mercredi 16 décembre 2015

La vie est belle

"Pour bien des gens, la vie est une lente désespérance." disait Henry David Thoreau, cité par Keating dans Le Cercle des Poètes disparus. Et comme il avait raison. Je me souviens, c'était il y a déjà vingt-cinq ans, mon ami Fred Thé me confiait sa déception face au monde du travail et au monde des adultes en général. A l'époque, pour ma part, j'étais encore bercé d'illusions. Depuis, je suis devenu à mon tour "vieux, usé, fatigué", comme dirait l'autre, comme le prouve mon précédent texte.

Mais... non ! La vie est belle, bordel !

Peu de gens le savent mais Roberto Benigni a baptisé son film "La vita è bella" en hommage à une phrase de Léon Trotski (sacré Léon !), alors poursuivi par les sbires staliniennes (qui finiront par avoir sa peau, et d'une façon particulièrement atroce), regardant sa femme dans son jardin et s'exclamant, malgré tous les soucis et toutes les menaces : "La vie est belle !". [Je rappellerai ici que ce film cite la Barcarolle des Contes d'Hoffmann mis en musique par Offenbach... voir mon texte sur "Un petit tour au grenier"...]

"La vie est belle", c'est aussi le titre français du fabuleux film "It's a wonderful Life" de Frank Capra, un des plus beaux films que je connaisse, un des plus désespérés aussi, tout en étant tellement optimiste... Oui, il y a peut-être là une contradiction... Je ne sais pas. Je sais juste que ce film est tellement riche, un conte de Noël irrésistible (c'est de saison).

Enfin, bon, ce petit mot en guise de post-scriptum à mon précédent texte sur le plafond de verre, pour remercier les personnes qui m'ont témoigné de leur sympathie et de leur amitié. Une fois de plus, je réalise à cette occasion combien toutes et tous nous partageons "l'humaine condition" : des soucis de santé, des parents ou des amis malades, des contrariétés au travail, des questions existentielles, la peur du néant et du vide intersidéral de nos vies...

Je m'en veux de m'être épanché et d'avoir une fois de plus oublié qu'il n'y a pas que ma petite personne sur cette bonne vieille planète. Comme disait Trotski : "Malgré tout, la vie est belle !"

Belles fêtes de fin d'année à toutes et tous.

Et, pour finir, je citerai "Merry Xmas, Mr Lawrence" alias "Furyo" : "Joyeux Noël, Lawrence ! Joyeux Noël, Monsieur Lawrence"... tandis que démarre la lancinante musique de Ryuichi Sakamoto... "Father Christmas is Santa Claus !" J'ai aussi en tête le final bouleversant de "La Dolce Vita" quand le héros bascule définitivement du côté obscur de l'âge adulte, renonçant à l'espoir incarné par la jeune fille qui l'interpelle sur une plage d'Italie au lendemain d'une fête trop arrosée comme seuls les adultes en font, parce qu'il n'y a qu'en buvant qu'ils croient retrouver un instant leur âme d'enfant...

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