Après mon précédent message sur mon incommensurable propension à traîner ma déprime au quotidien, je me suis dit que tout ça c'était l'écume des jours... et j'ai - forcément - repensé au grand Boris VIAN, et à son superbe roman, "L'Ecume des jours". La préface de ce roman, très courte rassurez-vous, est un petit bijou qui rappelle ce qui est vraiment important dans la vie... L'auteur évoque évidemment le jazz de La Nouvelle Orléans (snif !) et l'amour... Un auteur qui aimait tellement une certaine idée de l'Amérique (pour le jazz et le western mais il en connaissait également les côtés ignobles, qu'il décrit notamment dans "J'irai cracher sur vos tombes") qu'il n'y est jamais allé pour ne pas être déçu... Mais assez causé. Voici la préface de "L'Ecume des Jours"...
Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en déduire des règles de conduite: elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’on les suive. Il y a seulement deux choses: c’est l’amour, de toutes les façons, avec les jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c’est un procédé avouable, s’il en fut.
2 commentaires:
Quelle surprise de découvrir ici la préface d'un de mes livres préférés!... "L'écume des jours" reste pour moi l'une des plus belles histoires d'amour(sorry, Shakespeare!)...
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