jeudi 21 octobre 2010

Douce mélancolie automnale...

J'aime bien la cuisine asiatique qui excelle par la saveur aigre-doux...
En ces jours où un pays entier ne se pose plus qu'une seule existentielle question "Aurai-je assez d'essence pour partir en week-end ? aller en vacances ? rentrer chez moi en sortant du boulot ?" [question que, je m'empresse de préciser, je me pose également : je ne suis pas là dans la stature du type "au dessus de la mêlée"], en ces temps où une certaine jeunesse, lasse de jouer à la play station, s'amuse à casser des abri-bus avec parfois une vraie rage au ventre, en ces temps où le temps lui-même (l'avantage de la langue française est qu'on peut jouer sur les mots... avec le mot "temps" !) joue au maniaco-dépressif à tendance bipolaire...
Bref ! En ces temps pas vraiment troublés mais qui aimeraient bien se donner l'air de l'être... Il me vient comme l'envie de causer un peu de moi, ce que j'avais l'habitude de faire autrefois... une bien malsaine habitude que j'ai fini par délaisser...
L'automne est une saison propice à la mélancolie... surtout le sympathique mois d'octobre. La rentrée est enfin digérée et le froid de novembre n'est pas encore là pour nous rappeler à nos devoirs hivernaux. Les couleurs des forêts s'enflamment et si j'avais un quelconque talent poétique je vous parlerais de ces arbres qui éclairent nos coeurs et nos âmes tandis que leurs feuilles disparaissent, emportées par le vent des soucis et des oublis, le vent de la vie...
Mais je ne suis pas poète, je ne suis pas écrivain, je ne suis même pas rédacteur de blog puisque je me contente de "poster" un à deux messages par mois... Et encore ! Les bons mois...
Alors, quoi de neuf, en ce 21 octobre ?... Encore un peu d'essence dans mon réservoir, encore un peu de décence à parler des sens, les sens uniques, les sens interdits, le sens de l'humour, le sens de la formule...
J'ai fini par me remettre de la fin de la série LOST... et encore ! pas tout à fait ! La scène finale qui voit nos héros partir pour un ailleurs, superbe allégorie de ce que l'homme peut éprouver au moment de mourir, que ce soit d'un point de vue religieux, philosophique ou tout simplement psychanalytique... Cette scène restera longtemps gravée dans ma mémoire. Pour me consoler, j'écoute la B.O. de "Lost : The Final Season" (signée Michael Giacchino). D'ailleurs, j'écoute pas mal de B.O. ces temps-ci... La B.O. de la série "24" (Sean Callery), la B.O. des "Persuaders !" (John Barry pour le légendaire générique et Ken Thorne pour ce qu'on appelle la partie "incidental music"), la B.O. de "Goldfinger" (sublime B.O. de John Barry, une de ses plus réussies pour un James Bond)...
Ces derniers temps, j'ai aussi écouté autre chose... L'histoire de Pierre et le Loup... euh... Peter and the Wolf, dans la version contée par le fabuleux Leonard BERNSTEIN, immense compositeur et chef d'orchestre new-yorkais [mais également grand pédagogue animateur d'émissions télévisées pour initier les enfants à la musique classique], auteur notamment de la musique de la fabuleuse comédie musicale "West Side Story", qu'il dirigea à nouveau en 1985 dans une "version opéra" absolument sublime (que m'a fait connaître Gérard !) : un documentaire, récemment rediffusé sur Arte, nous montre "Lenny" dirigeant ses musiciens et ses chanteurs (José Carreras et Tiri Te Kanawa... excusez du peu !) avec beaucoup d'enthousiasme, de fougue et parfois aussi d'excès... J'ai eu le coup de foudre jadis pour ce documentaire (ainsi que Gérard et mon ami Fred Thé), j'ai pu le faire découvrir dernièrement à ma compagne qui l'a également énormément apprécié. C'est toujours passionnant de voir comment se construit un projet, de voir une équipe travailler à la réalisation d'une oeuvre...
Dans un tout autre style, j'ai beaucoup réécouté ces derniers temps les "tubes" de Frankie Goes To Hollywood, le groupe qui berça mes années adolescentes... Un groupe mythique qui ne dura que deux albums et sept singles dont trois numéros uns mémorables, connus notamment par leurs clips et leurs nombreux remix...
Enfin, il y a trois nuits, rêve étrange : j'avais l'occasion d'y rencontrer les sept "Nutty Boys", les membres du groupe MADNESS... ce groupe qui a bercé mes jeunes années... ce groupe qui fut si longtemps mon inspiration... ce groupe méconnu en France (où l'on n'a retenu que deux ou trois "tubes") mais objet d'un véritable culte en Angleterre... MADNESS que d'aucuns verraient mort et enterré depuis longtemps mais qui avait sorti un album l'an dernier et s'est produit en septembre dernier à la Fête de l'Huma (ah ! si je l'avais su plus tôt !). Et, du coup, je me surprends à chantonner quelques-unes de leurs chansons... réalisant que, si je n'ai pas écouté ce groupe depuis plusieurs années, je connais encore par coeur la plupart de leurs albums, parce qu'on n'efface pas des années de conditionnement musical par deux ou trois ans d'abstinence auditive. Heureusement !
Côté séries TV, grâce à mon collègue Jean-Michel, j'ai pu voir la deuxième saison de DEXTER. C'était encore plus original et intelligent que la première saison, drôle, amoral, émouvant... J'ai couru acheter la B.O. aux accents cubains... histoire de mettre un peu de soleil dans mon automne... Par ailleurs, dans un genre totalement différent mais tout aussi original, je suis attentivement et assidument la sixième saison de DESPERATE HOUSEWIVES... ou comment, sous des aspects de comédie légère, aborder des sujets de société graves et parfois dramatiques...
Avec tout ça... je n'ai pas vraiment parlé de moi... Et pourtant si... Que vouliez-vous que j'écrive ? A quoi vous attendiez-vous ? Bien sûr, je pourrais m'étendre sur le fait que je fais régulièrement des cauchemars où je vois ma mère morte ou au contraire des rêves où elle est en pleine forme... et dans les deux cas quand je me réveille je suis à ramasser à la petite cuillère... Bien sûr, je pourrais évoquer le combat quotidien pour "garder mon calme", lutter contre mon agressivité naturelle et mon impulsivité maladive... En même temps, quand on voit les pantins qui nous gouvernent, eux, visiblement, ne luttent pas contre leur impulsivité et cultivent largement leur agressivité. Je pourrais vous évoquer le bonheur chaque jour plus grand partagé avec ma compagne mais "cela ne vous regarde pas" et comme le disait le merveilleux Boris VIAN dans "J'voudrais pas crever" : "J'en dis pas plus... faut bien rester révérencieux".
Je pourrais aussi vous dire, et je m'en rends compte à la relecture de ce petit billet, et je concluerai sur cette remarque, que finalement je suis en pleine "crise de la quarantaine" (en tout cas à ses débuts) et... j'adore ça ! Je retrouve toutes mes passions de jeune homme... Je viens quand même de citer pêle mêle Madness, Vian, F.G.T.H., les B.O. de films... Et tout ceci se mêle à d'autres passions plus récentes, comme des séries télé de ces dernières années... Une envie de vivre et de découvrir, "tant de choses à voir, à voir et à z-entendre !" pour citer encore VIAN... qui, lui, n'a pas eu cette chance de vivre jusqu'à quarante ans...
Alors, je pourrais aussi certes comme le font certains alors que le compte à rebours a commencé et que c'est le temps du premier coup d'oeil dans le rétro, je pourrais me dire que je n'ai pas fait ce que j'avais envie de faire, mais comme je n'avais pas de projet bien précis, je suis plus que satisfait de ma vie actuelle... j'irai même jusqu'à dire que je remercie chaque jour "Dieu, le Destin ou le Hasard" (cochez la case correspondante à votre sensibilité !) pour vivre la vie que je vis aujourd'hui...
Et tant pis si demain je dois marcher un peu car je n'aurai plus d'essence. Je chanterai "Our House in the middle of the street" en réfléchissant au temps qui passe mais aussi au temps qu'il fait.
Et les nuages de l'ennui seront chassés par un Vian violent...
Décidément... On y revient toujours.

mardi 5 octobre 2010

La nostalgie des jours kakis

Ce poème, que je viens à l'instant d'écrire, m'est venu suite à une conversation ce week-end avec ma compagne quand j'ai réalisé que j'étais en train de lui raconter mes "exploits de trouffion", finissant par "embellir" ce qui ne fut qu'une longue année de ma vie, même si cette année restera définitivement "originale"... En l'écrivant, j'ai pensé à une chanson de BREL que j'apprécie particulièrement : "L'Age idiot"...
La nostalgie des jours kakis
Au fil des jours kakis, la nostalgie toute rabougrie
Quand on s’accroche au plus petit souvenir
A un instant douloureux qu’on a fini par embellir
Histoire de croire qu’on n’a pas raté sa vie

Quand tout devient tellement illusoire
Qu’on finirait par en aimer le désespoir
Tellement l’univers est terne et sans issue
Totalement absurde et dénué de toute vertu

Les pourquoi et les comment n’y changeront rien
Pas même l’amour qu’on peut avoir pour un petit chien
La mort elle-même semble une douce illusion
Un baume pour les plus tendres passions

Vient l’instant d’une rencontre une belle rencontre
Et on se prend à chantonner les mots bleus
Mais le train de la vie n’accepte pas les délais amoureux
En retard ! En retard ! Nous rappelle notre montre

Et l’on se retrouve à regretter ses jours kakis
Le bon vieux temps où qu’on était qu’un pauvre mouton
Bien à l’abri dans sa caserne à boire des canons
Bien à l’écart de la vraie vie…

Accouchement avec douleur...

Mon premier "poème" après des années de silence, écrit en quelques instants alors que je n'arrivais plus rien à écrire depuis de longues années... [C'est peut-être de voir mon pote Johan exposer ses poèmes qui m'a donné envie de "rejouer" le poète... une dernière fois ?]
Accouchement avec douleur

Je suis né un jour que j’aurais pas dû
Je suis né j’étais déjà tout perdu
Je suis né… la belle affaire !
Je suis né même pas tête en l’air

J’ai vécu et je me suis égaré
J’ai vécu sans bien y penser
J’ai vécu j’en ai même pas profité
J’ai vécu et le monde s’est effondré

Je suis mort et je m’en fous
Je suis mort sans même avoir tenu le coup
Je suis mort mais pas vous
Je suis mort je peux dire que j’ai un coup de mou !