jeudi 31 juillet 2008

Le lendemain...

"Le lendemain elle était souriante..." Certain(e)s d'entre vous connaissent peut-être cette chanson totalement délirante, du genre tragico-comique à tiroirs, l'histoire d'une fille à qui tous les malheurs du monde arrivent mais... "le lendemain elle était souriante" et c'était reparti...
Au moment d'écrire ce texte qui suit "Bienvenue chez les Psys", la question me taraudait : quel titre ? J'avais pensé à "le retour à la vie civile" (à cause de cette expression que j'aime tellement employer : "bon retour à la vie civile, soldat !"), "le jour d'après" (mais c'est le titre de deux films, un nanar des Années 1980 sur les "après" d'une guerre entre USA et URSS ; un film catastrophico-météo-écologique des Années 2000) ou "la vidange de la tête"...
Le retour à la vie civile... Hier, mercredi 30 juillet, j'ai quitté l'hôpital spécialisé, définitivement j'espère, même si j'ai promis à certain(e)s résident(e)s avec qui j'ai sympathisés de repasser les voir dans les prochains jours. J'ai fait un bref passage chez moi, pour relever mon courrier, pas plus. Pour le moment, pour encore quelques jours, je ne me sens pas la force de passer du temps tout seul dans cet appartement qui a vu mon égarement de la fin juin/début juillet. Je suis passé à la maison de retraite voir ma mère et aussi mon père qui était venu lui rendre visite. L'état de ma mère est stationnaire, c'est-à-dire très bas. Ironie du hasard... Le jour même on annonce avec force dans les médias qu'un traitement pour ralentir spectaculairement la maladie d'Alzheimer était en cours au Royaume-Uni... Dommage... A quelques mois près...
Le jour d'après. Aujourd'hui, 31 juillet, je suis chez ma douce et tendre à Montluçon et, en plus, c'est son anniversaire... Je lui ai préparé de petites surprises... Je ne peux en dire plus, si jamais elle lit ce texte avant que je les lui offre... Je suis également allé ce matin dans ma caverne d'Ali Baba à moi, le magasin Samarcande, me faire des petits plaisirs : des superbes boîtes de thés et évidemment les thés qui vont avec... Ce soir, "apéritif dînatoire" avec ma bien-aimée et sa proche famille. Pour ma part, apéro sans alcool puisque, comme m'a joliment dit le directeur du service où j'étais hospitalisé, il me recommandait l'abstinence totale désormais, car pour moi l'alcool présentait des risques allergiques : un seul verre, même d'un alcool léger, et je peux replonger dans la spirale infernale...
La vidange de la tête... Je trouve que cette expression est assez bienvenue pour évoquer mon séjour en hôpital psychiatrique... Chasser les idées noires de ma tête, retrouver un certain équilibre, me désintoxiquer de l'alcool qui est un symptome et non une cause de mon mal-être depuis de trop longues années... En fait, je buvais depuis vingt ans... J'ai passé la moitié de ma vie à boire. Drôle de constat. Une fois que ce fait est posé, il faut savoir passer à autre chose. Le but n'est pas l'auto-flagellation (bien au contraire... on connaît trop l'histoire de l'ivrogne de Saint-Exupéry dans "Le Petit Prince" qui buvait pour oublier qu'il buvait) ni l'introspection pour l'introspection mais bien de retrouver un minimum de sérénité pour aller de l'avant...
Alors quelques nouvelles... Côté moral, tout va bien. Evidemment, j'ai été secoué en voyant ma mère hier... J'ai un petit malaise par rapport au silence de toute ma famille (ma cousine Françoise exceptée) qui n'a jamais cherché à avoir des nouvelles, mon père qui semble considérer ma dépression comme un caprice et envisageait dès hier de m'inviter à dîner avec lui pour vider quelques verres... En même temps, c'est comme ça, c'est un fait, je ne changerai pas ma famille... Il y a la famille idéale, la famille rêvée, et la famille réelle... Il faut savoir l'accepter. Par contre, j'ai été très touché des témoignages nombreux que j'ai reçus, d'amis (notamment celles et ceux de Corse que je n'ai pas vus depuis plus de quatre ans), de copains d'école perdus de vue depuis longtemps, de relations, de collègues (qui sont également des amis !!), de relations plus ou moins proches... J'ai été touché et même surpris... Je n'imaginais pas que tant de gens puissent "s'en faire pour moi"... Tout ce courant de sympathie réchauffe le coeur. Et puis, bien sûr, la patience, le soutien, l'affection de ma bien-aimée.
Côté physique, tout va bien, très bien même... J'ai retrouvé le sommeil (et sans somnifères). Je ne suis pas bourré de cachetons, juste un thymo-régulateur (pour stabiliser mon humeur) ainsi qu'un anxyolitique léger (pour quelques semaines seulement afin d'éviter toute accoutumance). Mes marches quotidiennes dans le parc de l'hôpital m'ont donné de jolies couleurs et m'ont permis de m'oxygéner... Bon, c'est vrai, je fume un peu beaucoup (du tabac !) en ce moment mais, bon, chaque chose en son temps. L'alcool ne me manque pas (à part peut-être le vin rouge pour les fromages forts...) mais j'avoue faire preque chaque nuit un cauchemar, toujours autour du même thème : j'ai replongé, je suis de nouveau à l'hôpital, cette fois-ci en hospitalisation contrainte... Je me réveille en sueur et je réalise que ce n'était qu'un mauvais rêve. Il est probable que je ferai encore longtemps ce type de rêves...
Voilà. Je suis "enfin" en vacances... Dans une dizaine de jours, Valérie et moi prenons la direction de la Bretagne... l'occasion d'aller nous approvisionner en produits de La Belle Iloise (ah ! les boîtes de sardines !) et en crème de caramel ou de chocolat au beurre salé au sel de Guérande (une substance hautement hallucinogène !!)... l'occasion surtout de changer d'air et de pratiquer, comme je l'ai dit au médecin et aux infirmiers du centre, une "Bretagnothérapie"...
Encore merci à toutes et tous pour vos messages qui m'ont vraiment fait chaud au coeur et même, n'ayons pas peur des mots, bouleversé profondément...
Bonne suite d'été aux un(e)s et aux autres. Bon courage à celles (ceux) qui travaillent en août. Bonnes vacances aux autres.
Ah... si... J'ai pas tout dit... Pour dire combien j'ai repris goût à la vie... J'ai recommencé (voire commencé...) à apprendre mon texte de "Chat en Poche" de Feydeau. Nous jouons les 4 et 6 novembre au Théâtre de Moulins... mais j'aurai l'occasion de vous en reparler... J'ai lu un autre roman de Fredric BROWN, cette fois-ci un roman de S.F. particulièrement savoureux : "L'Univers en Folie". Evidemment, je parcours en ce moment plusieurs ouvrages de psychanalyse et de psychologie (dont un dictionnaire qui précise bien que la maladie d'Alzheimer est "une démence démarrant vers l'âge de 55 ans"... et n'a donc rien à voir avec la démence sénile comme nous le font croire les médias en expliquant que c'est une maladie de "vieux" donc, d'une certaine façon, une espèce de fatalité qu'on se bornerait à accompagner). A propos, dans le jargon, je suis à tendance "bipolaire", autrefois on disait "maniaco-dépressif", moi j'aime bien "cyclothymique". Qu'est-ce à dire ? Je suis sujet aux sautes d'humeur... Celles et ceux qui ont passé plus de douze heures avec moi s'en étaient rendus compte... J'ai des hauts des bas, comme tout le monde, mais d'une façon peut-être exacerbée... Des périodes d'énergie intense suivies de moments d'abattement... Tout comme l'un de mes héros, Sherlock Holmes... Lui, c'était avec la cocaïne qu'il combattait sa lassitude (Conan Doyle ayant eu un père alcoolique ne voulait pas que son personnage touche à la bouteille). D'ailleurs, dans un roman apocryphe, Watson, inquiet de voir son compagnon devenir totalement apathique et de plus en plus dépendant de la cocaïne, l'emmène à Vienne consulter un certain... Docteur Freud... Le roman, de Nicholas Meyer, s'intitule "La Solution à 7 %" (de cocaïne). Enfin, j'ai parcouru (merci à Françoise pour me l'avoir offerte) la Bible... in english... version King James... l'occasion de travailler la langue de Shakespeare et de me "ressourcer" spirituellement. J'oubliais... J'ai lu le "Manuel d'Epictète", que m'avait offert Fred de Ceyrat l'été dernier (lors de ma première grosse dépression) et que je n'avais pas pris le temps de lire. Un court ouvrage philosophique qui présente la sagesse stoïcienne, un courant philosophique qui, à l'instar de l'épicurisme, me séduit beaucoup, un ouvrage tout à fait accessible et dont je conseille la lecture à toutes et tous...
Et puis il est un signe qui ne trompe pas... Je me suis remis à écouter de la musique... Musiques de films, pop music, vieux standards, chanson française, musique classique, etc... Etonnant, non ? Des années que je n'écoutais plus mes CD sinon pour accompagner mes fins d'ivresses nocturnes (et encore... j'avais tendance plutôt à écouter la radio de façon "aléatoire"...). J'écoute particulièrement en boucle "Somewhere beyond the Sea", version US de "La Mer" de Charles Trénet, cette chanson, ce "standard" comme on dit, accompagne un fameux épisode de la première saison de "X-Files", dont le deuxième film est sorti hier...
Alors, je vous quitte ce jour en entamant cette jolie balade (très à propos puisque bientôt ma bien-aimée et moi nous promènerons prochainement du côté de l'Atlantique)...
Somewhere beyond the sea
Somewhere waitin' for me
My lover stands on golden sand
And watches the ships that go sailin'
Somewhere beyond the sea
She's there watchin' for me
If I could fly like birds on high
Then straight to her arms I'd go sailin'
It's far beyond the star
It's near beyond the moon
I know beyond a doubt
My heart will lead me there soon
We'll meet beyond the shore
We'll kiss just as before
Happy we'll be, beyond the sea
And never again I'll go sailin'
***INSTRUMENTAL BREAK***
I know beyond a doubt,
My heart will lead me there soon
We'll meet, I know we'll meet
Beyond the shore
We'll kiss just as before
Happy we'll be, beyond the sea
And never again I'll go sailin'
(No more sailin')
(So long sailin')
(Byebye sailin')

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour
heureux de te savoir libéré et souriant !!
trés bien ton blog

répétition mardi prochain 19h
acte 1 su si ( et pas shushi ) possible
amicalement à mardi
jfc