vendredi 10 octobre 2008

Lettre aux lecteurs de mon blog

Chères lectrices, chers lecteurs,
Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour votre présence et votre gentillesse tout au long de ces trois années. C'était bien sympathique mais "il n'est pas de bonne compagnie qui ne se quitte". Rassurez-vous, je n'arrête pas la rédaction de ce blog... Dommage ! penseront certains. Mais j'arrête le déballage qui pouvait en agacer (à juste titre) certain(e)s. Concrètement, il y aura toujours de temps à autre des photos et autres "billets d'humeur" quoique... qui peuvent-ils intéresser ? Le net est un univers auquel je ne comprend rien... j'avoue que "je suis largué" entre les pages "Face Book" et "My Space", sans parler des "chats", des "forums", de "MSN", etc... Je suis totalement "out" !!
J'arrête ce déballage en ligne et plus largement j'arrête d'écrire sur moi parce que c'est quelque chose qui m'a toujours, quelque part, gêné. Je sais, je me suis fait moi-même, sur ce blog, le défenseur des confessions, des journaux intimes, de l'introspection littéraire... Mais j'ai défendu la cause sans en être moi-même convaincu... comme bien souvent d'ailleurs... [Un de mes gros "défauts" est de toujours me faire "l'avocat du diable"... Allez donc sur ce lien pour voir ce que cache cette expression http://fr.wikipedia.org/wiki/Avocat_du_diable ] Je garderai désormais pour mon psy et éventuellement mes amis proches mes réflexions intimes et personnelles. Quant à mon avis sur le reste du monde, que ce soit des films, des chansons, des livres, un événement quelconque, ils n'intéressent personne, et pas même moi... C'est l'écume des jours, qui passe... flux et reflux... "Tout le monde s'en fiche"
J'ai écrit à mes ami(e)s proches une lettre (un courrier électronique !) pour leur expliquer certaines choses bien personnelles, qui sont pour partie raison de l'interruption de ce blog, en tout cas sous la forme actuelle d'un "journal intime". Ce courrier est bien sûr personnel et je ne vais pas m'amuser à le mettre ci-dessous en copié-collé. Néanmoins, et parce que je "dois" bien ça aux lectrices et lecteurs de ce blog, je vous en donne ci-dessous quelques extraits choisis et vous dis bon vent sur la toile...
"Bonjour.
Je sais, ceci est un mail collectif et vous détestez tous ça, moi aussi d'ailleurs, surtout quand c'est des blagues de blondes ou un appel à l'aide pour la greffe de reins d'une petite fille ou autre chaîne du même acabit.Vous détestez aussi (à l'exception de Gérard) ces mails issus de mon blog où je déballe ma vie. D'ailleurs, vous avez pu constater que ces mails se sont faits rares et que j'évite d'alimenter le dit blog, sinon par des trucs moins intéressants et surtout moins personnels.
C'est jamais bien, un mail collectif, mais ça évite de recopier plusieurs fois la même chose. Et c'est aussi pour dire à chacun de vous que j'ai aussi prévenu les autres. Vous êtes les personnes qui me sont les plus proches (en tout cas les moins éloignées), en tout cas celles qui ont internet (car Fabienne, par exemple, n'a pas le web).
Vous savez tous ce qui m'est arrivé cet été. [Si vous ne le savez pas, tant pis pour vous, ça ne vous regarde pas, et toc ! pour résumer : je suis "carrément attaqué de la cafetière (c'est joli, comme image, non ?!)"]
Pourquoi j'écris tout ça ?
Je sais pas.
Je me sens très mal ces derniers temps. J'ai l'impression que la vie me file entre les mains. Je sais, vous avez tous vos soucis, et pour beaucoup bien plus sérieux que les miens. Je suis bien conscient d'être un fardeau pour mes proches. Je suis conscient d'avoir "utilisé" la maladie de ma mère pour couvrir (...) mes crises de parano dont ma soeur, mon père, mes amis, ma compagne souffrent régulièrement.
J'ai l'impression de perdre pied.
En plus, professionnellement, j'ai plus la foi. [Je parle pas des élèves pour qui je me sens tellement impliqué ni des collègues avec qui je m'entend si bien.] Le tout informatique, c'est comme avec l'alcool, on peut faire semblant un moment mais pas toute la vie. Il est flagrant que je suis nul en informatique et que je suis largué. J'aime les livres et c'est un "support" appelé à disparaître et je comprends rien à tous ces logiciels, internet partout dans les vies des gens, la fin de la radio et de la télé tels qu'on les connaît.
Et puis, j'ai plus la foi tout court, et ce depuis des années, mais surtout depuis quelques mois. J'ai beau essayer, j'y arrive pas, comme un couple qui tente de se rabibocher, mais "quand c'est fini c'est fini". Cette nouvelle réjouira les athées qui sont la plupart de mes amis... N'empêche que j'essaie de croire en un Dieu d'Amour mais c'est dur.
J'ai le théâtre. Les représentations sont dans trois semaines. [Pour les personnes intéressées : au Théâtre municipal de Moulins, 4 novembre à 15h et 20h30 et 6 novembre à 20h30.] Faut que je tienne jusque là. Après, je sais plus. L'impression du brouillard.
Le sport... oups ! Sans commentaire. [Je sais que je ne redescendrai jamais au dessous d'un certain poids et que je resterai dans la catégorie des "obèses morbides" pour le reste de ma vie.]
Pourquoi je vous écris ça ? Comme me l'a justement fait remarquer l'une de vous, ma cousine Françoise, je vous balance mes problèmes sans me soucier de votre vie à vous, parce que je suis égoïste et obsédé par ma petite personne. C'est vrai. Ce mail, c'est justement pour m'excuser de vous avoir fait faire du souci et pour vous demander par avance votre indulgence pour mes sautes d'humeur. Ce n'est pas une raison pour que j'ai les dites sautes d'humeur et des crises de parano. Certes. Je fais tout pour me soigner. Je prends mes médicaments régulièrement (certain(e)s d'entre vous me jugeront drogué), je vais voir mon psy (je sais, c'est un signe de faiblesse). Desfois, je me sens mieux quelques jours. Excusez moi si je vous envoie pas plus souvent de mails, si je vous écris pas plus, si je vous appelle pas, j'ai peur de vous ennuyer et j'aime pas parler de moi. J'arrive à écrire sur moi mais parler de moi, j'aime pas. En plus, j'ai toujours eu un problème avec le téléphone (pardon à Françoise, pas ma cousine, mais mon ex-badpartner...). Quand je me sens mal, j'ai envie de me faire tout petit, de "faire l'ours" comme disait une copine il y a longtemps. Je suis un singe en hiver, en tout cas en automne.
Je vous rassure, même si ça me traverse l'esprit parfois (comme tout le monde), je n'ai pas d'idées suicidaires, ne vous faîtes pas de soucis (...). Excusez moi de ce déballage. Excusez moi de tout le souci que je vous ai causé. Je vous demande de m'excuser alors que, moi, je suis d'un naturel rancunier.
Jean-François"
Voilà. Partager ces trois ans et un mois avec vous fut une merveilleuse aventure. Merci pour tout et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Post scriptum : J'ai envoyé aux personnes proches à qui j'avais adressé mon premier courrier, un deuxième courrier, encore plus personnel, que je ne mettrai donc évidemment pas en ligne. J'y disais simplement que, grâce à mon psy, j'avais pu découvrir certaines des raisons qui me faisaient avoir des pensées noires, négatives, et à agir parfois d'une façon totalement opposée à celle que j'aurais voulue. C'est hélas une chose que nous avons tous vécue et que nous sommes tous appelés à vivre... Faire quelque chose qui n'est pas du tout le reflet de nos pensées et de nos sentiments, qui leur est parfois totalement opposée... Comme envoyer promener une personne qu'on aime alors que, justement, on l'aime... Je suis très doué pour ça.
C'est l'occasion de faire une petite précision à propos du rôle du psy, en tout cas tel que je le vois. Ce n'est pas un gourou, un disciple de Freud qui me dirait les bonnes choses pour retrouver le moral (s'il existait "le" manuel des recettes du bonheur... ça se saurait... d'ailleurs, qu'est-ce que le bonheur ? tiens, on dévie vers la philo...). Ce n'est pas une personne à qui je me "confie". Non, juste la personne qui m'aide (un peu) à me retrouver dans la jungle de mes pensée... et de mes actes qui, donc, ne coïncident pas forcément, loin de là.
Dans ce second courrier à mes proches, j'écrivais aussi ceci...
"J'ai quand même une échappatoire... le théâtre... Tout à l'heure, travail avec des quatrièmes sur "Le Bourgeois Gentilhomme"... une merveille. Ils sont ravis. Y en a un (un élève qui a des difficultés en français et qui ne voulait pas venir) qui a couru voir la prof de français et lui a dit "madame, le théâtre, ça déchire grave avec Monsieur Pérès !" Et je crois aussi déceler dans le théâtre une des causes de mon actuel état de pression/dépression : je joue dans trois semaines et je stresse énormément avec l'approche des représentations."
Voilà. Plus que trois semaines avant les représentations. J'aurai l'occasion d'en reparler sur ce blog (vous voyez qu'il ne "ferme" pas !!). tiens, au fait, c'était le 401ème message... pas mal , non ?!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mon cher Jean-François,
Je suis un peu longuement loin de Paris et d'Internet en ce moment, et je trouve
seulement aujourd'hui ton message pas trop dynamique, au lycée.
Je vois que tu te plains de ne pas être un maître en informatique, ce qui me laisse
rêveur quand je constate tout ce que tu sais faire en ce domaine, et en d'autres. Et à
ces inquiétudes, je répondrai ceci:
Tu sais faire quelque chose réservé à peu d'élus: tu sais écrire, transformer en
style et en ordre le désordre sans style de l'expérience quotidienne. Aucun logiciel au
monde, si subtil pourrait-il être, ne ferait cela aussi bien, à ta place.
Les jours de grand vent triste, porteur de doutes, pense à ce pouvoir qui est le tien.
Bien à toi, aléthéia forever.

Gérard