jeudi 3 décembre 2015

Quoi de neuf ? Que du vieux !

Eh oui... Fallait que ça finisse par arriver : un matin, on se lève, on est vieux. Vieux, usé, fatigué.

En même temps, il y avait des signes avant-coureurs : des années qu'on sentait la lente désespérance du quotidien prendre le dessus sur l'enthousiasme des jeunes années. Mais, bon, cette fois, on y est : on est vieux. 

C'est comme passer du Côté Obscur, la Force en moins.

Bizarrement, on n'est pas plus sage. Encore une fable que cette histoire de sagesse qui s'acquiert avec les années... Non, on est juste un peu plus râleur, un peu plus grognon, un peu plus pâlichon. Bref, on est tout tristounet, tout gris, tout rabougri.

C'est la vie !

Des mois, peut-être des années que je n'ai rien écrit. Et je n'ai rien à écrire, sinon pour me plaindre de moi, de mes collègues, de mes contemporains... C'est diablement ennuyeux, tout ça ! Quand on se laisse rattraper par l'instantanéité du présent, on finit par oublier de vivre. Et, un jour, la souffrance, la maladie, la vieillesse qui touchent nos proches les plus chers, nous rappellent à notre finitude.

Alors, que reste-t-il ? L'ivresse ? La prière ? La futilité ? Cochez la ou les case(s) qui vous convient (nent) le mieux...

Donc je ne me plaindrai pas. Pas envie. "Et à qui tout raconter ?" comme le dit si bien la chanson "La Folie" des Stranglers... Nous avons tous nos petits soucis, on ne va pas se charger avec ceux des autres. Et puis, il y a des choses plus graves dans le monde. Notre pays est en guerre, a dit notre président bien-aimé. En plus, les hordes migratoires sont à nos portes, nous préviennent nos intellectuels Cassandre, tandis que certaines des nouvelles "méga-régions françaises" s'apprêtent à basculer dans la mélasse ultra-droitière. Mais, au-delà de notre joli pays qui s'est réveillé malheureux un matin de novembre, il y a le monde que nous redécouvrons... Comme les Américains un matin de septembre 2001, nous avons découvert que le monde est monde et que l'Histoire continue et nous entraîne dans ses méandres parfois, ses tourbillons par moments, ses tempêtes à l'occasion.

Alors, que faire ? comme dirait l'ami Lénine. Prier ? Qui sait ? Boire, baiser, bouffer, la règle des 3 B ? Vaste programme... 

Pour ma part, outre que je resterai discret sur les propositions précédentes (en précisant que, côté boisson, pour ma part ce sera cocktail sans alcool), j'opterai notamment pour la lecture et l'étude... Sans partir dans les grandes phrases sur l'ignorance terreau de l'intolérance, auxquelles on pourrait opposer que pour être heureux il faut nécessairement être idiot, je crois quand même que la proximité avec l'écrit (sur papier ou sur tablette), c'est l'opportunité de la communion dans le silence avec la pensée d'un (e) autre, que ce soit par un texte de distraction, de réflexion, de polémique, qu'importe... La lecture est un baume tellement apaisant en temps de crise. Et notamment la lecture des Anciens... Relire les Stoïciens. Redécouvrir les Psaumes. Plonger dans "L'imitation de Jésus-Christ" (le livre le plus imprimé après la Bible à l'époque moderne et jusqu'au XIXème siècle). L'occasion de prendre de la hauteur, de relativiser, de saisir "le temps long". Ce qui est vrai de chacun est vrai d'une société et vrai d'un pays... Un peu de recul. Halte aux tweets ! Non aux hashtags ! Vive le dièse !

J'espère que je reprendrai le chemin du clavier avant un an... D'ici là, bon Avent aux Chrétiens ! Bonnes fêtes de fin d'année à tous !

Et que la Force soit avec nous ! On en a tous besoin ! Ardemment.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut mon Jeff,
trés jolie texte, à quand une publication papier de tes meilleurs écrits ?
On se téléphone bientôt , ça fait un moment que nous n'avons pas échangé .
La grosse bise mon vieux.
Fréd

(Fred Thé, 3 décembre 2015)