jeudi 30 mars 2006

Chronique d'une semaine pas tout à fait ordinaire...

Lundi 20 mars, c’est le printemps… Enfin ! Dans les faits, c’est pas encore tout à fait ça mais, bon, déjà, le calendrier est à l’heure, c’est ce qui compte, un truc qui marche enfin…

Mardi 21 mars, les centrales syndicales se sont décidées… Il y aura une « grande journée d’action » le mardi 28 mars. On décide de laisser les étudiants et les lycéens seuls une semaine de plus, au risque que le conflit s’envenime et ne dégénère… Remarquez, lorsque le Quartier Latin s’est enflammé une semaine plus tôt, l’opinion s’est subitement rangée du côté des « anti-CPE » après une longue période de flottement et d’indifférence (il y avait les vacances et la grippe aviaire…)… Comme quoi, les banlieues s’enflamment, la France a peur… La Sorbonne est occupée et Paris respire… Je caricature à peine. Là, ce n’est pas simplement quelques bagarres de rues mais on craint de la casse à grande échelle… La suite confirmera les craintes des observateurs. Pour le moment, on est mardi et les syndicats sont arrivés à s’entendre… Ah… Les syndicats français… Si j’étais méchant je dirais qu’il y a plus de syndicats que de syndiqués… Les syndicats français sont le fruit d’une histoire mouvementée, notamment pour ce qui est de leurs divisions homériques… A quand l’application de ce « Tous ensemble ! » entonné lors de chaque manif, à quand sinon la réunification au moins la confédération de plusieurs syndicats ? Les syndicats français sont divisés et sont faibles… Quand on parle du faible effectif des syndiqués en France par opposition à l’Allemagne et à la Scandinavie voire aux Etats-Unis , il faut dire qu'a contrario dans certains pays (comme ceux cités au dessus) la syndicalisation est obligatoire dans certains métiers (ce qui n’est pas le cas en France) ou est en tout cas indispensable pour prendre une mutuelle… Imaginez qu’en France on soit syndiqué dès qu’on est mutualiste… Il y aurait 95 % de syndiqués… Les syndicats sont indispensables pour défendre les travailleurs, ils sont ce qu’en font leurs membres. Comme les partis politiques, ils sont composés de citoyens… Si on veut les changer, on sait ce qui nous reste à faire… Et c’est pas facile et ça demande du temps… Je plaide coupable : je n’ai pas l’âme d’un militant… En tout cas, je me marre à l’écoute de l’appel à la journée d’action du 28 mars… On évite habilement le terme de « grève générale », certains parlent de « journée d’action » pour pas prononcer le mot « grève » comme si c’était un gros mot… Ah ! L’unité, c’est pas facile ! Faut pas choquer les plus prudes…

Mercredi 22 mars. Grande date. J’ai 36 ans… Je fête ça tout seul comme un grand. Un jour peut-être je fêterai mon anniversaire à deux voire à plus. En tout cas, je vote pour…

Jeudi 23 mars. J’ai mal à la tête. Bien fait. J’aurais pas dû reprendre deux fois du vin en regardant des DVD archi-revus… C’est l’anniversaire de ma Surella que je salue ici. Jeudi 23 mars également, les manifestations lycéennes et étudiantes dégénèrent dans de nombreuses villes, notamment Paris… La télé s’empresse de nous passer les images en boucle… Le phénomène de la violence n’est pas nouveau, il est vieux comme l’homme… Par contre, les violences des ados, c’est quelque chose qui est apparu médiatiquement au début des Années 1990 et qu’on a vu notamment lors des manifs contre le CIP (le « SMIC jeunes » de Balladur) en 1994. Pour ce qui est des casseurs, il y en a toujours eu. Pour ce qui est des violences urbaines, on en a pas mal parlé cet automne lors des « révoltes des banlieues ». Non, moi, ce qui m’étonne dans ce conflit, c’est la violence des étudiants et lycéens ordinaires dans leurs établissements, les occupations de facs avec des exactions, des vols, des dégradations. Je ne suis pas donneur de leçons, je suis solidaire du mouvement, j’ai participé longuement au conflit contre Devaquet quand j’étais moi-même lycéen, et j’ai participé à d’autres luttes depuis, comme étudiant puis comme salarié. Mais je n’ai jamais été partisan des blocages. Et s’il y a blocage je suis évidemment contre la casse de matériel. Cette fois-ci on voit des destructions de halls d’établissement et des bibliothèques saccagées… C’est un peu triste. Mais je crois que les enseignants peuvent partiellement plaider coupable. En 2003, lors du conflit des retraites, nombre d’enseignants ont détruit ostensiblement le bouquin de Luc Ferry et ont tenté de bloquer le baccalauréat… Nous sommes censés donner l’exemple… Là, on avait vu des personnes chargées de transmettre le savoir détruire des livres et tenter d’empêcher des examens sanctionnant le dit savoir. C’est scier la branche sur laquelle on est assis, c’est remettre soi-même en cause son autorité… Il y a de nombreuses raisons à la violence surmultipliée de ce conflit (notamment l’usage de plus en plus répandu d’alcool et de stupéfiants par certains jeunes avant de rejoindre les parcours des « manifestants ordinaires ») et il faudrait des études sociologiques poussées… L’EHESS, Ecole des hautes études en sciences sociales, de Paris, a été longuement saccagée par des groupes de casseurs-squatteurs, mélange d’anars, de groupuscules d’extrême droite ou gauche, de petites frappes… J’ai été choqué par cette violence plus que gratuite. On notera que la police a attendu quatre jours pour faire évacuer l’école. Les médias ont besoin d’images spectaculaires et le gouvernement de désordre pour rétablir l’ordre ensuite…

Vendredi 24 mars. Au cinéma, je vais voir « L’Ivresse du Pouvoir » qui passe enfin à Moulins. Du grand Chabrol avec Isabelle Huppert toujours aussi plaisante, la juge d’instruction qui finit par se croire toute puissante, et un François Berléand époustouflant dans le rôle de l’homme d’affaires incarcéré et balancé par ses supérieurs… A noter les apparitions remarquées de Patrick Bruel en requin des finances froid et de Robin Renucci toujours excellentissime en mari délaissé et déprimé… Un film sur le pouvoir, sur les grands marchés, les affaires comme on dit… Un monde opaque et cynique… A voir.

Samedi 25 mars. Appel de mon ami Thé de retour de Madagascar. Joie de parler avec lui après un si long temps… Deux semaines qui sont parues une éternité…

Dimanche 26 mars. Temps printanier voire estival. C’est un plaisir.

Lundi 27 mars. Veille de manifestation… Il y a une certaine tension dans l’air. Les « pro-CPE » accusent les « anti » de refuser les réformes dont la France a besoin… C’est amusant de voir, chaque fois que des gens s’opposent à un texte de loi, qu’en face d’autres gens disent : vous êtes contre tout, vous ne faîtes pas de proposition… Alors, quoi, on n’aurait pas le droit de trouver une loi mauvaise ? Toute nouvelle loi serait intrinsèquement bonne ? Oui, la France a besoin d’évoluer, mais pas à n’importe quel prix. Pourquoi, à moins de 26 ans, on n’aurait pas le droit à un contrat identique aux autres et pourquoi on n’aurait pas le droit à un motif de licenciement ? Personnellement, j’ai obtenu mon concours à 22 ans. On ne m’a pas dit alors : vous n’aurez pas les mêmes droits que vos collègues pendant quatre ans. J’ai eu un an de stage (et pas deux !), et j’avais le même statut que mes collègues. L’intérim et les C.D.D. existent quand on ne veut pas engager quelqu’un en C.D.I. Pourquoi créer un nouveau type de contrat ? En quoi permettrait-il d’embaucher plus facilement ? On peut aussi facilement « virer » quelqu’un qui est en C.D.I. J’ai plusieurs copains qui en ont fait les frais… Par ailleurs, on dit de ci de là que les syndicats (encore eux ! ils seraient responsables de tous les maux… les méchants ! Pauvre France !) font de l’opposition systématique. En l’occurrence, pour le CPE, ils n’ont pas été contactés avant le vote de loi, ni les syndicats de salariés ni les représentants des étudiants et des lycéens ni même les représentants des organisations patronales… Certains, même au MEDEF, trouvent le CPE parfaitement inutile et inefficace… En outre, ce texte de loi est passé par le biais du « 49.3 » alors que le gouvernement dispose d’une majorité confortable aux deux chambres… Elles sont où, les discussions préalables ? On cite toujours l’Allemagne et les pays scandinaves comme modèles de dialogue social mais, là-bas, un gouvernement ne présenterait jamais une loi au Parlement sans qu’elle ait été préalablement discutée par les partenaires sociaux… Si le CPE est vraiment la panacée, alors qu’il repasse devant les députés après un vrai débat entre syndicats et patronat… On peut bien attendre un mois pour appliquer cette loi géniale qui va sauver le pays… Je suis taquin… On peut être pour on contre ce CPE mais, en l’occurrence, qu’on ne dise pas ici que les Français sont allergiques aux réformes de façon systématique. Pour que tous les syndicats soient à ce point unis (souvenons-nous a contrario de la réforme des retraites en 2003 adoptée par certains syndicats dès le début du conflit), pour que le centre démocrate-chrétien se déclare totalement contre le projet et qu’y compris au sein de la majorité et du gouvernement des personnalités trouvent le texte pour le moins inadapté… On serait tous stupides contre Dominique qui aurait raison contre tous ? La belle affaire ! Enfin, attention aux personnes (notamment les adultes entre trente et cinquante ans) qui accusent les jeunes d'être des enfants gâtés, des consommateurs de play station et de télé-réalité ! D'abord, les jeunes sont le fruit de leur éducation. Ensuite, n'oublions pas notre propre jeunesse. A chaque génération il y a des jeunes révoltés. A chaque génération il y a des vieux cons avant l'heure. A chaque génération il y a des gamins pourris gâtés qui se foutent de tout. On a tous fait des conneries. On a tous des préoccupations respectables. Depuis trois mille ans (il suffit de relire Platon) on nous explique que le niveau baisse et que les jeunes n'ont plus de respect... Relativisons et rappelons nous notre propre jeunesse. A trente ans on doit encore être capable de se rappeler ses vingt ans, non ? Et qu'on me cherche pas avec la mémoire ! Pour moi, c'est un sujet sensible ! Quand on a une grand-mère puis une mère qui perdent la mémoire on sait d'autant plus combien c'est important de savoir se souvenir !!

Mardi 28 mars. Les manifs sont un triomphe dans toute la France, les grèves beaucoup moins. Chacun campe sur ses positions. Les syndicats refusent une réunion qui n’a aucune valeur de renégociation. Le premier ministre, isolé au sein même du gouvernement, reste ferme mais à l’écoute… Superbe. Maintenant, alors qu’on est au milieu du gué, au cœur du conflit, on peut déjà s’amuser à se demander qui va tirer profit de cette crise ? Evidemment, en partie, l’extrême gauche ragaillardie et la droite dure qui condamne ostensiblement cette chienlit… C’est surtout, une fois de plus, Nicolas Sarkozy, notre ami Iznogoud, qui apparaît modéré et conciliant face à Villepin… C’est fou ! Quoi qu’il arrive, il gagne à la fin, c’est toujours Nicolas qui récupère la mise !! Trop fort ! Prochain rendez-vous : jeudi 30 mars pour la décision du conseil constitutionnel (c’est fou, ça : des gens espèrent que leur loi soit déclarée pas bonne pour pas avoir à la retirer… subtile, la politique en France !!) puis mardi 4 avril pour la prochaine grève… On n’a pas fini d’en causer !!

Mercredi 29 mars. On parle d’autoriser très officiellement l’addition de copeaux de bois dans le vin pour lui donner du goût, le rendre plus charpenté probablement !!! En tout cas, pour une fois, j’ai envie de me ranger du côté des grincheux du café du commerce et de hurler : pauvre France, ton pinard fout le camp !!! A quand une grève générale pour du vin sans sciures de bois ni sang de bœuf (eh oui… vous saviez pas ?…) ?!

Jeudi 30 mars. La dérégulation, voulue par l’Europe, atteint ses limites… Ou quand le Libéralisme devient absurde… Polémique autour des numéros en « 118 », vous savez, les nouveaux numéros de renseignements qui nous polluent la vie en ce moment… Plus de quinze numéros différents avec des services finalement assez médiocres et fort coûteux… Eh oui, le « 12 » c’était pas bien, c’était du vilain monopole, alors maintenant on a la bonne concurrence… Et personne n’y comprend rien… En même temps, je m’interroge… Qui utilise ces services ? On a les annuaires papier, le minitel, internet… Et, dans mon cas, la dernière fois que j’ai appelé le « 12 », c’était en 1988… Le seul service qui serait intéressant, c’est un annuaire des numéros de portables… Et il semble que ce n’est pas pour demain… Mon rêve d’annuaire des adresses mails… c’est pareil… on est pas près de le voir… Bref, on a presque tous des numéros de portable et des adresses électroniques que personne ne connaît à part nos proches… Finalement, le monde moderne a encore du progrès à faire !!!

mardi 21 mars 2006

L'info me déprime...

L'info me déprime... Il y a maintenant quatre mois (déjà !), alors que j'étais en pleine préparation de la pièce de théâtre "Un Fil à la Patte" (heureux temps !), j'avais complètement décroché de l'actualité et je ne m'en portais pas plus mal... A la radio je n'écoutais que des chansons, je n'avais plus le temps d'allumer la T.V., je lisais des pièces de théâtre... je vivais dans une bulle (de Champagne )... Puis, progressivement, je suis redevenu accro de l'actu, d'abord comme observateur amusé avec les délires sur la grippe aviaire qui devait tous nous emporter (tiens... on n'en parle plus en ce moment...) puis je me suis senti plus concerné avec cette affaire du CPE... Bien sûr, je suis fonctionnaire, donc ce conflit n'est pas le mien, mais je suis sensible à ce qui est proposé aux jeunes... de même que j'étais sensible aux événements de banlieue à l'automne dernier... Et, là, j'ai senti la tension monter, y compris dans les conversations avec les collègues, certains m'expliquant tout bonnement que j'étais un jusqu'au-boutiste, qu'un contrat sans garanties c'était mieux que pas de contrat, que les manifestants étaient anti-démocratiques... Bref, on m'a dit de la fermer... Comme j'aime pas ces temps de tension ! Je devrais me rappeler que le docteur m'a prescrit de jamais parler de politique car ça provoque toujours des disputes. Ni politique, ni religion, ni vie professionnelle (en tant que fonctionnaire enseignant je suis dans l'imaginaire collectif un feignant obsédé par les vacances qui bouffe l'argent des bons contribuables). Jamais. C'est pas bon pour l'amitié. Je devrais faire comme la plupart des gens, parler que de blagues salaces, de la pluie et du beau temps (les Anglais ont tout compris, eux qui ont élevé au rang d'art les conversations insipides) et éventuellement de sport (et encore ! pour moi, les Français ont fait un tournoi médiocre et pour mes copains ils ont été brillantissimes... ils sont pas difficiles et le chauvinisme les aveugle un tantinet). Bref, ne causer de rien de bien important. Parce que, sinon, ben, on débat, on se dispute, on se fache... Viennent les mots définitifs... Pour certains, je suis un infame gauchiste, pour d'autres un sale réac... On me dit Catho intransigeant ou agnostique pervers... Serais-je un centriste extrêmiste que ça ne m'étonnerait pas !!! En tout cas, pour ce qui est du CPE, mes excuses auprès de tout le monde... C'est un projet génial que je ne me permettrai plus de contester. D'abord, je n'y comprends rien, moi qui suis un privilégié dans un secteur protégé... Range tes billes, Superdoc, t'es largué par l'actualité. Retourne écouter tes radios pour jeunes et laisse tomber l'actualité. Dommage parce que c'est un peu mon boulot, l'actualité... Je travaille dans un Centre de documentation et d'information et j'avoue qu'ilo est dur d'observer l'actualité sans de temps en temps vouloir avoir un petit avis et tenter de le partager... En tout cas, ce qui est sûr, je ne serai jamais militant syndical ni politique car je sais pas débattre... Dans un conflit, j'ai tendance à trop vite m'emporter puis à abandonner car je ne sais pas convaincre les autres et, en plus, je m'en veux quand j'ai débattu trop vivement avec quelqu'un : cette nuit j'ai pas dormi en pensant à ce qui s'était passé à table avec les collègues... Enfin, bon, mille excuses auprès de tout le monde pour avoir exprimé mon avis qui n'est pas intéressant car j'y connais rien.
Autre chose... Demain, mercredi 22 mars, j'ai 36 ans... Oups ! La moitié du parcours... Faudrait que je fasse un bilan mais j'aime pas trop les bilans... Surtout, ce qui est triste, c'est que cet anniversaire, je le fêterai tout seul. Bien sûr, j'ai mes parents... mais les lecteurs de ce blog savent bien la situation à la maison avec l'état de ma mère qui empire (heureusement elle suit encore l'actualité... dans le cas d'une personne malade, suivre l'actualité est un signe de bonne santé mentale... clin d'oeil au paragraphe précédent). Bien sûr, j'ai des amis... Mais ils sont loin... J'ai pas de complices... J'en ai plus... Je suis pas fait pour la vie de couple, c'est un fait, mais par contre, la complicité avec un gars ou une fille, c'est bien mon truc, voire avec plusieurs personnes... Sans remonter aux calendes grecques, je me souviens de la petite bande avec Brett, Rup, Laurent en 1997 puis avec la bande de Gennetines en 1997/98... Je me souviens de la complicité si forte avec V.A. en 1997/98 également, une si forte complicité (on s'appelait tous les jours et on se voyait au moins deux fois par semaine sans compter les lettres !!) que j'ai fini par confondre avec de l'amour... Erreur ! Aujourd'hui, je n'ai plus de nouvelles d'elle et qu'est-ce qu'elle me manque... Pendant des années, j'ai cru que je ne revivrais jamais la complicité... Après tout, en vieillissant, ça devient compliqué... Mes copains sont tous bien occupés par leur vie de famille et c'est normal, alors on s'appelle de temps en temps mais c'est pas pareil... Puis, cet automne, le vrai coup de foudre pour Samantha. J'ai cru de nouveau rencontrer et vivre la complicité avec quelqu'un... Et je l'ai vécue pendant quelques semaines de rêve... Puis la normalité est revenue, le quotidien a repris le dessus et on se croise de temps en temps et voilà. Ces dernières semaines, une vraie complicité s'était installée avec mon pote Farid, on se voyait non seulement au boulot mais aussi les week-ends... Et puis, bon, il est parti pour le Sud... Snif ! Décidément, pas de pot !! Alors demain j'aurai pas de complice avec qui partager de bonnes blagues sur le fait que j'ai un an de plus et puis c'est pas grave et puis c'est tout !!! (comme dirait Jim Poipoi avec qui j'ai partagé pendant des années les soirées à Furiani...)
Enfin, petite histoire, hier, j'ai été interviewé par une journaliste de "La Montagne" qui fait un papier sur les bloggueurs de Moulins... Eh ! Eh ! Le début de la gloire ? En bon pessimiste que je suis, j'espère que ça ne m'attirera pas trop d'ennuis de la part de ma hiérarchie, des parents d'élèves voire de personnes qui seraient choquées ou énervées par mes petits textes sans prétention... Mon seul but en écrivant un blog c'est de partager un peu mes humeurs et m'entraîner à écrire... Je ne veux convaincre personne de rien. En tout cas, on verra bien ce que dira cet article qui devrait paraître d'ici à quelques jours. J'ai été surpris de la proposition d'interview mais, après tout, quand on fait un blog, c'est bien pour être lu, y compris par des gens qu'on ne connaît pas... Sinon, on ne met pas ses réflexions et autres états d'âme en ligne...
Voilà. C'est tout pour aujourd'hui, et c'est déjà pas mal. A bientôt pour de nouvelles aventures.

lundi 20 mars 2006

And the winner is...

Et voilà, c'est fait. La France remporte le Tournoi des Six Nations, de façon plutôt fébrile au cours d'un match contre le Pays de Galles qu'on oubliera vite. L'Irlande finit deuxième en battant l'Angleterre en Angleterre... et ça, c'est bon ! Quant à l'Italie, elle perd de trois points (pour une pénalité à deux minutes de la fin du match) contre l'Ecosse à Rome. Etrange Tournoi sans véritable vanqueur. Oui, bien sûr, la France termine première au "goal-average" (marrant d'employer ce terme footballistique au rugby !). Aux points (ancien décompte jusqu'au début des Années 1990), France et Irlande terminent premières ex-aequo. L'Ecosse, qui a battu les deux favoris officiels de ce tournoi (la France et l'Angleterre) termine troisième, l'Angleterre - championne du monde en titre - est quatrième, le Pays de Galles - vainqueur du Grand Chelem l'an dernier - est cinquième et l'Italie termine dernière mais tous les observateurs s'accordent pour dire qu'elle a fait d'énormes progrès... Etrange ce palmarès... Un tournoi de dupes finalement... Pas de gagnant... L'impression que le niveau du rugby européen a bien baissé... Laquelle des équipes de l'Hémisphère Nord tiendrait ne serait-ce qu'une mi-temps contre les All Blacks ou les Wallabies, voire les Springboks ?!... Alors, c'est vrai, cet automne, la France avait brillé, remportant ses quatre tests d'affilée (une première), mais depuis il y a eu ce tournoi avec des matchs hachés sauf le brillant France - Angleterre... On en saura un peu plus en juin... Quoique... Une tournée avec un match en Afrique du Sud (très bien... ça va être chaud) et un autre... en Roumanie... Est-ce le meilleur moyen de préparer la Coupe du Monde qui se rapproche ?... En tout cas, deux joueurs français, deux "anciens", m'ont particulièrement impressionné : Dominici et Castaignède... Heureusement qu'ils étaient là !
Un dernier mot sur le rugby... Montferrand s'est pris plus de quarante points... à Agen... Agen, hasard ou coïncidence, est le lieu où va désormais travailler mon collègue Farid dont on a fêté le départ ces dix derniers jours... Snif ! Dur de voir un copain partir... J'ai eu l'impression (et je l'ai dit à mon ami Gilles d'Ascu) de me retrouver dans la situation de mes collègues de Luri quand je suis parti il y a un an et demi du Cap Corse pour retrouver le Bourbonnais. D'ailleurs, j'ai fait réaliser pour Farid ce que ma collègue Aline avait fait réaliser pour moi (sur une idée de Pierrette pour son propre départ deux ans plus tôt) : un livre d'or par les élèves avec leurs impressions et leurs mots touchants de sincérité avec les fautes d'orthographe et les petits dessins... Il y a un peu plus d'un mois j'avais parcouru mon livre d'or offert lors de mon départ de Luri en 2004. Je ne savais pas alors que Farid allait partir peu après et que je participerais à la réalisation d'un projet semblable... Comme quand on passe le flambeau...
Forcément, un peu de nostalgie... Et, dans la nuit de vendredi à samedi, j'ai encore rêvé non pas que je retournais à Manderley (clin d'oeil au roman "Rebecca") mais à Castellu, mon petit village au fond de la vallée de Luri... Je retrouvais mon appartement avec ses tomettes rouges, ces doubles volets si caractéristiques des maisons corses, l'odeur si particulière du maquis après la pluie, et le soleil à travers les persiennes qui laissent deviner au loin un air de Méditerranée pas si paisible après trois jours de tempête... En plus, vendredi soir, sur Thalassa, il y avait un reportage sur l'Irlande. Avec mes parents, on s'est exclamé : on dirait le Cap !!
Autre nostalgie du vendredi... Je ne sais plus à quelle occasion... Avec mes parents on s'est mis à évoquer Sophie, mon "ex", avec qui j'ai vécu de décembre 1990 à février 1994... A l'époque, elle avait eu un poste à Grasse et avait eu trois jours pour faire sa valise. Le voyage Moulins-Grasse en février 1992 tous les deux avec sa mère en renfort chacun avec trois sacs faits à la va vite fut l'un des plus douloureux moments de ma vie... Nous avons pleuré tout le long du trajet (et il est long !). Nous savions qu'au bout du voyage il y aurait la fin de notre amour. Bien sûr, notre histoire dura encore un peu plus d'un an mais elle s'acheva dans la mesquinerie et le mépris. Si Sophie n'était pas partie, j'aurais peut-être deux ou trois enfants aujourd'hui, puisque nous avions commencé à en parler... Nous aurions peut-être également divorcé puisque statistiquement c'est le lot d'un couple sur trois... Peu importe... Tout cela est bien loin mais il m'arrive forcément d'y repenser... Je crois que j'ai tout oublié depuis bien longtemps et certaines nuits je me réveille après avoir rêvé mon autre vie et je me dis que c'est peut-être l'inverse, que je suis peut-être en train de rêver, que je vais me réveiller et que je vais me retrouver dans les bras de mon épouse pas loin de nos enfants. Ce sont des rêves absurdes mais on ne contrôle pas ses rêves... On peut essayer... Je n'en rêve pas non plus toutes les nuits... C'est de temps en temps, "à l'improviste"... Comme une brise légère, un souffle malicieux...
Vendredi de nostalgie. Samedi matin de déprime avec ma mère qui va pas bien. Elle a toute sa tête, peut tout à fait suivre une conversation et y participer. Mais elle se perd chaque jour un peu plus dans la maison. Elle n'est plus du tout autonome pour la toilette et c'est ce qui m'effraie le plus... On doit s'occuper d'elle comme d'un enfant. C'est ça, la fin de vie ? Retomber en enfance ? La vieillesse et la maladie doivent-elles forcément passer par l'humiliation de ne plus être autonome pour les choses intimes ? Et je suis inquiet pour mon père qui s'épuise moralement et physiquement à assister ma mère et à refuser une aide extérieure (mais quelle aide d'ailleurs ? les aide-malades ont expliqué à mon père qu'ils ne faisaient pas la toilette intime).
Samedi après-midi d'espoir. Avec mon père, nous allons à la manifestation contre le CPE. Nous y retrouvons quelques collègues. D'abord inquiet du nombre de participants, je suis agréablement surpris. Il y a beaucoup de monde. Je ne sais pas ce que ça donnera. Certains parlent d'un appel à la grève générale. Je repense à d'autres conflits. Je ne parlerai pas de 1968 car je n'étais pas né et, en plus, on oublie toujours qu'après mai il y avait eu juin 1968 avec un triomphe de la Droite aux élections. Je me souviens de décembre 1986 auquel j'avais participé... Un million de lycéens et d'étudiants dans la rue. Seuls contre le gouvernement de Chirac on avait fait retirer le projet Devaquet. Et il y avait eu la mort de Malik Oussékine, tué par les brigades volantes (des policiers à moto : l'un conduit et l'autre arrose à coups de matraque). En 1992, la veille de mon écrit de CAPES, j'avais manifesté contre Jospin... 1994, le SMIC jeunes de Balladur, j'étais à l'armée et j'ai suivi ça de loin à la T.V. Décembre 1995, j'étais à Ajaccio, retrait du plan Juppé après des semaines de blocage. Printemps 2000, j'étais à Luri, on fait grève contre Allègre et ses réformes... Allègre saute mais ses réformes sont mises en place. 2003, le printemps du conflit des retraites. Pendant plus d'un mois les enseignants sont en grève, attendant désespérément l'appel à l'extension du conflit et à la grève générale... Je perds quasiment un mois de salaire et je prends mes premiers gaz lacrymos (un copain manquera perdre un oeil) lors des manifs de Bastia... Bref, quelques souvenirs... Une grève générale, pourquoi pas ? Mais faut qu'elle marche. Si elle ne concerne qu'une petite partie de la population, on échouera comme en 2003. Par contre, pour faire de la politique fiction, qui a le plus intérêt à ce que Villepin échoue et perde le bras de fer ? N'est-ce pas encore le bon Nicolas Sarkozy ? On a l'impression que, quoi qu'il arrive, il est là... Trop fort notre Iznogoud !!! Enfin, en écoutant mes élèves et en me fiant à mes propres impressions, il semble que la T.V. ne montre les jeunes que quand il y a des voitures qui crament... En novembre dans les banlieues, aujourd'hui dans le quartier latin... Et les généralisations : "les jeunes savent pas ce qu'ils veulent", "ils sont pas politisés", "ils s'intéressent à rien", "ils sont manipulés", "c'est tous des feignants"... etc... etc... Il n'y a pas "les" jeunes comme il n'y a pas "les" Arabes comme il n'y a pas "les" Corses, etc... etc... Par contre, attention à la fracture générationnelle entre les gouvernants et les moins de quarante ans. Quels que soient les élus de 2007, qu'ils soient de Gauche ou de Droite, qu'ils n'oublient pas que - même si un électeur sur deux a plus de cinquante ans - les forces vives de la Nation ne se recrutent pas chez les retraités. Faudrait pas que nos anciens oublient qui va payer leurs retraites... Si on se retrouve dans des boulots précaires à vie (et je ne parle évidemment pas de moi qui ai la sécurité de l'emploi), il y a un jour où on en aura marre de voir une grande partie de son salaire prélevée pour financer les retraites de personnes qui n'ont pas bien anticipé l'évolution démographique il y a vingt ans...
Voilà. Enfin, dimanche, pour la première fois depuis très longtemps, j'ai ouvert la Bible. Un moment que j'avais plus envie d'entendre l'Esprit me parler parce que je suis trop révolté contre Lui pour l'écouter. Alors, j'ai lu le livre de Job, l'histoire de cet homme très croyant qui perd sa famille, ses biens, sa santé mais pas la vie et qui se met non pas à douter mais à sérieusement se révolter contre ce qui lui arrive. Un petit livre étonnant. J'ai ensuite parcouru "L'Ecclésiaste" : Vanité des Vanités, tout est Vanité... Il n'y a rien de neuf sous le soleil... etc... Puis la lecture des Dix Commendements et d'un extrait de l'Evangile de Jean (les lectures de ce troisième dimanche de Carème) : l'épisode où Jésus, en colère, vire les marchands du Temple... Bref, la Bible version en colère. Je ne sais pas si je suis croyant. Je constate simplement en lisant ces textes combien à travers l'Histoire les hommes se sont interrogés... C'est vrai des Juifs, des Chrétiens, des Musulmans, des Bouddhistes, des religions d'Orient, des philosophes, des athées, etc... C'est finalement cela, l'Humanité, peut-être : s'interroger sur le pourquoi des souffrances qui nous entourent ou nous habitent.
Bonjour chez vous.
Post scriptum : je viens d'apprendre par ma collègue Aline le décès d'Antoine, le sourd-muet de Castellu. Tous les jours ce vieux monsieur, muré dans sa solitude involontaire, allait du hameau de Castellu au hameau de Piazza pour faire quelques courses à l'épicerie chez François (tout un poème cette épicerie !). On se saluait. Une fois, il m'a dit deux mots, ce qui était pour lui un réel exploit, c'était "Bonne Année !". Je n'avais pas pu lui dire au revoir à mon départ de Luri fin août 2004 car il avait été placé en maison de retraite quelques mois auparavant. Car, outre son handicap, il était en train de devenir aveugle et risquait donc d'être renversé par une voiture... Quelle triste fin de vie muré dans le silence et l'obscurité. Paix à son âme.

lundi 13 mars 2006

Le Tournoi des Deux Nations

Comme la victoire est belle ! Comme la victoire est encore plus belle avec la manière ! France - Angleterre fut un de ces matchs de rugby somptueux comme on n'en voit pas tous les jours... Et, bien entendu, je devais aller voir le match à Paris, j'avais une place réservée mais, vendredi soir et jusqu'à samedi matin, j'étais embarqué dans une fiesta monstrueuse avec Farid et des collègues du collège (pour fêter le départ de monsieur vers un pays de rugby... Agen !), donc comme il faut faire des choix dans la vie, j'ai renoncé au match... Snif ! J'ai renoncé à aller voir ce match là, ce France - Angleterre là... Dommage !
Revenons au match, justement... L'art et la manière... Un essai d'entrée de jeu (par Fritz) a annoncé la couleur... Les Bleus ont pris la partie en mains, pour ne plus la lâcher... On notera un léger passage à vide en début de deuxième mi-temps mais la fin de match sera splendide avec l'essai de Traille puis, en toute fin de match, celui de Dominici... Quelle épopée mes amis 31 à 6... Et on ne peut que se poser la question traditionnelle : mais ils sont où les Anglais ? Sans rire, ils ont été bien pâles sur ce match, confirmant un tournoi bien faiblard...
Dans l'actu du tournoi, on notera le superbe match nul des Italiens au Pays de Galles (où est l'équipe du Grand Chelem 2005 ?!). Un plaisir que de voir "les petits nouveaux du Tournoi" enfin tenir la distance à l'extérieur... Et merci à Berbizier qui a réorganisé la Squadra Azzura...
Pour revenir à l'équipe de France, elle jouera à Cardiff son dernier match. Le but ? Battre les Gallois pour gagner le tournoi... En face, seule autre prétendante à la victoire finale, l'Irlande, qui n'a pas été très brillante contre l'Ecosse, dans un match il est vrai victime de conditions météorologiques détestables. Les Irlandais rencontreront l'Angleterre à Twickenham. Alors, on peut espérer la victoire finale de la France... C'est le match de Cardiff et non celui contre l'Angleterre qui est essentiel et qui nous dira si les Bleus sont sur la bonne voie d'un jeu retrouvé... En rugby, il faut transformer l'essai et l'un des gros défauts des Bleus depuis toujours est d'alterner matchs sublimes et bouillies indigestes. Vivement samedi pour voir une équipe de France brillantissime et transcendée !!!
Que la victoire est belle !
Post-scriptum : il y a décidément des week-ends de rêve. L'ASM Clermont Auvergne a battu Narbonne avec le point de bonus à la clé (4 essais marqués) et se trouve à nouveau (théoriquement) relancée pour la fin de saison...
P.S. 2 : Slogan vaseux pour commentaire de lendemain difficile... Le tournoi des deux nations... plus que deux ! à la fin, il ne doit en rester qu'un !... Moi, j'ai trop regardé "Highlander"... Que la Force soit avec les Bleus !!

vendredi 10 mars 2006

Le Tournoi des Quatre Nations

Pour une fois, je vais m'essayer à l'analyse sportive... oups ! c'est pas gagné... en tout cas, je vais jouer comme tout un chacun au petit jeu des pronostics et des commentaires à la "café du commerce" qui nous agacent tellement chez les autres mais que chacun adore pratiquer... Après tout, l'intérêt principal d'assister à un match (que ce soit chez soi, entre potes, au bistrot ou au stade), c'est d'abord de dire un peu n'importe quoi parce que nous on aurait jamais fait rentrer machin en deuxième mi-temps surtout qu'il est mauvais en club et que dès qu'il pleut il tire pas droit... Ah ! la mauvaise foi des supporters qui brûlent ce qu'ils ont adoré, qui théorisent sur un placement de jambes et idéalisent un schéma d'attaque ou de défense... ah ! le tactiquo-technique ! l'occupation du terrain ! le pilonnage intensif de l'adversaire et le jeu au large... Il y a du magique à lire un article commentant un match... On comprend pas forcément tout mais on apprécie l'exaltation de certaines plumes... Personnellement, c'est surtout le rugby qui m'intéresse mais chaque sport a ses poètes... Enfin, je m'excuse à l'avance de mes propos approximatifs : je n'ai jamais joué moi-même au rugby et j'avoue peiner à distinguer certaines fautes lors de regroupements hasardeux mais, bon, ça ne m'empêche pas d'apprécier le spectacle.
Après cette introduction, place à l'un des Tournois des Six Nations les plus ouverts de ces dernières années... Tout d'abord, nous avons tous la mémoire courte... En regardant un peu mes archives (sur le site de l'Equipe et avec les anciens Rugbyrama), j'ai vu qu'en 1999 la France avait perdu trois de ses quatre matchs (c'était encore les Cinq Nations), dont les deux aux Stade de France... et ce après deux années à Grand Chelem et quelques mois avant un parcours somptueux en Coupe du Monde (ah ! la sublime demi-finale contre les Blacks !!)... Comme quoi... Surtout, le vainqueur du Tournoi 1999 fut... l'Ecosse... Eh oui, on l'avait tous oublié...
Alors, le bilan après trois journées ? La France a perdu son match en Ecosse... face à des Ecossais peut-être pas très imaginatifs, mais braves, qui battront l'Angleterre quelques semaines plus tard... A posteriori, cette défaite française devient quasi-honorable... Ah ! Je sens la mauvaise foi pointer... La France a gagné, à Paris, contre l'Irlande puis contre l'Italie... Dans les deux cas, la victoire fut acquise dans la douleur... Personnellement, j'étais au Stade de France (pour la première fois de ma vie... et, finalement, si le stade est joli, on ne retrouve pas l'ambiance de Furiani ou du Michelin... désolé !) lors de France - Italie et le moins qu'on puisse dire est que la première mi-temps fut particulièrement laborieuse. Alors, oui, on a gagné et, en deux matchs on a enquillé pile 80 points... Néanmoins, même si seule la victoire est belle, on a fait appel à des vieux "grognards" pour mener à bien ces victoires... Seront-ils encore là dans un an et demi pour la Coupe du Monde, qui a lieu en France ? Personnellement, je l'espère, mais rien n'est moins sûr et si on peut encore gagner le tournoi sommes-nous dans la bonne voie pour préparer la coupe du monde ?? Il reste les tournées et le tournoi 2007 donc tout est possible... Après tout, je reviens à 1999, on était au fond du trou lors du tournoi. Et, dans un autre sport, celui des manchots (ah ! le football !), en 1998, quelques jours avant la Coupe du Monde, les commentateurs critiquaient ouvertement le jeu animé par Aimé Jacquet... On connaît la suite !
Sinon, pour conclure, le principal intérêt de ce tournoi, et sa fraîcheur finalement, après des années de domination franco-anglaise (sauf l'an dernier et le beau grand chelem gallois), c'est qu'il est donc le plus ouvert depuis longtemps... En théorie, quatre équipes peuvent encore l'emporter : l'Angleterre, la France, l'Irlande, l'Ecosse... Ce week-end, certaines rencontres considérées comme jouées d'avance vont du coup prendre une toute autre importance... Le Pays de Galles reçoit l'Italie... On jouera les Gallois en espérant que le match sera intéressant car les deux équipes sont les plus faibles de ce tournoi... même si l'on peut constater la progression de l'Italie match après match (merci Pierre Berbizier !!). L'Irlande reçoit l'Ecosse... une confrontation qui risque d'être passionnante et déterminante... Et, bien sûr, le classique du chauvinisme, la France accueille l'Angleterre dimanche après-midi qui ne sera pas un long dimanche de fiançailles (ça y est ! je commence à imiter les jeux de mots à deux francs des journalistes de l'Equipe ou du Midi Olympique)...
Bon, ben voilà, que le meilleur gagne, que les matchs soient beaux. Et vive le rugby ! Une pensée pour le Top 14 avec l'équipe de Montferrand (pardon... ASM Clermont Auvergne) qui a raté une bien belle occasion la semaine dernière d'accéder aux demi-finales du championnat... Une occasion ratée de plus... Y a des équipes comme ça qui, saison après saison, échouent aux portes du Paradis... Un jour viendra, j'en suis sûr... Mais c'est une autre histoire...

mardi 7 mars 2006

Un nouveau venu dans les blogs...

Oyez ! Oyez ! Braves gens ! voici l'adresse du blog de Jean-Michel P., fameux prof d'histoire jadis au collège de Luri, celui-là même dont l'adresse mail est poipoi.com ! Son blog, pour le moment, nous conte son grand périple en Amérique du Nord l'été dernier, avec photos et commentaires. Bon, il débute mais c'est déjà le vent du large qui souffle... et ça fait du bien en ces temps où l'Europe sombre dans la grippe aviaire et se délecte dans une morosité toute séculaire (ça veut pas dire grand-chose mais ça m'inspire du matin !!).
Bon voyage virtuel !!
Tout cela me fait penser aux chansons de Brel où le chanteur parle de son "Amérique"... De même que Boris Vian qui évoquait une Amérique où il hésitait à se rendre pour ne pas briser son rêve américain... Combien de chansons évoquent cette Amérique mythique ? Alors, oui, je sais, il y a eu Nixon et le Vietnam, il y a Bush et l'Irak, etc... Mais les anti-Américains primaires qui limitent l'Amérique aux USA et qui limitent les USA à la politique extérieure d'un guignol néo-conservateur (terme absurde par définition : néo ancien ?!), ils me fatiguent. La France, c'est pas uniquement la Guerre d'Algérie. L'Angleterre, c'est pas seulement Jeanne D'Arc. L'Allemagne, c'est pas seulement Adolf. Et les States, c'est pas seulement Bush. Moi, j'aime les Etats-Unis et je rêve d'y aller en vacances (y vivre, c'est une autre paire de manches). Je suis de culture américaine et je n'en ai pas honte. Je n'en suis pas fier non plus. Mais c'est comme ça. Je regarde les séries, les films, plus en tout cas que des séries russes et des films chiliens. Et puis c'est tout ! C'est un peu comme la haine des Parisiens, on oublie que c'est des provinciaux à la base, bien souvent. Pour les Américains, la plupart sont des émigrés, parfois d'assez fraîche date, notamment dans le milieu du cinéma avec tous les Juifs, Irlandais et Italiens que j'aime tant (au hasard : Spielberg, Ford, Coppola)... Voilà, c'est mon petit coucou en passant aux Américains, nos cousins de l'Outre-Atlantique, de même que nous avons nos cousins de l'autre côté de la Méditerranée... et d'ailleurs, d'ailleurs !!

lundi 6 mars 2006

Des nouvelles du front...

Eh oui, après deux semaines de silence informatique, des news de J.-F. le Superdoc !!! Pas de grandes news, et pas très gaies, mais bon, un petit mot pour vous tenir au courant et alimenter mon petit blog sans prétention...
Deux semaines de vacances (ah ! ces enseignants ! toujours en vacances !) à aménager mon appartement à Moulins et retrouver la vie citadine... Deux semaines ponctuées de quelques sorties, dont une très sympa avec mes deux compagnons de l'équipée du "Fil à la Patte", et l'une, le dernier samedi des vacances, où je me suis laissé surprendre par mes vieux démons (Doctor Freyd peut témoigner, d'ailleurs je vais lui demander de me recevoir pour une séance !!). Quelques sorties, donc, quelques films à revoir... Mais surtout, les vacances avançant, la perte de l'équilibre... Un emploi du temps de plus en plus déréglé... Je sais, c'est un peu le principe des vacances, mais j'aime pas quand ça dure trop, car on ne sait plus où on en est, en tout cas moi. Je hais les vacances comme je hais les dimanches... Je plaisante, évidemment, quoi que pour les dimanches... Non, mais, surtout, je crains ce dérèglement insidieux qui fait que je me retrouve assez déboussolé après deux semaines.
Mais, surtout, ces vacances furent marquées par l'aggravation de l'état de santé de ma mère. Elle ne peut presque plus du tout se déplacer. Elle est encore tombée dans l'escalier avant-hier. Elle ne se repère plus du tout dans l'espace. Autant elle peut suivre les conversations et s'intéresser à l'actualité (heureusement), autant elle a perdu toute notion d'orientation voire d'équilibre. Malheureusement, étant donnée l'accélération depuis quelques semaines, encore un mois ou deux et elle sera totalement grabataire. Quant à mon père, logique, il donne des signes fréquents de fatigue et de découragement, avec des coups de colère très fréquents et un rythme de vie complètement marqué par la nécessité de s'occuper à tout moment d'une personne gravement malade. Je crains qu'il ne finisse par avoir une attaque. Quelques jours avec eux lors des vacances m'ont littéralement épuisé. Je sais, c'est pas une excuse ni un prétexte pour ensuite aller picoler et festoyer bêtement mais j'avoue avoir passé quelques jours complètement désorienté (à mon tour !). Je suis content de retrovuer le collège pour avoir un rythme et une hygiène de vie plus sains. Mais j'avoue que j'ai peur maintenant, quand le téléphone sonne, que mon père m'appelle encore une fois pour me dire de venir tout de suite parce que ma mère est retombée et qu'il n'arrive pas à la relever.
Vous m'excuserez de vous raconter ainsi ma petite vie pas très passionnante. Chacune et chacun a ses soucis. Mais il fallait que je vous explique un peu. Parce que je sais pas quand je réécrirai des articles sur ce blog. C'est clair que j'ai plus trop envie de mettre des petits poèmes ou de parler de coups de gueule et de coups de coeur par rapport au ciné, à l'actualité, etc... Mais faudra bien que je continue à vivre. En tout cas, on nous bourre le mou avec la retraite et la nouvelle vie qui nous attend après soixante ans... Ce sera pas le cas de mes parents... Ils ont une fin de vie particulièrement dégueulasse. J'espère mourir jeune ou en tout cas mourir vite. Remarquez, c'est pas nous qui choisissons. Mais cette vie qu'on nous promet tous dans les maisons de retraite... Et nous avons tous une tante, une grand-mère, voire des parents dans ce genre d'établissements. Alors, on sait tous de quoi on parle. Et le pays fait semblant de pas voir. Bientôt, plus de la moitié de la population sera dans ces établissements. La France est un pays en fort vieillissement (comme toute l'Europe) et qui ne s'occupe pas de ses vieux... Un peu schizo, non ?
Allez, je me calme et je bois frais. Après tout, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. Et je terminera par cette citation de la chanson que je préfère de Renaud, " Cent Ans" : "Mais la souffrance, c'est très rassurant, ça n'arrive qu'aux vivants." Bon, je suis pas forcément d'accord à 100 % avec l'idée mais la chanson est très belle, où Renaud explique qu'il aimerait bien avoir cent ans "pour jouir enfin du bonheur d'avoir pu traverser cette pute de vie sans se faire écraser"...
Portez vous bien et bonjour chez vous.