jeudi 9 août 2007

Comment peut-on oublier ?

Voilà plus de deux semaines qu'elle m'a quitté et j'erre dans ma vie... Bien sûr, je continue à vivre... Je vais faire du sport tous les jours (mais la salle ferme mardi prochain...), j'ai repris les répétitions de théâtre, je vois les rares personnes qui traînent encore sur Moulins et je les en remercie vivement. Je fais un peu semblant de temps en temps... N'empêche... Quand l'envie de pleurer me vient, il est souvent difficile de la retenir, surtout au petit matin... Ah, les réveils à 6h et les longues heures avant de voir un semblant d'animation dans les rues de Moulins, ville naturellement calme ("la belle endormie"), plus encore au mois d'Août (le mois où la France se met en sommeil). Et cette envie de ne rien faire, ou plutôt l'absence d'envie. Pas envie de lire alors que j'aurais tout le temps, pas envie de me regarder "un bon DVD", ne parlons pas des programmes T.V. nullissimes en été... Dire qu'il y a deux mois je pestais de n'avoir pas le temps de lire les romans que j'avais mis de côté, de n'avoir pas le temps de regarder les films que je voulais découvrir ou revoir... L'être humain est souvent ainsi fait : quand on a mille choses à faire, on veut en faire plus ; quand on a rien à faire, on est là, bêtement, "on n'a pas envie". Comme disait ma mère quand j'étais petit, me reprochant de traînasser sur le canapé : "J.-F., tu erres comme une âme en peine"... Tout à fait. Une âme en peine.
Bien sûr, il m'arrive souvent de gamberger... D'abord, je repense aux bons moments... Et, si notre histoire n'a duré que trois semaines (je sais... certaines ou certains sourieront en disant qu'on n'a pas le temps de s'attacher en si peu de temps... "Romeo & Juliet" se déroule en vingt-quatre heures...), les bons moments furent si nombreux, si intenses... Les mots échangés, les fous rires (je ne savais plus qu'on pouvait tant rire), les balades, les courses, les amis rencontrés, et tout le reste... Trois semaines de bonheur comme on en rencontre peu dans une vie. Ensuite, je repense à la rupture... et je continue bien sûr à m'interroger : comment a-t-on pu en arriver là ? Quel est l'élément déclencheur ? Et je m'imagine inventer un moyen de traverser les couloirs du temps et de revenir juste quelques instants "avant qu'il ne soit trop tard", que ne soit prononcée la phrase de trop, que ne soit commis la maladresse irréversible... On rêve tous de retourner dans un moment de notre passé, qu'il soit professionnel, amical, sentimental, pour ne pas faire le mauvais choix et "réparer les erreurs du passé" comme disait Sam Beckett dans "Code Quantum". Puis je me raisonne. Je sais bien qu'on ne revient pas en arrière, qu'il est impossible de changer la situation actuelle. Un vieil adage dit que lorsqu'une femme a pris une décision elle ne revient jamais en arrière. C'est l'une des différences entre les deux sexes... Et c'est peut-être ce qu'il y a de plus désespérant. Quoi que je fasse, rien ne changera désormais. Je ne suis pas maître de mon destin, je suis à bord d'un avion que je n'ai pas la possibilité de piloter... Pourquoi que j'ai pas passé de brevet de pilote ? C'est dans ces moments-là qu'on pèse toutes les erreurs, les maladresses, les "petits riens insignifiants" qui devraient alerter... C'est là qu'on se dit que tout est fragile. La vie donne, la vie reprend. Le bonheur est un bien précieux...
Non, ma grande question, maintenant, c'est comment l'oublier ? Je devrais faire comme le philosophe Emmanuel Kant qui, après avoir été trahi par son serviteur, avait écrit sur son bureau : "penser à l'oublier". Oui, sur les murs de mon âme, je dois placarder "je dois penser à oublier Stéphanie". Mais comment ? Je sais, "il faut donner du temps au temps"... mais, comme on dit trivialement, sur le moment... "putain que ça fait mal" ! Alors, si vous avez des propositions pour m'aider à mettre un pansement sur mon petit coeur meurtri (oh ! c'est mignon !), je suis plus que preneur...
J'essaie bien de penser à d'autres personnes, de me projeter dans l'avenir (moi qui ai toujours vécu au présent), mais il y a ce grand vide, cette tristesse infinie, ce goût de gachis... Ces remords et ces regrets qui me hantent nuit et jour... Une amie qui m'a revu hier et ne m'avait pas vu depuis deux mois m'a dit que j'avais changé. Physiquement, j'aurais plutôt maigri (ça ne m'étonne pas : depuis trois semaines, je ne mange presque plus). Et puis elle trouve que je suis plus sur ma réserve, moins ouvert, moins enthousiaste, que j'hésite plus à donner aux autres... Je sais que tout cela est passager, enfin... j'espère... sinon, je suis mal barré... N'empêche, sur le moment, qu'est-ce qu'on déguste.
Excusez moi de disséquer ainsi mon sentiment actuel. En même temps, c'est la loi du genre du blog, ce journal intime ouvert aux autres... Finalement, je suis encore un peu ouvert aux autres... Tout n'est pas perdu. D'écrire de temps à autre me permet de m'occuper l'esprit et aussi me donne l'impression d'être en contact avec vous. Le plus dur est le silence, l'absence. D'ailleurs, le plus dur est de ne pas voir Stéphanie, de ne pas entendre sa voix, même à l'occasion, comme une amie que je verrais de temps en temps, parce que ce qu'on a vécu était tout de même tellement important.
Excusez moi de m'étaler avec mon petit chagrin d'amour de trentenaire éperdu quand certain(e)s pleurent un proche disparu ou vivent au quotidien la maladie... La maladie, parlons-en... Ma mère vit toujours dans son enfer d'Alzheimer et mon père se coupe chaque jour un peu plus du monde. Et, de ces temps, je ne me sens pas d'aller les voir, sinon quelques minutes de ci de là...
Portez vous bien. Donnez moi des nouvelles à l'occasion.
Bien amicalement à toutes et tous.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Kikou JF,

Je suis tout comme toi on m'a même dit que je suis entrain de faire une
dépression, je deviens insomniaque.. Je n'ai plus envie de rien...

Dis toi que la vie est ainsi faîte, mais pourquoi n'essairais tu pas de lui
parler, de comprendre, de lui demander, de rééssayer...

Et cela te permettrait de faire un point sur toi même, et ça te ferais
grandir!!!!

Bon courage, et comme l'on me dit, sort, voit du monde, occupe toi!!!!

Le temps va cicatriser cette douleur, ta tristesse, je le pense en tout cas
pour moi, le temps efface peu à peu et répare sans pour autant oublier...

Trouve la force d'avancer, et tu te sentiras mieux!

Delphine BoutdeChou

Anonyme a dit…

réponse, J F ! j'ai tout lu , tout médité, mais je n'ai pas en ce moment le

temps de m'installer devant mon écran , étant donné que l'ordi est dans la chambre de Jean-do- tantôt occupée par lui et sa copine , tantôt par Pascale et
Claude et mes passages y sont très brefs :au moment où il n'y a personne à perte
de vue !!! je comprends votre chagrin et j'ose prier très fort pour que la paix
revienne dans votre coeur si meurtri ! Que s'est - il passé pour que une si
belle histoire s'arrête si brutalement ? Certes on ne conduit pas sa vie en ne
regardant que dans le retro ? Alors allez vers le futur avec une confiance à
re-découvrir un peu chaque jour !Ce que le Seigneur " a fait , il peut le
refaire ... et je prie très fort pour cela !>
Je ne peux pas m'attarder à l'ordi ... mais j'ai voulu dérober un peu de temps à
la famille pour vous dire combien je pense à cet épisode et à votre déception ,
combien je vous porte dans mon coeur et combien j'ai pour vous confiance en
l'avenir ! Il faut y croire , encore et encore et sursumcorda"!
je vous embrasse ! pp

Pierrette Pajanacci

Anonyme a dit…

Hello JF

je me mêle sans doute de ce qui ne me regarde pas, mais, moi qui suis une fille, je pense être capable de revenir en arrière....Je ne sais pas ce qui a cloché entre vous, mais , à moins que tu ne sois entièrement fautif, et que tu aies fait quelque chose d'horrible, je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas revenir en arrière... Réfléchis bien. Pense à ce qui s'est passé...Pense à la raison qu'elle t'a donné pour rompre...A moins que ce ne soit toi ? Avec tous ces éléments en mains, regarde les choses en face et, si tu penses qu'il y a la moindre chance, tente le coup !!!! Téléphone ! Tu ne peux pas savoir si elle n'est pas dans le même état que toi ! Si c'est ton comportement qui est à l'origine de la rupture, ne fais pas comme beaucoup de "mâles" : ne reste pas sans te remettre en question en disant que l'autre "te prend la tête "! Affronte tes peurs, tes contradictions car dis-toi que cette fois-ci tu as peut-être la chance
de changer, d'évoluer pour quelqu'un, grâce à quelqu'un.... Ne crains pas de changer !

Bon, c'étaient les conseils de Laurence.....

A toi de jouer

Laurence