Alors que le monde continue sa route tant bien que mal, ici,
dans le vert bocage bourbonnais, un petit documentaliste est en train de
plonger dans une dépression dont il ne soupçonnait pas les ravages qu’elle
allait lui causer.
Bon, assez de poésie ! Je ne vais pas parler de moi à
la troisième personne. Je ne suis pas une personnalité ! D’ailleurs, pour
info, je ne me présente pas à la prochaine élection présidentielle. Pas le
temps, pas envie.
L’envie. C’est bien ce qui me manque le plus en ce moment.
Je ne pensais pas que ça me tomberait dessus un jour. J’ai toujours eu envie de
quelque chose, toujours eu envie de me lever pour aller travailler, pour aller
pratiquer des loisirs, pour aller à la salle de sports… que sais-je moi ?!
Et là, plus rien. C’est le vide intersidéral. Plus envie de rien. Même plus de
mon canapé ! Je reste chez moi prostré dans mon lit, espérant juste dormir
le plus longtemps et le plus souvent possible, pour aller dans mes rêves où,
là, je ne déprime pas et où ma vie a encore du sens et du mordant. Je ne
croyais pas une amie, il y a quelques années, m’expliquant qu’elle était restée
prostrée pendant six mois sur son canapé. Je me disais qu’elle exagérait, qu’on
peut déprimer, bien sûr, d’autant que ça m’était arrivé plus souvent qu’à mon
tour, mais que ça n’existait pas, cette dépression sévère qui dure plusieurs
jours, plusieurs semaines, plusieurs mois.
Mais, voilà, j’y suis. Et ce n’est vraiment pas marrant. Je
voudrais tellement m’en sortir et que ça cesse une fois pour toutes, au moins
ressentir un mieux, l’impression que je remonte la pente, que j’ai touché le
fond. Mais non. J’y suis, j’y reste et c’est tenace. Saloperie de dépression
qui me pourrit la vie !
J’en arrive à ne plus pouvoir penser à rien d’autre. Envie
de rien, je vous dis.
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