Dans mon message précédent, j'avais dit que je laisserai ce blog en plan pour quelque temps mais je ne peux m'empêcher d'écrire de nouveau, depuis un "cyber café"... D'abord parce que je me devais peut-être de vous apporter quelques explications, ensuite parce que j'ai tant de temps à tuer en ce moment...
Actuellement, une citation me vient, extraite du monologue finale de Jacques Villeret dans "Le Dîner de Cons", où il explique pourquoi il est devenu ce qu'il est, un petit amateur de maquettes en allumettes... parce que sa femme l'a quitté et que "sa vie n'est plus qu'un champ de ruines"... Dans le domaine des citations, je pense à deux chansons... "Since I don't have You" (j'aimais bien la version de "Guns'n'Roses") et le sublimissime "Nothin' compares 2 U" par Sinead O'Connor.
Mon bel été n'aura même pas duré un mois. Je sais que je ne dois pas pleurer sur mon sort. D'abord, il y a tant de misères dans ce bas monde... Heureusement, mon amie Fabienne, toujours très pragmatique, m'a dit et répété qu'une peine de coeur était on ne peut plus respectable. Ensuite, je sais que je ne dois m'en prendre qu'à moi-même... La belle affaire. Je me suis emballé, surinvesti dans cette liaison, j'ai grillé les étapes, j'y ai cru trop vite. Bien sûr. N'empêche qu'on fait souvent les erreurs à deux. Il me reste mes défauts, mon impulsivité, les démons de mon passé, et tout ça qui a certes pourri ma vie et mes relations ces dernières années. Celles et ceux qui ont parcouru ce blog savent à quoi je fais allusion.
Maintenant, "et maintenant que vais-je faire ?" chantait Bécaud... Maintenant, que faire ? Je suis dans cette période particulièrement difficile du vide intersidéral qu'est ma vie en cet été... L'Eternel Eté est devenu l'Eternel Vide... Je tourne en rond des heures chaque jour, je marche énormément. Heureusement, certains jours, je vois des amis, les quelques présents sur Moulins entre deux voyages ou deux sorties. Mais que mes journées sont vides... Le pire, c'est les petits matins... Réveillé dès 6h, je me demande, angoissé, que vais-je faire de tout ce temps ? ("Encore un matin" !) Dans la journée, il y a la salle de sport, des tours en ville sans fin. Le soir, quelque programme T.V. assommant. Heureusement, il y a le théâtre qui continue... Mais que le temps est long... Et je n'ai ni l'envie ni le courage de lire, sinon peut-être un peu le journal.
Le temps est long et je tourne en rond dans ma vie en ressassant les mêmes questions... comment a-t-on pu en arriver là ? comment un tel amour s'est éteint en quelques jours ? comment une somme de détails insignifiants (souvent les détails sont insignifiants, c'est même ce qui les caractérise...) se transforme en un procès à charge ? comment de doux propos tournent à l'aigre ? Une des répliques du premier et du dernier épisode de "Code Quantum" disait "100 % de chance que ça tourne au vinaigre ?"... Et je disais souvent à Stéphanie aux temps heureux que "il y avait certainement un bug " pour que tout aille aussi bien. Car, probablement, tout n'allait bien qu'en apparence... Le ver était dans le fruit. Les ennemis étaient dans la place.
Que faire dans les jours et les semaines qui viennent ? Voir du monde. Certes. Et je remercie d'avance celles et ceux d'entre vous qui auront la gentillesse de me faire signe, de m'appeler, de passer un moment avec moi. Je les rassure, on ne parlera pas que de ça (loin de là !) et je saurai retenir mes larmes le temps d'un café ou d'une soirée... Les larmes... Je ne savais pas qu'on pouvait pleurer autant et si souvent... Pourtant, vous le savez, lecteurs de mon blog, que j'ai eu des soucis ces dernières années, comme tout un chacun. Mais un chagrin d'amour a ceci de bien particulier qu'il nous touche dans notre intime, entièrement, viscéralement. Plus encore quand on se dit responsable, quand on se sent responsable, quand on sait qu'on est responsable, au moins en partie. Au moins en partie, je le rajoute, parce qu'une histoire se vit à deux et que, notamment quand l'autre prend la décision unilatérale et irrévocable de mettre un terme à une liaison, ben, on n'est pas le seul responsable. N'empêche que je peux ergoter, je me retrouve seul et désemparé, là, devant cet écran, dans un cybercafé, à vous écrire... Etrange.
J'ai vécu, vous le savez, seul pendant de longues - trop longues - années. Ma "vie de couple" (on peut le dire ainsi car nous avons passé plusieurs semaines totalement ensemble) n'aura pas duré bien longtemps. N'empêche que, maintenant, je ne sais même plus comment on fait pour vivre seul. Je n'arrive plus à dormir seul dans un lit devenu trop grand. J'ai pas envie de prendre de petit déjeuner ou de repas (j'ai un peu perdu l'appêtit...) dans ma cuisine devenue trop grande. Mon salon me semble vide. Et retourner au petit quotidien, aux petites habitudes.. merci ! Ecouter ma radio le matin, faire la sieste l'après-midi (je n'y arrive plus du tout), regarder mes séries le soir et "un bon film"... Bof. Je sais. Tout cela reviendra. Vous avez toutes et tous connu des ruptures amoureuses et chacune et chacun a souffert de ce vide qui s'installe, de ce vertige comme me l'a confié mon amie Martine...
Que faire ? Me poser les bonnes questions, comme m'y ont invité Stéphanie bien évidemment mais aussi Françoise. Me reconstruire comme le dit et répète Fred Thé, qui me dit d'exprimer sans hésiter ma colère et mon incompréhension, car il est passé par là lui aussi. Faire un travail sur moi comme on dit de nos jours. Je vais dès demain voir le médecin pour qu'il m'aide à passer le cap. Je ne suis vraiment pas fana de la chimie mais c'est bien préférable à l'alcool, cette béquille malsaine qui m'a accompagné pendant tant d'années. Il est si facile de se prendre quelques bières en regardant des DVD... même pas être soul, bien sûr, mais simplement un peu grisé... Trop facile. Je l'ai trop fait. Je ne veux plus vivre avec ce compagnon d'infortune qui, comme le disait Bourvil, "ruine la santé et le portefeuille", isole, coupe de la réalité et des autres. Non, je dois regarder en face ce passé pour lequel je n'ai aucune nostalgie (c'est nouveau, ça !). Je dois apprendre à m'aimer. J'ai d'ailleurs commencé, grâce à vous toutes et tous, grâce à Stéphanie également, bien évidemment. Je vais même peut-être, pour la première fois de ma vie, aller "consulter", comme on dit pudiquement. Le jeu en vaut la chandelle. Il ne changera pas le passé. Mais il peut aider l'avenir. Je veux et dois aller de l'avant. C'est une question de vie ou de mort. Et j'espère un jour rencontrer celle qui fera de nouveau battre mon coeur et dont je ferai battre le coeur, qui voudra partager un bout de route avec moi, quelle que soit la forme que prenne cette route... Long is the road ! J'aurai besoin de vous pendant les jours de disette.
Je me suis peut-être révélé un peu impudique sur ce blog mais c'est la règle d'un blog et je me devais de vous écrire plus qu'un petit message. Vous êtes mes amies lectrices, mes amis lecteurs. Certaines et certains d'entre vous sont des ami(e)s proches, très proches, tellement chers à mon coeur.
Je vous souhaite un bon mois d'août. Portez vous bien. N'oubliez pas de dire à celles et ceux qui vous sont chers que vous les aimez et rappelez vous que tout en ce bas monde est éphémère.