Mercredi 21
septembre 2016, 13h15.
Alors que le
CDI bruisse de la présence de quelques élèves de prépa littéraire, je me décide
à prendre non la plume mais le clavier. Je profite de n’avoir rien sur le feu
pour écrire ce qui va suivre. Je ne sais pas encore ce que je vais écrire, je
n’ai ni inspiration ni but précis, juste occuper le temps et ne pas rouiller
intellectuellement… On verra où cela nous mènera.
Gérard, mon
ancien prof de grec, m’a souvent conseillé d’écrire mon autobiographie, me
disant que j’étais doué pour parler de moi-même. Ce qui est à la fois un
compliment et peut-être une malédiction car j’aimerais écrire des fictions ou
même des essais mais j’en suis bien incapable. J’ai tenté aussi une fois une
autofiction mais le résultat fut peu probant. Il est toujours difficile
d’écrire sur soi sans blesser d’une façon ou d’une autre son entourage.
Chacun(e) est tenté(e) de se retrouver dans ces lignes, et une figure de style
ou une tournure de phrase peuvent vite se révéler ravageuses.
Ecrire sur soi… Certes… Mais
par où commencer ? Je suis né le … à … de … et … Genre la rubrique d’état
civil qui va bien. Dans mon cas, là où je suis né importe peu. Je n’y ai jamais
vécu et je n’y suis jamais retourné. Il s’agit de La Haÿ Les Roses dans le Val
de Marne. Mes parents étaient alors jeunes professeurs dans la banlieue
parisienne et vivaient à Antony. Je suis né le 22 mars 1970, le dimanche des
Rameaux à 10 heures du matin, et ce jour là, aux dires de ma mère qui n’avait
pu aller à la messe à cause de moi, ce jour là, donc, il neigeait sur la région
parisienne…
Voilà. C’était
la rubrique « Au commencement ». Sept minutes, au regard de l’horloge
de l’ordinateur, que j’écris, et déjà je m’ennuie de me mettre en scène, de me
raconter. J’ai toujours peur d’embêter les autres avec mes histoires. C’est
pour ça que je n’appelle pas mes amis quand je ne vais pas bien, et même quand
je vais bien : j’ai peur de les importuner, de les agacer, de les
déranger. Du coup, je reste seul dans mon coin à tripatouiller ma déprime ou à
user mes enthousiasmes. De temps en temps, je tente bien d’écrire un billet via
mon blog mais, là aussi, je suis devenu vraiment circonspect. Il m’est arrivé,
par le passé, de heurter, de blesser, de choquer des ami(e)s proches par
certains de mes propos alors que tel n’était vraiment pas le but. Je voulais
juste m’exprimer, partager mon point de vue, une humeur, quelque coup de cœur
ou coup de gueule.
Ecrire est une
chose, en soi déjà difficile. Mais écrire pour être lu en est une autre. Surtout
si on n’écrit finalement que pour un cercle restreint de personnes. Il y aura
toujours le risque de blesser son lectorat et, peut-être pire, de l’ennuyer.
Nous sommes, plus encore maintenant avec l’avènement de l’internet, submergés
de messages en tous genres, et un mail avec les états d’âme d’une personne,
même proche, au milieu de spams, d’annonces publicitaires, de courriers du
boulot ou d’administrations, ce mail des états d’âmes de votre serviteur, au
mieux passera par pertes et profits immédiatement, au pire agacera son (sa)
destinataire (trice) qui se dira que « décidément, J.-F., il a le temps
d’écrire toutes ces sornettes ». Indubitablement.
Quinze minutes
que j’écris et je vais m’arrêter pour le moment. Qui sait ? Je reviendrai
peut-être cette après-midi écrire de nouveau, si l’inspiration vient. Je n’ai
pas beaucoup de travail en cette après-midi calme où les élèves sont encore peu
nombreux à venir au CDI.
A
suivre ?
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