mardi 28 novembre 2006

Mon nom est Doc, Super Doc !!...


Une photo que j'aime bien, prise le 24 novembre dans mon antre, mon Centre de Documentation et d'Information... Je porte le maillot des Springboks, l'équipe de rugby que j'affectionne le plus avec les éternels All Blacks... Et je pose devant un très bel ouvrage : "1914-1918 : Nous étions des hommes", superbe album de photos sur la Première Guerre Mondiale, une époque de l'Histoire qui m'intéresse particulièrement, à la fois pour des raisons historiques (c'est le conflit qui ouvre le XXème siècle et la plus infâme boucherie jamais imaginée, qui devait d'ailleurs appeler un autre conflit mondial à peine vingt ans plus tard alors qu'on parlait de "La Der des Ders") et personnelles (mon grand-père paternel vécut ce conflit de l'intérieur comme je l'avais expliqué dans un texte le 10 novembre 2005). Le rugby n'est jamais très loin... En effet, chaque fois que les Blacks rencontrent l'équipe de France ils remettent en jeu la Coupe Dave Gallaher, du nom du premier capitaine des Blacks venus jouer en France et qui mourut pendant la Première Guerre Mondiale sur le front pour libérer, justement, la France...

lundi 27 novembre 2006

Les preuves de la foi... ou l'épreuve de la foi ?...

Voilà quelques jours, dans un petit texte intitulé «Question de foi», je m’interrogeais sur la foi, ou plutôt sur ma foi… J’expliquais notamment que, Catholique non par conviction mais par naissance, j’avais tenté ces dernières années de retrouver la foi par le biais de la fréquentation des églises… Mais que je renonçais…

J’ai notamment comparé la pratique religieuse aux relations de famille… Mais, quand je dis que ma pratique est comme les repas dominicaux en famille, je me prends à ma propre comparaison…Je vais voir mes parents chaque week-end que Dieu me donne ( !) ou presque. Et, ce matin, dimanche 26 novembre, je me suis retrouvé naturellement, une fois de plus, à l’intérieur d’une église. Geste naturel ? Réflexe ? Habitude ?

Je reste et resterai quelqu’un qui doute, profondément. Le jour où je serai habité de certitudes, réveillez moi. Suite à mon grand cri d’interrogation de cette semaine, j’ai acheté un livre qui vient de sortir… «Débaptisez-moi, pour l’amour de Dieu !» (éditions Louise Courteau). L’auteur, un certain Paul C. Bruno, de nationalité canadienne, se pose depuis des années des questions. C’est visiblement un croyant, un Chrétien, un Catholique même. Un Catholique déçu. Pour diverses raisons. Sa déception est grande, intense, totale. Il va jusqu’au bout et se pose la question d’être débaptisé pour être rayé des membres de l’Eglise… Du coup, il tente d’analyser sa foi, ses croyances, il décortique le Credo, les écrits sacrés (Ancien et Nouveau Testaments), la tradition chrétienne (les Pères de l’Eglise primitive mais aussi et surtout le Catéchisme de l’Eglise Catholique, remis à jour par un certain Joseph Ratzinger, devenu Pape voilà un an). Le livre est un pavé (plus de 600 pages) mais le style est très agréable à lire avec de petits paragraphes argumentés. J’apprécie la connaissance que l’auteur a des textes… différence essentielle avec un Michel Onfray qui, dans son «Traité d’Athéisme», rendait des comptes à l’Eglise de sa petite enfance sans argumentation ni originalité (en pompant ici ou là Nietzsche ou Freud). Je ne sais où ce livre me mènera… Dans la première partie, l’auteur avertit le lecteur… écartant d’office et le croyant intransigeant et l’athée qui ne s’intéresse pas aux questions existentielles. Dans la conclusion de son ouvrage, l’auteur tente de mettre en place son propre Credo…

Voilà. Je vous reparlerai de cet ouvrage dans les semaines à venir. D’ici là, j’aurai repris le chemin de la lecture de textes, divers et variés… Je remercie ici les personnes qui me lisent régulièrement et me commentent, notamment Gérard ou Pierrette avec qui j’ai souvent eu des conversations d’ordre spirituel, notamment Fred (Doctor Freyd !) et Stéphane qui ont pris la peine de longuement commenter mes interrogations sur la foi, notamment Johan ou Fred Thé qui ont partagé avec moi au cours de l’année écoulée un moment au cœur d’une église… Je me souviens des longues conversations avec Solange de Luri, autour de la philosophie, de la psychologie et aussi et bien sûr de la religion… Lors de mon départ de Corse, elle m’avait dit que nos conversations nous avaient fait avancer… Merci à toutes et tous de me faire avancer par vos remarques, par vos silences aussi, par vos clins d’œil, vos remarques, vos sourires et vos regards parfois réprobateurs…

Avant de conclure… Un petit point de ma merveilleuse vie privée qui vient de connaître un de ses épisodes les plus inutiles et les plus grotesques. Je me suis encore amouraché d’une personne (rencontrée sur internet, en précisant que c’était elle qui m’avait contacté, et ce à deux reprises puisqu’après une première rencontre j’avais senti que le courant ne passait pas outre mesure) qui n’éprouvait rien pour moi et qui, après m’avoir entraîné sur la voie d’une amitié amoureuse avec promesses de sorties ensemble et même de voyages estivaux (particulièrement à destination de l’Ile de Beauté), qui après m’avoir expliqué qu’il fallait y aller lentement (très lentement !), ne pas la brusquer, qu’elle sortait d’une histoire difficile et qu’il lui fallait du temps, beaucoup de temps, m’apprend cette fin de semaine au détour d’une phrase qu’elle a rencontré quelqu’un et que c’est le grand amour mais qu’on peut rester amis (ben voyons). Le grand amour en dix jours quand on ne veut pas s’engager, c’est relativement superbe. Mais c’est la vie… Après quelques minutes de tristesse et de larmes refoulées, j’ai senti comme un soulagement et je viens de passer le week-end le plus paisible depuis bien longtemps… J’ai jamais tant dormi ! Le sommeil du juste ?! [Rajout de dernière minute : j'ai eu droit, par mail, car tout s'est fait par mail, au somptueux qualificatif de "petit homme triste nombriliste"... alors même qu'il n'y a pas eu de liaison nous aurons quand même eu nos mots de rupture... très très ridicule, tout ça...]

Avant de vous quitter… Dans mon mail sur ma crise de foi (et non de foie !) (même si c’est parfois lié…) je parlais de mes interrogations par rapport au Livre de Job. Il est un livre de la Bible que j’ai toujours particulièrement apprécié (et je ne suis pas le seul… n’est-ce pas, Gilles ou Pierrette ?), c’est «L’Ecclésiaste» (ou Qohélet en hébreu, littéralement : l'homme de l'assemblée... 'ekklesia' en grec). Pour conclure, quelques courts extraits en sachant que je vous en conseille tous la lecture intégrale. C’est un court ouvrage, d’une dizaine de pages. Ce texte, c’est les interrogations d’un sage arrivé non pas au terme de sa vie mais déjà d’un âge avancé. La légende veut que ce sage soit le roi Salomon (en arabe Soleiman)... Les propos qui suivent peuvent tous nous interpeller, croyants, athées, agnostiques…

Voilà quelques extraits (dans l’ancienne traduction de la Bible de Jérusalem)…

«Vanité des Vanités, et tout est vanité. Quel intérêt a l’homme à toute la peine qu’il prend sous le soleil ? Un âge va, un âge vient, et la terre tient toujours. Le soleil se lève, et le soleil s’en va (…) Tous les fleuves marchent vers la mer, et la mer ne se remplit pas (…) Tout est ennuyeux. Personne ne peut dire que les yeux n’ont pas assez vu, ou les oreilles entendu leur content. Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera ; et il n’y a rien de neuf sous le soleil (…) il ne reste pas de souvenir d’autrefois (…).» (Qo 1 2-11)

«J’ai étudié avec soin la sagesse et le savoir, la sottise et la folie. Je comprends que cela même est poursuivre le vent. Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin, plus de savoir, plus de peine. Je me suis dit : Je vais m’essayer au plaisir, regarde le bonheur : et c’est vanité. Du rire, j’ai dit : Absurde ! Du plaisir : A quoi sert-il ? J’ai voulu livrer mon corps à l’ivresse, en gardant mon cœur à la sagesse ; j’ai voulu m’attacher à la folie, pour voir le bonheur des hommes, ce ce qu’ils font sous le ciel leur vie durant (…)» (Qo 2 1-3)

Suit une description de la vie de monarque… Le roi qui a bâti et amassé fortune… Le roi qui a cherché la sagesse par opposition au fou… «(…) Il n’y a point de souvenir durable ni du sage ni du fou ; et dès les jours suivant [leur disparition] ils sont oubliés tous deux ; et le sage meurt bel et bien comme le fou. Je déteste la vie, car ce qui se fait sous le soleil me déplaît et tout est vanité et poursuite de vent.» (Qo 2 16-17)

Suivent quelques phrases célèbres… «Il y a un moment pour tout, et un temps pour tout faire sous le ciel : Un temps pour enfanter et un temps pour mourir (…) Un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour gémir et un temps pour danser (…) Quel intérêt a-t-on à la peine qu’on prend ? Je regarde le métier que Dieu donne aux hommes. Tout ce qu’il fait convient à son heure, mais il leur donne à considérer l’ensemble du temps, sans qu’on puisse saisir ce que Dieu fait du début à la fin. Je comprends qu’il n’y a de bonheur pour l’homme que dans le plaisir et le bien-être durant sa vie. Quand on mange, et boit, et se donne du bon temps dans son labeur, c’est un don de Dieu. (…) Je constate qu’il n’y a de bonheur pour l’homme qu’à se réjouir de ses œuvres, car c’est la condition humaine. Qui donc le mènera voir ce qui sera après lui ?» (Qo 3)

Dans les paragraphes suivants, l’auteur aborde les inégalités sociales, l’oppression de la force et la défaite de l’homme isolé ; l’argent ; la sagesse en face de l’adversité ; l’amour qu’il faut cultiver ; le hasard de la vie («L’Homme ne sait pas son heure») et enfin l’âge… Quelques lignes superbes sur la vieillesse et le naufrage qu’elle signifie bien souvent… «Si l’homme vit de longues années, qu’il profite de toutes ; et qu’il se rappelle que les jours sombres seront nombreux ; tout ce qui vient est vanité. (…) Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ton adolescence avant que viennent les mauvais jours (…) ; et que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles ; et que reviennent les nuages après la pluie ; au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes vigoureux ; où les femmes cessent de moudre, parce que le jour baisse aux fenêtres, et que la porte est fermée sur la rue ; quand tombe la voix de la meule, quand s’arrête la voix de l’oiseau et quand se taisent les chansons, lorsqu’on redoute la montée et qu’on a des frayeurs en chemin. Et l’amandier est en fleurs, et la sauterelle est repue, et le câprier donne son fruit, tandis que l’homme s’en va vers sa maison d’éternité ! Et les pleureurs tournent déjà dans la rue ; avant que le fil d’argent lâche, que la lampe d’or se brise, que la jarre se casse à la fontaine ; que la poulie se rompe au puits ; et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle à Dieu qui l’a donné.» (Qo 11 8-12 7)

Dans la conclusion, l’auteur avertit son fils, non sans humour, «que faire des livres est un travail sans fin ; et que beaucoup d’étude fatigue le corps».

Ces lignes ont plus de 2 500 ans…

vendredi 24 novembre 2006

Adieu Noiret...

Hier soir, en revenant du badminton, à la radio, j'apprends la nouvelle : Philippe Noiret est mort. Et tout de suite mille souvenirs affluent...
Noiret fait partie de ces acteurs et réalisateurs qui m'auront fait rire et pleurer, qui m'ont ému, qui m'ont fasciné et dont la mort me bouleverse... Avant lui, il y eut Yves Montand, Federico Fellini, Marcello Mastroianni, pour ne citer que ceux-là.
Je ne vais pas faire de grands discours sur l'homme bonhomme à la démarche paisible, à la voix de velours et au cigare légendaire... Je vais plutôt m'arrêter sur trois de ses films qui m'ont particulièrement marqué et qui sont parmi les films que j'aime le plus au monde (et que j'ai vus des dizaines de fois chacun).
"Le Vieux Fusil". Une révélation. Un choc. Une histoire simple... Noiret, médecin de province (à Montauban), a une fille adolescente. Sa femme est partie, on ne sait pourquoi. Il rencontre Romy Schneider, une demi-mondaine, et après une nuit, lui propose de l'épouser parce que la guerre va éclater (on est en 1939). Elle se moque de lui puis accepte et ils vont apprendre à s'aimer jusqu'à former un couple inséparable. 1944, la division SS Das Reich (celle-là même qui détruira Oradour), en remontant vers la Normandie, s'arrête dans le village où Romy Schneider et sa belle-fille se sont réfugiées... Elles seront violées et brûlées vives. Noiret, parti pour les rejoindre, découvre le massacre, le village entièrement détruit. Avec le vieux fusil de chasse de son grand-père, il entreprend une vengeance méthodique. Une musique superbe, des images de tendresse et de guerre. Un chef-d'oeuvre dont s'honore le cinéma français. Noiret obtenut son premier césar pour ce film.
"L'Horloger de Saint-Paul". Premier film réalisé par Bertrand Tavernier. Evidemment, l'action se passe à Lyon, dans le Quartier Saint-Paul, dans les Années 1970. Noiret, petit horloger, vit seul avec son fils. Sa femme est partie depuis bien longtemps. Lui et son fils ne se parlent plus. Un jour, on apprend à Noiret que son fils a brûlé une voiture (1968 n'est pas loin) et qu'il est en fuite avec sa petite amie. Ils ont tué un vigile. Noiret mène son enquête, parallèle à celle du policier Jean Rochefort (son compère au théâtre avec Marielle), et découvre que le vigile abusait de la petite amie de son fils. Progressivement, il va se rapprocher de son fils et comprendre la colère des jeunes face à la société bloquée du giscardisme triomphant...
"Coup de Torchon". Autre film de Tavernier. L'action se passe en 1938, en Afrique Equatoriale Française. Noiret est flic, un flic respecté de personne. Sa femme le trompe ouvertement avec son beau-frère (qui n'est probablement pas son beau-frère... joué par Eddy Mitchell, génial, comme dans "Le Bonheur est dans le Pré" !) et lui se tape Isabelle Huppert. Tout le monde le méprise. Un jour, Noiret va réagir et devenir justicier. Massacre en vue... Ton très série noire, le film est d'ailleurs inspiré d'un roman de la fameuse série noire. Cynisme, indolence coloniale, musique de Philippe Sarde, humour décalé...
Trois films que j'aime énormément et que je n'ai pas revus depuis longtemps (je ne les ai hélas pas en DVD... snif !).
Pour conclure, je garderai l'image de l'apparition de Noiret à la fin de "Grosse Fatigue" de Michel Blanc (un autre de mes films fétiches !), quand il explique à Michel Blanc, justement, que les sosies ont pris le pouvoir au cinéma avant de s'engager avec lui sur le tournage d'un nouveau film de Polanski, car le cinéma continue... The show must go on...
En épilogue à ce texte, en écho à mon texte sur la foi, je remercie ici Fred alias Doctor Freyd et Stéphane alias Agedecristal pour leurs mails touchants et même bouleversants de foi... en l'être humain... Le sujet n'est pas clos. J'ai prié hier soir pour ma mère ce Dieu que je ne comprendrai décidément jamais. Mais, après tout, desfois, on ne comprend rien... Prenons les sentiments... Oups ! Le sujet n'est décidément pas clos...
So long, Mister Noiret !

jeudi 23 novembre 2006

Question de foi

Suite à mon texte sur le décès d'Albert, le père de Jérôme, j'ai reçu ce gentil commentaire de Fred alias Docteur Freyd qui m'a interrogé sur la foi... Son commentaire, suivi de ma réflexion...
"En dehors du magnifique hommage que tu lui rends, ce que tu écris me ramène invariablement à ce qui avait été mon sujet de philo du bac, et auquel je ne manque jamais de penser régulièrement : "Le besoin de conviction est-il une preuve de faiblesse ? ". Déjà à l'époque, je n'avais pas tranché... mais c'était pour les besoins de la cause : thèse/antithèse/synthèse. A te lire aujourd'hui je comprends mieux ceux qui ont la foi, et ce en quoi elle est sans doute une force... C'est à la foi troublant et inexplicablement rassurant pour moi qui ne l'ai pas ! Mais au-delà de toute question philosophique, la mort d'un père est une épreuve... "
Ma réflexion...
Avoir la foi... Marrant que t'écrives ça... Moi, je n'ai pas la foi... Je ne sais pas si je l'ai jamais eue. Au début du XXI° siècle, j'ai recommencé à fréquenter les églises par interrogation, pour essayer de rallumer la flamme... Je n'ai jamais eu de sympathie particulière pour l'Eglise catholique mais comme j'étais baptisé et que je ne suis né ni bouddhiste ni juif ni autre, et que j'avais fait mien l'adage du Dalaï-Lama : quelle que soit votre religion, pratiquez la... Je suis donc retourné vers ma famille... Mais je n'ai jamais été très famille... Bref, je me suis souvent senti mal à l'aise pendant la messe mais plus encore quand j'entendais les propos du Pape à la T.V., censé être mon "directeur de conscience"... Oups ! Et la Bible, que j'ai pris l'habitude de parcourir, n'a cessé de m'interroger, surtout l'Ancien Testament avec ses contradictions aberrantes et, dans le Nouveau Testament, les textes de Paul, alambiqués, et y compris au sein des Evangiles certains passages bien violents pour un message de Paix et d'Amour. Mais l'Amour est parfois violent... Le mot Passion désigna d'abord la mort de Jésus de Nazareth.
Bref, des années que je m'interroge et j'ai mille fois moins la foi que la plupart des gens qui ne fréquentent aucun lieu de culte... J'allais à l'église par habitude, comme au repas dominical... J'écris "j'allais" car je crois avoir perdu la dernière étincelle qui me restait... J'ai beau retourner et retourner la question... qui est celle de Camus dans "La Peste"... la souffrance, particulièrement celle des enfants, me tourmente constamment. Hier, au groupe biblique animé par mon père (probablement la dernière fois que je m'y rendais), a été analysé le fameux livre de Job, le pari étrange et pour moi cynique entre Dieu et Satan : Satan explique à Dieu que si Job est un bon croyant c'est qu'il vit dans le bonheur et sans souci... Dieu laisse alors Satan agir... Misère, ruine, enfants qui meurent, maladie. Tout au long du livre, Job va interroger le Seigneur et finira par retrouver ses biens et la joie car c'est un bon croyant... Mais ses enfants, eux, restent morts... Et ce qui m'a choqué, c'est que les exégètes qui étudient ce texte depuis des siècles et l'honorent particulièrement (un symbole du dolorisme : la souffrance permettrait d'approcher Dieu, selon certains théologiens...) ne semblent jamais choqués qu'à la fin de l'histoire les enfants, eux, restent morts. Job retrouve le bonheur mais ses enfants sont morts. Il m'a fallu ce texte pour finir de réaliser que j'en avais assez de ces textes aux sens multiples qu'on torturait pour leur faire dire ce qu'on voulait dire...
Attention. Je continuerai à lire la Bible, notamment les Evangiles. Mais je sens que j'ai perdu la foi dans une certaine idée de la religion... J'espère pas de l'homme... Car l'athéisme est pour moi une négation de l'Humanité car, dans ma foi, il est dit que Dieu est dans tous les hommes. Si nous ne sommes que des particules assemblées par hasard, faut pas s'attendre à un quelconque humanisme... Et c'est ce qui me fait peur... J'ai peur de devenir chaque jour un peu plus cynique et insensible. Quand mon père m'a annoncé hier que ma mère allait être opérée bientôt (l'opération qui a été reportée en juin dernier) et que l'anesthésie risquait probablement de détruire ses derniers neurones, j'ai à peine réagi.
Voilà. Les gens qui ont la foi me fascinent. Je n'en fais hélas pas partie. Je n'ai pas la foi. Je n'ai pas de convictions. Je ne serai jamais ni croyant ni athée car je ne suis sûr de rien. Je ne pourrai pas non plus faire de la politique ou m'engager pour une quelconque cause. Les gens comme moi ne sont même pas à plaindre... Le vent me balaiera tôt ou tard...
Rien à voir... Le dernier James Bond, "Casino Royale", est un grand cru... Sadisme, violence, suspense, charme, action, exotisme... Bond est de retour, l'agent secret cynique qui me faisait rêver étant enfant (moi je voulais pas être pompier comme les gosses d'aujourdh'ui, je voulais être agent secret ou officier de cavalerie), ici un Bond encore débutant puisqu'il vient juste de dégoter son permis de tuer... Et les décors sont fabuleux... notamment en Italie... un certain décor est celui là-même de "L'Attaque des Clones" quand Anakin et la Princesse se marient...
Oui, finalement, j'ai la foi... dans les enthousiasmes de mon Enfance...
Portez-vous bien. C'était probablement mon dernier message sur ce blog avant un petit moment... Foi d'agnostique !

mardi 21 novembre 2006

Nuit d'Automne

( Photo prise le 17 novembre 2006 au CDI.)
Nuit d’Automne

Cette nuit l’automne a frappé à ma porte
Et mes prières sont restées lettres mortes…
Hier encore le soleil inondait ma vie de liberté
Et maintenant la lumière est un souvenir égaré…
Le temps est venu des courses sous la pluie
Quand on se presse pour éviter la nuit.
Que n’ai-je su profiter des beaux jours
Pour chanter encore et encore l’amour ?
Passent les heures, passent les mois, je pense à toi
Et dans mon cœur il fait déjà froid.
Bientôt l’hiver et ses petits matins glacés,
Son brouillard et ses souvenirs embués,
Les pas étouffés dans la neige de décembre,
Les larmes refoulées au creux de ma chambre
Et ce stupide espoir qui mine les cœurs
Tandis qu’au dehors toute vie se meurt.
La ronde des saisons emporte nos soucis,
Nos pleurs, nos peurs mais nos rires aussi…
Une nuit, le printemps m’entraînera gentiment
Avec ses promesses de douceur, de bons moments,
Avec à l’horizon le retour inespéré de l’été,
L’innocence retrouvée, et aussi la futilité…
Il ne fait pas encore froid, il fait déjà nuit
Et l’automne résonne de ses mille gouttes de pluie.

Ecrit dans la nuit du 16 au 17 novembre 2006, 4h40 ≈.
Pour C.

lundi 20 novembre 2006

Pour Albert

Pour Albert

Samedi 18 novembre avaient lieu les obsèques d’Albert. Le texte qui suit lui est dédié.

Albert était le père de Jérôme, un de mes amis d’enfance… L’occasion pour moi d’évoquer en quelques lignes mes (très) jeunes années… Nous étions toute une bande de l’école Achille Roche à Moulins… Il y avait Jérôme, donc, Fred K. (plus connu sous le nom de Fred Thé… je m’expliquerai plus loin), Jean-Luc, Fred T., Thierry C., Emmanuel, et d’autres…

Jérôme et moi fûmes très tôt copains. C’est lui qui m’a largement communiqué sa passion du cinéma et notamment des westerns (Geronimo !). A l’arrivée au collège, nous n’avons plus été dans les mêmes classes mais nous ne nous sommes pas perdus de vue… Devenus jeunes adultes, nous partagions la passion de la pop anglaise. C’est Jérôme (avec Jean-Luc) qui m’a fait connaître le groupe Madness qui devait durablement changer ma vie (j’écoute d’ailleurs Madness alors que je rédige cette chronique), ainsi que le mouvement ska en général et Jona Lewie («Stop the Cavalry !»). C’est lui qui m’a inspiré, d’une certaine façon, l’idée de la Néo-Décadence et lui qui est à l’origine de la fameuse phrase : «Je ferai couler ton sang dans les méandres du Canigou !». Ensuite, nous nous sommes perdus de vue… C’est par Fred Thé que j’ai retrouvé Jérôme au début des Années 2000…

Jean-Luc, autre des mes copains d’enfance. Nous avons été en classe ensemble du C.P. jusqu’à la Terminale. Il m’a fait connaître Frankie Goes To Hollywood puis Depeche Mode. Arrivés à la fac, on s’est perdus de vue. On s’est recroisés au mariage de Jérôme voilà deux ans.

Fred T. était aussi dans cette classe du primaire. Lui aussi fut avec moi du C.P. à la Terminale. Mais nous avons vraiment appris à nous connaître aux scouts où nous sommes même devenus frères de sang… et ça ne s’oublie pas… Il vit maintenant à Limoges et, lors de son voyage de noces avec sa femme Isabelle, ils m’ont rendu visite en Corse, à Luri, voilà six ans maintenant.

Thierry C. était également un copain d’école et des scouts… On s’est croisés souvent par la suite. Il vit à Moulins. Faut vraiment qu’on s’appelle et qu’on prenne un verre !

Emmanuel, copain d’école et des scouts, mon premier « meilleur ami » quand j’étais petit… Il fut, par la suite, le moniteur de ma sœur (salute Surella !). On s’est croisés au mariage de Jérôme.

Fred K., mon meilleur ami. On était ensemble à l’école primaire mais on ne se connaissait pas vraiment. On est devenus amis en 1984, partageant la passion commune du cinéma, allant voir ensemble le film «Indiana Jones et le Temple maudit»… La suite, c’est de l’Histoire… passion du groupe Frankie Goes To Hollywood, journaux «A.C.V.» (pour Actualité Ciné Vidéo) et «S.L.W.» (pour Spielberg Lucas Williams… ma trinité à moi…), vacances, fêtes, brouilles, réconciliations, etc… etc… Pourquoi Thé ? C’est la faute à Gérard, mon prof de grec (que je salue bien ici puisqu’il est un lecteur assidu de mon blog et m’encourage régulièrement à continuer à écrire)… Un jour, Gérard m’avait expliqué que, chez les Grecs, lorsque deux amis se séparaient, ils brisaient un anneau et en emportaient chacun la moitié. Comme ça, le jour où ils se retrouvaient, ils reconstituaient l’anneau… Fred et moi n’avions pas d’anneau sous la main… mais une boîte de thé de Chine noir fumé (j’adore !) de la Compagnie Coloniale… Il a gardé la boîte et moi le couvercle ou le contraire… D’ailleurs, on a jamais retrouvé la boîte mais on a gardé le nom… Thé forever !!

Fred Thé m’a appelé jeudi soir pour m’apprendre le décès du papa de Jérôme. Fred et Jérôme étaient allés ensemble à Madagascar à l’orée des Années 2000. Samedi, nous nous sommes retrouvés au Sacré-Cœur de Moulins pour la messe des obsèques d’Albert.

Je connaissais peu le père de Jérôme, je connais plus sa mère. Mais je l’avais croisé à maintes reprises. C’était quelqu’un de très cultivé, curieux de tout, grand voyageur, mélange de rigueur et de fantaisie, avec un humour bien à lui… A mon retour de Corse, en 2004, j’avais pris l’habitude d’aller à la messe au Sacré-Cœur (sur les conseils de ma mère), où officiait le Père Sarrassat aux sermons corrosifs, anticonformistes et admirablement écrits. Souvent j’y croisais les parents de Jérôme, Albert assistant régulièrement le prêtre lors de la communion. En septembre 2005, lors du départ en retraite du Père Sarrassat (retraite d’office… mais c’est une autre histoire… l’Eglise n’aime pas les anticonformistes… dommage…), c’est Albert qui avait lu le texte qui lui rendait hommage.

Pour les obsèques d’Albert, c’est le Père Sarrassat qui officia. Les textes avaient été choisis par Albert lui-même (notamment un extrait de l’Evangile de Luc : la guérison des dix lépreux et un seul qui vient rendre grâce à Jésus, un Samaritain…). Lors de son sermon, le Père Sarrassat nous apprit qu’Albert était mort le 15 novembre, le jour de sa fête… étrange coïncidence… Et, surtout, il nous fit part d’une découverte : un cahier où Albert consignait depuis des années des extraits de la Bible et d’auteurs spirituels, versets de psaumes, réflexions tirées d’homélies, etc… C’était particulièrement émouvant, notamment quand il nous lut des extraits du cahier écrits voilà à peine deux mois alors qu’Albert était gravement malade… Un message de paix et de sérénité, de foi et de confiance.

Pour conclure ce petit texte, je voudrais dédier à Albert le psaume qui me tient le plus à cœur : « Le Seigneur est mon Berger »… Croyants, agnostiques, athées, nous ne pouvons qu’être touchés par la beauté de ce psaume qui respire, justement, la paix et la sérénité…

Le Seigneur est mon berger :
Je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
Il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
Et me fait revivre ;
Il me conduit par le juste chemin
Pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
Je ne crains aucun mal,
Car tu es avec moi :
Ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
Devant mes ennemis ;
Tu répands le parfum sur ma tête,
Ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
Tous les jours de ma vie ;
J’habiterai la maison du Seigneur
Pour la durée de mes jours.

vendredi 17 novembre 2006

Indiana Jeff alias Docteur Jones


Coucou ! Me revoilà ! Superdoc en pleine action dans son CDI... Photo prise ce jour, le 17 novembre 2006 après-midi, au cours de l'Atelier-Théâtre... Vous remarquerez mon maillot des All Blacks que je porte comme un porte-bonheur, après la déculottée que les Bleus ont subie face aux Néo-Zélandais la semaine dernière, pour qu'on gagne la revanche, demain, au Stade de France, pour le centième anniversaire du XV de France...

jeudi 16 novembre 2006

L'Atelier Théâtre du Collège de Tronget


Coucou ! C'est moi, le 20 octobre, dans mon antre, mon CDI de Tronget... Depuis, j'ai rasé la moustache, coupé les cheveux et posé les lunettes... Il était temps. La moustache et la coupe de cheveux, c'était pour mon personnage de René Dupré... Quant aux lunettes, si je les enlève, on peut enfin voir mes yeux bleu/gris tout tristounets... J'avais pris cette photo (ou plutôt on m'avait pris en photo) lors de l'Atelier Théâtre. A propos de l'Atelier Théâtre, je vous invite vivement à aller faire un tour sur mon autre blog, celui de mon CDI, où je parle un peu des activités dudit atelier...
Par ailleurs, excusez-moi, chers lecteurs (chères lectrices !), si je n'alimente guère ce blog ces temps-ci... On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoire. Je n'irai pas jusqu'à écrire que je suis heureux mais j'avoue être assez pris en ce moment et n'avoir pas spécialement d'inspiration pour l'introspection... Sachez que je suis bien occupé par le collège et par quelques activités sportives en dehors, comme le footing (je cours maintenant mes 10 km et j'aime ça !), la natation, l'aquagym (un bonheur chaque semaine renouvelé d'être le seul homme avec une trentaine de femmes...), le badminton (un jour, je finirai par gagner un match !!). Sinon, le groupe biblique de mon père a repris ses activités. Le thème général de cette année : Le Bien et le Mal dans la Bible est particulièrement passionnant... Lors de la première séance, la semaine dernière, nous avons longuement parlé du dialogue entre Jésus et le Tentateur (chez Matthieu) et de la parabole du fils prodigue (chez Luc), un de mes textes préférés et dont je souhaiterais qu'il soit lu pour mes obsèques (le plus tard possible, donc, avec l'introduction de l'Ecclésiaste... "Vanité des Vanités" et le psaume 23, "Le Seigneur est mon Berger"). C'était très intéressant et particulièrement animé...
Voilà pour les dernières nouvelles.
A bientôt pour de nouvelles aventures !

lundi 6 novembre 2006

Inspecteur Grey, c'est fini...

Voilà, c'est fini. L'aventure Inspecteur Grey s'est achevée jeudi 26 octobre au soir, après une troisième représentation qui a eu beaucoup de succès... Dans la salle, il y avait des amis, des collègues, des élèves... La pression n'en était que plus grande... Tout s'est finalement très très bien passé. Après la pièce, une longue soirée, ou plutôt nuit, puisque la fête s'est finie vers huit heures le lendemain matin... Les jours qui ont suivi, j'avais la joie de recevoir Johan. Nous sommes allés notamment à Clermont assister à un match de Challenge Européen : Montferrand contre Worcester, avec une belle victoire de l'ASM 29 à 23 (malgré une fin de match déroutante puisque l'arbitre avait accordé aux Anglais près de dix minutes de temps additionnel, le moyen de leur permettre de marquer un essai à l'ultime fin du match...). Puis, après le départ de Johan, petite semaine paisible à Moulins chez mes parents... [A propos de l'ASM, quel parcours ils font cette année ! Je rêve qu'ils aillent, enfin, jusqu'au bout... Depuis le temps qu'on rêve du bouclier de Brennus !!]
Le coup de blues, je l'ai eu hier soir en rentrant chez moi... En repassant à la pièce et en me disant : tu viens de dire adieu à six mois de travail... Etrange impression que la fin d'une aventure humaine. Heureusement, dès aujourd'hui, retour au collège, joie de retrouver les élèves. Dès vendredi on reprend l'atelier théâtre et c'est un grand motif de satisfaction. Par ailleurs, cette semaine, reprise de l'aquagym et du badminton après dix jours sans... J'ai hâte de retrouver ces activités devenues indispensables pour mon équilibre.
Pendant les vacances, j'ai vu ou revu pas mal de films... Trois Chaplin ("Les Lumières de la Ville", "Les Temps Modernes" et "Le Dictateur"), "Le Retour du Jedi" (version cinéma d'origine avec la fameuse fête des Ewoks si kitsch mais qui me rappelle mon enfance), "Un Elephant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au Paradis" (chefs-d'oeuvre de films d'amitié !!), "La Dolce Vita", "Rain Man" (comme j'aime ce film !!), "Un Jour sans fin " (un de mes films favoris !!). J'ai relu "Dix Petits Nègres" d'Agatha Christie... Un roman décidément extraordinaire... J'ai également découvert l'adaptation cinéma qui, elle, est un vrai navet. J'ai lu également d'Agatha Christie un roman méconnu : "Destination inconnue", roman d'espionnage situé en pleine guerre froide... Très intéressant. A la T.V., j'ai découvert enfin "Au Service Secret de sa Majesté" où Bond se marie... avec Diana Rigg, encore plus belle dans ce film que dans "Chapean Melon". Au cinéma, je suis allé voir plusieurs films... "Poltergay", comédie totalement déjantée et délirante. "Ne le dis à Personne", superbe thriller qui m'a littéralement retourné. "Prête-moi ta main", gentille comédie un peu prévisible mais avec quelques scènes bien délirantes malgré tout.
Voilà. Aujourd'hui, c'est la reprise, et tant mieux. J'ai hâte de retrouver un rythme de vie simple et équilibré après les dernières semaines particulièrement agitées... pour diverses raisons, d'ailleurs...
Alors, une fois de plus, je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures !!