samedi 17 juillet 2010

Mon avis sur le season finale de LOST...

Bon, ben, voilà, LOST, c'est fini... depuis le 23 mai pour les accros U.S. et via le net, un peu plus tard pour les francophones, plus précisément depuis le 23 juin pour les fans français qui ont dû supporter la diffusion fantaisiste de TF1 (sans commentaire... ce n'est pas le sujet du ici).

Un peu de temps a passé pour "digérer" ce season finale... et plus largement la saison 6 et encore plus largement pour avoir un peu de recul sur toute la série.

Pour ma part, j'ai été vraiment scotché, bouleversé, marqué profondément par la fin de LOST... non pas parce que la série s'arrête mais bien parce que la fin m'a laissé sur le c... comme ce fut le cas avec la fin de CODE QUANTUM (dans le dernier épisode Sam Beckett se retrouve dans un bar où sont présents, sous d'autres noms, nombre de personnages croisés au cours de ses péripéties, de ses sauts quantiques...).

Pour cette fin, avant que j'oublie d'en parler, j'ai aussi évidemment pensé à l'épilogue de TITANIC où Rose, dans un rêve ou dans un voyage après la mort (chacun est libre de son interprétation), retrouve toutes les personnes qui ont compté pour elle sur le bateau, en premier lieu son cher Jack, sous les applaudissements du commandant de bord, de l'équipage et de nombreux passagers... La fin du voyage ou plutôt le début d'un autre.

"Everyone dies sometime, kiddo"... Cette phrase résonnera longtemps dans ma tête et la scène où Jack retrouve son père et comprend qu'il est mort... C'est à la fois merveilleux, magique, poétique (j'ai pensé notamment à "Orphée" de Cocteau mais aussi à un film peu connu de Sartre, l'existentialiste dont se sont parfois inspirés nos scénaristes de LOST qui citent plusieurs fois Dostoïevsky, ce film s'intitulant "Les Jeux sont faits").

Je craignais un peu la fin de LOST à cause des fuites que j'avais eues via le forum et quelques sites internet y compris Google Actualités... L'histoire du purgatoire et tout et tout... Et, en fait, ce n'est pas ça... ou ça peut l'être... Ce que je veux dire par là, c'est que les scénaristes ont eu le génie de nous offrir une fin qui permet à chacun(e) d'y placer et/ou d'y trouver ce qu'il désire, en fonction de ses croyances, de ses options philosophiques, de son vécu personnel...

J'ai aimé dès le début cette sixième saison avec la "réalité parallèle" qui n'en est en fait pas une... J'ai apprécié tout de suite l'idée d'une seconde chance pour chacun de nos Losties, seconde chance se révélant plutôt être non pas une "réalité alternative" (ce qui ne veut pas dire grand-chose) mais "une vie qui aurait tourné différemment", tout en étant la même vie par certains aspects car les obsessions, les fantasmes, les angoisses de chacun(e) de nos héros persistent... Bien sûr, les esprits chagrins diront que ces "flash sideways" étaient une escroquerie scénaristique voire juste un prétexte pour faire du "fan service" et nous proposer de revoir tous les acteurs une dernière fois... Et même si c'était la principale raison, et alors ?

J'ai commencé à comprendre que nous n'étions pas dans une réalité parallèle avec l'épisode consacré à Desmond (comme depuis la saison 2, ce cher Brother est un des pivots de l'histoire). On y découvrait une variation quasi métaphysique sur la notion de réussite... Et, du coup, au vu du final, j'ai un regard nouveau sur chaque personnage.

Je vais vous proposer mes petites analyses de chacun de nos Losties ci dessous... Le but de ce topic (ce texte a également été publié sur le site francophone consacré à LOST, dont vous pouvez trouver la référence ci-dessous, sous mon pseudo : Sawyerforever) sera pour chacune et chacun d'échanger sur THE END et sur la perception qu'il ou elle en a eue, au regard de la série mais aussi éventuellement de sa propre expérience...

Pour ma part, je vois ce final comme une allégorie de la mort, bien évidemment, ce moment où l'esprit quitte le corps... Des personnes ayant "vu la mort de près" (expression un peu idiote quand on y réfléchit mais elle est pratique) parlent évidemment de la lumière blanche mais disent surtout qu'ils ont vu défiler toute leur vie... C'est ce qu'on ressent parfois au moment d'un accident... Desmond n'est que quelques instants dans la cabane magnétique mais a bien le temps d'avoir "la révélation" sur la vie à venir.

Sans même faire appel à la religion (quelle qu'elle soit, d'ailleurs les décorateurs ont inséré des symboles de toutes les religions dans l'église où se retrouvent les Losties) ou au questionnement philosophique, on peut tout simplement faire appel à la psychologie. Au moment de mourir ou même parfois lorsqu'on est cloué sur un lit d'hôpital on se laisse parfois aller à imaginer notre vie autrement. Tout en sachant que nous restons ce que nous sommes et que notre inconscient utilise ce que nous connaissons pour élaborer ce film, ce rêve, cette vision d'une autre vie...

* Kate est toujours fugitive. Mais elle se dit non coupable.

* Claire hésite vraiment à abandonner son enfant.

* Jack a pu concrétiser son rêve d'être père et, même s'il n'est pas un père parfait et qu'il a échoué dans son mariage, il arrive à avoir des bonnes relations avec son fils.

* Locke a accepté son état d'handicapé. Il a fait la paix avec son père mais à quel prix...

* Sayid n'a jamais su concrétiser, même dans son inconscient ou dans ce purgatoire où les uns et les autres s'attendent, il n'a jamais pu concrétiser sa relation avec Nadia (alors que dans "la vraie vie" il l'avait épousée). Il reste le "protecteur de son grand frère".

* Sun et Jin sont toujours poursuivis par le père de Sun tellement envahissant et qui a pourri leurs vies.

* Benjamin Linus prend soin de son père, est un bon enseignant apprécié de ses élèves, notamment Alex et on peut imaginer que, s'il ne se joint pas aux Losties dans la chapelle, c'est qu'il n'a pas encore résolu (dans son esprit, mis en images par cette notion de "vie parallèle") tous ses rêves, notamment celui de "fonder une famille d'adoption" avec Alex et Danielle.

* Hurley (dont on ne saura jamais la raison de ce pseudo d'ailleurs...) a réussi dans cette vie parallèle et devient comme un grand magicien, organisant même avec Boone dans une scène magnifique les retrouvailles entre Shannon et Sayid. N'empêche qu'il reste un homme seul et marqué par son poids, façon à lui de remplir ce grand vide qui l'habite.

* Sawyer, reste des souvenirs de sa période Dharma, est flic. Rien de plus classique, comme il le dit d'ailleurs, flic ou voyou... J'ai d'ailleurs bien aimé cet épisode plein d'humour avec son co-équipier Miles (qui dans cet univers "inventé" ou "rêvé" a une relation apaisée avec son père).

* Desmond... un personnage passionnant et encore une fois un épisode consacré à lui très riche... Qu'est-ce que la réussite ? L'obsession de Desmond est de plaire au père de sa bien aimée, plus exactement d'être respecté et estimé de lui... Dans la vraie vie il n'y sera pas arrivé. Dans cet univers parallèle, il y arrive tellement que Madame Widmore, notre chère Héloïse, se moquera de son obsession à vouloir plaire à tout prix à son mari... En outre, dans la vraie vie, Desmond était un type un peu bohème qui s'est "cherché" plus d'une fois, fuyant ses responsabilités jusqu'à s'auto-accuser d'être lâche. Là, c'est un businessman accompli, un homme d'affaires globe trotter à qui tout réussit... mais tellement seul...

On peut aussi citer les personnages "secondaires", bien sûr ma chère Juliet qui bosse dans une maternité et dont le bref moment où elle a eu le "béguin" pour Jack reste dans un coin de son inconscient... Ana Lucia "qui n'est pas prête" car pendant encore un bon moment son inconscient n'aura pas accepté l'idée qu'elle est morte et elle continuera à se voir fliquette de L.A. qui patrouille... Faraday qui a pu enfin se consacrer à la musique... Rose et Bernard, couple heureux et sans histoire...

J'oubliais évidemment Charlie qui est la clé de l'épisode consacré à Desmond. Charlie dont les idées suicidaires le poursuivent dans cet au-delà ou plutôt cet entre deux, ce lieu imaginaire...

Pour revenir à Jack, il n'a jamais pu faire vraiment le deuil de son père dans la vraie vie. Deux jours après la mort de ce dernier, alors qu'ils s'étaient quittés fachés, Jack va se retrouver bloqué pendant plusieurs mois sur une île de cinglés. Quand il revient dans le monde réel, il pourra organiser une cérémonie mais, alors que cette vie semblait parfaite, l'appel de l'île se fera plus fort que tout et finira par le plonger dans la dépression et l'inciter à retourner sur cette fameuse île où il trouvera la mort après avoir "accompli sa mission". Mais, et hélas je commence juste (dans ma vraie vie) à comprendre ceci (suite au deuil il y a deux ans de ma mère), on ne se remet jamais vraiment ou alors très longtemps après, de la mort de ses parents. Jack, y compris dans "l'univers entre deux", vit avec ce deuil impossible, l'histoire ubuesque d'un cercueil égaré entre deux aéroports...

Et quand enfin Jack retrouve son père il comprend... J'en ai encore des frissons...

Ensuite, on peut évoquer aussi "la fin" de LOST dans "la vraie réalité", à savoir l'histoire de la source de lumière (qui m'a paru aussi incongrue que la roue à la première vision puis on s'y fait...), le combat Jack/Samuel, la mort de Jack, "l'intronisation" de Hurley... Mais j'avoue que j'ai surtout été marqué par la fin de nos héros dans "cet entre deux mondes où ils s'attendent tous"... Pour la "fin" de LOST, j'attends de voir le fameux épilogue promis dans le coffret DVD...
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Plus d'infos sur LOST :

http://www.lost-site.com/
http://fr.lostpedia.wikia.com/wiki/Accueil
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lost