lundi 18 décembre 2006

Kiffe kiffe la banlieue, Saint Paul et les fêtes de fin d'année...

Pour le (probable) dernier article sur mon blog de cette année 2006, je voudrais vous faire partager mon coup de coeur pour un roman pseudo-autobiographique (le style qu'un auteur de blogs adore... mélanger la réalité et la fiction, le tout à la première personne... un clin d'oeil à Gérard, mon ancien prof de français et de grec qui m'encourage régulièrement à continuer ce blog). Il s'agit de "Kiffe kiffe demain" de Faïza GUENE. Cet ouvrage est numéro un dans le coeur de mes élèves depuis quelques mois mais je n'avais pas eu la curiosité de le lire. Et, l'autre jour, je vis que mon père l'avait acheté et qu'il était en train de le dévorer... Du coup, j'ai voulu me rendre compte par moi-même... A mon tour, j'ai succombé au charme de cette chronique de la vie d'une petite Beurette dans les banlieues d'aujourd'hui... Le sujet peut paraître misérabiliste ou polémique. Il n'en est rien. On est plié de rire du début à la fin. L'auteur, elle-même jeune fille de la "téci", s'amuse de ce monde pas toujours drôle mais qu'elle sait décrire avec énormément d'humour et de références télévisuelles omniprésentes... (voir sa citation ci-dessous) En même temps, c'est une vraie réflexion sur la France d'aujourd'hui... Bref, pour avoir un autre regard sur l'univers des banlieues mais aussi et surtout pour passer un moment très rafraichissant... Jetez vous sur "Kiffe kiffe demain" !! Vous ne le regretterez pas...
Pour assurer la transition avec le sujet suivant de cet article, un petit extrait de ce roman savoureux... "M. Werbert, mon prof de géo de l'année passée, quand on a étudié la période médiévale, il nous a dit que l'église, les dessins des vitraux, c'était la Bible du pauvre, pour les gens qui savaient pas lire. Pour moi, la télé, c'est le Coran du pauvre."
Sinon, je continue la lecture de "Débaptisez moi (...)", ouvrage très intéressant mais un peu long... plus de 600 pages. J'en ai lu les deux tiers. Le moins que l'on puisse dire est que l'auteur est partial et de parti pris... Je le savais avant d'attaquer ma lecture mais quand un auteur est trop partisan son style s'en ressent, il devient fatigant à force de vouloir argumenter uniquement dans un sens, et c'est un peu ce qui se passe avec ce livre. A trop vouloir prouver que, depuis 2000 ans, l'Eglise Catholique est à l'origine de tous les maux de la planète et que le message de Jésus de Nazareth a été perverti par le méchant Saint Paul, on finit par ne plus être crédible... Déjà, quand j'avais lu "Jésus contre Jésus", pamphlet violemment anti-chrétien, j'avais fini par retourner vers les Evangiles dont les auteurs tiraient de leur contexte les extraits qui les arrangeaient... Là, pour la première fois de ma vie, je suis allé voir de façon un peu plus approfondie les écrits de Paul dont tout le monde dit, y compris nombre de Catholiques et de Protestants, qu'il est un auteur extrêmiste, misogyne, obsédé par le péché de chair et l'ordre établi, et je vous en passe... Tant de haine pour un auteur d'il y a deux mille ans... Tout ceci devenait suspect pour moi. Et, après quelques pages de Saint Paul parcourues ce week-end, j'ai révisé mon jugement... Pour lui comme pour tous les auteurs (que ce soit d'ailleurs dans le domaine de la religion ou dans d'autres), on fait dire ce qu'on veut à partir de citations tirées de leur contexte. Plutôt que de baver sur la Bible, le Coran, les écrits des diverses religions, ou sur les livres de tel ou tel auteur qu'on fait semblant de connaître, allons donc lire un peu les textes originaux. Forgeons nous une opinion personnelle et ne nous laissons pas manipuler par les opinions d'autres qui n'ont peut-être eux-mêmes pas lu les auteurs qu'ils critiquent. Le retour aux sources, aux textes originaux, pour se forger sa propre conviction... Un beau programme pour 2007 !
Excellente transition pour la conclusion de cet article... Avant de vous laisser, un petit mot de mon atelier-théâtre au collège... Vous trouverez prochainement sur le blog de mon CDI un article faisant le bilan du premier trimestre d'activités de mon atelier qui m'apporte énormément de satisfactions. Rappel de l'adresse du blog du CDI :
Me voilà au terme de ce petit texte, au terme d'une année passée en votre compagnie sur ce petit blog sans prétention... Je vous souhaite à toutes et tous d'excellentes fêtes de fin d'année. Paix, santé, bonheur, prospérité, sérénité, "amour, gloire et beauté" (là, je dérape...)... pour vous, les vôtres, vos amis, vos proches, vos voisins, et pour tout le monde... C'est ma tournée ! (Tiens, à propos de tournée, un mois que j'ai pas bu une goutte d'alcool... je pensais pas que j'en serais capable... finalement, ça a du bon de se faire planter par une fille dont on est fou amoureux... soit on sombre et on touche le fond soit on essaie de remonter à la surface malgré tout, malgré elle, malgré soi...)
Alors, bon, que vous soyez Chrétiens, d'autres religions, agnostiques, athées, carrément mécréants (comme disait Desproges, Dieu, j'ai rien contre, mais à Noël j'ai les sports d'hiver et en été la plage... pas le temps d'y penser !), je vous souhaite un JOYEUX NOEL !!!
PACE E SALUTE A TUTTI !!!
En post-scriptum, une petite citation de Saint Paul, justement...
"Tout m'est permis mais tout ne m'est pas profitable"
(in Première Epitre aux Corinthiens, 6, 12)

vendredi 15 décembre 2006

Une adresse qui déchire grave !

Bon, j'avais déjà, il y a environ deux mois, fait la pub ici pour un forum fort sympathique, intitulé "Forum Hommes, Femmes : Mode d'Emploi". Et je me permets de renouveler ma pub pour cet espace génial.
Je ne suis personnellement pas un fanatique des forums, de MSN, du chat et autres listes de diffusion... D'abord parce que je passe pas ma vie sur internet (ni pour causer, ni pour télécharger, encore moins pour jouer à des jeux... j'avoue y être allergique...) et ensuite parce que j'aime pas trop le système des pseudos (indispensable néanmoins) de ce monde virtuel... On se retrouve à causer à des gens dont on ne sait jamais qui ils sont et, quelque part, ça fausse (pour moi en tout cas) la conversation. De même que sur les sites de rencontres que j'ai un temps fréquentés (essentiellement Meetic) je trouvais regrettable que la plupart des adhérent(e)s avancent "masqué(e)s", surtout sur des sites où on est censés (à terme) se "rencontrer"... de même je trouvais regrettable que les adhérents se cachent de façon excessive derrière des pseudos, histoire souvent de balancer quelque insanité...
Moi, j'avance à découvert. J'y peux rien, je suis comme ça. Là, voilà deux mois, Nathalie m'a contacté (par Meetic ! mon passage sur ce site onéreux m'aura permis cette rencontre !) pour me proposer de m'inscrire à ce forum... Et je ne le regrette pas ! J'ai appris à sympathiser avec la petite bande qui anime régulièrement ce forum, environ 70 personnes inscrites et une douzaine de participants réguliers voire quotidiens... bref, un forum à taille humaine. Les sujets abordés ? Bien sûr, ça tourne beaucoup autour des relations homme/femme (d'où le nom !), mais sur le ton humoristique et sans mauvais esprit, et on parle de plein d'autres choses... musique, ciné, religion, rapports avec les enfants ou les parents, sujets de société, etc... L'esprit est à la tolérance, à l'écoute, à l'humour...
Quand je me rends sur ce forum, j'ai l'impression de retrouver une bande de copains autour d'un bon café... Alors, bien sûr, tout ceci reste du domaine du virtuel, mais pas tant que ça. D'abord, toute une partie des membres de ce forum viennent du centre de la France et j'espère bien qu'on arrivera à organiser notre convention (!). Ensuite, même si nous avons effectivement un pseudo (le mien est Superdoc... étonnant, non ?), nous n'avançons pas masqués : chacun connaît le vrai nom des autres et sa situation géographique ou professionnelle (en tout cas dans les grandes lignes).
Alors, je me permets de vous conseiller de faire un tour sur le forum et pourquoi pas de nous rejoindre ? Le Docteur Freyd a déjà franchi le pas...
Prochainement, sur ce blog, vous aurez droit (je la joue bandes annonces !) à un article sur le célibat, épisode 3, la réaction de Christophe à ma réaction à la réaction de Laurence à mon texte... vous suivez toujours ! Et je vous promets du gratiné. Sinon, sur le blog de mon CDI, vous avez un certain nombre d'articles en cours de préparation, notamment un bilan de l'atelier-théâtre, le compte-rendu du travail de l'atelier-vidéo, etc...
Mais revenons à notre forum... En voici l'adresse :
A bientôt !!

vendredi 8 décembre 2006

Madjeff is back...


(photo prise le 8 décembre 2006)

Le célibat : épisode 2

Comme pour mon texte sur le "devoir conjugal", j'ai reçu, suite à mon texte sur le célibat, une réponse de Laurence, ma condisciple de CAPES... Voici sa réponse et ma mise au point... Merci de prendre le temps, à l'occasion, de lire ces quelques lignes...
"hello JF

Comme je n'ai pas toujours suivi tous tes articles, je viens d'apprendre que ta maman a été opérée. J'espère que ce n'est pas trop grave.
Quant au célibat...Mon Dieu ! Y a t-il que les hommes pour trouver ça fendard (je ne suis pas certaine de l'orthographe). J'ai des copines seules (et oui) et elles sont plus proches de la déprim que de la joie de vivre. Elles se moquent de déjeuner avec un amateur de bacon ou de yahourt, elles se fichent éperdument de ne pouvoir sortir jusqu'à point d'heure, elles préfèrent se coucher à 20h45 avec quelqu'un à leurs côtés que seule à 23h00.... Bref ! Le célibat, ça pèse !
La vie de couple peut avoir ses pesanteurs, ses obligations. Mais, seul, n'as-tu pas toi aussi des devoirs, des obligations auxquelles tu te soumets ? Tu vas me dire : je contourne ! On y arrive aussi à deux, peut-être pas aussi souvent que lorsque l'on est seul ! mais on peut ! Et si tu as la chance de bien t'entendre avec ton conjoint, cela devient un plaisir et non une obligation ! Bon, on verra si je ne reviens pas sur cette affirmation optimiste dans 40 ans !!!!

Pour changer de la lecture de la Bible - j'admire - je te conseille les deux derniers romans de Fred Vargas qui te tiendront bien tous les soirs jusqu'à minuit !

Bon courage"
Ma réponse maintenant...
Salut !
Tu excuseras le mail qui suit mais j'avoue que ton mail m'a fait un peu de peine. Je sais, je suis quelqu'un d'impulsif qui réagit brusquement et je vais essayer de ne pas l'être trop, impulsif, justement...
Mais, dans mon "éloge du célibat", j'essayais de décrire avec humour une situation qui m'est imposée. Je n'ai pas choisi de vivre seul ni non plus l'absence de paternité à près de quarante ans quand tous mes amis ont un ou plusieurs enfants et que les femmes que je rencontre, si elles n'ont pas de compagnon, ont leur(s) petit(s) à leur côté. Moi, j'ai une mère en train de crever à petit feu qui me reconnaîtra plus d'ici quelques semaines et un père qui ne sait plus où il en est (et on le comprend).
Je vis seul depuis douze ans. J'ai tout fait ou presque pour changer cet état de fait. Mais l'amour ne se décrète pas. Les personnes qui me plaisaient, je ne leur plaisais pas. Que dois-je faire ? Me lamenter sur mon sort ? Je ne le fais déjà que trop, comme me l'a reproché à juste titre une certaine personne, C., parlant de mon nombrilisme de petit homme triste. Alors, j'essaie de réagir par l'humour, c'est encore ce que je maîtrise le mieux (ou le moins mal). Sinon, quoi ? Si on a plus le droit d'être célibataire, si c'est une honte de la jouer "Alexandre le Bienheureux", le temps d'un petit texte innocent... Alors, quoi ? Les célibataires devraient se tirer une balle parce qu'ils ne sont pas normaux, c'est-à-dire pas dans la norme ?! Une fois de plus, j'ai pas choisi de vivre seul (voire de survivre).
J'essaie de m'adapter. Moi aussi, comme tes copines que tu cites, je préfèrerais me coucher avec quelqu'un à mes côtés que tout seul tous les soirs (au fait, tu me les présentes quand tes copines ?... désolé... j'ai pas pu m'en empêcher). Et je m'en fous du petit déjeuner, je le prendrai en cachette s'il le faut.
Oui, le célibat me pèse. Oui, je suis probablement un frustré pour n'avoir pas fait "crac-crac" depuis douze ans et c'est certainement ce qui fait que je suis quelqu'un d'emporté qui n'a aucun humour dans ses mails. En même temps, j'ai toujours été susceptible et je connais des gens qui ont fait "crac-crac" la veille et qui sont abominablement sans humour.
Alors, non, chère Laurence, ce n'est pas plus fendard pour un mec que pour une nana d'être célibataire. C'est même pire. Un homme seul ne peut pas avoir d'enfant. Jamais. Par ailleurs, on estimera beaucoup plus une femme seule parce qu'indépendante et active, c'est dans l'air du temps. Un homme seul, c'est pas quelqu'un de viril, surtout s'il a pas d'aventures (ce qui est mon cas). On s'en méfiera. Et ce sera le début de la spirale infernale... T'es seul, t'as plus confiance en toi et comme t'as plus confiance en toi, t'inspires plus confiance, et aucune nana ne veut d'un mec qui n'a pas confiance en lui alors que ce qui lui donnerait confiance ce serait une nana qui enfin lui tendrait la main pour le sortir de son cercle vicieux qui pousse au nombrilisme...
Voilà. J'espère te revoir bientôt et rencontrer tes copines célibataires.
Je t'embrasse.
Jean-François
Et je vous embrasse, toutes et tous !

jeudi 7 décembre 2006

Au service secret de sa Majesté

(photo prise le 24 novembre 2006)

Mon nom est Bond, Jeff Bond... Petit mail pour vous faire part d'une maladie qui m'a repris voilà deux semaines... La Bond Mania... J'étais allé voir le dernier opus des aventures du fameux espion britannique un peu à contre-coeur, les critiques annonçant un four, les fans criant au scandale devant un Bond blond et bodybuildé... Et j'ai été charmé, emballé, enthousiasmé... Depuis deux semaines, je ne suis pas redescendu... J'ai dévoré deux hors-série de revues du cinéma sur Bond, j'ai retrouvé ma mallette d'agent secret de quand j'étais petit, j'ai failli craquer deux fois déjà sur l'achat de l'intégrale (20 DVD dans une superbe mallette collector... non ! faut pas !)... Bref, j'ai replongé...
J'ai toujours aimé James Bond, comme d'autres personnages mythiques. Mais, en fait, je n'ai pas tant vu de films que ça... De la période Sean Connery, je n'ai vu que "Bons Baisers de Russie" (le seul roman de Ian fleming que j'ai lu, d'ailleurs, étonné du style cru, des scènes violentes... j'étais tout jeune à l'époque !) et le pirate "Jamais plus Jamais". De la période Moore, j'en ai vu quelques-uns qui se mélangent dans ma mémoire... le premier, vu au cinéma, "Rien que pour vos Yeux", puis plus tard à la T.V. "Dangereusement Vôtre", "Moonraker" (bien kitsch et un peu ridicule) ou plus récemment "L'Homme au Pistolet d'Or" (avec l'inusable Christopher Lee...). De la période (courte) de Timothy Dalton, je retiens un de mes préférés : "Permis de tuer", un film violent, dur, noir, réaliste... De la période Brosnan je retiens "Goldeneye", aux cascades invraisemblables mais au dynamisme communicatif...
James Bond fait partie de mon imaginaire de longue date, comme Indiana Jones, Sherlock Holmes, Zorro, Robin des Bois ou les héros de la saga Star Wars. Aussi ai-je accueilli avec plaisir au fond de moi l'arrivée d'un nouvel épisode de cette saga de quarante ans (un record au cinéma). En plus, il y a un mois environ, j'ai découvert le fameux James Bond "à part", celui réalisé en 1969, avec George Lazenby dans le rôle de l'agent secret et Diana Rigg dans le rôle de la fille d'un gangster corse que Bond épouse avant qu'elle ne se fasse assassiner par le Spectre. Je savais que Bond avait été marié... Cela faisait partie de la mythologie du personnage... L'idée de ce héros misogyne, coureur, obsédé, alcoolique et bagarreur (éh ! c'est rude d'être espion ! faut des compensations !) se mariant m'avait toujours séduit... Elle donnait un peu de complexité au personnage. Et le film fut une surprise enchanteresse... D'abord, Diana Rigg y était encore plus belle que dans "Chapeau Melon". Ensuite, la fin est tellement dramatique... J'ai versé une larme... Et n'oublions pas la formidable bande originale signée John Barry que je ne cesse de réécouter depuis...
Aussi, quand j'ai appris que, chronologiquement, "Casino Royale" conte la première, toute première aventure de Bond, comment il acquiert le Double Zéro, c'est-à-dire le permis de tuer, comment il plante ses premières missions, comment il tombe amoureux, comment il se fait torturer, etc... Bref, un Bond débutant... (Un peu comme l'idée du jeune Indiana Jones dans "La Dernière Croisade"). Le film fut une très très bonne surprise... D'abord le rythme est là, l'exotisme aussi avec des paysages somptueux... Ensuite, l'action, le suspense, une petite dose d'érotisme (avec quelques blagues sexuelles crues fidèles à l'esprit des romans de Fleming), des gros muscles et des filles bien (très bien) proportionnées... Mais, surtout, le portrait d'un espion, et non d'une espèce de super-héros plein de gadgets... Bond débute, il se trompe, il tombe amoureux, il se fait avoir, il est torturé (une torture que tous les spectateurs masculins subissent en voyant le film... si vous imaginez ce que je veux dire)... Daniel Craig est excellent dans le rôle de cet espion débutant qui ne tue pas pour le plaisir mais parce que c'est son job, qui découvre le monde des paillettes et des casinos (Bond est issu d'un milieu modeste, orphelin, et les services secrets furent pour lui l'occasion de sortir de son monde). Il est brut de décoffrage (comme Sean Connery ou Timothy Dalton). Eva Green dans le rôle de l'agent Vesper est parfaite... Quels yeux ! Caterina Murino n'est pas une inconnue du public français puisqu'elle fut l'héroïne de "L'Enquête corse"... Bref, un film violent, rythmé, plein d'exotisme, relevé d'une pointe de sadisme, saupoudré d'humour... Et, pour les fans de Star Wars (particulièrement de "L'Attaque des Clones"), on retrouve le Lac de Côme et la villa dans laquelle Anakin et la Princesse Amidala s'étaient secrètement mariés... Cette fois-ci, Bond y retrouve Vesper...
Bref, je vous conseille vivement ce film ! Vous passerez un bon moment...
Stop ! Dernière nouvelle : mon collègue et ami Laurent vient de m'offrir le livre "Casino Royale"... Je vais le dévorer de ce pas !
Côté actu ciné, plein de bons films en ce moment, et dans tous les styles... Ainsi, hier, j'ai découvert "Madame Irma", comédie charmante où Didier Bourdon et Pascal Légitimus retrouvent la grande forme dans une satire de notre société...
Par ailleurs, je continue la lecture de "Débaptisez moi" et je note quelques citations que je mettrai prochainement sur mon blog...
Enfin, je vous conseille de faire un tour sur le blog de Johan où vous pouvez lire ses pérégrinations en Bourbonnais fin octobre... C'est gratiné !
Voilà. Ma mère va mieux. L'opération s'est bien passée. Elle reste encore quelques jours à l'hôpital.
Portez vous bien et savourez la vie.
A.F.

mardi 5 décembre 2006

Le célibat a du bon...

Bonjour. Vous n'êtes pas sans savoir, vous qui suivez ce blog et mes aventures de petit homme triste nombriliste (petit clin d'oeil à une personne chère à mon coeur quoiqu'elle en pense...), que je ne suis pas doué pour la vie en couple. J'aurais même, comme dirait le bon Docteur Freyd, la scoumoune dans ce domaine... Si mes interrogations sur la foi sont en ce moment sinon en voie de résolution (il n'y aura jamais de résolution surtout pour quelqu'un comme moi qui place le doute au coeur de son système de pensée) en tout cas en période d'apaisement il n'en est rien pour ce qui est de ma vie privée (privée de vie !... désolé pour le jeu de mots vaseux...). Pour en finir avec le sujet de la foi, la lecture de "Débaptisez moi(...)" me produit le même effet que "Jésus après Jésus" de Mordillat et Prieur : comme l'auteur cite abondamment les Evangiles pour les démolir, je lis son ouvrage avec la Bible sur les genoux et c'est du coup une excellente occasion de redécouvrir les Ecritures et d'apaiser ma soif... En fait, à force de lire des ouvrages dénigrant le Christianisme, j'en sors avec une foi renforcée. L'an dernier, l'ouvrage d'Onfray sur l'athéisme m'avait redonné l'envie de me replonger dans les Ecritures et même dans la pratique... Amis athées, je vous remercie ! Je remercie également Doctor Freyd, AgedeCristal et Gérard pour avoir échangé avec moi lors de ma dernière crise de foi...
Mais venons-en au sujet du jour... du nombrilisme à l'état pur... En fait, je crois (!) que c'est une bonne chose que je sois célibataire. D'abord, ça me permet de pouvoir me coucher tôt, de ne pas traîner devant la T.V. comme beaucoup de gens qui vivent en couple et se sentent obligés de veiller tard devant la sinistre lucarne... Souvent, le soir, je me couche à 20h45 et c'est bon ! Et, les soirs où je veille voire ceux où je sors, je n'ai pas de comptes à rendre... Je peux appeler mes amis pendant des heures. Je n'ai pas à prendre internet parce que c'est à la mode et un moyen pour de nombreux hommes de s'évader de leur compagne... J'ai un caractère plus que délicat le matin... Seul, je peux me laisser aller à mes jurons favoris en écoutant les infos du jour (avec le candidat du jour à la Présidentielle... il en pousse en ce moment !) dans une tenue que la décence m'interdit de décrire précisément ici... Je peux manger au petit déjeuner quand tellement de gens ne prennent pas le temps du petit déjeuner et sont écoeurées de voir un type avaler son verre de jus de fruits et ses céréales quand ce n'est pas un oeuf ou de la charcuterie... Au milieu de la nuit, je peux fumer ma cigarette quand je me réveille d'un cauchemar (c'est d'ailleurs parfois ma seule cigarette de la journée).
En plus, quand je tombe amoureux, je perds tous mes moyens. Je me mets à écrire des poèmes. J'ai le coeur qui bat plus vite. Si j'ai une bouteille sous la main je la vide et ensuite j'envoie des sms abscons à l'Etre aimé... L'inventeur du portable aurait du mettre un système de verrou pour éviter son utilisation par les mecs bourrés !!... Je me pose des tas de questions, je suis inquiet, je me dis même que je devrais aider la personne que j'aime à retrouver son vrai amour, que c'est ma mission... Et c'est pas nouveau comme attitude : à 17 ans, quand j'ai rencontré ma première copine, Isabelle (ah ! mon seul coup de foudre !) (j'en suis encore tremblant d'émotion), je m'étais mis en tête de la remettre avec son ex... mais comme elle en avait plusieurs, c'était pas évident, en plus, elle, elle m'aimait...
Par ailleurs, les femmes dont je suis susceptible de tomber amoureux, les trentenaires, sont souvent sûres d'elles, pétries de certitudes, sophistiquées, elles sortent d'histoires longues et compliquées et rêvent de galipettes alors que moi je sors de douze ans de désert sentimental (je sais... je suis un cas scientifique !). Bref, il y a inadéquation entre l'offre et la demande d'où crise sur le marché de l'amour...
Bref, je me sens prêt à signer l'éloge du célibat. Et j'irai même plus loin : vive l'abstinence ! Le sexe ne m'a apporté que des ennuis... Plusieurs fois, j'ai voulu précipiter une liaison qui s'annonçait pourtant bien parce que j'avais des "envies" (comme tous les mecs disents les femmes mais elles aussi ont parfois des pulsions, non ?) et j'ai tout fait rater. J'ai quitté des personnes parce que j'étais omnubilé par d'autres... "ça me travaillait"... Bon, j'avais vingt ans, mais je suis sûr que ça recommencerait et que je serais malheureux. Le sexe apporte quelques instants de plaisir fugace et tant de tracas... En plus, c'est salissant, ça amène des maladies... Non, je plaisante ! Quoique... J'adore la phrase : "La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible"... Ce n'est pas qu'une boutade.
Enfin, l'amour a détruit l'amitié de ma vie, Sandrine... Parce que, moi, j'étais amoureux d'elle, j'ai foutu en l'air neuf ans d'une belle amitié. J'en ai déjà parlé jadis sur ce blog... Alors, vous comprendrez que je me méfie de l'amour et de son expression physique appelée communément sexe.
Voilà. Le célibat a du bon. En plus, mes idoles sont toutes célibataires... Han Solo porte bien son nom... en même temps, il est pas seul puisqu'il se balade avec le poilu Chewbacca. Danny Wilde et Brett Sinclair pratiquent le célibat des copains (comme Blake et Mortimer). Tintin vit avec le Capitaine Haddock (qu'on soupçonne d'avoir un faible pour la Castafiore). Indiana Jones change de copine à chaque épisode et James Bond plusieurs fois par film (c'est bien, d'être agent secret !!). Le Docteur Sam Beckett (de la série "Code Quantum") change de copine comme de personnage, son seul vrai ami étant l'hologramme Al. Quant à Sherlock Holmes, à part un amour de jeunesse tragiquement disparu ("Le Secret de la Pyramide"), on ne lui connait aucune liaison, et Watson le quitte très vite pour s'installer avec sa femme. Enfin, bon, je vais être limite sacrilège, mon modèle de vie, Jésus, était célibataire, même si depuis quelque temps tout le monde veut le marier avec Marie-Madeleine (le syndrome Da Vinci Code ou comment un roman de gare pollue l'opinion de millions de personnes).
Ma mère a été opérée hier. D'après le message de mon père, l'opération s'est bien passée. On craint surtout les réactions post-opératoires liées à l'anesthésie (du fait que ma mère a la maladie d'Alzheimer). J'en saurai plus dans les heures qui viennent.
Bonjour chez vous. Portez vous bien.

Les bras cassés de l'Education nationale

Je me permets de reproduire ci-dessous un "Vite dit" du quotidien régional "La Montagne" du lundi 4 décembre, un article particulièrement savoureux et totalement authentique (sinon, ce ne serait pas drôle !)...
PIEDS NICKELES : LE BRAQUAGE PITEUX D'UN PROF ET DE SES DEUX ELEVES.
Un professeur d'économie et deux de ses élèves ont été interpellés après avoir lamentablement échoué dans le braquage d'une dame qui apportait à la banque 50 000 euros, fruit de la collecte d'un club d'épargne. Le professeur, enseignant dans un lycée de Sarrebourg, avait confié ses soucis d'argent à ces deux élèves. L'un d'eux, qui s'apprêtait à conduire la présidente du club à la banque, proposa à l'enseignant de se renflouer grâce à ces 50 000 euros providentiels. L'autre élève devait faire le guet : il n'a pu arriver à ses fins, car ses lunettes de soleil le gênaient pour agir. En outre, l'enseignant a oublié son portable dans la voiture !
[Ah... Décidément... l'Education nationale est tombée bien bas... Ségo et Sarko ont raison de vouloir la supprimer !!! les profs, particulièrement d'économie, ont une mauvaise influence sur leurs élèves... et un prof d'économie qui ne sait pas faire d'économies... c'est dommage. En tout cas, on ne parle jamais assez des ravages des lunettes noires sur la vue de notre jeunesse...]

mardi 28 novembre 2006

Mon nom est Doc, Super Doc !!...


Une photo que j'aime bien, prise le 24 novembre dans mon antre, mon Centre de Documentation et d'Information... Je porte le maillot des Springboks, l'équipe de rugby que j'affectionne le plus avec les éternels All Blacks... Et je pose devant un très bel ouvrage : "1914-1918 : Nous étions des hommes", superbe album de photos sur la Première Guerre Mondiale, une époque de l'Histoire qui m'intéresse particulièrement, à la fois pour des raisons historiques (c'est le conflit qui ouvre le XXème siècle et la plus infâme boucherie jamais imaginée, qui devait d'ailleurs appeler un autre conflit mondial à peine vingt ans plus tard alors qu'on parlait de "La Der des Ders") et personnelles (mon grand-père paternel vécut ce conflit de l'intérieur comme je l'avais expliqué dans un texte le 10 novembre 2005). Le rugby n'est jamais très loin... En effet, chaque fois que les Blacks rencontrent l'équipe de France ils remettent en jeu la Coupe Dave Gallaher, du nom du premier capitaine des Blacks venus jouer en France et qui mourut pendant la Première Guerre Mondiale sur le front pour libérer, justement, la France...

lundi 27 novembre 2006

Les preuves de la foi... ou l'épreuve de la foi ?...

Voilà quelques jours, dans un petit texte intitulé «Question de foi», je m’interrogeais sur la foi, ou plutôt sur ma foi… J’expliquais notamment que, Catholique non par conviction mais par naissance, j’avais tenté ces dernières années de retrouver la foi par le biais de la fréquentation des églises… Mais que je renonçais…

J’ai notamment comparé la pratique religieuse aux relations de famille… Mais, quand je dis que ma pratique est comme les repas dominicaux en famille, je me prends à ma propre comparaison…Je vais voir mes parents chaque week-end que Dieu me donne ( !) ou presque. Et, ce matin, dimanche 26 novembre, je me suis retrouvé naturellement, une fois de plus, à l’intérieur d’une église. Geste naturel ? Réflexe ? Habitude ?

Je reste et resterai quelqu’un qui doute, profondément. Le jour où je serai habité de certitudes, réveillez moi. Suite à mon grand cri d’interrogation de cette semaine, j’ai acheté un livre qui vient de sortir… «Débaptisez-moi, pour l’amour de Dieu !» (éditions Louise Courteau). L’auteur, un certain Paul C. Bruno, de nationalité canadienne, se pose depuis des années des questions. C’est visiblement un croyant, un Chrétien, un Catholique même. Un Catholique déçu. Pour diverses raisons. Sa déception est grande, intense, totale. Il va jusqu’au bout et se pose la question d’être débaptisé pour être rayé des membres de l’Eglise… Du coup, il tente d’analyser sa foi, ses croyances, il décortique le Credo, les écrits sacrés (Ancien et Nouveau Testaments), la tradition chrétienne (les Pères de l’Eglise primitive mais aussi et surtout le Catéchisme de l’Eglise Catholique, remis à jour par un certain Joseph Ratzinger, devenu Pape voilà un an). Le livre est un pavé (plus de 600 pages) mais le style est très agréable à lire avec de petits paragraphes argumentés. J’apprécie la connaissance que l’auteur a des textes… différence essentielle avec un Michel Onfray qui, dans son «Traité d’Athéisme», rendait des comptes à l’Eglise de sa petite enfance sans argumentation ni originalité (en pompant ici ou là Nietzsche ou Freud). Je ne sais où ce livre me mènera… Dans la première partie, l’auteur avertit le lecteur… écartant d’office et le croyant intransigeant et l’athée qui ne s’intéresse pas aux questions existentielles. Dans la conclusion de son ouvrage, l’auteur tente de mettre en place son propre Credo…

Voilà. Je vous reparlerai de cet ouvrage dans les semaines à venir. D’ici là, j’aurai repris le chemin de la lecture de textes, divers et variés… Je remercie ici les personnes qui me lisent régulièrement et me commentent, notamment Gérard ou Pierrette avec qui j’ai souvent eu des conversations d’ordre spirituel, notamment Fred (Doctor Freyd !) et Stéphane qui ont pris la peine de longuement commenter mes interrogations sur la foi, notamment Johan ou Fred Thé qui ont partagé avec moi au cours de l’année écoulée un moment au cœur d’une église… Je me souviens des longues conversations avec Solange de Luri, autour de la philosophie, de la psychologie et aussi et bien sûr de la religion… Lors de mon départ de Corse, elle m’avait dit que nos conversations nous avaient fait avancer… Merci à toutes et tous de me faire avancer par vos remarques, par vos silences aussi, par vos clins d’œil, vos remarques, vos sourires et vos regards parfois réprobateurs…

Avant de conclure… Un petit point de ma merveilleuse vie privée qui vient de connaître un de ses épisodes les plus inutiles et les plus grotesques. Je me suis encore amouraché d’une personne (rencontrée sur internet, en précisant que c’était elle qui m’avait contacté, et ce à deux reprises puisqu’après une première rencontre j’avais senti que le courant ne passait pas outre mesure) qui n’éprouvait rien pour moi et qui, après m’avoir entraîné sur la voie d’une amitié amoureuse avec promesses de sorties ensemble et même de voyages estivaux (particulièrement à destination de l’Ile de Beauté), qui après m’avoir expliqué qu’il fallait y aller lentement (très lentement !), ne pas la brusquer, qu’elle sortait d’une histoire difficile et qu’il lui fallait du temps, beaucoup de temps, m’apprend cette fin de semaine au détour d’une phrase qu’elle a rencontré quelqu’un et que c’est le grand amour mais qu’on peut rester amis (ben voyons). Le grand amour en dix jours quand on ne veut pas s’engager, c’est relativement superbe. Mais c’est la vie… Après quelques minutes de tristesse et de larmes refoulées, j’ai senti comme un soulagement et je viens de passer le week-end le plus paisible depuis bien longtemps… J’ai jamais tant dormi ! Le sommeil du juste ?! [Rajout de dernière minute : j'ai eu droit, par mail, car tout s'est fait par mail, au somptueux qualificatif de "petit homme triste nombriliste"... alors même qu'il n'y a pas eu de liaison nous aurons quand même eu nos mots de rupture... très très ridicule, tout ça...]

Avant de vous quitter… Dans mon mail sur ma crise de foi (et non de foie !) (même si c’est parfois lié…) je parlais de mes interrogations par rapport au Livre de Job. Il est un livre de la Bible que j’ai toujours particulièrement apprécié (et je ne suis pas le seul… n’est-ce pas, Gilles ou Pierrette ?), c’est «L’Ecclésiaste» (ou Qohélet en hébreu, littéralement : l'homme de l'assemblée... 'ekklesia' en grec). Pour conclure, quelques courts extraits en sachant que je vous en conseille tous la lecture intégrale. C’est un court ouvrage, d’une dizaine de pages. Ce texte, c’est les interrogations d’un sage arrivé non pas au terme de sa vie mais déjà d’un âge avancé. La légende veut que ce sage soit le roi Salomon (en arabe Soleiman)... Les propos qui suivent peuvent tous nous interpeller, croyants, athées, agnostiques…

Voilà quelques extraits (dans l’ancienne traduction de la Bible de Jérusalem)…

«Vanité des Vanités, et tout est vanité. Quel intérêt a l’homme à toute la peine qu’il prend sous le soleil ? Un âge va, un âge vient, et la terre tient toujours. Le soleil se lève, et le soleil s’en va (…) Tous les fleuves marchent vers la mer, et la mer ne se remplit pas (…) Tout est ennuyeux. Personne ne peut dire que les yeux n’ont pas assez vu, ou les oreilles entendu leur content. Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera ; et il n’y a rien de neuf sous le soleil (…) il ne reste pas de souvenir d’autrefois (…).» (Qo 1 2-11)

«J’ai étudié avec soin la sagesse et le savoir, la sottise et la folie. Je comprends que cela même est poursuivre le vent. Beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin, plus de savoir, plus de peine. Je me suis dit : Je vais m’essayer au plaisir, regarde le bonheur : et c’est vanité. Du rire, j’ai dit : Absurde ! Du plaisir : A quoi sert-il ? J’ai voulu livrer mon corps à l’ivresse, en gardant mon cœur à la sagesse ; j’ai voulu m’attacher à la folie, pour voir le bonheur des hommes, ce ce qu’ils font sous le ciel leur vie durant (…)» (Qo 2 1-3)

Suit une description de la vie de monarque… Le roi qui a bâti et amassé fortune… Le roi qui a cherché la sagesse par opposition au fou… «(…) Il n’y a point de souvenir durable ni du sage ni du fou ; et dès les jours suivant [leur disparition] ils sont oubliés tous deux ; et le sage meurt bel et bien comme le fou. Je déteste la vie, car ce qui se fait sous le soleil me déplaît et tout est vanité et poursuite de vent.» (Qo 2 16-17)

Suivent quelques phrases célèbres… «Il y a un moment pour tout, et un temps pour tout faire sous le ciel : Un temps pour enfanter et un temps pour mourir (…) Un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour gémir et un temps pour danser (…) Quel intérêt a-t-on à la peine qu’on prend ? Je regarde le métier que Dieu donne aux hommes. Tout ce qu’il fait convient à son heure, mais il leur donne à considérer l’ensemble du temps, sans qu’on puisse saisir ce que Dieu fait du début à la fin. Je comprends qu’il n’y a de bonheur pour l’homme que dans le plaisir et le bien-être durant sa vie. Quand on mange, et boit, et se donne du bon temps dans son labeur, c’est un don de Dieu. (…) Je constate qu’il n’y a de bonheur pour l’homme qu’à se réjouir de ses œuvres, car c’est la condition humaine. Qui donc le mènera voir ce qui sera après lui ?» (Qo 3)

Dans les paragraphes suivants, l’auteur aborde les inégalités sociales, l’oppression de la force et la défaite de l’homme isolé ; l’argent ; la sagesse en face de l’adversité ; l’amour qu’il faut cultiver ; le hasard de la vie («L’Homme ne sait pas son heure») et enfin l’âge… Quelques lignes superbes sur la vieillesse et le naufrage qu’elle signifie bien souvent… «Si l’homme vit de longues années, qu’il profite de toutes ; et qu’il se rappelle que les jours sombres seront nombreux ; tout ce qui vient est vanité. (…) Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ton adolescence avant que viennent les mauvais jours (…) ; et que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles ; et que reviennent les nuages après la pluie ; au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes vigoureux ; où les femmes cessent de moudre, parce que le jour baisse aux fenêtres, et que la porte est fermée sur la rue ; quand tombe la voix de la meule, quand s’arrête la voix de l’oiseau et quand se taisent les chansons, lorsqu’on redoute la montée et qu’on a des frayeurs en chemin. Et l’amandier est en fleurs, et la sauterelle est repue, et le câprier donne son fruit, tandis que l’homme s’en va vers sa maison d’éternité ! Et les pleureurs tournent déjà dans la rue ; avant que le fil d’argent lâche, que la lampe d’or se brise, que la jarre se casse à la fontaine ; que la poulie se rompe au puits ; et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle à Dieu qui l’a donné.» (Qo 11 8-12 7)

Dans la conclusion, l’auteur avertit son fils, non sans humour, «que faire des livres est un travail sans fin ; et que beaucoup d’étude fatigue le corps».

Ces lignes ont plus de 2 500 ans…

vendredi 24 novembre 2006

Adieu Noiret...

Hier soir, en revenant du badminton, à la radio, j'apprends la nouvelle : Philippe Noiret est mort. Et tout de suite mille souvenirs affluent...
Noiret fait partie de ces acteurs et réalisateurs qui m'auront fait rire et pleurer, qui m'ont ému, qui m'ont fasciné et dont la mort me bouleverse... Avant lui, il y eut Yves Montand, Federico Fellini, Marcello Mastroianni, pour ne citer que ceux-là.
Je ne vais pas faire de grands discours sur l'homme bonhomme à la démarche paisible, à la voix de velours et au cigare légendaire... Je vais plutôt m'arrêter sur trois de ses films qui m'ont particulièrement marqué et qui sont parmi les films que j'aime le plus au monde (et que j'ai vus des dizaines de fois chacun).
"Le Vieux Fusil". Une révélation. Un choc. Une histoire simple... Noiret, médecin de province (à Montauban), a une fille adolescente. Sa femme est partie, on ne sait pourquoi. Il rencontre Romy Schneider, une demi-mondaine, et après une nuit, lui propose de l'épouser parce que la guerre va éclater (on est en 1939). Elle se moque de lui puis accepte et ils vont apprendre à s'aimer jusqu'à former un couple inséparable. 1944, la division SS Das Reich (celle-là même qui détruira Oradour), en remontant vers la Normandie, s'arrête dans le village où Romy Schneider et sa belle-fille se sont réfugiées... Elles seront violées et brûlées vives. Noiret, parti pour les rejoindre, découvre le massacre, le village entièrement détruit. Avec le vieux fusil de chasse de son grand-père, il entreprend une vengeance méthodique. Une musique superbe, des images de tendresse et de guerre. Un chef-d'oeuvre dont s'honore le cinéma français. Noiret obtenut son premier césar pour ce film.
"L'Horloger de Saint-Paul". Premier film réalisé par Bertrand Tavernier. Evidemment, l'action se passe à Lyon, dans le Quartier Saint-Paul, dans les Années 1970. Noiret, petit horloger, vit seul avec son fils. Sa femme est partie depuis bien longtemps. Lui et son fils ne se parlent plus. Un jour, on apprend à Noiret que son fils a brûlé une voiture (1968 n'est pas loin) et qu'il est en fuite avec sa petite amie. Ils ont tué un vigile. Noiret mène son enquête, parallèle à celle du policier Jean Rochefort (son compère au théâtre avec Marielle), et découvre que le vigile abusait de la petite amie de son fils. Progressivement, il va se rapprocher de son fils et comprendre la colère des jeunes face à la société bloquée du giscardisme triomphant...
"Coup de Torchon". Autre film de Tavernier. L'action se passe en 1938, en Afrique Equatoriale Française. Noiret est flic, un flic respecté de personne. Sa femme le trompe ouvertement avec son beau-frère (qui n'est probablement pas son beau-frère... joué par Eddy Mitchell, génial, comme dans "Le Bonheur est dans le Pré" !) et lui se tape Isabelle Huppert. Tout le monde le méprise. Un jour, Noiret va réagir et devenir justicier. Massacre en vue... Ton très série noire, le film est d'ailleurs inspiré d'un roman de la fameuse série noire. Cynisme, indolence coloniale, musique de Philippe Sarde, humour décalé...
Trois films que j'aime énormément et que je n'ai pas revus depuis longtemps (je ne les ai hélas pas en DVD... snif !).
Pour conclure, je garderai l'image de l'apparition de Noiret à la fin de "Grosse Fatigue" de Michel Blanc (un autre de mes films fétiches !), quand il explique à Michel Blanc, justement, que les sosies ont pris le pouvoir au cinéma avant de s'engager avec lui sur le tournage d'un nouveau film de Polanski, car le cinéma continue... The show must go on...
En épilogue à ce texte, en écho à mon texte sur la foi, je remercie ici Fred alias Doctor Freyd et Stéphane alias Agedecristal pour leurs mails touchants et même bouleversants de foi... en l'être humain... Le sujet n'est pas clos. J'ai prié hier soir pour ma mère ce Dieu que je ne comprendrai décidément jamais. Mais, après tout, desfois, on ne comprend rien... Prenons les sentiments... Oups ! Le sujet n'est décidément pas clos...
So long, Mister Noiret !

jeudi 23 novembre 2006

Question de foi

Suite à mon texte sur le décès d'Albert, le père de Jérôme, j'ai reçu ce gentil commentaire de Fred alias Docteur Freyd qui m'a interrogé sur la foi... Son commentaire, suivi de ma réflexion...
"En dehors du magnifique hommage que tu lui rends, ce que tu écris me ramène invariablement à ce qui avait été mon sujet de philo du bac, et auquel je ne manque jamais de penser régulièrement : "Le besoin de conviction est-il une preuve de faiblesse ? ". Déjà à l'époque, je n'avais pas tranché... mais c'était pour les besoins de la cause : thèse/antithèse/synthèse. A te lire aujourd'hui je comprends mieux ceux qui ont la foi, et ce en quoi elle est sans doute une force... C'est à la foi troublant et inexplicablement rassurant pour moi qui ne l'ai pas ! Mais au-delà de toute question philosophique, la mort d'un père est une épreuve... "
Ma réflexion...
Avoir la foi... Marrant que t'écrives ça... Moi, je n'ai pas la foi... Je ne sais pas si je l'ai jamais eue. Au début du XXI° siècle, j'ai recommencé à fréquenter les églises par interrogation, pour essayer de rallumer la flamme... Je n'ai jamais eu de sympathie particulière pour l'Eglise catholique mais comme j'étais baptisé et que je ne suis né ni bouddhiste ni juif ni autre, et que j'avais fait mien l'adage du Dalaï-Lama : quelle que soit votre religion, pratiquez la... Je suis donc retourné vers ma famille... Mais je n'ai jamais été très famille... Bref, je me suis souvent senti mal à l'aise pendant la messe mais plus encore quand j'entendais les propos du Pape à la T.V., censé être mon "directeur de conscience"... Oups ! Et la Bible, que j'ai pris l'habitude de parcourir, n'a cessé de m'interroger, surtout l'Ancien Testament avec ses contradictions aberrantes et, dans le Nouveau Testament, les textes de Paul, alambiqués, et y compris au sein des Evangiles certains passages bien violents pour un message de Paix et d'Amour. Mais l'Amour est parfois violent... Le mot Passion désigna d'abord la mort de Jésus de Nazareth.
Bref, des années que je m'interroge et j'ai mille fois moins la foi que la plupart des gens qui ne fréquentent aucun lieu de culte... J'allais à l'église par habitude, comme au repas dominical... J'écris "j'allais" car je crois avoir perdu la dernière étincelle qui me restait... J'ai beau retourner et retourner la question... qui est celle de Camus dans "La Peste"... la souffrance, particulièrement celle des enfants, me tourmente constamment. Hier, au groupe biblique animé par mon père (probablement la dernière fois que je m'y rendais), a été analysé le fameux livre de Job, le pari étrange et pour moi cynique entre Dieu et Satan : Satan explique à Dieu que si Job est un bon croyant c'est qu'il vit dans le bonheur et sans souci... Dieu laisse alors Satan agir... Misère, ruine, enfants qui meurent, maladie. Tout au long du livre, Job va interroger le Seigneur et finira par retrouver ses biens et la joie car c'est un bon croyant... Mais ses enfants, eux, restent morts... Et ce qui m'a choqué, c'est que les exégètes qui étudient ce texte depuis des siècles et l'honorent particulièrement (un symbole du dolorisme : la souffrance permettrait d'approcher Dieu, selon certains théologiens...) ne semblent jamais choqués qu'à la fin de l'histoire les enfants, eux, restent morts. Job retrouve le bonheur mais ses enfants sont morts. Il m'a fallu ce texte pour finir de réaliser que j'en avais assez de ces textes aux sens multiples qu'on torturait pour leur faire dire ce qu'on voulait dire...
Attention. Je continuerai à lire la Bible, notamment les Evangiles. Mais je sens que j'ai perdu la foi dans une certaine idée de la religion... J'espère pas de l'homme... Car l'athéisme est pour moi une négation de l'Humanité car, dans ma foi, il est dit que Dieu est dans tous les hommes. Si nous ne sommes que des particules assemblées par hasard, faut pas s'attendre à un quelconque humanisme... Et c'est ce qui me fait peur... J'ai peur de devenir chaque jour un peu plus cynique et insensible. Quand mon père m'a annoncé hier que ma mère allait être opérée bientôt (l'opération qui a été reportée en juin dernier) et que l'anesthésie risquait probablement de détruire ses derniers neurones, j'ai à peine réagi.
Voilà. Les gens qui ont la foi me fascinent. Je n'en fais hélas pas partie. Je n'ai pas la foi. Je n'ai pas de convictions. Je ne serai jamais ni croyant ni athée car je ne suis sûr de rien. Je ne pourrai pas non plus faire de la politique ou m'engager pour une quelconque cause. Les gens comme moi ne sont même pas à plaindre... Le vent me balaiera tôt ou tard...
Rien à voir... Le dernier James Bond, "Casino Royale", est un grand cru... Sadisme, violence, suspense, charme, action, exotisme... Bond est de retour, l'agent secret cynique qui me faisait rêver étant enfant (moi je voulais pas être pompier comme les gosses d'aujourdh'ui, je voulais être agent secret ou officier de cavalerie), ici un Bond encore débutant puisqu'il vient juste de dégoter son permis de tuer... Et les décors sont fabuleux... notamment en Italie... un certain décor est celui là-même de "L'Attaque des Clones" quand Anakin et la Princesse se marient...
Oui, finalement, j'ai la foi... dans les enthousiasmes de mon Enfance...
Portez-vous bien. C'était probablement mon dernier message sur ce blog avant un petit moment... Foi d'agnostique !

mardi 21 novembre 2006

Nuit d'Automne

( Photo prise le 17 novembre 2006 au CDI.)
Nuit d’Automne

Cette nuit l’automne a frappé à ma porte
Et mes prières sont restées lettres mortes…
Hier encore le soleil inondait ma vie de liberté
Et maintenant la lumière est un souvenir égaré…
Le temps est venu des courses sous la pluie
Quand on se presse pour éviter la nuit.
Que n’ai-je su profiter des beaux jours
Pour chanter encore et encore l’amour ?
Passent les heures, passent les mois, je pense à toi
Et dans mon cœur il fait déjà froid.
Bientôt l’hiver et ses petits matins glacés,
Son brouillard et ses souvenirs embués,
Les pas étouffés dans la neige de décembre,
Les larmes refoulées au creux de ma chambre
Et ce stupide espoir qui mine les cœurs
Tandis qu’au dehors toute vie se meurt.
La ronde des saisons emporte nos soucis,
Nos pleurs, nos peurs mais nos rires aussi…
Une nuit, le printemps m’entraînera gentiment
Avec ses promesses de douceur, de bons moments,
Avec à l’horizon le retour inespéré de l’été,
L’innocence retrouvée, et aussi la futilité…
Il ne fait pas encore froid, il fait déjà nuit
Et l’automne résonne de ses mille gouttes de pluie.

Ecrit dans la nuit du 16 au 17 novembre 2006, 4h40 ≈.
Pour C.

lundi 20 novembre 2006

Pour Albert

Pour Albert

Samedi 18 novembre avaient lieu les obsèques d’Albert. Le texte qui suit lui est dédié.

Albert était le père de Jérôme, un de mes amis d’enfance… L’occasion pour moi d’évoquer en quelques lignes mes (très) jeunes années… Nous étions toute une bande de l’école Achille Roche à Moulins… Il y avait Jérôme, donc, Fred K. (plus connu sous le nom de Fred Thé… je m’expliquerai plus loin), Jean-Luc, Fred T., Thierry C., Emmanuel, et d’autres…

Jérôme et moi fûmes très tôt copains. C’est lui qui m’a largement communiqué sa passion du cinéma et notamment des westerns (Geronimo !). A l’arrivée au collège, nous n’avons plus été dans les mêmes classes mais nous ne nous sommes pas perdus de vue… Devenus jeunes adultes, nous partagions la passion de la pop anglaise. C’est Jérôme (avec Jean-Luc) qui m’a fait connaître le groupe Madness qui devait durablement changer ma vie (j’écoute d’ailleurs Madness alors que je rédige cette chronique), ainsi que le mouvement ska en général et Jona Lewie («Stop the Cavalry !»). C’est lui qui m’a inspiré, d’une certaine façon, l’idée de la Néo-Décadence et lui qui est à l’origine de la fameuse phrase : «Je ferai couler ton sang dans les méandres du Canigou !». Ensuite, nous nous sommes perdus de vue… C’est par Fred Thé que j’ai retrouvé Jérôme au début des Années 2000…

Jean-Luc, autre des mes copains d’enfance. Nous avons été en classe ensemble du C.P. jusqu’à la Terminale. Il m’a fait connaître Frankie Goes To Hollywood puis Depeche Mode. Arrivés à la fac, on s’est perdus de vue. On s’est recroisés au mariage de Jérôme voilà deux ans.

Fred T. était aussi dans cette classe du primaire. Lui aussi fut avec moi du C.P. à la Terminale. Mais nous avons vraiment appris à nous connaître aux scouts où nous sommes même devenus frères de sang… et ça ne s’oublie pas… Il vit maintenant à Limoges et, lors de son voyage de noces avec sa femme Isabelle, ils m’ont rendu visite en Corse, à Luri, voilà six ans maintenant.

Thierry C. était également un copain d’école et des scouts… On s’est croisés souvent par la suite. Il vit à Moulins. Faut vraiment qu’on s’appelle et qu’on prenne un verre !

Emmanuel, copain d’école et des scouts, mon premier « meilleur ami » quand j’étais petit… Il fut, par la suite, le moniteur de ma sœur (salute Surella !). On s’est croisés au mariage de Jérôme.

Fred K., mon meilleur ami. On était ensemble à l’école primaire mais on ne se connaissait pas vraiment. On est devenus amis en 1984, partageant la passion commune du cinéma, allant voir ensemble le film «Indiana Jones et le Temple maudit»… La suite, c’est de l’Histoire… passion du groupe Frankie Goes To Hollywood, journaux «A.C.V.» (pour Actualité Ciné Vidéo) et «S.L.W.» (pour Spielberg Lucas Williams… ma trinité à moi…), vacances, fêtes, brouilles, réconciliations, etc… etc… Pourquoi Thé ? C’est la faute à Gérard, mon prof de grec (que je salue bien ici puisqu’il est un lecteur assidu de mon blog et m’encourage régulièrement à continuer à écrire)… Un jour, Gérard m’avait expliqué que, chez les Grecs, lorsque deux amis se séparaient, ils brisaient un anneau et en emportaient chacun la moitié. Comme ça, le jour où ils se retrouvaient, ils reconstituaient l’anneau… Fred et moi n’avions pas d’anneau sous la main… mais une boîte de thé de Chine noir fumé (j’adore !) de la Compagnie Coloniale… Il a gardé la boîte et moi le couvercle ou le contraire… D’ailleurs, on a jamais retrouvé la boîte mais on a gardé le nom… Thé forever !!

Fred Thé m’a appelé jeudi soir pour m’apprendre le décès du papa de Jérôme. Fred et Jérôme étaient allés ensemble à Madagascar à l’orée des Années 2000. Samedi, nous nous sommes retrouvés au Sacré-Cœur de Moulins pour la messe des obsèques d’Albert.

Je connaissais peu le père de Jérôme, je connais plus sa mère. Mais je l’avais croisé à maintes reprises. C’était quelqu’un de très cultivé, curieux de tout, grand voyageur, mélange de rigueur et de fantaisie, avec un humour bien à lui… A mon retour de Corse, en 2004, j’avais pris l’habitude d’aller à la messe au Sacré-Cœur (sur les conseils de ma mère), où officiait le Père Sarrassat aux sermons corrosifs, anticonformistes et admirablement écrits. Souvent j’y croisais les parents de Jérôme, Albert assistant régulièrement le prêtre lors de la communion. En septembre 2005, lors du départ en retraite du Père Sarrassat (retraite d’office… mais c’est une autre histoire… l’Eglise n’aime pas les anticonformistes… dommage…), c’est Albert qui avait lu le texte qui lui rendait hommage.

Pour les obsèques d’Albert, c’est le Père Sarrassat qui officia. Les textes avaient été choisis par Albert lui-même (notamment un extrait de l’Evangile de Luc : la guérison des dix lépreux et un seul qui vient rendre grâce à Jésus, un Samaritain…). Lors de son sermon, le Père Sarrassat nous apprit qu’Albert était mort le 15 novembre, le jour de sa fête… étrange coïncidence… Et, surtout, il nous fit part d’une découverte : un cahier où Albert consignait depuis des années des extraits de la Bible et d’auteurs spirituels, versets de psaumes, réflexions tirées d’homélies, etc… C’était particulièrement émouvant, notamment quand il nous lut des extraits du cahier écrits voilà à peine deux mois alors qu’Albert était gravement malade… Un message de paix et de sérénité, de foi et de confiance.

Pour conclure ce petit texte, je voudrais dédier à Albert le psaume qui me tient le plus à cœur : « Le Seigneur est mon Berger »… Croyants, agnostiques, athées, nous ne pouvons qu’être touchés par la beauté de ce psaume qui respire, justement, la paix et la sérénité…

Le Seigneur est mon berger :
Je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
Il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
Et me fait revivre ;
Il me conduit par le juste chemin
Pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
Je ne crains aucun mal,
Car tu es avec moi :
Ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
Devant mes ennemis ;
Tu répands le parfum sur ma tête,
Ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
Tous les jours de ma vie ;
J’habiterai la maison du Seigneur
Pour la durée de mes jours.

vendredi 17 novembre 2006

Indiana Jeff alias Docteur Jones


Coucou ! Me revoilà ! Superdoc en pleine action dans son CDI... Photo prise ce jour, le 17 novembre 2006 après-midi, au cours de l'Atelier-Théâtre... Vous remarquerez mon maillot des All Blacks que je porte comme un porte-bonheur, après la déculottée que les Bleus ont subie face aux Néo-Zélandais la semaine dernière, pour qu'on gagne la revanche, demain, au Stade de France, pour le centième anniversaire du XV de France...

jeudi 16 novembre 2006

L'Atelier Théâtre du Collège de Tronget


Coucou ! C'est moi, le 20 octobre, dans mon antre, mon CDI de Tronget... Depuis, j'ai rasé la moustache, coupé les cheveux et posé les lunettes... Il était temps. La moustache et la coupe de cheveux, c'était pour mon personnage de René Dupré... Quant aux lunettes, si je les enlève, on peut enfin voir mes yeux bleu/gris tout tristounets... J'avais pris cette photo (ou plutôt on m'avait pris en photo) lors de l'Atelier Théâtre. A propos de l'Atelier Théâtre, je vous invite vivement à aller faire un tour sur mon autre blog, celui de mon CDI, où je parle un peu des activités dudit atelier...
Par ailleurs, excusez-moi, chers lecteurs (chères lectrices !), si je n'alimente guère ce blog ces temps-ci... On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoire. Je n'irai pas jusqu'à écrire que je suis heureux mais j'avoue être assez pris en ce moment et n'avoir pas spécialement d'inspiration pour l'introspection... Sachez que je suis bien occupé par le collège et par quelques activités sportives en dehors, comme le footing (je cours maintenant mes 10 km et j'aime ça !), la natation, l'aquagym (un bonheur chaque semaine renouvelé d'être le seul homme avec une trentaine de femmes...), le badminton (un jour, je finirai par gagner un match !!). Sinon, le groupe biblique de mon père a repris ses activités. Le thème général de cette année : Le Bien et le Mal dans la Bible est particulièrement passionnant... Lors de la première séance, la semaine dernière, nous avons longuement parlé du dialogue entre Jésus et le Tentateur (chez Matthieu) et de la parabole du fils prodigue (chez Luc), un de mes textes préférés et dont je souhaiterais qu'il soit lu pour mes obsèques (le plus tard possible, donc, avec l'introduction de l'Ecclésiaste... "Vanité des Vanités" et le psaume 23, "Le Seigneur est mon Berger"). C'était très intéressant et particulièrement animé...
Voilà pour les dernières nouvelles.
A bientôt pour de nouvelles aventures !

lundi 6 novembre 2006

Inspecteur Grey, c'est fini...

Voilà, c'est fini. L'aventure Inspecteur Grey s'est achevée jeudi 26 octobre au soir, après une troisième représentation qui a eu beaucoup de succès... Dans la salle, il y avait des amis, des collègues, des élèves... La pression n'en était que plus grande... Tout s'est finalement très très bien passé. Après la pièce, une longue soirée, ou plutôt nuit, puisque la fête s'est finie vers huit heures le lendemain matin... Les jours qui ont suivi, j'avais la joie de recevoir Johan. Nous sommes allés notamment à Clermont assister à un match de Challenge Européen : Montferrand contre Worcester, avec une belle victoire de l'ASM 29 à 23 (malgré une fin de match déroutante puisque l'arbitre avait accordé aux Anglais près de dix minutes de temps additionnel, le moyen de leur permettre de marquer un essai à l'ultime fin du match...). Puis, après le départ de Johan, petite semaine paisible à Moulins chez mes parents... [A propos de l'ASM, quel parcours ils font cette année ! Je rêve qu'ils aillent, enfin, jusqu'au bout... Depuis le temps qu'on rêve du bouclier de Brennus !!]
Le coup de blues, je l'ai eu hier soir en rentrant chez moi... En repassant à la pièce et en me disant : tu viens de dire adieu à six mois de travail... Etrange impression que la fin d'une aventure humaine. Heureusement, dès aujourd'hui, retour au collège, joie de retrouver les élèves. Dès vendredi on reprend l'atelier théâtre et c'est un grand motif de satisfaction. Par ailleurs, cette semaine, reprise de l'aquagym et du badminton après dix jours sans... J'ai hâte de retrouver ces activités devenues indispensables pour mon équilibre.
Pendant les vacances, j'ai vu ou revu pas mal de films... Trois Chaplin ("Les Lumières de la Ville", "Les Temps Modernes" et "Le Dictateur"), "Le Retour du Jedi" (version cinéma d'origine avec la fameuse fête des Ewoks si kitsch mais qui me rappelle mon enfance), "Un Elephant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au Paradis" (chefs-d'oeuvre de films d'amitié !!), "La Dolce Vita", "Rain Man" (comme j'aime ce film !!), "Un Jour sans fin " (un de mes films favoris !!). J'ai relu "Dix Petits Nègres" d'Agatha Christie... Un roman décidément extraordinaire... J'ai également découvert l'adaptation cinéma qui, elle, est un vrai navet. J'ai lu également d'Agatha Christie un roman méconnu : "Destination inconnue", roman d'espionnage situé en pleine guerre froide... Très intéressant. A la T.V., j'ai découvert enfin "Au Service Secret de sa Majesté" où Bond se marie... avec Diana Rigg, encore plus belle dans ce film que dans "Chapean Melon". Au cinéma, je suis allé voir plusieurs films... "Poltergay", comédie totalement déjantée et délirante. "Ne le dis à Personne", superbe thriller qui m'a littéralement retourné. "Prête-moi ta main", gentille comédie un peu prévisible mais avec quelques scènes bien délirantes malgré tout.
Voilà. Aujourd'hui, c'est la reprise, et tant mieux. J'ai hâte de retrouver un rythme de vie simple et équilibré après les dernières semaines particulièrement agitées... pour diverses raisons, d'ailleurs...
Alors, une fois de plus, je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures !!

mercredi 25 octobre 2006

Entre deux représentations...

Petit bonjour rapide depuis le collège... Les deux premières représentations se sont très bien passées. Demain soir, jeudi, c'est la dernière.
Aujourd'hui, cross du collège... J'ai participé à la course des minimes garçons. Parcours de 3100 m. Suis arrivé 8ème avec un temps de 14mn 38s. Très content d'avoir participé !! Et un bon défouloir après les premières représentations et le stress du week-end...
A bientôt à tout le monde !
Amitiés.
Merci à celles et ceux qui m'ont laissé des messages mails et SMS pour les deux premières représentations et suite à mon gros coup de blues existentiel du week-end...

lundi 23 octobre 2006

La haine de moi

Un titre bien sombre alors que, ce soir, c'est la générale de "Inspecteur Grey". Mais j'avoue ne pas arriver à garder la tête froide ou en tout cas concentrée à quelques heures d'aller sous les feux de la rampe...
Hier, j'ai encore eu une mini-scène avec mon père, me reprochant de n'être point assez présent, tout ça parce que je les quittais le dimanche matin au lieu du dimanche après-midi pour me concentrer sur la pièce et parce que je ne les voyais pas le week-end prochain, recevant Mister Johan... Si maintenant le moindre week-end devient impossible. Alors, mon père me fait comprendre que lui n'a plus de vie, plus de sorties. Mais j'ai 36 ans, une vie déjà assez minable comme ça : pas de compagne, pas d'enfants, des amis au loin, brouillé avec ma famille... Si je ne peux même pas imaginer passer un week-end de temps en temps loin de mes parents pour une sortie ou simplement me reposer... comment imaginer qu'un jour j'aie une relation suivie avec quelqu'un ?
Desfois, je regrette d'être revenu de Corse. Je me sens tellement incapable d'apporter quoi que ce soit à mes parents. Je ne suis pas le fils attentionné qu'ils espéraient (que tout parent espère ?). Quand je vois l'inextricabilité de cette situation où ma mère disparait à petits feux et où mon père se referme sur lui, me considérant comme son seul ami (alors que je suis son fils), je me dis que la seule issue est la fuite... avec trois options... le suicide, l'alcoolisme, la mutation. Depuis quelque temps, je songe sérieusement à demander un poste à l'autre bout du pays voire de la planète. Ce serait un non-sens mais ma vie n'a guère de sens...
Le suicide, j'y songe depuis l'âge de dix ans. Pourquoi une telle haine de moi ? J'ai une violence rentrée, une révolte permanente qui m'habite... Mais je ne veux pas ne pas croire en Dieu ou au moins en un sens de la vie. Je me dis que la vie a un sens, que c'est ma vie qui n'a pas de sens. Surtout, plus qu'en Dieu, je n'arrive pas en croire dans les hommes, que ce soit la jeunesse que je ne comprends pas, les trentenaires pétris de certitude (ma "génération" !), les quadras dominateurs, les quinquas aux postes exécutifs, les anciens pour qui c'était mieux avant. Une époque à laquelle je ne comprends rien, entre le sexe facile, les couples qui se déchirent, la violence quotidienne, la société de la consommation et du paraître, et je ne parle que de notre Occident bedonnant... Les hommes m'interrogent... Mais je ne veux pas devenir misanthrope. J'ai donc décidé de retourner ma haine contre moi. Mais comme je suis lâche et sans énergie je ne vais pas au bout de ce nihilisme autodesctructeur et je traîne mon aigreur de petit-bourgeois...
Je pense parfois que ma place est dans un hôpital psychiatrique car les propos qui précèdent sont bien la preuve que je suis déséquilibré, sans aucun doute... Mais, bon, je traîne encore en liberté... Et c'est ce déséquilibré qui devrait s'occuper de son père et de sa mère... Quelle ironie, quand même...
Et je dois me concentrer pour la pièce... C'est pas facile dans de telles conditions... Vendredi, première répétition au théâtre, pas très évidente, avec beaucoup d'hésitations, notamment du fait qu'on jouait pour la première fois sur la scène... Dimanche, hier après-midi, la "couturière"... Pas mal de tension. Pour une fois, j'étais pas impliqué directement, regardant ça de haut (au sens propre : au premier balcon : j'aime y aller regarder les autres jouer... et regarder les réactions des spectateurs...), et assistant à un beau moment tendu entre le metteur en scène et un ou deux acteurs. Ce soir, ce sera la poudre avec la "générale" qui est habituellement la répétition la plus tendue, propice aux règlements de comptes et aigreurs accumulées... Et demain tout le monde s'embrassera...
Demain, je joue à 15 h et 20 h 30. Mercredi, relâche. Je me rendrai au collège pour participer au traditionnel cross... l'occasion de me défouler un peu. Jeudi soir, la dernière représentation, avec notamment la présence de Johan, de Corinne, mais aussi de Mister Thé himself... Fred présent à la dernière !... l'occasion pour moi d'être encore plus angoissé...
Voilà mon dernier message avant un petit moment. Vous me trouvez peut-être impudique de me dévoiler ainsi mais, après tout, c'est la loi des blogs et, entre autres défauts, je suis pas vraiment quelqu'un de pudique... Sinon, je m'amuserais pas à monter sur scène devant des spectateurs...
Bonjour chez vous.

jeudi 19 octobre 2006

Le grand jour approche...

Le Théâtre de Moulins
(photo prise par Johan en novembre 2004)
Le grand jour approche !... En effet, dans cinq jours, auront lieu les deux premières représentations de "Inspecteur Grey"... et je commence à stresser sérieusement... Depuis quelques jours, dans les rues de Moulins, fleurissent les affiches signalant la nouvelle pièce interprétée par La Nouvelle Rampe...
Mardi 17 octobre, c'était la dernière répétition dans la petite salle où nous avons répété depuis le mois de mai... Demain, vendredi, première répétition au théâtre, sans meubles mais enfin sur la scène, dans notre grande maison à nous... Dimanche, en fin d'après-midi, c'est la "couturière", dans les décors... répétition en costumes. Pour la petite histoire, je porterai un noeud papillon (eh ! c'est que je suis le secrétaire d'un diamantaire !) et, surtout, le costume que mon père portait pour son mariage... Lundi soir, c'est la "générale", la dernière occasion de faire quelques réglages avant le grand jour... Mardi 24 octobre, deux représentations, une à 15 h et l'autre à 20h30. Relâche le mercredi 25 octobre, l'occasion pour moi de me changer les idées en participant au cross de mon collège... Et, le jeudi 26 octobre, troisième et dernière représentation... Et ce sera la fin d'une belle aventure... Pour cette dernière, outre nombre de mes collègues et élèves qui me font le plaisir de venir, il y aura Johan, venu exprès d'Evry pour l'occasion et qui jouera les photographes officiels, ainsi que Corinne, amie venue de Vichy. Bref, encore un peu plus de pression sur les épaules.
Jeudi 26 après la pièce, probablement une petite ou une grande fête en perspective... L'an dernier, après "Un Fil à la Patte", avec Samantha et Laurent, on avait fini très très tard (et en plus je travaillais le lendemain). Il y a huit ans, pour "Le Dindon", avec Jean-Luc et Delphine, ce fut également une nuit très mouvementée. Cette année, on verra bien. C'est la dernière fois que Samantha joue avec la troupe (puisque, désormais, elle ne vit plus à Moulins) et j'espère qu'on festoiera ensemble pour arroser ces deux saisons où nous nous sommes cotoyés... Vous n'êtes pas sans savoir, les uns et les autres, combien Samantha m'a apporté... Je n'exagèrerais pas en disant qu'elle a changé ma vie. Oh, elle rougirait si elle le savait... Elle ne se rend jamais sur mon blog, il n'y a pas de risques qu'elle lise un jour ces lignes... En tout cas, depuis un jour de mai 2005 où j'ai fait sa connaissance lors d'une répétition du "Fil à la Patte", les choses ont changé pour moi et j'ai commencé à reprendre confiance en moi... Tout s'est accéléré à l'automne lorsque les répétitions sont devenues plus fréquentes. La suite est dans ce blog... So long, Samantha, et merci pour tout !!!
Retour à la pièce. Dans "Inspecteur Grey", mon personnage se nomme René Dupré... Aujourd'hui, c'est la Saint René... C'est ma fête !
L'échéance approche et je suis plus qu'anxieux... Hier, je me récitais mon texte en allant courir... Ce soir, badminton avec Françoise... Il est probable qu'on parle de la pièce... Et à partir de demain soir, ce sera vraiment la dernière ligne droite...
Merci à celles et ceux qui vont venir me voir et à tout le monde pour vos encouragements... j'en aurai bien besoin !...

lundi 16 octobre 2006

Brame du cerf : épisode 2

Suite à mon précédent texte sur le brame du cerf et autres considérations sur le sexe naturel, j'ai reçu une réponse de Laurence, collègue de longue date (on avait passé le concours ensemble il y a... on le dira pas), que je me permets de mettre ici en ligne car son texte est très intéressant. J'y joins, à la suite, ma réponse à sa réponse... A suivre ! Et vivent les cerfs !!
"JF

j'ai bien rigolé en lisant ton article et eu des sueurs froides face à ceci : "Récemment, on a été surpris que je n’ai pas eu plus d’expériences dans le domaine du sport nocturne et que je devrais courir les professionnelles, ou au moins les clubs de viande fraîche, pour retrouver la fraîcheur qui me ferait défaut…" Ah ! Quelqu'un t'a dit ça ? Lui as-tu envoyé ton poing dans la g-----e ? Ca c'est naturel, même les cerfs s'embrochent avec allégresse. A propos de ton explication sociologique de la "dangerosité" et l'incongruité de la demoiselle célibataire, je peux t'en proposer une autre qui m'a été soufflée par une élève de 6ème il y a quelques années... Nous travaillions sur un cédérom "les animaux dangereux". A la question que j'avais posée "qu'est-ce qu'une demoiselle ?", une élève avait répondu : "c'est une fille pas mariée qui pique le mari des autres......" Réflexion ô combien perspicace qui fleurait bon l'expérience maternelle ! Vois-tu comme cela est naturel en fin de compte ? Comme certains oiseaux piquent le nid douillet des autres, comme certains mâles oublient leur progéniture allant jusqu'à la dévorer, la femme pique le mec de l'une et le mec la femme de l'autre.... quoi de plus naturel que l'oubli ? L'Amour n'est pas naturel. La reproduction l'est. L'amour (puisque c'est le nom qu'on lui donne) est naturel puisque tout s'explique par les hormones, et le grand créateur a tout calculé pour qu'une relation alchimique homme-femme dure le temps de la procréation, de la naissance et des 3 ou 4 premières années "d'élevage"....tout cumulé. Soit à peu près 4/5 ans... Après, naturellement, l'homme peut aller voir ailleurs pour faire germer la graine....et la femme trouver un autre "agriculteur" pour germer à nouveau (c'est son boulot de femelle). Donc, pour moi, à l'origine, sexe ou amour sont naturels... Puis, judéo-christianisme triomphant arrivant, le naturel a totalement été évincé pendant des siècles. A l'heure actuelle, le Pape étant très suivi dans ses conseils avisés (:!)) il y a de la relâche. L'homme marié picore, la femme butine (bon, pas tous ni toutes....) le naturel revient chez certains au galop, et n'attend pas le brâme. Nous sommes malgré tout toujours guidés par nos hormones et nos réactions chimiques. Nous sommes programmés - surtout l'homme- pour être infidèles. Une saison du brâme et une seule n'aurait jamais pu être naturelle : question de survie oblige. Nous n'avons pas été programmés physiquement pour être les plus forts, il a bien fallu trouver une solution.... La multiplication des hommes et donc l'addition des périodes d'enthousiasme sexuel.

Au même titre que la sieste est naturelle, le sexe l'est. Rester avec la même personne plus de 4/5 ans ne l'est plus. Il n'empêche que je suis bien heureuse du petit reste d'emprise judéo-chrétienne sur mon couple : ça fait plus de 3 ans qu'il dure et comme je n'ai toujours pas d'enfant, ça devrait tenir encore un peu. Alors bon, je me dis que l'invention humaine a parfois du bon !!!!

A bientôt"
Et voici ma réponse...
"Je viens de lire ta réponse au "brame du cerf"... et je la trouve géniale (à part pour les judéo-chrétiens car le mariage est un truc commun à toutes les civilisations et tous les continents... on reprochait même à contrario aux premiers chrétiens de ne pas se marier puisqu'ils attendaient la vie éternelle par le martyre et, encore aujourd'hui, tout le monde est choqué que Jésus n'ait pas eu de femme - quoiqu'en dise Dan Brown -, surtout par ses propos de l'Evangile où il glorifie le célibat... à la différence de tous les autres leaders religieux...). Je me suis en tout cas permis de la mettre sur mon blog en réponse... Malgré tout, j'avoue que l'idée que nous ne soyons que des corps obéissant à de la biochimie me fait froid dans le dos. J'avoue croire à une transcendance de l'âme, qu'on l'appelle Dieu, Esprit, etc... Penser que nous ne sommes que des machines à nous reproduire (même si c'est un peu le fond de ma pensée, justement, car je n'ai plus beaucoup de foi depuis quelque temps) me terrifie, peut-être même plus que l'idée de la mort...
A bientôt !
Jean-François"
A part ça, week-end d'errance à me demander quelle place j'avais dans l'univers, quelle place nous avions tous. Angoisse avant les représentations de "Inspecteur Grey" dans dix jours. Déprime suite à mon ultime échec sentimental. Détresse devant la maladie de ma mère et la solitude de mon père. Bref, du grand week-end de bonne humeur. Heureusement, Montferrand est toujours deuxième du championnat de France de rugby.
Tour également au cinéma. J'ai vu "Quand j'étais chanteur", joli film doux amer, qui se passe à Clermont-Ferrand et où Depardieu est enfin redevenu un grand acteur face à une éblouissante Cécile de France. Pour me remonter le moral, j'ai revu, sur Arte (une vraie contre-programmation !), "Y a-t-il un pilote dans l'avion", un des films les plus délirants que je connaisse...
Bonjour chez vous.

jeudi 12 octobre 2006

Brame du cerf, devoir conjugal et sexe naturel...

Pour la première fois dans mon blog, je vais aborder ouvertement la question de la sexualité… Ah ! quand même ! Il était temps ! Ce blog va enfin causer de choses sérieuses… Non, non, ne vous attendez pas à des blagues salaces ou des révélations croustillantes… Juste quelques réflexions douces amères…

Tout m’est venu suite à la discussion avec une collègue qui m’a dit qu’elle était allée en forêt de Tronçais la semaine dernière pour assister au brame du cerf, ou plutôt pour l’écouter… Elle était très déçue… Elle n’a rien entendu (les cerfs ne sont plus ce qu’ils étaient !!). Je lui ai dit que le cerf était probablement en pleine action et que c’est pour cela qu’il avait cessé de bramer… On a alors commencé à délirer et à imaginer le brame de l’homme, et tout et tout… Puis on s’est demandé si la situation des animaux n’était finalement pas plus enviable que celle des humains… C’est vrai, quoi. Chez les animaux, on a des envies sexuelles (on dit poétiquement «la saison des amours») une fois l’an, pas plus d’un mois en général. Bon, ça varie selon les espèces, les biologistes m’excuseront pour mon ignorance en matière de pratiques sexuelles des insectes, des batraciens ou des grands fauves… En tout cas, la période de reproduction ne dure qu’un temps… Tandis que chez l’humain, c’est toute l’année…

Imaginons un instant que nous soyons des animaux, ce qui va à l’encontre totale de l’expression «baiser comme des bêtes»… Nous aurions une période de déchaînement de libido qu’on pourrait noter à l’avance sur nos agendas et on s’en donnerait à cœur joie. On la ferait coïncider avec nos congés annuels. A la fin de la dite période on dirait à la (ou au) (ou aux) partenaire(s) : merci beaucoup et à l’an prochain. Et, le reste du temps, on pourrait vaquer à nos occupations, seul, en couple, avec nos enfants, en tribu, chacun(e) selon ses affinités…

Au lieu de ça, on a envie toute l’année, et jamais tout le monde pareil… Quand on est seul, on ne pense qu’à ça et la quête d’un(e) partenaire de jeux pour adultes est un parcours semé d’embûches, croyez-en mon expérience… Quand on est en couple, ça n’est pas mieux… Mis à part les premiers temps d’une relation (et encore), les couples fusionnels et/ou particulièrement amoureux, c’est rare qu’il y ait adéquation totale dans le couple… Pour le plus grand bonheur des psychologues, des sexologues et des journaux féminins… Qui ne connaît pas le refrain de la fameuse migraine pour faire comprendre que c’est vraiment pas le moment pour la galipette ?!… D’ailleurs, la relation sexuelle est parfois une telle corvée que le législateur a créé la notion de «devoir conjugal»… Imaginez, vous rentrez peinard chez vous le soir, vous avez quitté l’école depuis bien longtemps et vous avez laissé tout votre boulot au bureau ou à l’usine et voilà que votre partenaire vous balance : «Et, dis donc, t’as pas oublié ton devoir conjugal ?!»… On n’en sortira pas !!!

Pour aller plus loin dans cette réflexion sur le sexe, je suis toujours en pétard contre une expression qui m’exaspère : «Le sexe, c’est naturel»… Mais il n’y a rien de moins naturel… D’abord, à la différence des animaux, comme je l’ai écrit ci-dessus, nous, c’est tout le temps et toute l’année que ça nous travaille… Pas très naturel, ce truc !! Ensuite, bien sûr, il est et il doit être naturel de parler de sexe, de libérer la parole, de combattre les tabous… Notre société occidentale moderne a fait de grands progrès dans ce domaine… Mais, d’un autre côté, nous vivons sous la dictature des psychologues, des médias et autres faiseurs d’opinions qui nous assènent quotidiennement cette vérité première d’un sexe naturel… Le sexe n’a rien de naturel. Le sexe, c’est une relation à deux (ou plus si affinités), c’est un rapport à l’autre, une projection vers l’autre… En termes plus simples, c’est le début des ennuis… C’est très compliqué et pas naturel du tout d’appréhender la relation à deux. Alors, on fait croire à la population qu’il y a une norme, voire des normes, qui est, qui sont, fluctuantes. Longtemps, on a expliqué que l’homosexualité était une déviance… On a fait heureusement quelques progrès dans ce domaine (en tout cas en France). Maintenant, on nous parle de l’échangisme comme la nouvelle aventure du couple moderne et libéré (de quoi ?). On nous recommande vivement l’utilisation des «sex toys». De beaux esprits encensent la prostitution en oubliant qu’il y a des prostitué(e)s qui sont exploité(e)s de façon plus qu’inhumaine, y compris au cœur de nos cités d’Europe… Certains considèrent le fait de multiplier les partenaires comme un atout, d’autres comme un handicap. On parle de gérer son couple… comme on gère un bilan comptable ???

Le sexe n’a rien de naturel, c’est une construction humaine. Il y a plein de gens privés de sexe qui, du coup, se retrouvent marginalisés, se considèrent comme anormaux, les parias de nos sociétés post-modernes (c’est beau comme phrase, non ?). Je ne parle pas ici des célibataires dont je fais partie et qui sont plus ou moins frustrés et qui ont toujours existé (les célibataires ont d’ailleurs toujours été vus d’un mauvais œil par toutes les civilisations et toutes les religions car ne participant pas au grand plan de la reproduction de l’espèce). Non, je parle d’innombrables catégories de la population pour qui le sexe n’a rien de naturel et ne le sera pas (plus) jamais… Les handicapés par exemple. Nombre de personnes âgées qui voudraient bien mais pour qui c’est impossible pour diverses raisons. Les malades. Les prisonniers. Les personnes «en marge» pour raisons sociales, financières, à cause de leur origine, de leur travail… Que sais-je encore ? Et je ne parlerai pas d’un terrain glissant qui est celui des personnes victimes du diktat de telle ou telle religion… Le Catholicisme n’a plus guère d’influence sur nos terres (je parle ici de la France) en ce qui concerne la vie privée… Y compris nombre de Cathos pratiquants laissent le Catéchisme à la porte de leur chambre à coucher… Mais il existe certains bastions du Traditionalisme Chrétien ou Musulman qui expliquent en long et en large sur internet aux jeunes filles comment rester chastes et se protéger de notre société dite permissive… Faîtes un tour chez les intégristes de tout poil et de toutes confessions… Le sexe n’est pas naturel, oh, ça non… On pourrait se faire brûler pour moins que ça, encore en 2006…

Voilà quelques réflexions jetées au hasard à cause du brame d’un cerf fatigué… qui ne brame même plus… Personnellement, j’ai tout entendu sur mon compte… aussi bien de la part d’amis que d’anciennes «partenaires intimes»… surtout que je ne pensais qu’à «ça» et que j’étais «trop» porté sur «la chose»… J’ai également entendu que j’étais un réac coincé, probablement de la part de gens qui ne me connaissent pas vraiment… Récemment, on a été surpris que je n’ai pas eu plus d’expériences dans le domaine du sport nocturne et que je devrais courir les professionnelles, ou au moins les clubs de viande fraîche, pour retrouver la fraîcheur qui me ferait défaut…

D’où ma conclusion pirouette (cacahuète !)… Et comment on fait si on veut avoir des relations intimes avec quelqu’un qu’on aime ? Parce qu’on n’arrive pas à imaginer le sexe sans amour… Peut-être suis-je un «judéo-chrétien» (autre connerie à la mode...) lobotomisé par le mouvement romantique et les films à l’eau de rose qui se finissent bien… En tout cas, c’est comme ça. On parle sexe, on parle sexe, mais l’amour dans tout ça ? Et l’amour, y a rien de moins naturel… Cette étrange alchimie qui fait qu’on a rencontré la personne et que, encore aujourd’hui, des gens se mettent ensemble, pour un mois, pour un an, pour la vie, dans la même maison, ou chacun chez soi… L’amour ? Le sexe ? Ah, décidément, j’envie les cerfs !!!

Bonjour chez vous.

Post-scriptum : Et si finalement le «propre» de l’homme (au sens de l’être humain), ce n’était pas justement d’avoir tout le temps envie ?... Alors… cadeau de Dieu ou malédiction que cette obsession de la sexualité ? Ou simple cafouillage génétique ?

mardi 10 octobre 2006

Anthony et moi


Anthony Daniels et votre serviteur à Cusset le 30 avril 2006
(photo prise par Laurent, appelé aussi Général Riomous)

Ah... Enfin, je peux mettre en ligne cette photo qui me tient à coeur, puisque c'est celle de C3PO himself lors de son séjour en Bourbonnais au printemps 2006... Eh oui, même aux fins fonds de la galaxie, dans les recoins les plus reculés, il y a place pour la Star Wars Attitude !!!
En effet, chaque année, au printemps, a lieu à Cusset une Convention Star Wars, fort sympathique au demeurant... Pour plus d'infos :
Egalement le site personnel d'Anthony Daniels :
C'est la deuxième année que je me rends à la convention de Cusset, en compagnie de Laurent et Jean-Michel. Et, cette année, nous avons eu la joie de rencontrer le fameux Anthony Daniels, le seul acteur à avoir participé aux six épisodes de la Saga... Nous avons pu assister à un échange d'anecdotes entre lui et le public, une heure d'entretiens à bâtons rompus en toute simplicité et avec un humour so british délicieux... C'était un moment vraiment génial de se retrouver face à l'un des héros de notre enfance (mais aussi de notre adolescence... et aussi, avouons-le, de notre vie d'adulte : je suis toujours aussi fondu de Star Wars... et je suis pas le seul... n'est-ce pas Doctor Freyd, Laurent, Jean-Michel, Saint Jean, Celestian et d'autres ?!...) et de le voir si disponible pour les fans.
A l'occasion je mettrai en ligne d'autres photos de cette sympathique convention bourbonnaise en attendant la suivante...
D'ici là...
Que la Force soit avec vous !!

lundi 9 octobre 2006

Un lundi d'octobre...

Le bonjour du lundi ! Un week-end assez tristounet marqué par des soucis sentimentaux... Eh oui, à trente-six ans, alors que je me croyais guéri... je suis retombé amoureux et la personne en question m'a gratifié d'une fin de non recevoir... J'ai eu droit à la fameuse réplique "I don't want a lover I just need a friend"... Ah, cette chanson de Texas m'accompagne au quotidien. Je ne vous gratifierai pas de détails supplémentaires car, de toute façon, ils n'intéresseraient personne. Le seul aspect positif de cette triste non-aventure c'est que c'est un excellent moyen pour préparer ma pièce de théâtre... En effet, comme je l'ai déjà écrit sur ce blog, je joue dans "Inspecteur Grey" (représentations les 24 et 26 octobre... c'est très bientôt !!) le secrétaire du mort qui est amoureux de sa femme et lui fait une déclaration (quelques heures seulement après la mort de son patron... très délicat !) qu'elle refuse évidemment. Donc les personnages d'amoureux éconduits, ça me connait ! Je jouais déjà un personnage de ce style dans "Le Dindon"... Mais, bon, dans la vraie vie, j'en ai assez de ce personnage et je dois bien avouer que ce week-end j'ai dégusté... Je pensais pas que ça me ferait autant de peine... L'impression du monde qui s'effondre... La tristesse... Le découragement... Et se dire que les sentiments que l'on éprouve depuis bientôt deux mois n'intéressent pas la personne... Et qu'on va continuer une vie tout seul sans pouvoir partager ses joies, ses peines, ses désirs...
En plus, j'ai passé la moitié du week-end chez mes parents. Situation toujours difficile avec ma mère qui est de plus en plus dépendante et mon père qui déprime et me considère comme son seul confident. Plus encore dans ces moments l'absence d'une présence féminine, d'une compagne, d'une compagnie, cette absence est très très lourde...
Heureusement, il y a le rugby et la superbe victoire de Montferrand à Geoffroy Guichard face à Bourgoin : 28 à 22... Et l'ASM qui reste, pour la deuxième journée consécutive, à la deuxième place, juste devant Toulouse, et derrière le Stade Français (battu pour la première fois de la saison par Montauban... surprenante équipe de Montauban... on devrait jamais quitter Montauban !...).
Heureusement, il y a le théâtre : répétition vendredi soir puis, samedi matin, chez Philippe avec Samantha... L'échéance approche et j'avoue être plutôt stressé... Là aussi, une présence à mes côtés m'aurait bien aidé pour supporter la pression qui monte.
Heureusement, il y a le sport. L'aquagym le mercredi matin, sur les conseils de Fabienne, et c'est très sympa : je suis le seul homme au milieu de plus de vingt femmes !!! Y a pire comme situation... Les footings... je profite du temps clément pour aller courir au moins deux fois par semaine. Et puis, depuis jeudi, avec Françoise, badminton... Très très sympa ! Le sport pour m'empêcher de trop penser et de sombrer dans la déprime, pour éviter de rejoindre définitivement ce côté obscur qui me tend les bras dans mes moments de découragement...
Et puis, sinon, ben, il y a internet. Je peux maintenant vous l'avouer, j'ai commencé cet été à aller sur le site de Meetic, le célèbre site pour faire des rencontres... J'avoue que j'avais quelque appréhension à aller sur un tel site et plus encore presque honte (voire carrément) de l'avouer... Après tout, utiliser ce genre de services me paraissait comme l'aveu de mon incapacité à rencontrer des gens. En même temps, je suis à un âge et à une époque où il devient très difficile de rencontrer des personnes, de prendre le temps de se connaître un minimum... Côté rencontres, c'est pas vraiment ça pour le moment, mais, bon, on découvre qu'on est pas la seule personne à être justement seule. Et, par le biais de cette agence de rencontres virtuelles (!), j'ai pu faire la connaissance électronique de Nathalie qui vient de créer un forum très sympa (j'étais auparavant jamais allé sur des forums) dont voici l'adresse ci-dessous...
et dont l'intitulé est très clair : Hommes, Femmes, Mode d'emploi. C'est très sympa et amusant... Je vous le recommande vivement.
Voilà. Un lundi d'octobre en attendant les suivants...

jeudi 5 octobre 2006

Le Grand Meaulnes

Hier, 4 octobre, je suis allé voir au cinéma l’adaptation du roman «Le Grand Meaulnes», réalisée par Jean-Daniel Verhaeghe.

«Le Grand Meaulnes» d’Alain-Fournier, c’est d’abord un des chocs littéraires de ma jeunesse, avec quelques autres livres («Roméo & Juliette» de Shakespeare, «Le Pays où l’on n’arrive jamais» d’André Dhôtel, «Sans Famille» d’Hector Malot, «L’Ile Mystérieuse» de Jules Verne, «Le Chien des Baskerville» et «La Ville du Gouffre» de Conan Doyle parmi d’autres, et plus tard «Le Meilleur des Mondes» d’Aldous Huxley, «1984» de George Orwell, «La Peste» d’Albert Camus, «Orient Express» de Graham Greene, «L’Herbe rouge» de Boris Vian, «Ravage» et «La Nuit des Temps» de René Barjavel). J’ai toujours eu une affection particulière pour «Le Grand Meaulnes», fasciné que j’étais par l’amitié entre le sage François Seurel, son amour secret pour Yvonne de Gallais, et Augustin Meaulnes, ce personnage étrange qui apparaît et disparaît mystérieusement, lié par un serment d’amitié indéfectible… Et puis, Meaulnes est un petit village du Bourbonnais, à la lisière de ma chère Forêt de Tronçais. J’ai eu la chance de visiter il y a quelques années, avec mon père, Epineuil-Le-Fleuriel où vécut l’auteur du roman de sa vie, Henri Alain-Fournier. Alain-Fournier qui connut un destin tragique, quelques mois après la publication de l’ouvrage, puisqu’il fut parmi les premières victimes de la Première Guerre Mondiale. On ne retrouva son corps qu’il y a quelques années. Sa disparition si jeune ne peut que susciter l’effroi. De même que la disparition du grand Saint-Exupéry, quelque part au dessus de la Méditerranée, après s’être envolé de Bastia, a une aura de mystère… «Le Grand Meaulnes» fut adapté une première fois au cinéma à la fin des Années 1960, avec la belle Brigitte Fossey (dont j’étais jadis fou amoureux !) dans le rôle d’Yvonne de Galais. Je n’ai jamais vu ce film mais mes parents m’en parlaient avec de la passion dans les yeux et dans la voix.

Le film maintenant. On pourra le taxer de classicisme, voire d’académisme. J’avoue moi-même avoir eu un peu de peine à rentrer dedans puis le charme a fini par agir… C’est une jolie adaptation qui ne peut laisser indifférent. Bien sûr, on est loin des superproductions d’aujourd’hui ou même de la dérive des sentiments de notre époque. Ici, on a à faire à des sentiments simples et purs, amitié, amour, respect de la parole donnée, solitude, rêverie… Tout pour me plaire ! Nicolas Duvauchelle dans le rôle titre apporte suffisamment de mystère au personnage. Jean-Baptiste Maunier, que l’on attendait après «Les Choristes», est un François Seurel crédible, même s’il est difficile de l’imaginer instituteur dans la seconde partie du film… Mais c’est un fait historique de l’époque, fidèle au roman : on devenait très jeune instituteur, bien avant sa vingtième année… Clémence Poésy, avec ce joli nom, est un peu en recul, surtout comparée à Emilie Duquenne qui fait une belle apparition en Valentine (et puis j’aime beaucoup cette actrice !!). Jean-Pierre Marielle, en patriarche de Galais, est simplement excellent. Philippe Torreton, l’instituteur, Monsieur Seurel, est assez effacé. Les décors sont évidemment magnifiques, la Sologne est si jolie… les forêts, les prairies, les étangs… des paysages que j’affectionne particulièrement… Et puis il y a la merveilleuse musique de Philippe Sarde, l’un des meilleurs compositeurs français… L’épilogue du film, qui est totalement inédit par rapport au roman, est l’évocation du destin tragique d’Alain-Fournier et de toute sa génération : le sacrifice d’une jeunesse dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale (les monuments aux morts de tous les villages de France sont là pour nous rappeler cette immense tragédie).

Au final, un film «à l’ancienne», au charme parfois un peu désuet, mais qui donne surtout l’envie de replonger dans le roman, et dont les images nous hantent longtemps après que la salle soit rallumée, surtout à l’arrivée de l’automne et des feuilles mortes, de ces couleurs si belles et de ce temps si mélancolique… Et puis, une heure quarante de romantisme dans notre monde si absurde, sans «valeurs», plein de bruit et de fureur, ça ne peut que faire du bien et donner envie de repartir vers de nouvelles aventures… clin d’œil à la conclusion du roman, bien évidemment…

Je dédie cette « critique » à Soleiman, qui fut mon élève à Luri et à qui j’avais fait découvrir ce roman… Je me souviens qu’il l’avait beaucoup apprécié.