Il ne faut pas gâcher sont talent... Pourquoi une telle affirmation ? Vous le saurez en lisant la deuxième partie de ce message. En attendant, une page de publicité... euh... qu'est-ce que je raconte ?! En attendant, dix minutes d'entracte... euh... hm ! hm ! En attendant, laissez moi vous conter brièvement (sinon, y en aurait pour des heures) mes deux dernières journées.
Mardi soir, c'était donc la générale... Enfin en costumes dans les décors... C'est mardi soir que j'ai retrouvé cette étrange et géniale impression des mots qui viennent naturellement parce que ce n'est plus le texte du personnage mais c'est devenu le mien. Bien sûr, pour la générale, il y eut des ratées, des grincements de dents, des coups de colère du metteur en scène (et y avait de quoi !) mais aussi des rires... J'adore ces répétitions et j'aimerais bien jouer une pièce qui raconte la mise en place d'une pièce... Comme "L'Impromptu de Versailles" de Molière et, plus proche, "L'Impromptu de Paris" de Jean Giraudoux. Après la pièce, pot avec les deux personnes de la troupe avec qui le courant passe si bien, Laurent et Samantha.
Hier, c'était le grand jour. Dès tôt le matin je suis stressé comme pas possible. Une collègue, Delphine, s'est "sacrifiée" pour me tenir compagnie en fin de matinée... Je la fais marcher pour tenter de me calmer... Après le déjeuner (difficilement avalé), je retrouve le théâtre (j'ai un peu l'impression d'y vivre en ce moment !!). A 15 h, c'est la première... Le parterre est plein. Quand je rentre en scène je bégaie et je retrouve un moment le cheveu sur la langue que j'avais perdu depuis quinze ans... Oups ! Puis, au fur et à mesure de mes entrées, ça monte en puissance. La pièce monte en puissance. A la fin de l'Acte I (avec l'arrivée d'Irrigua, joué formidablement par Yvon), ça devient chaud. L'Acte II se passe très bien. Puis vient l'Acte III (logique)... le plus court et où j'apparais le plus... Acte très physique puisque j'y cours partout et je me fais empoigner par un gendarme (j'ai le bras gauche couvert de bleus). La fin est un triomphe quand le rideau tombe sur mon ultime cri : "J'en appelle à la postérité !" Quel moment... Après les saluts, petit tour dans la salle... Une élève de mon club théâtre est venue avec sa mère (qui avait joué elle même "Un Fil à la Patte" quand elle était au lycée) ainsi que deux anciennes élèves (merci Poitrenette !!!!).
Après la représentation, tour en ville. Plusieurs personnes m'interpellent : "Mais c'est le monsieur du caleçon"... Oui, mais, maintenant, je suis en civil, incognito...
20h30, deuxième représentation... traditionnellement la plus risquée... En effet, on est plus à l'aise, moins tendus, on risque de se relâcher... Que nenni ! C'est à nouveau un moment de pur bonheur. L'Acte III est un moment de délire et mon bras est en compote... Heureusement que je joue pas pendant trois mois car je devrais alors songer sérieusement à la greffe d'un bras bionique !!! Après les saluts, je vais remercier mes parents d'être venu. De retour à la maison, forcément, longue conversation avec mon père sur le théâtre et la poésie...
Ce soir, c'est l'ultime représentation, l'apothéose attendue... Plein de collègues ont pris leur place, ainsi que des élèves et des amis (Doctor Freyd et Madame, ma chère Anne... merci d'avance !!). Après la pièce, pot avec la troupe, puis j'espère une petite virée... J'ai prévenu mon chef que demain je risquais d'être plutôt vaseux...
Et, à toutes celles et tous ceux qui n'ont pu venir, un grand merci... Vos messages sms (Simone, Thierry, Johan...), vos mails (Jean-Michel, Gérard, Michèle, Aline, Isabelle, Louisa, Laurence... ainsi que Pascal qui, lui, est un vrai acteur professionnel), vos appels (Gilles !!!), m'ont beaucoup touché. Et je vous ai pas dit le plus beau... Pour la première fois de ma vie on m'a offert un superbe bouquet (ironie : dans la pièce je m'approprie le bouquet d'un autre...). En rentrant de représentation hier soir, je découvre le bouquet que m'a fait livrer ma Soeur... Ti ringraziu Surella !!!
Alors, pourquoi cette affirmation "Il ne faut pas gâcher son talent" ? Cette phrase, Sonny la répète constamment à Calogero dans le film "Il était une Foix le Bronx", l'unique film réalisé par le grand Robert De Niro. A la fin du film, le jeune homme comprend l'affirmation et réalise que les risques sont nombreux de passer à côté de sa vie, de la rater, pire de la perdre (ce qui arrive à ses copains voyous). Nous avons tous un talent. Encore faut-il le découvrir. Et l'exploiter. Quel est mon talent ? mon petit talent ? J'aime faire partager mes rires et mes émotions. Pour cela, j'arrive à écrire des petits textes qui, paraît-il, sont plutôt bien ficelés... C'est vous qui le dîtes... Alors je continue et ça me motive (merci notamment Gérard, Aline, Fred Thé). Et puis j'aime faire partager mes passions et mon respect du passé, le travail de mémoire (qui me touche de plus en plus avec la maladie de ma mère)... Quoi de mieux qu'être documentaliste pour transmettre aux élèves l'Histoire mais aussi la Poésie, et ce plaisir d'être au contact permanent des jeunes pour éviter le vieillissement prématuré. Enfin... last but not least... J'aime le théâtre. Je ne serai jamais un grand acteur, c'est pas le but, mais je pourrai m'amuser et aussi transmettre le flambeau aux élèves... Bref, faut pas gâcher, comme dirait l'autre. A moi de faire fructifier ce talent et d'en faire profiter mes proches, mes amis, mes collègues, et bien sûr mes élèves.
A la fin du film "Il était une Fois le Bronx", après l'assassinat de Sonny dans son bar (ironie, la chanson qui passe à ce moment est "That's Life" de Sinatra...), Calogero se rend à la veillée du corps. Il se remémore une autre phrase de Sonny qui explique que "tout le monde s'en fiche", les gens ne se préoccupent pas des autres, les problèmes sont un cancer, etc... Et Calogero voit plusieurs personnes venir rendre hommage à son ami, de façon sincère et réellement affligée... Il dit au corps de son ami : tu t'es trompé, Sonny, tout le monde ne s'en fout pas... Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que c'est que je ressens depuis quelques jours... Je (re)découvre que des gens m'entourent et m'apprécient, que je ne suis pas seul au monde, dans ma petite bulle de désespéré volontaire... Et c'est tellement agréable et réconfortant, ça redonne confiance, ça pousse à aller de l'avant !!!
Pour conclure, en retournant au théâtre... J'évoquerai un épisode, intitulé "La Chute de l'Etoile", de ma série fétiche, "Code Quantum". Cet épisode se passe dans les coulisses d'un théâtre et raconte une petite troupe jouant la comédie musicale "Don Quichotte : The Man of La Mancha" (joué en Europe par Jacques Brel - avec la chanson "La Quête" - et Dario Moreno). A la fin de l'épisode, au moment de changer d'époque, le héros, Sam Beckett (autre clin d'oeil au théâtre), regarde une dernière fois sa Dulcinea et son comparse, Al Calavici, lui dit : " Prêt à faire le saut ? A nous les mésaventures". Sam lui répond : "Les aventures, cher compagnon, les aventures !"
Ce soir, c'est l'aboutissement d'une grande aventure. Demain est un autre jour, le début d'une nouvelle aventure.
Rideau.
Mardi soir, c'était donc la générale... Enfin en costumes dans les décors... C'est mardi soir que j'ai retrouvé cette étrange et géniale impression des mots qui viennent naturellement parce que ce n'est plus le texte du personnage mais c'est devenu le mien. Bien sûr, pour la générale, il y eut des ratées, des grincements de dents, des coups de colère du metteur en scène (et y avait de quoi !) mais aussi des rires... J'adore ces répétitions et j'aimerais bien jouer une pièce qui raconte la mise en place d'une pièce... Comme "L'Impromptu de Versailles" de Molière et, plus proche, "L'Impromptu de Paris" de Jean Giraudoux. Après la pièce, pot avec les deux personnes de la troupe avec qui le courant passe si bien, Laurent et Samantha.
Hier, c'était le grand jour. Dès tôt le matin je suis stressé comme pas possible. Une collègue, Delphine, s'est "sacrifiée" pour me tenir compagnie en fin de matinée... Je la fais marcher pour tenter de me calmer... Après le déjeuner (difficilement avalé), je retrouve le théâtre (j'ai un peu l'impression d'y vivre en ce moment !!). A 15 h, c'est la première... Le parterre est plein. Quand je rentre en scène je bégaie et je retrouve un moment le cheveu sur la langue que j'avais perdu depuis quinze ans... Oups ! Puis, au fur et à mesure de mes entrées, ça monte en puissance. La pièce monte en puissance. A la fin de l'Acte I (avec l'arrivée d'Irrigua, joué formidablement par Yvon), ça devient chaud. L'Acte II se passe très bien. Puis vient l'Acte III (logique)... le plus court et où j'apparais le plus... Acte très physique puisque j'y cours partout et je me fais empoigner par un gendarme (j'ai le bras gauche couvert de bleus). La fin est un triomphe quand le rideau tombe sur mon ultime cri : "J'en appelle à la postérité !" Quel moment... Après les saluts, petit tour dans la salle... Une élève de mon club théâtre est venue avec sa mère (qui avait joué elle même "Un Fil à la Patte" quand elle était au lycée) ainsi que deux anciennes élèves (merci Poitrenette !!!!).
Après la représentation, tour en ville. Plusieurs personnes m'interpellent : "Mais c'est le monsieur du caleçon"... Oui, mais, maintenant, je suis en civil, incognito...
20h30, deuxième représentation... traditionnellement la plus risquée... En effet, on est plus à l'aise, moins tendus, on risque de se relâcher... Que nenni ! C'est à nouveau un moment de pur bonheur. L'Acte III est un moment de délire et mon bras est en compote... Heureusement que je joue pas pendant trois mois car je devrais alors songer sérieusement à la greffe d'un bras bionique !!! Après les saluts, je vais remercier mes parents d'être venu. De retour à la maison, forcément, longue conversation avec mon père sur le théâtre et la poésie...
Ce soir, c'est l'ultime représentation, l'apothéose attendue... Plein de collègues ont pris leur place, ainsi que des élèves et des amis (Doctor Freyd et Madame, ma chère Anne... merci d'avance !!). Après la pièce, pot avec la troupe, puis j'espère une petite virée... J'ai prévenu mon chef que demain je risquais d'être plutôt vaseux...
Et, à toutes celles et tous ceux qui n'ont pu venir, un grand merci... Vos messages sms (Simone, Thierry, Johan...), vos mails (Jean-Michel, Gérard, Michèle, Aline, Isabelle, Louisa, Laurence... ainsi que Pascal qui, lui, est un vrai acteur professionnel), vos appels (Gilles !!!), m'ont beaucoup touché. Et je vous ai pas dit le plus beau... Pour la première fois de ma vie on m'a offert un superbe bouquet (ironie : dans la pièce je m'approprie le bouquet d'un autre...). En rentrant de représentation hier soir, je découvre le bouquet que m'a fait livrer ma Soeur... Ti ringraziu Surella !!!
Alors, pourquoi cette affirmation "Il ne faut pas gâcher son talent" ? Cette phrase, Sonny la répète constamment à Calogero dans le film "Il était une Foix le Bronx", l'unique film réalisé par le grand Robert De Niro. A la fin du film, le jeune homme comprend l'affirmation et réalise que les risques sont nombreux de passer à côté de sa vie, de la rater, pire de la perdre (ce qui arrive à ses copains voyous). Nous avons tous un talent. Encore faut-il le découvrir. Et l'exploiter. Quel est mon talent ? mon petit talent ? J'aime faire partager mes rires et mes émotions. Pour cela, j'arrive à écrire des petits textes qui, paraît-il, sont plutôt bien ficelés... C'est vous qui le dîtes... Alors je continue et ça me motive (merci notamment Gérard, Aline, Fred Thé). Et puis j'aime faire partager mes passions et mon respect du passé, le travail de mémoire (qui me touche de plus en plus avec la maladie de ma mère)... Quoi de mieux qu'être documentaliste pour transmettre aux élèves l'Histoire mais aussi la Poésie, et ce plaisir d'être au contact permanent des jeunes pour éviter le vieillissement prématuré. Enfin... last but not least... J'aime le théâtre. Je ne serai jamais un grand acteur, c'est pas le but, mais je pourrai m'amuser et aussi transmettre le flambeau aux élèves... Bref, faut pas gâcher, comme dirait l'autre. A moi de faire fructifier ce talent et d'en faire profiter mes proches, mes amis, mes collègues, et bien sûr mes élèves.
A la fin du film "Il était une Fois le Bronx", après l'assassinat de Sonny dans son bar (ironie, la chanson qui passe à ce moment est "That's Life" de Sinatra...), Calogero se rend à la veillée du corps. Il se remémore une autre phrase de Sonny qui explique que "tout le monde s'en fiche", les gens ne se préoccupent pas des autres, les problèmes sont un cancer, etc... Et Calogero voit plusieurs personnes venir rendre hommage à son ami, de façon sincère et réellement affligée... Il dit au corps de son ami : tu t'es trompé, Sonny, tout le monde ne s'en fout pas... Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que c'est que je ressens depuis quelques jours... Je (re)découvre que des gens m'entourent et m'apprécient, que je ne suis pas seul au monde, dans ma petite bulle de désespéré volontaire... Et c'est tellement agréable et réconfortant, ça redonne confiance, ça pousse à aller de l'avant !!!
Pour conclure, en retournant au théâtre... J'évoquerai un épisode, intitulé "La Chute de l'Etoile", de ma série fétiche, "Code Quantum". Cet épisode se passe dans les coulisses d'un théâtre et raconte une petite troupe jouant la comédie musicale "Don Quichotte : The Man of La Mancha" (joué en Europe par Jacques Brel - avec la chanson "La Quête" - et Dario Moreno). A la fin de l'épisode, au moment de changer d'époque, le héros, Sam Beckett (autre clin d'oeil au théâtre), regarde une dernière fois sa Dulcinea et son comparse, Al Calavici, lui dit : " Prêt à faire le saut ? A nous les mésaventures". Sam lui répond : "Les aventures, cher compagnon, les aventures !"
Ce soir, c'est l'aboutissement d'une grande aventure. Demain est un autre jour, le début d'une nouvelle aventure.
Rideau.
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