Voilà quelques jours j'ai eu un grand moment de nostalgie... En fait, si j'ai un mal bien présent, c'est cette nostalgie qui souvent m'envahit... Je ne pense pas être spécialement mélancolique et je n'ai pas de caractère particulièrement dépressif. Par contre, j'avoue avoir plus qu'un penchant pour la nostalgie... un état étrange que la nostalgie... mélange de rêves et de souvenirs... un passé qu'on reconstruit perpétuellement jusqu'à en faire un "Autrefois Idéal", un Age d'Or dont nous parlaient les Anciens... Littéralement, la nostalgie, c'est la souffrance en attente du retour. Elle désigne et la tristesse causée par l'éloignement du pays natal (réel ou supposé voire reconstruit) et le regret qu'inspire un passé révolu... Ulysse, après dix ans de guerre et dix ans d'errance, rentre enfin au pays... D'autres ne rentreront jamais et erreront perpétuellement. Dans certaines traditions, croyantes ou athées, la vie est comme un voyage, un pélerinage sans espoir de retour et où tout va de mal en pis, l'inverse d'un "long fleuve tranquille". On se raccroche alors au temps heureux de "jadis" et l'on se demande où sont passées les neiges d'antan...
J'ai donc eu un accès de nostalgie comme il m'en arrive parfois, l'envie de chercher refuge dans un passé qui s'il n'était pas glorieux ne m'était pas inconnu, comme si la peur du présent voire de l'avenir m'incitait à replonger dans mes souvenirs que je reconstruis jour après jour... A cette occasion, comme bien souvent, j'ai constaté combien les musiques qui m'inspiraient le plus de nostalgie étaient généralement des airs gais ou supposés tels. Une musique naturellement triste, mélancolique, lancinante, ne m'inspirera pas. Un air léger et enlevé m'entraînera vite dans la rêverie et le voyage dans un passé imaginaire... C'est pour cela que j'aimais un groupe comme Madness, un rock sautillant, limite gentillet pour certains, mais avec au fond une telle noirceur, et cette peur du temps qui passe... "Tempus fugit"... Le temps fuit ! Tictac... Tictac...
Pourquoi cet accès (excès ?!) de nostalgie ? Outre que je reconnais un penchant naturel à ce sentiment, il est également dû à un changement dans ma vie. J'ai fait une rencontre. Je n'en dirai pas beaucoup plus. Nous avons fait connaissance depuis quelques semaines et sommes ensemble depuis les congés de février... Elle aime l'écriture, la littérature mais est prof de maths... Je n'en dirai pas plus, parce que ça ne vous regarde pas, non mais ! Comme dit le fameux adage, "pour vivre heureux vivons cachés". Par ailleurs, l'expérience désastreuse de l'été dernier m'incite à une certaine prudence, une certaine retenue... Pas forcément une retenue dans mes sentiments (j'en serais probablement incapable)... il est difficile de ne pas "s'emballer" dans de telles circonstances... Non, plutôt une retenue à "trop en parler"... un peu comme par superstition, quand on dit "ne parle pas de malheur"... En outre, plusieurs d'entre vous à qui j'ai annoncé ma liaison m'ont dit de faire attention, de garder un minimum les pieds sur terre... Ils se souviennent de l'état où je m'étais retrouvé en juillet de l'an dernier, état se prolongeant jusqu'au début de l'hiver... pour une histoire de trois semaines... c'était cher payé... Et, enfin, j'ai été assez longtemps spectateur ou au moins commentateur de ma vie, je veux en devenir acteur... J'aurai tout le temps, plus tard, de faire des commentaires et des analyses.
Bref, au moment où je sens que je peux goûter de nouveau et pleinement et sereinement au bonheur, la peur m'étreint, plus que de l'anxiété, la peur de l'inconnu, d'une nouvelle vie qui commence, dont je ne connais rien... Alors, je m'accroche à ce que je connais le mieux... Mes souvenirs chéris... "Dreams and Memories"... Mais au diable ces souvenirs ! Allons de l'avant ! Il faut profiter du jour présent... "Carpe Diem !"... Après tout, pour rester dans les métaphores sur le voyage terrestre... ce qui est intéressant, c'est le voyage, ni les départs ni les arrivées... Profitons du voyage. Et, comme j'aime à citer cette phrase de Higelin (que ma douce et tendre apprécie particulièrement), écrite entre Calvi et Paris, extraite de "La Ballade de chez Tao"... Vivez heureux aujourd'hui : demain, il sera trop tard !!...
Je terminerai cette petite réflexion sur la nostalgie en remettant en ligne deux poèmes dédiés à mes lieux de prédilection... Moulins, bien sûr, et le Cap Corse, bien évidemment... En plus, on est à quelques jours des élections municipales et cantonales où tout le monde fait des déclarations d'amour à sa région pour récupérer quelques suffrages... Dans mon cas, ces déclarations sont totalement gratuites...
Au fait, pourquoi évoquer le fait que j'ai "rencontré quelqu'un" sans en dire plus ? Pour vous tenir malgré tout, d'une certaine façon, au courant... et également pour m'excuser d'être moins présent au téléphone, par mail, par courrier, etc... J'avoue avoir l'esprit ailleurs en ce moment...
MOULINS MON AMOUR...
Moulins, mon Amour, restons sous ton aile !
Tu seras toujours dans nos coeurs la plus belle !
Moulins, gentille cité de mon enfance...
Moulins, en toi j’ai connu mes seules romances.
Tranquille capitale du Bourbonnais :
Sois sûre que je ne t’oublierai jamais !
Petite ville paisible et sans histoire.
Tellement sans histoire qu’on n’y fait rien le soir !
Pourtant, tu m’as vu grandir
Et tu nous as tous regardés partir
Vers d’autres cieux bien plus merveilleux
Mais nulle part ailleurs nous ne retrouverons
Ce petit rien qui nous habite à déraison
Et si à force de vieillir nous serons vieux
Ce ne sera pas sans venir un jour te revoir,
Histoire de Moulins, histoire de rien, histoire...
Car nous sommes un peu de toi
Et même si cela ne va pas de soi
Au fond nous te sommes tous reconnaissants
Même si nous avons tous foutu le camp !
Le titre du poème est évidemment inspiré de la chanson de "Moulin rouge", et également d'un petit spectacle contant l'histoire de Moulins et joué en 1998... Clin d'oeil à la Nouvelle Rampe !!! Ce texte fut écrit dans la nuit du 9 au 10 janvier 2001.
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Le Capicorsu BluesUn ska brumeux dans une vallée encaissée
Un slow langoureux sur une plage éplorée
Et la nuit lézardée de mille éclairs effrayés
De leur puissance bien trop surestimée...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Une fête techno à réveiller Sénèque
Un petit vin blanc parfois un peu sec
Et la litanie des accidents qui fauchent notre jeunesse
Et on fait semblant d’aller encore un peu à la messe...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Une étreinte jazzy sur le port de Toga
Une soûlerie rock sur la plage de Pietracorbara
Et la balade à la Tour Santa Maria
Sans parler des tangos d’antan à Erbalunga...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Miss amiante à Canari, c’est déjà fini
Et l’été voit arriver le cortège des amis/ennemis
Tandis que je chante sur la plage de Barcaghjiu
L’air trop connu des disparus de Macinaghju...
Oh ! Yeah ! C’est le Capicorsu Blues !
Celui qu’on perdit entre Centuri et Morsiglia
A moins que ce ne fusse entre Pinu et Nonza...
(8 septembre 2002)
Portez-vous bien