jeudi 20 avril 2006

Les gens heureux n'ont pas d'histoire...

Les gens heureux n'ont pas d'histoire... J'adore cette affirmation... Comme cette autre : pour vivre heureux, vivons cachés. Ou encore : cultivons notre jardin.
Revenons à la première phrase... Les gens heureux n'ont pas d'histoire. C'est assez vrai, d'une certaine façon. Quand on va bien, on n'a pas trop à en causer. On est bien avec les personnes qui nous rendent heureux (notre amoureuse ou notre amoureux, nos bons copains, notre famille voire tout simplement les collègues ou les voisins) et on voit pas les autres. Et si on les croise, quand ils nous demandent "Alors, ça va ?", on répond : "Oui, ça va, tout va bien". Et la conversation ne peut que s'arrêter là. Quand ça va, c'est pas évident pour engager la conversation. Faîtes l'essai... Vous constaterez l'évidence. Alors que si vous dîtes "ça va pas trop mal", ou "ça va à peu près", vous commencez déjà à venir intéressant et la conversation s'emballe. Le top c'est de répondre "non, en ce moment, ça va pas trop"... Et vous allez tout de suite susciter l'intérêt de votre interlocuteur... Voire son embarras... Qu'est-ce qui m'a pris de lui poser cette question ? Je vais en avoir pour trois heures à écouter ses confessions et j'ai un rendez-vous dans dix minutes... Oups ! Si, quand quelqu'un vous demande "alors, quoi de neuf ?", vous répondez "oh, pas grand-chose, tout va bien"... La personne sera déçue et s'exclamera : "c'est tout ce que tu racontes ?" Bref, le bonheur est ennuyeux et inintéressant. Aurait-on inventé le malheur pour meubler la conversation ? Qui sait ! Si j'écris cette petite chronique bien inutile c'est parce que je constate comme beaucoup que quand tout va bien on ne prend pas forcément le temps de l'écrire... On n'a pas grand-chose à raconter. (D'ailleurs, des poèmes, des romans, des films, sur le bonheur, y en a pas des masses... Pour qu'une histoire soit bonne il faut du malheur... On parle de l'intérêt dramatique d'une oeuvre... C'est pas pour rien ! Faut du drame !!! De même les actualités heureuses n'intéressent pas grand-monde et les journaux ont besoin de drames divers et variés voire avariés pour maintenir l'intérêt du lecteur ou du téléspectateur !! Le bonheur, c'est la mort de l'info !!) Quand ça va pas on a toujours des tas de choses à dire... Remarquez, c'est pas forcément vrai... Quand on va pas bien, on veut pas toujours en causer et on s'enferme dans sa coquille... Conclusion : ma théorie s'effondre ! N'empêche, quand tout va bien, on n'a pas forcément grand-chose à dire et on se retrouve avec un blog qu'on ne tient plus à jour. Et, comme a contrario si on ne donne pas de nouvelles c'est qu'en général on ne va pas bien je me dois d'écrire une chronique pour dire que... je n'ai rien à dire puisque tout va bien... Ah, bien sûr, l'état de ma mère s'aggrave avec une régularité toute mathématique qui me fait profiter de chaque moment en sa compagnie... Bien sûr, je suis seul depuis si longtemps que je ne sais plus comment ça fait la vie à deux... Mais les bons moments sont si nombreux depuis quelques mois que je me demande presque comment j'ai pu me passer de sorties pendant tant d'années... Et la vie au collège se passe tellement bien, que ce soit avec les élèves ou les collègues... Le monde politique est chaque jour plus passionnant tellement il en est ubuesque... Bref, tout va pour le mieux même si ça pourrait aller encore mieux...
La deuxième affirmation : pour vivre heureux, vivons cachés... Elle m'a toujours intrigué... Elle suppose quand même une retraite, un mise en recul, un éloignement du monde... Faut-il cacher son bonheur pour pas qu'on nous le vole ? Le bonheur ne serait-il pas communicatif (à la différence du rire) et susciterait-il la jalousie ?... Qui sait ?... Mieux vaut faire envie que pitié : pas si sûr ! On revient à la première assertion : si tout va bien, au mieux vous suscitez l'indifférence, au pire la jalousie voire le mépris... S'il est heureux, il en a de la chance, ou il se rend pas compte de tout ce qui devrait le rendre triste : il est égoïste, aveugle et sourd, voire très très bête...
Enfin, la fameuse phrase de Voltaire qui conclue 'Candide' : cultivons notre jardin... Je ne me lancerai pas dans un commentaire sur ce roman extraordinaire et toujours d'actualité (la description des malheurs de son temps a un tel écho dans le notre...). Je dirai simplement par boutade que je n'ai pas la main verte pour me lancer dans l'agriculture domestique...
En conclusion, si en ce moment, vous n'avez pas grand-chose à raconter, que vous aimez à vous cacher et que vous êtes dans votre jardin... Vous êtes probablement très heureux...
Post-scriptum salutaire à cette chronique des temps heureux... Vous-êtes vous une fois posé la question : pourquoi on dit "comment ça va" ? Non... C'est mon ancienne voisine Martine qui m'a donné l'explication de cette formule... Comment ça va, c'est comment on a fait caca... Est-ce qu'on est bien allé ? Eh oui... Et c'est pareil dans toutes les langues... Quand on vous demande comment vous allez, c'est avant tout pour savoir ni vous n'avez pas de problèmes digestifs, si vous êtes bien allé à la selle (j'adore cette expression !!!)... Je crois que, désormais, quand on vous dira "comment ça va ?" vous ne regarderez plus votre interlocuteur de la même façon... C'est pas une raison pour l'envoyer chier !!
Allez, à bientôt pour de nouvelles aventures sur mon blog... Au mois de mai... Joli moi de mai...
Et bonjour chez vous.

lundi 10 avril 2006

Un week-end littéraire à Moulins...

Les 8 et 9 avril, à Moulins, c'était la Fête du Livre, la douzième édition, consacrée cette année à l'esprit et à l'humour. Pas mal d'auteurs invités tous plus intéressants les uns que les autres... J'ai personnellement retenu cinq noms... Honneur aux dames, je commencerai par Isabelle ALONSO... J'ai eu la joie, en tant que bénévole de LACME (l'association qui organise la Fête du livre), d'aller la chercher à la gare pour l'emmener à la salle des fêtes le samedi et de la ramener le dimanche, elle ainsi que François REYNAERT. Ce fut l'occasion d'échanger quelques mots. Tout au long de la fête, nous avons pu apprécier la simplicité et la gentillesse de cette fameuse chroniqueuse de "la bande à Ruquier", féministe convaincue... et convaincante... Lors de la table ronde qui lui était dédiée le samedi après-midi, Isabelle Alonso a défendu la parité en politique avec des arguments très solidement pesés et également beaucoup d'humour. La deuxième personne que je retiendrai est donc François Reynaert, également très sympathique et plein d'humour, même si nous n'avons pas eu trop l'occasion de discuter ensemble.
La personne qui aura le plus séduit (avec évidemment Isabelle Alonso) les visiteurs de la Fête du Livre aura été Vincent ROCA qui s'est livré à l'exercice de l'interview-portrait le samedi en fin d'après-midi dans le bar-café-concert "Les Murs ont des Oreilles", salle comble pour l'occasion. Il nous a longuement expliqué son parcours, de prof de maths en Afrique à chroniqueur pour Stéphane Bern. Il nous a offert deux sketchs particulièrement gratinés et très bien sentis avec beaucoup de jeux sur les mots, l'un sur le septième jour quand Dieu crée le vin (mais pas l'alcootest... heureusement pour Lui !), les hommes et les femmes et les Polonais (car Dieu était bourré comme un Polonais !), l'autre sur notre époque inondée de religions et d'excès religieux, deuxième sketche dédié à Dieudonné, "avant qu'il ne dérape chez Fogiel" précise Roca.
Sinon, j'ai pu suivre également l'entretien accordé par Jack CHABOUD, auteur d'ouvrages de vulgarisation sur la franc-maçonnerie et lui-même franc-maçon, et collaborateur de Frédéric Lenoir à la revue "Le Monde des Religions". Chaboud tente dans ses ouvrages de démystifier la franc-maçonnerie, d'en faire un portrait apaisé loin des fantasmes de complots et autres délires ésotériques bien à la mode en ce moment (il n'y a qu'à voir le tapage autour du "Da Vinci Code" - dont j'ai parlé sur ce blog en septembre -, d'abord le gentillet roman de Dan Brown et maintenant le film d'action lourdingue de Ron Howard - qui était plus convaincant quand il jouait dans "American Graffiti"...-). Il remet pas mal de pendules à l'heure et c'est très intéressant, le genre de personnes qui nous donnent l'impression d'apprendre et nous incitent à vouloir en savoir plus.
Enfin, j'ai assisté dimanche après-midi à une conférence de Nicolas WITKOWSKI dont le thème était : "Rire de la science : une entreprise de salut public ?". Lui-même physicien, Witkowski tente de démystifier (démythifier !) notre rapport à la science, ce côté "on n'y comprend rien, on laisse ça aux scientifiques pointus"... Quelques remarques de bon sens ponctuent son intervention comme "Quand on dit d'un savant qu'il est un génie, je me méfie ! C'est souvent l'excuse pour ne pas chercher à comprendre ce qu'il dit." ; "Il ne faut jamais enfermer ensemble des scientifiques et des militaires." ; "Attention au mariage science et politique" ; "Le rationalisme poussé est tout aussi dangereux que l'obscurantisme qu'il prétend combattre" ; "Méfiez-vous des formules toutes faites qui ne veulent rien dire comme Réalité virtuelle, Théorie du chaos ou ADN, le code de la vie"... Et il cite longuement des humoristes, souvent eux-mêmes scientifiques de formation (donc rompus à l'exercice de la logique pure) comme Georges Perec, Pierre Dac (avec le Biglotron) et bien sûr le maître... Boris Vian et sa "Java des Bombes atomiques" qui résume l'intervention de Witkowski : la question n'est pas de savoir construire la bombe mais où est-ce qu'elle va tomber...
Et puis la Fête fut l'occasion de passer de nombreux bons moments avec les organisateurs et bénévoles de LACME, de plaisanter et d'échanger quelques mots avec les différents écrivains présents et les visiteurs venus nombreux, notamment le dimanche. Deux jours bien remplis...
La Fête du Livre était, cette année, placée sous les auspices d'un grand esprit de l'humour qui nous a quittés le 18 avril 1988, voilà déjà dix-huit ans, Pierre Desproges. Je concluerai donc cette petite chronique par la citation de Desproges qui illustrait le programme de la fête :
"Il faut rire de tout. C'est extrêmement important. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans."
(extrait de Vivons heureux en attendant la mort)

vendredi 7 avril 2006

L'Education nationale, c'est trop de la balle !!

Ci-dessous un lien vers un site qui vous permettra d'écouter une chanson top délire puisqu'il s'agit du "Rap du CPE"... Attention ! rien à voir avec le désormais fameux contrat de Dominique et Jacques... Il s'agit ici, dans le jargon de l'Education nationale, des Conseillers principaux d'Education, plus particulièrement d'un CPE fraîchement sorti de l'IUFM et de sa Bretagne natale pour se retrouver dans la banlieue parisienne... Du "3-5" au "9-5"... C'est trop délire comme morceau !! Et assez juste...

Pour revenir au contrat... J'étais trop content lors des manifs de voir les gens réclamer des CDI... En tant que documentaliste, j'aime que les gens veulent plus de Centres de documentation et d'information...

Voila donc "Le Rap du CPE" :

http://www.ac-versailles.fr/etabliss/lyc-cassin-gonesse/Rap%20CPE.htm

A quand le Blues du Doc ?!...

jeudi 6 avril 2006

Joyeux Anniversaire, la Néo-Décadence !!!

Eh oui... Joyeux Anniversaire, la Néo-Décadence !!! Aujourd'hui, ce mouvement artistico-culturel (au moins...), né sur les pentes du Vésuve le 6 avril 1988 après moult rasades de Lacrima Christi (les larmes du Christ ! c'est un signe !!), mais qui s'est développé à Moulins puis Clermont-Ferrrand à la fin des Années 1980, ce mouvement donc a dix-huit ans... L'âge de la majorité !!! Bon anniversaire ("un joyeux non anniversaire !!") à tous les Néo-Décadents et tous les néo-Néo-Décadents qui nous ont rejoints par ce blog... qui est, je le rappelle l'organe officiel de la Néo-Décadence... Néo-décadons ! Néo-décadons ! Il en restera toujours quelque chose... Pour rafraîchir la mémoire de celles et ceux qui en auraient bien besoin, je rempublie ci-dessous l'article intitulé "Retour à la Néo-Décadence", paru en septembre 2005 (au tout début de ce blog donc), qui tente de faire un historique de ce courant littéraire qui laissera des traces... dans nos mémoires... et dans nos foies voire nos poumons... sans parler de nos artères. Suite à l'article, vous retrouverez un commentaire et un joli poème de Doctor Freyd (alias Kawasakid : http://kawasakid.blogspot.com ). C'est pas du bonus de qualité, ça ?
A part ça, la Néo-Décadence semble avoir atteint les plus hautes sphères de l'Etat avec la promulgation-non application, nouveauté institutionnelle qui fait suite à la dissolution quand on a une forte majorité à l'Assemblée... Décidément, le duo Chirac-Villepin va nous manquer, ils sont très très forts !! Mais, bon, cette situation prête difficilement à sourire... Reste le constat qu'on a assisté aux premières manifestations qui rassemblent à la fois des jeunes, des salariés et des retraités... C'est, quoi qu'on dise, rassurant sur la solidarité nationale et - qui sait ? - la fraternité (vous savez, ce truc écrit sur les mairies ?...). Maintenant, il faudrait que tout le monde apprenne à dialoguer avant les prises de décisions, qu'il n'y ait plus des psychodrames permanents dès qu'une réforme se met en place, que les réformes ne ressemblent plus à des marches arrières systématiques, mais ce ne sont que des voeux pieux... Comme dit mon copain Johan dans son blog (http://friendsoukaamelott.over-blog.com/article-2286085.html) : on est des Latins, pas des Nordiques, notre pays s'est construit sur une voire des révolutions... C'est vrai. Mais, bon, on ne peut pas couper la tête à tout le monde et démolir un château pour chaque réforme... Remarquez, avec tous les châteaux du Bourbonnais, on peut en faire des révolutions, on a de la marge !!

Mais revenons à la Néo-Décadence !...

Suite à de pressantes demandes, ce blog va devenir l'organe officiel de la Néo-Décadence... Qu'est-ce que la Néo-Décadence ? Une marque non déposée (on aurait peut-être dû la breveter, eu égard aux sites japonais bizarres qui utilisent l'expression...). Un concept créé en 1988 par une bande de Moulinois allumés...Pour mémoire, rappelons les temps héroïques qui précédèrent l'explosion... Au milieu des Années 1980, Fred K. (a.k.a. Thé) et moi-même avions réalisé des petits journaux polycopiés puis photocopiés : "S.L.W." (pour Spielberg Lucas Williams) et "A.C.V." (pour Actualité Ciné Vidéo). En 1985, on a lancé à plusieurs Les Inqualifiables Associés (dont le cri de guerre est "Whooo ! Eh !") qui, comme son nom l'indique, est un concept très lâche... Deux journaux apparurent successivement : "Hebdoburger" puis "Crac ! boum ! U !"... Fin de l'expérience journalistique.1988 vit l'apparition de petits recueils de poèmes dont les auteurs étaient, entre autres, LJK ou Léon-Joseph Kronstadt (moi-même), Doctor Freyd, Druidomaniac, Teddy Boy, Vladimir Le Pendu, etc... etc...
La date de naissance officielle de la Néo-Décadence ? Le 6 avril 1988. Ce jour-là, j'étais à un voyage de documentalistes (eh oui... déjà). Nous étions sur les pentes du Vésuve à déguster le fameux Lacrima Christi (les larmes du Christ : tout un programme), le vin cultivé sur les sols volcaniques... On commençait à partir et on évoquait l'Empire Romain (normal en Italie !!) et la bonne vieille décadence. Je m'exclamai alors qu'il fallait révolutionner la notion de décadence et ne plus regarder en arrière... La Néo-Décadence était née.
Dans les mois qui suivirent, et pendant deux ans environ, nous réalisâmes quelques recueils qui, ma foi, avec le temps, m'apparaissent plutôt bons... On avait du talent, mais aucun n'a continué. Pas grave !
Dix-sept ans plus tard, sur les conseils du Doctor Freyd et de LJK, je me dis qu'il serait une bonne chose de mettre en ligne quelques-uns des textes de jadis, voire également des créations récentes... J'essaierai périodiquement de taper quelques textes et de les publier sur ce blog... J'ai retrouvé dans mes archives une petite nouvelle "La Semaine très ordinaire de Nino R.", rédigée en 1992 par votre serviteur. Ce sera la première mise en ligne...Voilà. La machine est (re)lancée.
Pour conclure, le mot de passe, créé par Jérôme P., suite à un de mes poèmes :
"Je ferai couler ton sang dans les méandres du Canigou !"...
Tout un programme...
Ah... J'oubliais... C'est quoi, la Néo-Décadence, concrètement ? On pourrait faire notre l'adage suivant : "L'humour noir, c'est la politesse du désespoir"... Nous vénérions Boris VIAN, j'étais fou du groupe MADNESS (le rock, en apparence léger, mais si noir en dedans)... On était fans (déjà) de Star Wars, de quelques bonnes séries british ("Amicalement Vôtre", "Chapeau Melon", "L'Autobus à Impériale"), je découvrais Nino Rota et Fellini (" Le monde est un cirque !"). Surtout, on aimait bien rigoler et picoler et on détestait la déprime gnangnan, les textes à l'eau de rose. On aimait le désespoir, le vrai... Etonnant, non ?!
Commentaire de Kawasakid a.k.a. Dr Freyd...

"Enfin, la Néo-Décadence revient avec un medium digne d'elle... la Toile. Tel un phenix, la Néo-Décadence qui était morte renait en une E-Néo-Décadence qui j'en suis sûr, imprègnera, illuminera le 21ème siècle de ses principes fondateurs. Pour fêter cet évènement et en souligner le caractère fondateur, et aussi parce que je suis en verve, je vous livre ce poème inédit, composé pour la circonstance. Soyons fous, soyons motards, soyons Néo-Décadents."
L'Hymne à l'Arsouille
J'irai frotter du cale-pieds
Sur les départementales,
Puis essorer d'la poignée
Plus loin sur les nationales.
Tant pis si j'me fais flasher
Pour mon allure anormale,
Faudra courrir pour m'attraper,
Je fonce comme un animal.
J'ai qu'une envie c'est rouler,
C'est du bonheur, c'est d'la balle.
Tout c'que j'veux c'est arsouiller,
Mais à un rythme infernal.
J'vois l'paysage défiler,
A l'abri sous l'intégral.
J'sens la vitesse me griser,
Le moteur chante, un régal.
Et les virages de s'enchainer,
Mon coeur et le moteur s'emballent,
Il faut s'y jeter, déhancher,
La trajectoire c'est vital.
Je sens les chevaux cavaler,
Je suis au régime idéal,
Mais lorsqu'ils vont débouler,
Alors ce sera du brutal.
Oh, ça peut mal se terminer,
A pied ou bien à l'hopital,
Qu'importe tant qu'on peut rouler,
Et que l'on ne s'est pas fait mal.
Et puis s'il faut un jour tomber,
Tans pis si cela est fatal.
La balade doit s'achever
Mais pas sur un destin banal...
NB : arsouiller, dans le jargon motard, consiste à faire une promenade entre amis, en général sur des routes viroleuses et à vitesse élevée... à ne pas confondre avec s'arsouiller, pratique à laquelle se livrent les survivants dans le premier bistrot à l'issue de ladite balade...[mercredi, septembre 21, 2005 2:00:23 PM]

lundi 3 avril 2006

Chronique désabusée mais pas tant que ça...

Bon, vendredi soir, notre Jacquot national a inventé la loi promulguée mais pas appliquée... Oups ! Tout constitutionnaliste a du passer le week-end à se prendre des aspirines pour essayer de comprendre ce que ça veut dire concrètement. Pour les partisans du CPE, c'est du blabla plutôt obscur. Pour les opposants, ça sent l'embrouille... Argghhh !
Plus généralement, et sans entrer dans une quelconque polémique, on constate que les 25/35 ans ont très peur de l'avenir. Ma génération, les trentenaires attardés, avait déjà peur de l'avenir mais un peu moins... Malgré tout, nous sommes la première génération à avoir pris de front la crise, le chomage, la précarité... Personnellement, je m'en suis bien sorti mais j'ai des copains qui continuent à galérer à plus de trente ans et bardés de diplômes... La génération "80 % d'une classe d'âge au bac" demande des comptes aux anciens, ceux des Trente Glorieuses et du plein emploi qui n'ont pas su (pas voulu) préparer la réforme des retraites en temps utile, qui utilisent la jeunesse comme une variable d'ajustement dans les entreprises, les anciens soixante-huitards aujourd'hui cyniques et désabusés, qui "ne comprennent pas les jeunes d'aujourd'hui". C'est facile de critiquer les lycéens et étudiants d'aujourd'hui en parlant d'enfants gâtés par la play station et la télé dans la chambre. Ces gamins ont des parents et vivent dans une société, la notre, une société sans repères, sans marques, sans espoir. De toute façon, ce conflit finira comme les précédents... Les leaders étudiants finiront encartés dans des partis politiques. Le gouvernement pondra un ajustement de loi lors de vacances. Les syndicats retourneront à leurs guerres intestines. Les casseurs retourneront emm... les gens de leurs quartiers au quotidien. 2007 verra l'élection triomphale d'Iznogoud... Je me demande même pourquoi on organise encore des élections...
Bref, pas trop d'optimisme du côté de la société ce week-end... Alors je me retourne vers le rugby... Malheureux ! Vendredi soir, en match en retard du Top 14, Montferrand a perdu à Montpellier sur le score sans appel de 42 à 13... Inadmissible pour une équipe qui prétendait il y a peu disputer les phases finales du championnat de France. Ce week-end, en Coupe d'Europe, Toulouse et Perpignan ont respectivement perdu chacune contre une équipe irlandaise. Seul Biarritz a tenu et se retrouve en demi finale en compagnie de Bath et deux provinces irlandaises. Dans le Bouclier (la "petite" coupe d'Europe), ce sont quatre équipes anglaises qui sont en demi finale. Bref, le phénomène du Tournoi s'est confirmé : il y a nivellement des équipes en Europe... En tout cas, c'est pas la joie cette année... Seul espoir : la Coupe du Monde des moins de 21 ans qui aura lieu en juin dans l'Allier et le Puy de Dôme avec de beaux matchs en perspective... Tournons nous vers le football. Mercredi dernier, en quart de finale aller de la Ligue des champions Lyon avait obtenu match nul à domicile contre le Milan A.C. Match nul... C'est marrant comme expression ! En l'occurence, c'était un bon match avec un score vierge mais pas un match nul... Reste que Lyon devra faire le plus dur lors du match retour à l'extérieur demain soir... Et c'est loin, très loin d'être gagné...
Bon, la politique et le social, c'est pas ça. Le sport, c'est pas ça. Alors, je me suis évadé du côté de la bande dessinée, en relisant les "Blake et Mortimer"... Vraiment des albums de grande qualité et palpitants. Tout a déjà été écrit sur le génie de Jacobs, mais je me joins au concert de louanges en disant : il faut lire ou relire ses albums. Par ailleurs, je suis en train de découvrir la bande dessinée "XIII" (eh oui ! je ne connaissais pas !), j'en suis au huitième tome et je me régale. L'an dernier, un copain m'avait fait connaître "Le Décalogue"... excellentissime !!! Du coup, la transition est toute trouvée avec la théologie... Je viens d'acheter un hors série du "Monde de la Bible" sur Chrétiens et Musulmans, les premiers pas de l'Islam, qui complète un ouvrage intitulé "Le Coran et la Bible" (chez Bayard Presse) et aussi un dossier de la revue (excellente) "Histoire et Religion" sur les personnages bibliques dans le Coran. C'est particulièrement intéressant et complet. J'ai également dévoré un hors série du "Monde des Religions" sur le Judaïsme. Bref, j'essaie de comprendre (un peu) les religions de cette bonne vieille planète en sachant que plus on apprend plus on se rend compte qu'on ne sait rien...
Enfin, le théâtre... Vendredi, je suis allé assister à la représentation à Avermes de la pièce "Quelle Famille !" de Francis Joffo, interprétée par Les Ch'tis Théâtreux, dont font partie Jean-François C. et Michel A. (membres également de La Nouvelle Rampe), et mise en scène par Philippe... Un bon vaudeville bien sympathique et l'occasion de retrouver ce monde si particulier de la scène... Cette fois-ci j'étais spectateur mais comme j'avais envie de remonter sur scène. Après la représentation, la troupe m'a invité à partager leur dîner. Un moment très sympa ! Et, du coup, j'ai à nouveau envie de lire des pièces et de jouer... car c'est le mot... Jouer ! Coïncidence, ou hasard, Samantha m'a appelé dimanche pour m'annoncer qu'elle allait avoir un petit frère... Bienvenue au frangin !
Finalement, tout n'est pas gris, loin de là. Le week-end prochain, je participe à la Fête du Livre de Moulins, dont le thème est cette année le rire et l'esprit, avec notamment parmi les invités Isabelle Alonso, François Rheinhart, Vincent Roca... De bons moments en perspective...
Tout n'est pas si gris mais faut pas trop regarder l'actualité, nationale (on reviendra pas sur le CPE) ou internationale (entre les attentats quotidiens en Irak, l'Afrique qui se meurt, la Tchétchénie massacrée et tout le monde s'en fout, le Tibet occupé depuis cinquante ans, etc... etc...). C'est assez terrible de constater que, pour garder un minimum de moral, il ne faut pas trop regarder le monde. Doit-on être égoïste pour être heureux ?
Je dédie cette petite chronique sans prétention à ma tante (du côté paternel) Jeanne-Marie, décédée samedi à l'âge de 78 ans. Elle habitait Brooklyn, elle vivait aux Etats-Unis depuis près de cinquante ans. J'avais toujours dit que j'irai un jour lui rendre visite et j'ai toujours repoussé à l'année suivante... Je ne l'ai vue que deux fois, en 1989 à Paris et en 1990 à L'Escarène (petit village près de Nice où nous avons la maison familiale), en compagnie de sa petite fille Solange. Lord have Mercy on her Soul.