, c'est moins désespérant, en chantant !" Eh oui... J'aurai fini par citer Sardou sur mon blog... 

So long !

mercredi 4 mai 2016

Comme une envie de terrasse...

Buongiorno a tutti !

Hier soir, en rentrant chez moi, j'ai écouté le CD de la bande originale de ABSOLUTE BEGINNERS, que j'avais commandé via le net, pour compléter ma collection / découverte des oeuvres de David BOWIE. En effet, ce cher David y interprète un de ses morceaux les plus connus (et une de ses meilleures chansons à mon avis !) et deux autres morceaux (dont... VOLARE... à suivre !). J'avais vu le film, réalisé par Julian TEMPLE ("La grande escroquerie du rock'n'roll" avec Sid Vicious des Sex Pistols et surtout nombre de vidéos de la plupart des chanteurs et groupes anglais des trente dernières années) lors de sa sortie en 1986. Il avait fait un flop.

La BO, par contre, avait été encensée par la critique. Il faut dire que l'album, produit par Clive Langer et Alan Wistanley (les producteurs historiques de MADNESS !!!), comporte, outre trois chansons de BOWIE, des titres de STYLE COUNCIL, SADE, RAY DAVIES, GIL EVANS, ou encore JOE DAMMERS (fondateur des mythiques SPECIALS)... Un album qui accompagne bien l'histoire narrée dans le film :  Londres, 1958. Une nouvelle jeunesse émerge.Le jazz est peu à peu remplacé par le rock'n'roll et des émeutes raciales secouent les quartiers populaires de la ville. Dans ce contexte, le jeune photographe Colin tombe amoureux de la styliste Crepe Suzette qui elle, ne pense qu'à sa carrière... David BOWIE, lui, joue un petit rôle de personnage cynique assez remarquable (il avait adoré interpréter ce rôle).

Outre la chanson titre, j'ai découvert VOLARE interprété par David BOWIE... Nel blu dipinto di blu ! Excellentissime ! Un vrai petit bijou un peu kitsch et très décalé... A comparer à l'album de reprises de Karl ZERO, "Songs for Cabriolet" (qui avait servi de bande son à un épisode mémorable de X-FILES, "Improbable", avec Burt REYNOLDS, qui portait bien son nom...). On pense aussi, bien sûr, à certaines scènes mémorables de LA DOLCE VITA... En tout cas, un morceau délicieux que je me suis passé en boucle tandis que le soleil se couchait gentiment... 

BOWIE... Le grand David a toujours été, outre un grand musicien et un grand compositeur, un excellent interprète. Il a réalisé un album entier de reprises ("Pin Ups !") et en a parsemé sa discographie, notamment le fabuleux "Wild is the Wind" et, bien sûr, deux reprises historiques de BREL : "My Death" et "Amsterdam". Ces dernières semaines, après avoir (re) découvert ses albums, je me suis plongé dans les compilations, qui proposent souvent, outre les "tubes" et les "classiques", quelques raretés et variantes souvent très chouettes. Je poursuis également la découverte des albums en concerts... Quelle oeuvre immense et protéiforme ! J'ai également commencé à découvrir la "relecture" de deux albums de BOWIE par le compositeur Philip GLASS (qui avait signé la BO de "Mishima") : la "Low Symphony" et la "Heroes Symphony" (un travail qui fait penser à la version symphonique des "Tubular Bells" de Mike OLDFIELD) : magique !

Pour revenir à VOLARE... Quel bonheur ! Et une envie, en ce soir de printemps qui annonce l'été, tandis que je vapotais sur mon balcon... Une envie de "se poser en terrasse" avec des amis pour un petit apéro (sans alcool pour moi)... Une envie de croquer la vie à pleines dents, d'en profiter tant qu'il est encore temps... Parce que, côté musiciens, ça meurt beaucoup en ce moment !!! Je me dis que, Là-Haut, il doit y avoir un de ces boeufs en ce moment, des concerts non stop ! 

Comme une envie de terrasse, pour ne pas se laisser terrasser... Et cueillir la fleur de l'été qui s'annonce...

Prenez soin de vous et "bon pont de l'Ascension !"

J'oubliais !...


mardi 22 mars 2016

J'ai mal à ma Belgique


Ce matin, 22 mars 2016, je déprimais tranquillement chez moi... Je déprimais ? Rien de bien grave... La déprime du 22 mars... Normal pour quelqu'un né ce jour là. En plus, avant-hier, c'était le Dimanche des Rameaux et je suis né un Dimanche des Rameaux (en 1970). Et, hier, c'était le Nouvel An Perse (bonne fête à tous les Zoroastriens !). Le Nouvel An Perse, c'est un peu le nouvel an des Pérès, non ?...

Bref, il était neuf heures. J'écoutais Bowie, plus précisément la version originale de 1970 (!) de "The Prettiest Star" (que j'ai découverte ce week-end) et je pleurnichais sur le temps qui passe. Tranquille, quoi. Et j'ai allumé la radio et j'ai entendu le présentateur dire : "Nous retournons tout de suite à Bruxelles"... Je n'ai pas compris immédiatement puis j'ai réalisé : attentat à l'aéroport. Quelques minutes après, ce fut le récit des explosions dans le métro. On était en direct, ce n'était pas très clair.

Et je me suis bien sûr, comme tout le monde en France, rappelé ce vendredi 13 novembre 2015. Ma compagne et moi sortions d'un merveilleux concert de Jean-Louis Murat à Guéret. Devant la salle, des gens avaient l'air vaguement inquiet et évoquaient des attentats. En arrivant à l'hôtel, la stupéfaction : l'état d'urgence, les attentats suicide, les terroristes retranchés au Bataclan, etc...

Si j'osais (mais il faut oser, parce qu'il faut continuer à vivre) un trait d'humour (belge) un peu surréaliste, je dirais que les terroristes de Daech m'en veulent personnellement : ils m'ont gâché notre concert de Jean-Louis Murat et maintenant ils me foutent en l'air mon anniversaire ! 

Plus "sérieusement", je suis effaré, effondré, écoeuré. Je ne sais plus quoi penser. Les attentats venaient à peine d'avoir eu lieu que des politiciens imbéciles (pléonasme ?) "tweetaient" leur fiel inepte. Je sais bien qu'il faut continuer à vivre (les Anglais l'avaient merveilleusement et courageusement prouvé pendant le Blitz en 1940) mais si les politicards se taisaient pendant deux ou trois jours, ça nous ferait beaucoup beaucoup de bien.

La Belgique, c'est un peu notre deuxième patrie, à nous, les Français, et vice versa... Je repense à ces vers de Alain Souchon : "Le vent de Belgique Transportait de la musique Des flonflons à la française"... Tout est dit. 

Ce matin, j'avais en tête les paroles de BRUXELLES du Grand Jacques : "C'était au temps où Bruxelles bruxellait..." Si Paris est une fête, Bruxelles est un petit paradis. Je commencerai par les lieux communs (mais tellement vrais) : le chocolat, les frites, la bière... Brussels est aussi le coeur de la Belgique, cette patrie de la bande dessinée, le pays d'un humour tellement à part, mélange de surréalisme et de désespoir souriant, le pays des peintres de l'école flamande, ce pays qui s'appelait il y a un siècle et demi les Pays Bas Autrichiens après avoir été les Pays Bas Espagnols (alors que les Pays Bas actuels s'appelaient Provinces-Unies... vous suivez ?), ce pays dont les querelles linguistiques sont plus compliquées qu'un jeu de go contre l'ordinateur de google. Ce Plat Pays qui est un peu le mien par mes racines maternelles mais aussi qui est la patrie d'origine des demi-frère et soeurs de mon père (mon grand-père corse avait épousé en premières noces une belge). Cette Belgique où vit une partie de la famille de ma compagne.

Sidération. Colère. Lassitude. Et la terrible question : les prochains, c'est qui ? Allemagne ? Italie ? Après "Pray for Paris" et "Bruxellois de Coeur", c'est quoi, le prochain slogan ? C'est quand, la prochaine minute de silence ? 

J'ai mal à ma Belgique.


jeudi 17 mars 2016

Pas facile...

Pas facile de se dire catholique aujourd'hui... surtout en France...

Je ne reviendrai pas sur les heures sombres qui ont accompagné les manifs contre le mariage pour tous, avec les déchaînements de propos haineux à l'encontre de celles et ceux qui sont "différents"... Pourtant, j'ai beau avoir parcouru les Evangiles, je n'y ai trouvé aucune condamnation de l'homosexualité (ni d'ailleurs du concubinage, soit dit en passant pour les gens comme moi qui "vivent dans le péché mortel perpétuel"). Je ne reviendrai pas non plus sur les rapprochements obscènes actuels entre une partie de l'intelligentsia catholique et l'extrême-droite.

Non, l'actualité immédiate, c'est évidemment les "affaires de soupçons de pédophilie" qui finissent par toucher notre joli pays après tant d'autres. Après tout, quoi de plus "logique" (hélas) ? Toutes les institutions comportent des brebis galeuses, ou plutôt des loups dans la bergerie... L'Education nationale connaît son lot, l'Armée aussi, les colonies de vacances... Normal que l'Eglise soit touchée et ça n'a rien à voir avec le célibat des prêtres (qui, par ailleurs, n'est pas un dogme et ne s'est généralisé qu'au dixième siècle). Je n'ai pas d'avis. Je sais simplement que le Cardinal Barbarin a droit à la présomption d'innocence, que son parcours passé est plutôt remarquable. En plus, il est né à Rabat (comme ma maman), il est passé par Madagascar et par Moulins, il est fan de Tintin. Fort bien. Par contre, il a eu des propos particulièrement effarants lors des manifestations contre le mariage pour tous, évoquant polygamie et inceste, faisant des amalgames bien peu heureux... A ce propos, je conseille la lecture d'un billet de Philippe Besson dans Libération :

En ces temps troublés pour l'Eglise de France, j'apprécie particulièrement a contrario l'intervention de l'Abbé Grosjean (auteur du Padre Blog) sur Canal + le mardi 15 mars :

Je n'oublierai pas de citer l'Evangile : "Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! (...) Malheur à l'homme par qui le scandale arrive !" (Evangile selon Saint Matthieu 18, 6-7)

Je voulais faire un billet d'humeur humoristique sur le mode du "si j'étais d'une autre religion ce serait plus facile"... genre "si j'étais juif" (je ferais partie d'un peuple martyr à la culture respectable), "si j'étais orthodoxe" (on admirerait mon côté un peu mystique étrange), "si j'étais protestant" (là, tout le monde applaudirait des deux mains parce que, en France en tout cas, c'est super bien vu d'être protestant même si le grand public ne saurait pas trop définir ce que c'est), "si j'étais musulman" (j'inspirerais crainte et respect !), "si j'étais bouddhiste" (on vanterait ma sagesse à toute épreuve et on surenchérirait "c'est bien parce que c'est pas vraiment une religion, c'est plus une philosophie"), "si j'étais hindouiste" (on me regarderait avec une curiosité ostensible et on me demanderait des conseils sur le tantrisme avec un regard riche en sous-entendus), "si j'étais agnostique" (on louerait ma capacité de questionnement), "si j'étais athée" (on dirait "bof ! comme tout le monde, quoi !"), "si je m'en foutais, de la religion, parce que les religions, c'est un truc de ringard qui a tué des millions de gens sur terre" (on m'abonnerait d'urgence à Charlie Hebdo et on me ferait une place d'honneur sur les réseaux (a) sociaux), etc...

Mais non... Je ne le ferai pas, ce billet d'humeur humoristique. Je n'en ai pas le talent. Et ça demanderait de développer des explications socio-ethno-historiques sur le fait que le Catholicisme ex religion majoritaire en France est un peu "détesté" pour avoir trop longtemps "collaboré" avec l'Etat (le drame du christianisme ne fut-il pas de devenir religion d'Etat dans l'Empire romain à la fin du IVème siècle ?...). Dommage parce qu'il y avait une comparaison qui valait ce qu'elle valait entre catholicisme, religion (encore) majoritaire dont une grande partie de la population se réclame encore peu ou prou, et musique pop main stream : dans les deux cas, c'est ce qu'on pratique / écoute le plus, mais on ne le reconnaîtra jamais (c'est bien plus tendance de dire qu'on écoute du rock alternatif d'avant-garde que de la variétoche... surtout quand on veut faire djeune et branché !).  Mais le temps n'est plus vraiment à l'humour, plutôt à la crispation et au repli sur soi. Triste.

Pas facile d'être catholique. Il se trouve que je le suis. Et, même si parfois il m'a agacé, j'ai apprécié le Pape Jean-Paul II et son combat pour la liberté en Europe de l'Est. Et, même si on lui a reproché son côté intellectuel (y compris au sein de l'Eglise), j'aimais bien Benoît XVI, le premier pape qui a lutté avec efficacité et conviction contre la pédophilie dans l'Eglise. Et j'ai toujours été ulcéré par les journaux qui lui reprochaient d'avoir été adolescent du temps de l'Allemagne hitlérienne. Quant au Pape François, j'en suis un fan absolu ! J'ai été très touché par ce qu'il a dit à propos des homosexuels. J'aime son combat pour plus de justice sociale, pour l'écologie intégrale, pour nettoyer l'Eglise de ses travers, etc... Du coup, ce Pape François est la cible de beaucoup de personnes se réclamant "chrétiennes" quand ça les arrange, comme le monstrueux Donald Trump ou l'ex-humanitaire devenu ultra xénophobe Robert Ménard. Par ailleurs, je suis abonné depuis un an, sur les conseils de ma collègue (elle-même peu "suspecte" de goût pour les religions établies), à l'excellente revue "Evangile et Liberté", émanation du Protestantisme libéral, mais surtout riche en articles concis et clairs que je n'ai pas trouvés ailleurs.

Mais, voilà, je suis catho. Je n'y peux rien. C'est comme ça. J'irai même plus loin, paraphrasant un vieux cantique : c'est ma foi, mon espérance ! Et je souhaite à toutes et tous (les cathos et les autres, chrétiens et autres, croyants et athées, hétéros, homos, "bi", et toutes celles et tous ceux qui ne se définissent pas par leurs "préférences sexuelles" mais qui pensent qu'ils sont des êtres humains avant tout), car ça commence dans quelques jours, une très Bonne Semaine Sainte !

Pour la petite histoire, je suis né un dimanche des Rameaux il y a 46 ans, et cette année mon anniversaire coïncidera presque (à deux jours près) avec cette belle fête de l'entrée de Jésus de Nazareth dans la ville de Jérusalem, triomphant et acclamé avant d'y être exécuté quelques jours plus tard... 

Que la Paix soit avec vous !

mardi 15 mars 2016

Rien à signaler

Rien à signaler ? Rien à signaler ! R.A.S. ou plutôt "RAS" en insistant bien sur le S comme on disait à l'armée (au fil des jours kakis, qu'elle était grise ma vie !).

Rien à signaler. Certes. Rien à déclarer ? Rien n'est moins sûr.

La mort de David Bowie a été un électrochoc pour moi... La mort de quelqu'un, que ce soit un(e) proche ou une personnalité dont on apprécie l'oeuvre et/ou la vie, nous pose trois interrogations : qui est l'autre ? pourquoi sa mort nous émeut-elle ? qu'est-ce que la mort ?

Qui était David Bowie ? Vaste question. J'ai déjà, dans un précédent texte, essayé de résumer en quelques mots ce que ce chanteur, cet auteur-compositeur, cet acteur, ce "touche à tout", représentait pour moi... Comment le définir ? Je reprendrai une définition que j'avais jadis lue à propos de John Williams, mon compositeur de B.O. préféré : "éclectique et versatile". Et j'ajouterai : "Avant-gardiste et généreux". David Bowie a exploré tous les genres musicaux, a parfois fait du surplace et des retours en arrière mais est toujours allé de l'avant et l'a toujours partagé avec son public. Son influence sur des générations de musiciens mais aussi évidemment de mélomanes (donc de moi !) est juste énorme. Pour citer une des répliques finales de "Furyo" (alias "Merry Christmas, Mr Lawrence"), film tiré du livre "The Seed and the Sower" de Sir Laurens Van der Post, à propos du personnage de Jack Celliers, si brillamment interprété par Bowie : il a laissé en chacun de nous une graine qui n'attend que de germer. 

La mort de Bowie m'a ému plus que je ne m'y serais attendu. Et je ne suis pas le seul. Depuis deux mois, je découvre et redécouvre l'oeuvre immense et multiple de ce musicien à part. Je n'ai pas encore découvert ni même redécouvert tous ses albums. J'essaie de faire un voyage au long cours en m'arrêtant plusieurs jours sur chaque album, mais en ne suivant pas forcément l'ordre chronologique... Je me rends compte combien cette oeuvre m'est familière et combien elle est riche et émouvante, constamment émouvante. Sa musique avait (a !) une âme. Ce ne sont ni de simples chansons, ni des tubes ni des expérimentations (Bowie a alterné tout au long de sa carrière, souvent au sein du même album, titres "pop/rock" souvent très dansants et recherches élaborées et parfois désorientantes à la première écoute). Non. Il y a chaque fois une histoire, une vie (comme dans les chansons de Jacques Brel par exemple).

La mort de Bowie m'a rappelé... à ma propre mort... Eh oui, on va tous mourir ! Comme dirait Keating dans "Dead Poets Society", on finira tous par nourrir les pissenlits par la racine. Alors il reste à se demander ce qu'on a fait de nos vies jusqu'à aujourd'hui et ce que nous allons faire maintenant. Bien sûr, j'avais conscience de ma finitude. J'en ai bien eu conscience plus d'une fois. Mais, ces derniers temps, c'était plutôt la vieillesse et la maladie qui me préoccupaient, et non la mort. La mort... "My Death"... Magnifique réinterprétation par David Bowie d'une chanson de Jacques Brel...

Petit clin d'oeil... Je vous renvoie à un poème écrit en 1984 :

La mort de David Bowie a donc été un électrochoc pour moi. Elle m'a incité à me remettre à écouter de la musique. J'avais commencé à le faire depuis quelques mois mais pas de façon systématique et surtout pas "les groupes de mes jeunes années" (notamment Depeche Mode). Là, outre la redécouverte (en cours !) de David Bowie, j'ai replongé avec délice dans l'univers de Depeche Mode, comblant les années où j'avais cessé d'écouter et même d'aimer ce groupe qui a tant fait dans ma construction à mon adolescence. A propos de construction ("Construction Time Again" : excellent album de Depeche Mode, un de mes favoris de mes jeunes années avec "A Broken Frame"...), deux autres groupes m'ont construit alors... L'éphémère FGTH (Frankie !) dont la chanson titre du double album "Welcome to the Pleasure Dome" (titre inspiré d'un poème sublime de S.T. Coleridge...) m'avait montré ce que je voulais faire plus tard : ingénieur du son, créateur d'ambiances sonores, remixeur fou... Bon, projet sans lendemain. Mais qu'importe ! L'autre groupe qui m'a tellement construit, notamment pendant mes années estudiantines, fut évidemment Madness, groupe mythique s'il en est, malheureusement peu et mal connu de ce côté de la Manche mais objet d'un véritable culte en Angleterre, et qui fit un retour remarqué en 2009 avec "The Liberty of Norton Folgate".

Ecouter de la musique... Retrouver ce plaisir, ce besoin... Lors de mon séjour à l'hôpital en 2008 (suite à la dégradation violente et irréversible de l'état de santé de ma mère), le psy m'avait conseillé la musicothérapie. J'avais souri. Je n'avais pas spécialement prêté attention à ses propos... Pourtant, il avait bien raison ! Maintenant que je réécoute de la musique quotidiennement ou presque, je redécouvre combien elle est pour moi aussi indispensable (vitale) que de lire, de prier, de regarder des films (et des séries !)...

La mort de David Bowie m'a également fait prendre conscience de ce que j'étais devenu : un vieux con aigri... Et que ce n'était pas irréversible. Il fallait que j'agisse. Pour ça, je me devais d'accepter qui j'étais et où j'étais. Agir ici et maintenant. "Hic et nunc" ! Ma vie est ici et maintenant. Elle n'est pas dans des chimères, dans des regrets, dans des amertumes... Accepter qui je suis, comme le héros de "Un jour sans fin" (le jour de la marmotte !) qui peut enfin interrompre la malédiction qui le frappe en laissant parler son coeur et en acceptant son statut de simple mortel.

Je commence juste à en mesurer les nombreuses conséquences. Je constate simplement que je commence à me sentir mieux voire même à me sentir bien. Vraiment bien. Je sais que, étant d'un naturel cyclothymique (bipolaire comme disent les médecins et les journalistes), je dois me méfier de mes excès (et accès) d'enthousiasme donc je reste prudent. N'empêche que c'est tellement agréable de se sentir bien ! On n'aime jamais autant la vie que quand on réalise qu'on a failli la perdre. Je n'ai évidemment pas risqué ma vie mais j'avais perdu mon enthousiasme. Je me répète, j'étais devenu aigri, de plus en plus en colère contre tout et tout le monde et tout le temps. Je me fatiguais moi-même ! J'avais peur de tout. Je n'avais confiance en rien ni personne et surtout pas en moi-même. Je m'étais laissé envahir par le Côté Obscur !

Bien sûr, j'aurai toujours mes questions existentielles. Et c'est bien normal. Mais avec un peu de musique (et pas seulement du Bowie ou du Depeche Mode ! Parmi mes derniers achats : un best of de Henri Salvador, le concert à Venise de Ennio Morricone et la Symphonie Alpestre de Richard Strauss...), c'est quand même plus facile. Une bande son existentielle... Joli concept pour un ingénieur du son contrarié !

Prenez soin de vous.

mercredi 27 janvier 2016

Retour aux sources...


Photo extraite du film FURYO...

David Bowie nous a quittés un lundi de janvier... Un lundi triste. Un jour blême. Bien sûr, je ne connaissais pas David Bowie personnellement... quoique... Ne le connaissions-nous pas tous personnellement ? En tout cas, au moins celles et ceux d'entre nous qui aimaient sa musique, ses chansons (comme il a touché à tous les courants musicaux, on a toutes et tous eu l'occasion d'apprécier au moins une période de sa riche carrière !), ses apparitions (trop rares) au cinéma, son sens permanent de l'innovation et de l'avant-garde, son personnage (ou plutôt ses multiples personnages).

Bref, on connaissait tous un peu David... Et on était nombreux en ce 11 janvier 2016 à être très très malheureux. Sans mauvais jeu de mots, il y avait bien un esprit du 11 janvier, mais ce n'était pas le même...

Pour parler de moi (ce qui est encore ce que je sais faire de mieux, ou de moins mal...), la disparition de Bowie m'a d'abord laissé froid. Comme tout événement (personnel comme extérieur), j'ai un problème à réagir immédiatement (c'est une des raisons qui font que je dois souvent voir un film deux fois pour l'apprécier !). En outre, j'ai soupçonné soit un "fake" de quelques plaisantins des réseaux sociaux soit, "pire", la plus grosse campagne de promotion pour un album... Après tout, "Blackstar" venait de sortir. Je ne l'avais pas acheté mais j'en avais déjà entendu des extraits sur les ondes et des documentaires sur Bowie réapparaissaient à la télé... Mais non... Google Actualités ne parlait pas d'une mauvaise plaisanterie. Le Major Tom était bien mort... ou plutôt il était définitivement en orbite. Bon, pas de larmes pour Ziggy Stardust, c'était déjà fait depuis son suicide sur scène en 1973. Mais, bon, j'étais malheureux pour Aladdin Sane, The Thin White Duke et bien sûr Lazarus que je n'avais pas encore eu l'honneur de rencontrer. Je pensais aussi à Jack Celliers, le personnage qui m'a fait rencontrer David Bowie quand j'étais adolescent, son rôle clé dans le film FURYO alias MERRY XMAS, MR LAWRENCE...

Et, là, j'ai été déboussolé, abattu, sidéré. J'ai déjà eu de la peine pour des personnages "publics", des personnes hors du cercle familial ou amical. C'est d'ailleurs surprenant de se dire qu'on a de la peine pour des gens qu'on n'a jamais rencontrés. Mais, comme je l'ai déjà sous-entendu plus haut, ces gens là nous sont tellement familiers, notamment quand il s'agit (en tout cas dans mon cas) de musiciens, d'acteurs, de réalisateurs... Je me souviens, au hasard et sans ordre ni chronologique ni d'importance de la peine ressentie, du choc que furent pour moi le départ abrupt de Freddie Mercury, la mort d'Yves Montand ou de Henri Salvador, l'enterrement tellement émouvant de Federico Fellini (avec sa femme Giulietta Masina, effondrée) ou la mort de Marcello Mastroianni sans oublier le décès du compositeur Maurice Jarre voire, je l'avoue, la mort de Michael Jackson (car, même si je n'étais plus sensible depuis un moment à sa musique, j'avais été bercé une partie de mon adolescence par ce chanteur)... J'ai évoqué, sur mon blog, certains de ces "deuils collectifs".

Mais je reviens à David Bowie... Je ne vais pas ici parler du personnage à mille facettes ni tenter d'analyser les apports de Bowie à la musique, mais aussi à l'évolution des moeurs ou encore à la mode sans parler de son rapport à la science-fiction... Je ne vais pas non plus me risquer à un commentaire discographique... Je m'essaierai peut-être un jour à l'exercice (très risqué !).

Simplement, depuis un peu plus de deux semaines, j'ai replongé dans les disques de Bowie... J'ai acheté son dernier opus, "BlackStar", mais quelqu'un qui m'est très proche me l'a pour le moment confisqué (clin d'oeil...). Du coup, je me suis rabattu sur son avant-dernier album : "The Next Day", ma foi fort intéressant. Et j'ai replongé dans le passé tellement riche et protéiforme de Bowie... "Aladdin Sane" et ses sonorités cabaret ambiance fin de siècle voire fin du monde. Les albums tellement novateurs pour l'époque, et encore aujourd'hui, "Low" et "Heroes", qui ont tellement influencé les courants new wave et electro (du coup, je me suis remis à écouter Depeche Mode... j'y reviens plus loin !). "Let's Dance", idéal en bagnole... Et tous les souvenirs attachés à tant et tant de chansons, d'albums (Gérard m'offrit "Space Oddity" pour mes 17 ans...), de films aussi ("Furyo" bien sûr mais aussi le rigolo "Labyrinth" ou le film un peu raté mais sympatoche "Absolute Beginners" sans oublier son apparition dans "Moi, Christiane F." ainsi que dans "Twin Peaks : Fire walk withe me")... Sans parler des liens avec d'autres artistes... J'ai d'abord connu la chanson "Amsterdam" par David Bowie avant de découvrir l'originale de Jacques Brel (d'ailleurs uniquement enregistrée en public, cas unique chez le génial chanteur belge)... si ! si ! D'ailleurs, Brel et Bowie ont pas mal de points communs (dont une autre chanson : "My Death"...).

En fait, voilà plus de trente ans que Bowie faisait partie de ma vie. Bien sûr, ce ne fut pas un compagnonnage au quotidien. Je l'ai découvert par étapes, par périodes, avec des longs moments d'absence... Mais toujours il revenait...Pour l'anecdote, mes deux DVD cadeaux de départ du collège de Luri en 2004 furent "La Dolce Vita" de Fellini avec Mastroianni et le double DVD des vidéos de Bowie...

David est parti. Après la sidération et la tristesse, ce fut donc le temps de la redécouverte. Et aussi celui du partage. Les coups de fil avec Docteur Freyd et Mister Thé... qui eux aussi ont replongé dans l'univers du grand David...

Et il m'est même arrivé plus... Bowie m'a donné envie d'écouter autre chose. Si j'avais recommencé ces derniers temps à écouter de la musique, je peinais toujours avec la pop. Je reprochais souvent à mes anciennes amours de ne pas se renouveler, d'utiliser souvent les mêmes ficelles finalement lassantes... Ce qui n'a jamais été le cas de Bowie qui était toujours là où on ne l'attendait pas et qui n'a jamais cédé ni à la facilité (dès qu'il maîtrisait un genre il allait en tenter un autre, démarche qu'on retrouve un peu au cinéma avec Kubrick voire Ridley Scott et aussi dans une moindre mesure Steven Spielberg) ni à la démagogie (Bowie n'a jamais imposé à personne sa ou ses façons de voir le monde, il n'a pas joué les porte-étendards et était très discret quant à ses engagements caritatifs).

Bref, je n'écoute plus de pop depuis longtemps. J'ai eu un revival Madness lors de la sortie du magnifique et très original album "The Liberty of Norton Folgate" et dans une moindre mesure son successeur "Oui oui si si ja ja da da". Mais ce fut à peu près tout... Et, là, subitement, l'envie de réécouter Depeche Mode, le groupe que j'ai suivi de 1984 à 1992 comme un fan absolu (je les ai vus trois fois en concert sur la période) avant de m'en éloigner, surtout après le départ de Alan Wilder. J'avais bien acheté un disque de temps en temps mais sans prendre le temps de l'écouter. Là, j'ai enfin acheté leur dernier album (qui date de 2013) : "Delta Machine", et j'ai apprécié, retrouvant ce qui a toujours fait leur charme, la voix de Dave Gahan, les mélodies de Martin L. Gore et ses préoccupations religieuses omniprésentes (Bowie avait aussi des questionnements sur le sujet : voir notamment "Loving the Alien"). Et si je vous disais que j'ai acheté ces derniers jours, histoire de replonger tous azimuts, un live des Doors en 1968 et un live de Jeff Buckley à Chicago en 1995...

Tout ça grâce à David ! Le Docteur Freyd a raison quand il m'a écrit que ces derniers jours ont été pour lui (et moi donc !) comme un "bon coup de pied au c..." pour replonger dans la musique, celle de Bowie d'abord mais aussi toutes celles que nous avons aimées, que nous aimons et que nous aimerons.

Après la mort d'un artiste, je me dis toujours : "Ah ! Je vais enfin pouvoir me faire l'intégrale !" Dans le cas de Bowie, ça relève de la mission impossible. Outre que son oeuvre est immense (même sur le nombre d'albums studios, tout le monde n'est pas d'accord), il y a tellement de pépites, d'inédits, de raretés, de démos et autres sessions alternatives sans parler des lives... C'est un univers d'une richesse extraordinaire !

David Bowie est mort mais il est toujours là... Et, après avoir réussi sa vie, il aura fait une sortie magistrale : assister à la première de la comédie musicale "Lazarus" (titre tellement évocateur !), interprétée notamment par Michael C. Hall (Dexter !), fin décembre puis sortir pour son 69ème anniversaire l'album "BlackStar" avant de tirer sa révérence dans la discrétion la plus totale.

Le Major Tom n'a pas fini de tourner... Mais saurons-nous enfin un jour s'il y a de la vie sur Mars ? De toute façon, nous sommes tous des héros pour juste une journée. Et le temps peut nous changer. Il suffit juste de mettre ses chaussures rouges et de danser le blues...



Petites pépites au hasard...

Velvet Goldmine, une rareté enregistrée pendant les sessions de Ziggy :
https://www.youtube.com/watch?v=EfRgd9REzAs

Station to Station, version "Christiane F." :
https://www.youtube.com/watch?v=KxtqJxq2yck

Crystal Japan, un single au Japon, totalement inconnu en Europe :
https://www.youtube.com/watch?v=Xm2ciX0_UP8


lundi 11 janvier 2016

Y a-t-il une vie sur Mars ?

Jour de deuil pour Jack Celliers.

Toutes les personnes qui ont vu "Merry Christmas, Mr. Lawrence" (FURYO) comprendront.

Repose en paix, David BOWIE.

jeudi 7 janvier 2016

Vieillir

Au fil des jours trop courts
J'ai perdu jusqu'au goût de l'amour.
Que sont devenus les rires d'autrefois
Quand je m'aventurais au fond des bois ?
La vie n'est plus qu'une lente désespérance
Avant que de se perdre dans des cris de démence.

Je regarde en arrière et je pleure,
Je pense à demain et j'ai peur.
Je sais que bientôt je ne saurai plus rien.
Je sais que bientôt je ne serai plus rien.
Mon Dieu, mon Dieu, où t'es-tu égaré ?
O moi, ô moi, tu m'as laissé tomber !

Comment je m'appelle ? Comment tu t'appelles ?
Redis moi ton nom, redis moi ton nom.
Il fait nuit, il fait nuit.
C'est toi qui m'appelle ? toi qui m'appelle ?
Allons, allons, pardon, pardon,
Il fait nuit... Il fait nuit...


(Ecrit le 2 janvier 2016.)

mardi 5 janvier 2016

Le jour d'après

Quel bonheur d'être le lendemain de la rentrée ! Eh oui, cette fois, la rentrée est passée donc tout va mieux ! Le plus dur est fait ! Les nausées sont un (pas si) lointain souvenir (quelle nuit infernale !), restes du "stress" de la rentrée mais aussi des (quelques) excès des vacances... une crise de foie (mais pas de foi... enfin... ça dépend des fois !).

Ce petit message polluant à destination de vos boîtes aux lettres pour vous remercier collectivement pour vos encouragements à mon encontre pour que je continue à écrire sur ce blog. Ces encouragements me touchent vivement. J'en profite pour "rassurer" certaines et certains d'entre vous : je vais bien, tout va bien. Et ce n'est pas qu'une formule. Promis, j'essaierai à l'avenir de séparer de façon plus explicite ce qui relève de l'écume des jours, des coups de colère, de déprime (et non de dépression) et autres énervements, de ce qui est au fond de moi. 

Alors, oui, moi, ça va. Mais autour de moi, comme tout le monde j'imagine, beaucoup de choses m'agacent. En outre, j'arrive à un âge où la génération précédente montre des signes de faiblesse et on se rapproche progressivement des années où l'on est de plus en plus souvent au chevet d'un parent ou d'un ami malade. Et ça n'est pas très réjouissant. D'autant qu'à titre personnel, j'ai "déjà donné" du temps de la maladie de ma mère, même si alors j'étais plus jeune, un peu "chien fou" et totalement livré à mes divers excès et démons. Heureusement qu'alors ma douce et tendre, ainsi que des ami(e)s et de la famille, m'ont soutenu. 

Donc voilà (la conclusion typique quand on ne sait pas quoi écrire !). Je vais bien, tout va bien !

Je vous souhaite de nouveau à toutes et tous, et sans aucune amertume mal placée, une bonne et heureuse année 2016... Paix, santé, prospérité !

Prenez soin de vous et des personnes que vous aimez et qui vous aiment.