mardi 28 mai 2019

Prier pour les Chrétiens d'Orient




Dimanche 26 mai, sixième dimanche de Pâques, c'était la journée de prière pour les Chrétiens d'Orient... 

Je sais, je suis un peu en retard... Mais il est toujours temps de prier pour nos frères, les Chrétiens d'Orient...


Prière de l’Œuvre d’Orient

Sous votre protection, Ô très sainte Mère de Dieu,
les chrétiens des Églises d’Orient ont toujours trouvé refuge.
Rassemblez les Chrétiens d’Orient et d’Occident dans l’amour de votre fils
afin que l’unité des Églises ressemble à celle de la Trinité Sainte du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Donnez-leur le courage dans les épreuves, la patience dans la persécution, l’espérance dans les conflits.
Ô Vous, vraie fille d’Abraham, faites que les fidèles des trois religions, juive, chrétienne et musulmane, se traitent fraternellement en fils et filles du même Père.
Qu’ils recherchent la paix en cette terre où parut le Prince de la Paix.
Dans la fidélité à l’Église et à sa mission, inspirez aux frères d’Occident la gratitude envers leurs frères d’Orient et à tous la charité qui fait vivre et croire au salut que le Père offre à tous les hommes.
Ô Vierge, comblée de grâce et de bénédiction, intercédez pour nous.


vendredi 24 mai 2019

La (longue) citation de Charlotte Delbo de la semaine...


Prière aux vivants, pour leur pardonner d'être vivants

Je vous en supplie
Faites quelque chose
Apprenez un pas
Une danse
Quelque chose qui vous justifie
Qui vous donne le droit
D’être habillés de votre peau de votre poil
Apprenez à marcher et à rire
Parce que ce serait trop bête
A la fin
Que tant soient morts
Et que vous viviez
Sans rien faire de votre vie.





Charlotte Delbo (1913-1985) était une militante politique, une résistante et une femme de théâtre et de lettres. De 1938 à 1941, elle fut la secrétaire de l'acteur et metteur en scène Louis Jouvet. 
En 1941, alors que la troupe de Louis Jouvet était en tournée en Amérique du Sud, Charlotte Delbo décida de rentrer en France pour rejoindre son mari, militant communiste comme elle. Elle savait les risques qu'elle prenait. Tous deux sont arrêtés en mars 1942. Peu de temps après, son mari, Georges Dudach, sera fusillé au Mont Valérien après avoir été torturé. Charlotte Delbo sera d'abord enfermée à la Prison de la Santé puis déportée à Auschwitz en janvier 1943 : elle fait partie du "convoi du 24 janvier 1943", le seul convoi de déportées politiques françaises envoyées à Auschwitz. Les femmes entreront dans le camp en chantant "La Marseillaise". 
Charlotte Delbo sera l'une des 43 survivantes du convoi des 230 femmes. A son retour en France, après la guerre, après avoir un temps travaillé de nouveau au côté de Louis Jouvet, elle écrira poèmes, pièces de théâtre et essais pour témoigner de l'indicible. Elle racontera notamment comment elle était arrivée, avec les autres prisonnières françaises, à monter et jouer "Le Malade imaginaire" devant les prisonnières polonaises.
Charlotte Delbo continuera son activité militante, notamment en s'opposant à la guerre d'Algérie et à la pratique de la torture. Elle s'est éteinte à Paris en 1985, après avoir dit à sa meilleure amie : "Tu leur diras, toi, que j'ai eu une belle vie".
Le collège de Tronget, dans le département de l'Allier, porte fièrement son nom depuis 1998.

jeudi 23 mai 2019

Prière pour les martyrs de la foi

Alors qu'il y a encore eu ce week-end l'assassinat d'une religieuse en Centrafrique, nous pouvons prier pour tous les martyrs de la foi, notamment les religieuses et les prêtres assassinés ces derniers mois en Afrique, les fidèles assassinés lors d'offices au Burkina Faso et au Sri Lanka, les chrétiens persécutés notamment en Chine populaire (comme d'autres minorités religieuses, d'ailleurs).

L'AED (Aide à l'Eglise en Détresse) nous propose la prière pour les martyrs de la foi :


Seigneur,
sur les cinq continents, en haine de la foi,
tant de chrétiens sont menacés, persécutés.
Signes de contradiction, animés du seul désir d’aimer,
ils meurent pour toi qui es l’Amour.
Nous te prions pour eux, accueille-les auprès de toi.


Nous te confions aussi leurs persécuteurs,
aveuglés par la haine et la violence.
Que le sacrifice et le pardon de leurs victimes
les mènent sur un chemin de conversion.


Vierge Marie,
toi qui la première éprouvas dans ta chair le glaive,
invoque pour nous l’Esprit de force,
qu’il éloigne de nous la peur, la honte, la lâcheté,
qu’il renouvelle notre foi
et nous donne le désir de témoigner,
en toutes circonstances, que le Christ est Seigneur.


Amen

Macron...

Je n'en peux plus de voir sa tête ! La propagande pro Macron dans les médias devient irrespirable : lors du "grand débat", il squattait sur cinq à six chaînes de télé à la fois ; cette semaine, il a fait "la une" de toute la presse régionale (à l'exception courageuse de deux quotidiens qui ont refusé la relecture de l'interview de Jupiter par les services de l'Elysée, contraire à toute déontologie journalistique). On le voit partout. Dire que, naïf que je suis, j'ai voté pour lui en 2017, suivant les conseils de Bayrou, devenu depuis son laquais (après avoir été remercié, comme tous les ministres MODEM au bout de trois semaines...). J'ai honte de moi ! Il a une politique ultra-libérale, il détricote le pacte social, il désosse la fonction publique, il appauvrit les actuels retraités, il détruit les retraités à venir (avec la retraite à points, point modifié chaque année... délirant !), il a une politique de non accueil des migrants et des réfugiés pire que celle des pires des populistes, il méprise le "peuple", les gens comme moi qui "ne sont rien". Je n'en peux plus. Dire qu'il va être conforté dimanche et réélu dans trois ans, sous le prétexte de "sauver la République"... Quelle République ? Celle qu'il considère comme une simple "start up" ? Dire que ce type a fait des études de philo... Pour en arriver là !

lundi 13 mai 2019

Lundi 13 mai...

Desfois, on n'a pas beaucoup d'imagination pour trouver un titre à un article, un objet à son mail... alors on met la date du jour...

Lundi 13 mai... Dernière ligne droite des européennes. Désolé, je n'en parlerai pas. Le sujet me fatigue.

Lundi 13 mai... Hier, c'était le Quatrième Dimanche de Pâques, le jour où on lit l'Evangile du Bon Pasteur (10ème chapitre de Jean). Hélas, ce fut aussi le jour où un prêtre et six fidèles furent assassinés pendant la messe au Burkina Faso. Prions pour eux. Bien sûr, ça n'a pas vraiment fait la une des journaux français.

Lundi 13 mai... Il y a six jours disparaissait Jean Vanier. Tant a été dit sur cet homme formidable et gigantesque (dans tous les sens du terme !). J'ajouterai simplement que je retrouvais chaque mois avec plaisir sa chronique dans "Panorama". Il va tous nous manquer. Ci-dessous un de ses magnifiques textes : "La beauté humaine". A lire, relire, et méditer.

Et puis, malgré tout, je suis d'humeur guillerette ce matin. Ce week-end, j'ai réécouté pas mal de musique classique. Il faut dire que ces derniers mois j'ai acheté nombreuses compilations et autres anthologies, pour compléter ma discothèque classique qui était assez peu fournie (Tchaikovsky, quelques autres Russes, Beethoven, Richard Strauss et depuis quelque temps Debussy...). Du coup, j'ai redécouvert les Suites de Jazz de Chostakovitch (dont la valse rendue célèbre par une fameuse publicité et aussi, parait-il car je n'ai pas vu le film, par la séquence d'ouverture de "Eyes Wide Shut"). Mais, ce matin, c'est un autre morceau de Shostakovich que je vous propose : sa savoureuse reprise de "Tea For Two", baptisée "Tahiti Trot"... Un vrai régal pour bien commencer la semaine !!!


Je vous laisse avec le texte de Jean Vanier mais également avec une petite blague qui circule en ce moment sur le net...


Une suggestion baptiste pour la reconstruction de Notre Dame de Paris !!
(idéal en vue des J.O. de 2024 !!)

lundi 6 mai 2019

La citation de Shakespeare de la semaine...

All the world’s a stage,
And all the men and women merely players;
They have their exits and their entrances,
And one man in his time plays many parts…

 
Le monde entier est un théâtre,
Et tous les hommes et les femmes seulement des acteurs;
Ils ont leurs entrées et leurs sorties,
Et un homme dans le cours de sa vie joue différents rôles…



William Shakespeare,  
As You Like It (Comme il vous plaira), 
acte II, scène 7

jeudi 2 mai 2019

Il faut tuer le père...

Hier, à la manifestation parisienne, un événement, que j'ai suivi "en direct", est passé, au fil de la journée, un peu inaperçu... Les syndicalistes de la FSU (Fédération syndicale unitaire, les profs quoi) ont été virés du "cortège parisien" lors du "traditionnel défilé du 1er mai" (je déteste cette expression des journalistes !) par quelques "ultras jaunes" sous les applaudissements de la foule (la populace, diraient les mauvaises langues)...

Eh oui ! Il ne faisait pas bon être enseignant hier après-midi du côté de Montparnasse... Mais est-ce si surprenant ? Début décembre, lors du "pic" du mouvement des gilets jaunes, ceux-ci (ainsi qu'une partie de la "base" des syndiqués, dont des enseignants... je me souviens d'échanges sur la page FB du SNES, le syndicat des profs, à l'origine de la FSU et son principal "actionnaire") attendaient un appel à la "grève générale". Cet appel n'est jamais venu. Comme en 2003 lors des manifs contre la réforme des retraites de Fillon (depuis, on a eu deux ou trois autres réformes des retraites en attendant la suivante... mais ce n'est pas le sujet ce jour). Il y avait une "ouverture" pour une "extension du conflit", une "convergence des luttes". Le gouvernement avait peur et était aux abois... Une mobilisation massive aurait été ultra efficace. On connait la suite. On ne refait pas l'Histoire. On ne repasse pas les couverts.

Non, les profs n'allaient pas "se mélanger" à la populace des gilets jaunes... Comme jadis les "intellectuels de gauche", Zola en tête, dénonçaient les barbares de la Commune de Paris. Par contre, on a fait chaque mois, sagement, notre petite grève de profs, la grève traditionnelle, parce que, chez les profs, il y a une tradition : la grève mensuelle (ou au moins trimestrielle). Avouons-le, ça ne sert à rien. Perso, ça m'a mis dans le rouge et forcé à contacter mon banquier. Quant au Ministère de l'Education nationale, ça lui donne des crédits supplémentaires puisqu'à chaque jour de grève c'est une journée de salaire de catégorie A qui est décomptée... De là à dire qu'on finance le Ministère... J'en deviens cynique...

La FSU... Fédération syndicale unitaire, née de l'expulsion en 1992 du SNES par la FEN, la Fédération de l'Education nationale. Fédération... La FEN, en 1947, n'avait pas pu (ou pas voulu) choisir entre la pro-soviétique CGT et la droitière CGT-FO... Résultat, elle avait créé "sa" fédération. Depuis, l'essentiel du corps enseignant vit séparé du monde ouvrier et syndical même s'il y a évidemment, à la base, des actions communes.

Mais le malaise dans la société n'est-il pas plus profond, plus lointain, plus enraciné dans l'origine même de notre nation ? Notre nation est née sur une Révolution sanglante dont il a toujours été interdit d'émettre les moindres critiques (on était, et on est, tout de suite classé dans le camp de la plus abjecte réaction ultra-droitière, et tout et tout...). Or, n'importe quelle société, pour aller de l'avant (c'est pareil pour les individus) doit affronter son passé en face. Ce n'est pas parce qu'on rappellera que tout n'a pas été "rose bonbon" dans la Révolution française qu'on s'opposera pour autant aux immenses progrès démocratiques qui accompagnèrent la dite Révolution (même s'ils mirent plus d'un siècle à arriver, car il fallut passer par la dictature sanglante et expansionniste de Napoléon, les différentes Restaurations et tout et tout puis l'écrasement de la Commune pour arriver finalement à la IIIème République, un siècle après la Révolution). Les Français sont les premiers à demander aux autres peuples à affronter leur passé. Que ne le font-ils pas, sereinement, lucidement, complètement ? La Révolution, Vichy, la guerre d'Algérie... Autant de pages traitées trop souvent de façon idéologique et systématique, quand elles ne sont pas tout simplement passées sous silence. Non, la Révolution n'a pas été "un bloc sympathique" "à prendre ou à laisser". Non, tous les Français n'ont pas été des résistants héroïques. Non, la guerre d'Algérie n'est pas qu'une guerre de décolonisation mais également une guerre civile, y compris au sein de la société française.

Oui, admettons-le, reconnaissons-le, nos valeurs sont construites sur un socle sanglant. Nous avons tué un roi, nous nous sommes joyeusement entretués pendant près d'une décennie, puis nous avons mis l'Europe à feu et à sang... pour développer et exporter la magnifique Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Où est-ce que je veux en venir ? Trivialement, je dirai qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs. La Révolution n'est pas un dîner de gala, comme disait Mao. Notre nation est née sur le sang et sur l'idée que le peuple a toute légitimité a régulièrement se révolter. Nous l'enseignons en classe. En espérant que nos élèves ne nous écoutent pas... Le problème, c'est qu'à force de dire que le peuple a toute légitimité à se révolter... il finit par le croire... et par le crier dans la rue puis par l'appliquer... Et on se retrouve dans cette situation "semi insurrectionnelle" depuis plusieurs mois.

Plus anecdotiquement, il y a quelques années, il y a eu un "gros mouvement social" appelé "Mai 1968". J'ai eu droit, comme toute ma génération, aux récits exaltés de ceux de la génération qui "avait fait 68"... Mon père était tellement heureux d'en parler... C'était merveilleux. Bon, il a déchanté quand il a vu tous les anciens soixante-huitards, dont certains qu'il avait connu à la fac, devenir des caciques du PS puis des soutiens de Sarkozy puis de Macron... En même temps, cette génération avait marqué durablement tous les champs de la société et imposé sa vision émancipatrice (qu'elle disait) du monde. Toute autorité était par essence contestable. 

Il fallait tuer le père. Ni Dieu ni maître. On connaissait déjà. Mais, là, on allait plus loin. Plus d'autorité familiale, plus d'autorité religieuse. Bon, après tout, c'est l'évolution de la société. Pourquoi pas ? Mais il fallait aller plus loin. Plus d'autorité à l'école. L'école. Le lieu du mal absolu. Le lieu du pouvoir. Le prof. Or, le prof était souvent (toujours) un ancien étudiant, qui souvent avait "fait 68" (je suis enfant d'un couple 68...). Et, en même temps, un bon élève... Là, on confine à la schizophrénie. Des bons élèves contestant l'autorité établie, devenus chargés d'apprendre l'autorité à des mauvais élèves... Des bons élèves à qui on avait expliqué qu'ils étaient l'élite de la société (notamment pour celles et ceux passés, comme mes parents, par "les classes prépas").

Plus de Dieu. Plus de père. Plus de patron. Plus de maître. Plus de prof. Tout ça, c'est "le système". Quant aux syndicats, qui sont désespérément sous-représentatifs en France (à part encore un peu dans l'Education nationale...), ils sont assimilés, eux aussi, comme "les vilains journalistes" à ce système.

Depuis des années, je me dis et je dis : attention, le jour où un mouvement révolutionnaire se mettra, vraiment, en marche, les gens comme moi, profs, fonctionnaires, intellos, on sera le coeur de cible des révoltés, parce qu'on représente tout ce qu'ils détestent. Et ça me fait beaucoup de peine, à moi, qui fut trotskyste (et le reste un peu par "romantisme" débile) quand j'avais vingt ans. Parce que je croyais à la Révolution sympathique. Celle où personne n'est jamais blessé. Où il n'y a pas de dégâts à court, moyen ou long terme...

On n'en est plus là. Le mouvement des gilets jaunes est probablement en train de s'éteindre. Mais il laissera des traces durables dans la société française. A court terme, il va légitimer "le parti de l'ordre" de Macron, curieusement associé aux Républicains et au Rassemblement national (qui joue sur tous les tableaux et commence à faire, lui aussi, partie du système), au prix d'une énorme abstention et d'un fossé de plus en plus grand entre "deux" France : ceux qui sont citoyens (qui votent) et les autres (dont moi, je l'avoue... à quoi bon voter ?... à cause de François Bayrou, j'ai voté pour Macron et je suis donc "co-responsable" de l'arrivée au pouvoir de ce libéralisme autoritaire). Mais à moyen et long terme ? Nul n'est devin.

En novembre dernier, avant "le premier acte" des gilets jaunes, je m'interrogeais sur un mouvement qui pourrait s'installer dans la durée. J'espérais me tromper. On est (déjà) au mois de mai. La casse est devenue hebdomadaire. Minoritaire certes mais applaudie par une partie de la population et enviée par une partie, totalement déboussolée, de la classe politique (n'est-ce pas Jean-Luc ? ancien sénateur socialiste devenu "chef des insoumis").

Quel père vont tuer les enragés de demain ? Hier, outre un commissariat, les "ultra jaunes" ont tenté d'entrer dans une école primaire et un hôpital... Alors, on peut dire que ce sont des décérébrés, des excités, des incontrôlés, peut-être même des manipulés du gouvernement. N'empêche pas que ça fait six mois que ça dure et que ça laissera des traces dans la société et dans l'imaginaire. Il y avait la génération de mon père qui "avait fait 68". Il y aura "la génération des ronds points puis des ultras jaunes"...

A suivre.