mercredi 1 février 2006

Février, enfin !

Février, enfin ! Fini le mois de janvier et son cortège de voeux... Remarquez, cette année, j'ai pas abusé des cartes et j'en ai pas non plus reçu beaucoup... Ceci entraînant celà... Janvier avait commencé dans l'attente de nouvelles de personnes qui m'étaient chères et s'est terminé en compagnie de ces personnes... Comme quoi, patience et... tout finit par arriver... Janvier, drôle de mois... Drôle de mot, ce mot drôle, comme le mot bizarre... Y a rien eu de drôle ni de bizarre. Y a eu tout sauf du drôle et du bizarre ! Un mois de transition entre une ancienne vie à la campagne et une prochaine vie dans la ville où j'ai déjà vécu de nombreuses années, Moulins, et que j'avais quittée pour le Cap Corse... Un mois où la santé de ma mère s'est dégradée... Là aussi, étrange phrase : la santé qui se dégrade... pour ne pas écrire : la maladie qui se renforce ?... Un mois où j'ai retrouvé le goût de virées d'antan, à faire la tourner des bars, finir en boîte et se réveiller en se demandant si on n'avait pas trop dit de bêtises. Un mois entre l'euphorie d'une pièce de théâtre et l'attente de repartir dans une autre aventure (en sachant que ceux avec qui j'avais le plus partagé cette aventure ne seront peut-être pas de la prochaine : Laurent a confirmé hier soir qu'il ne jouerait pas dans la prochaine pièce, Françoise ne veut qu'un petit rôle et Samantha est bien plus enthousiaste mais elle sera à Clermont à partir de septembre...). Un mois dans les cartons.
Janvier est mort. Vive février ! J'attendais beaucoup de janvier. Je n'attends rien de spécial de février. Ce sera le mois de l'installation dans mes nouveaux murs, je vais retrouver la vie urbaine, également un rythme un peu plus équilibré (j'espère !), retourner au cinéma, lire des pièces, aller marcher et courir (en espérant que le temps redevienne un peu plus doux). On verra bien.
Pour "conclure" cet article, quelques citations que j'avais envie de placer depuis un moment mais que je ne savais pas où mettre et que j'ai retrouvées en faisant du rangement, vous savez ces mots griffonnés à la va-vite sur un papier parce qu'on les trouve intéressants puis qu'on laisse traîner et qu'on jette quand on fait du rangement... Là, avant de jeter les bouts de papier, je vais les retranscrire en ligne, d'abord pour en garder une trace (qui ne prendra pas la poussière), ensuite parce que je pense que ces réflexions pourraient intéresser la plupart d'entre vous, celles et ceux qui s'intéressent notamment au processus de création, au cinéma, au jeu d'acteur...
D'abord, une réflexion d'Antonio BANDERAS qui estime que le cinéma est comparable aux plaisirs de la bonne chair... Selon lui, le scénario, c'est la recette. Le tournage, c'est le marché. Le montage correspond au temps de la cuisson. Enfin, la projection signifie "à table !". Bon appêtit... Parfois, le film est indigeste... Peut-être est-ce pour ça qu'on parle de navets ?!
Ensuite, la définition du métier d'acteur par Jodie FOSTER (en français dans le texte car cette personne charmante est parfaitement bilingue) : dire les mots ; sentir les émotions ; faire les gestes. J'avoue approuver totalement et avoir la même démarche. D'autres privilégieront une approche d'abord gestuelle (l'époque est au corps) voire uniquement corporelle. Personnellement, je pense qu'il faut d'abord savoir parler, savoir transmettre des mots, savoir comprendre un texte et le faire sien. Au commencement était le Verbe. Ce n'est pas une simple citation de couleur chrétienne. C'est un fait. Nous existons parce que nous le disons, nous existons par ce que nous disons... Joli jeu de mots et terrain non pas glissant mais très ardu de la métaphysique dans lequel je ne m'aventurerai pas. N'empêche que, pour moi, les mots sont là... Ils sont premiers. Ensuite, s'ils sont maîtrisés, le travail sur le corps et sur la mise en scène devient indispensable et vital. Bien sûr, ce sont là querelles stériles comme de savoir si c'est lapoule ou l'oeuf qui est à l'origine de l'omelette... euh... de la vie...
Enfin, quelques réflexions sur l'écriture d'histoires, sur les thèmes 'éternels'... Ces citations viennent de la postface de la géniale bande dessinée "La Guerre éternelle", écrite par Joe Haldeman et dessinée par Marvano (éditions Dupuis). Les deux auteurs, dans leur correspondance, s'interrogent sur le succès ou l'échec de tel ou tel roman, telle ou telle bande dessinée, telle ou telle histoire. L'un explique qu'il y a une théorie selon laquelle il n'existe que huit canevas possibles pour la fiction, sur lesquels se basent tous les récits... Voici les huit possibilités... "Roméo & Juliette" : un garçon rencontre une fille, ou inversement, et la perd, la retrouve, etc. "Orphée aux Enfers" : la quête de quelqu'un ou quelque chose qui a disparu. "Cendrillon" : le Bien triomphe malgré les difficultés rencontrées au cours du récit. "Faust" : la Faute qui doit être expiée, le Destin qui frappe tôt ou tard. "Circé" : la femme fatale, l'araignée et la mouche... "Achille" : le défaut caché qui met en danger le héros. "Tristan et Yseult" : le triangle classique. "Le Juif errant" : le Voyageur qui n'atteindra jamais son but. Un certain Robin Blake vérifia la véracité de cette théorie des huit canevas. Il trouva un seul film rassemblant toutes les caractéristiques : "Casablanca", film d'ailleurs écrit et tourné dans l'urgence et un peu de bric et de broc... Comme pour signifier que toutes les théories du monde ne valent rien sans la spontanéité du créateur...
Suite à cette liste des huit canevas, l'autre auteur propose un autre angle d'approche : les trois situations du héros... L'homme en conflit avec les circonstances ; l'homme en conflit avec un ou plusieurs autres hommes ; l'homme en conflit avec lui-même. La base du récit reste le conflit. Norman Friedman, par ailleurs, fait la différence entre les histoires de chasse au trésor, les histoires d'hommes et les histoires d'esprit. L'auteur conclue : quand j'écris une histoire je ne pense pas à tous ces trucs, j'essaie de placer un personnage intéressant dans une situation intéressante, et de voir ce qu'il advient. Je vois revenir les problèmes les plus courants des débutants : l'histoire se révèle insoluble et son auteur s'en sort par une médiocre pirouette à la fin de son récit ; au contraire, au bout de deux pages (ou de cinq minutes), on devine déjà comment ça va se terminer. Dans les deux cas, j'abandonne l'affaire. Les autres obstacles sont tous solubles. L'auteur (qui est également professeur de littérature) conclue que chaque expression littéraire peut avoir quatre résultats : distraire, instruire, convaincre ou impressionner, le plus intéressant étant évidemment de combiner les quatre...
Qu'en pensez-vous ?...

1 commentaire:

Kawasakid a dit…

Le titre et le début de ton message m'ont inspiré et donné le goût d'écrire ce qui me trottait moi aussi dans la tête depuis quelques temps à propos de Février.

Etonnant, non ?

;o)