lundi 6 mars 2006

Des nouvelles du front...

Eh oui, après deux semaines de silence informatique, des news de J.-F. le Superdoc !!! Pas de grandes news, et pas très gaies, mais bon, un petit mot pour vous tenir au courant et alimenter mon petit blog sans prétention...
Deux semaines de vacances (ah ! ces enseignants ! toujours en vacances !) à aménager mon appartement à Moulins et retrouver la vie citadine... Deux semaines ponctuées de quelques sorties, dont une très sympa avec mes deux compagnons de l'équipée du "Fil à la Patte", et l'une, le dernier samedi des vacances, où je me suis laissé surprendre par mes vieux démons (Doctor Freyd peut témoigner, d'ailleurs je vais lui demander de me recevoir pour une séance !!). Quelques sorties, donc, quelques films à revoir... Mais surtout, les vacances avançant, la perte de l'équilibre... Un emploi du temps de plus en plus déréglé... Je sais, c'est un peu le principe des vacances, mais j'aime pas quand ça dure trop, car on ne sait plus où on en est, en tout cas moi. Je hais les vacances comme je hais les dimanches... Je plaisante, évidemment, quoi que pour les dimanches... Non, mais, surtout, je crains ce dérèglement insidieux qui fait que je me retrouve assez déboussolé après deux semaines.
Mais, surtout, ces vacances furent marquées par l'aggravation de l'état de santé de ma mère. Elle ne peut presque plus du tout se déplacer. Elle est encore tombée dans l'escalier avant-hier. Elle ne se repère plus du tout dans l'espace. Autant elle peut suivre les conversations et s'intéresser à l'actualité (heureusement), autant elle a perdu toute notion d'orientation voire d'équilibre. Malheureusement, étant donnée l'accélération depuis quelques semaines, encore un mois ou deux et elle sera totalement grabataire. Quant à mon père, logique, il donne des signes fréquents de fatigue et de découragement, avec des coups de colère très fréquents et un rythme de vie complètement marqué par la nécessité de s'occuper à tout moment d'une personne gravement malade. Je crains qu'il ne finisse par avoir une attaque. Quelques jours avec eux lors des vacances m'ont littéralement épuisé. Je sais, c'est pas une excuse ni un prétexte pour ensuite aller picoler et festoyer bêtement mais j'avoue avoir passé quelques jours complètement désorienté (à mon tour !). Je suis content de retrovuer le collège pour avoir un rythme et une hygiène de vie plus sains. Mais j'avoue que j'ai peur maintenant, quand le téléphone sonne, que mon père m'appelle encore une fois pour me dire de venir tout de suite parce que ma mère est retombée et qu'il n'arrive pas à la relever.
Vous m'excuserez de vous raconter ainsi ma petite vie pas très passionnante. Chacune et chacun a ses soucis. Mais il fallait que je vous explique un peu. Parce que je sais pas quand je réécrirai des articles sur ce blog. C'est clair que j'ai plus trop envie de mettre des petits poèmes ou de parler de coups de gueule et de coups de coeur par rapport au ciné, à l'actualité, etc... Mais faudra bien que je continue à vivre. En tout cas, on nous bourre le mou avec la retraite et la nouvelle vie qui nous attend après soixante ans... Ce sera pas le cas de mes parents... Ils ont une fin de vie particulièrement dégueulasse. J'espère mourir jeune ou en tout cas mourir vite. Remarquez, c'est pas nous qui choisissons. Mais cette vie qu'on nous promet tous dans les maisons de retraite... Et nous avons tous une tante, une grand-mère, voire des parents dans ce genre d'établissements. Alors, on sait tous de quoi on parle. Et le pays fait semblant de pas voir. Bientôt, plus de la moitié de la population sera dans ces établissements. La France est un pays en fort vieillissement (comme toute l'Europe) et qui ne s'occupe pas de ses vieux... Un peu schizo, non ?
Allez, je me calme et je bois frais. Après tout, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. Et je terminera par cette citation de la chanson que je préfère de Renaud, " Cent Ans" : "Mais la souffrance, c'est très rassurant, ça n'arrive qu'aux vivants." Bon, je suis pas forcément d'accord à 100 % avec l'idée mais la chanson est très belle, où Renaud explique qu'il aimerait bien avoir cent ans "pour jouir enfin du bonheur d'avoir pu traverser cette pute de vie sans se faire écraser"...
Portez vous bien et bonjour chez vous.

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