Faire contre mauvaise fortune bon coeur... Une expression que j'aime énormément... De même qu'une citation de ma pièce préférée de Molière, "Les Fourberies de Scapin", à tel point qu'elle figure en tête de mes différents blogs : "Nous partagerons les périls en frères ; et trois ans de galère de plus ou de moins ne sont pas pour arrêter un noble coeur" (Molière, Les Fourberies de Scapin, Acte I, Scène 5)
J'ai repris le chemin du collège et de la vie... Auparavant, j'avais repris le chemin de Clermont et de mes amis pas vus depuis trop longtemps. La semaine dernière, semaine de crise, fut une "semaine blanche"... Je ne sais pas si le paradis existe (quoique... j'y ai parfois goûté !) mais l'enfer existe, il est sur terre, en chacun de nous...
Mettre des mots sur la déprime que je traverse... Pas facile... C'est très frais. Comme m'a dit mon amie Laurence, c'est un travail long, lassant et on se décourage parfois mais il paye à long terme... D'où vient ce mal-être qui m'a isolé du monde pendant tant d'années et qui fait que j'ai tant de mal à savourer le bonheur présent ? Car bonheur il y a : des amis fidèles, un boulot formidable, une passion pour le théâtre, le goût du sport retrouvé, etc... Certes je ne vis pas le grand amour mais ce n'est pas le seul objectif dans une vie, en tout cas dans la mienne. Je rêve de rencontrer la personne qui partagera complicité, tendresse et affection avec moi... Appelez ça amour, amitié... ce ne sont que des mots.
Alors d'où vient ce mal être ? J'ai commencé à y travailler seul depuis de longues années, je l'ai souvent évoqué sur ce blog... Maintenant, j'essaie d'y voir plus clair avec un "psy" mais aussi dans mes conversations avec mes amis, réalisant que nous avons tous les mêmes angoisses, les mêmes quêtes, les mêmes attentes... Cette crise m'a fait prendre conscience de mon humanité, de ma normalité. Les faiblesses sont des forces.
J'éprouve une terrible peur du vide, de l'abandon, et ce depuis toujours. Une peur que tout enfant éprouve mais panique chez moi. Une peur qui a ressurgi lors de ma première histoire d'amour quand Isa m'a quitté alors que je l'aimais et est partie vivre à Paris... Bon, on était jeunes, j'avais 17 ans. Trois ans plus tard, ma compagne d'alors, Sophie, est partie travailler à Grasse... A nouveau l'abandon... la séparation... Mêlez à ça une tendance à l'auto-dénigrement, à l'auto-destruction, un goût prononcé pour l'ivresse de la nostalgie et de la mélancolie, genre "que je suis bien quand j'écoute des chansons tristes" (quoique c'est souvent les airs gais qui me dépriment le plus). La peur aussi du "lendemain de fête"... Je parle pas de la gueule de bois, non, mais de la sensation de vide après un moment bien rempli... Une pièce pleine de monde, tous heureux, et le lendemain on se retrouve tout seul avec dans la tête la musique du bonheur enfui...
Alors, j'en suis parfois arrivé, par peur du vide, de l'abandon, de la séparation, à éviter les rencontres, qu'elles soient amicales ou amoureuses, ou à tout faire pour les gâcher... ajoutant là mon goût du psychodrame et de la porte qui claque... Je ne fais pas du théâtre pour rien. Je suis allé jusqu'à m'éloigner de tous mes amis, à aller vivre des années au fin fond de la campagne, où j'ai bien sûr passé de bons moments, mais où j'ai vécu un isolement quasi absolu.
Les choses ont évolué. Je suis retourné vivre en ville. J'ai une petite vie sociale. J'ai eu des aventures amoureuses, ce qui ne m'était pas arrivé depuis de longues années. Mes amis me disent que je suis sur la bonne voie. Maintenant, je dois m'accrocher, être endurant... ça tombe bien, l'endurance était ma qualité de prédilection en athlétisme... Ce qui est étonnant pour quelqu'un comme moi, qui suis impulsif, soupe au lait, excessif. Apprendre la patience et la modération, chercher l'équilibre et l'harmonie...
Pour l'immédiat, le théâtre reprend le dessus... Dans une semaine très exactement, mes élèves de l'Atelier-Théâtre jouent leur ultime représentation du "Malade imaginaire". Ce jeudi, c'est la générale... Bref, la dernière ligne droite d'une longue aventure pleine de péripéties... L'aventure continue : "The Show must go on !!"
Et après ? On verra bien. Carpe diem, comme dirait l'autre. Je vais apprendre à vivre au présent sans trop me poser de questions sur la vie, sur les autres, sur moi... Apprendre à apprécier les rencontres, les cadeaux de la vie, apprendre à dire merci, à sourire et rire, apprendre à donner sans attendre en retour... Et aussi apprendre à être moins bavard !
Bon mois de décembre à toutes et tous.
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