Un titre bien sombre alors que, ce soir, c'est la générale de "Inspecteur Grey". Mais j'avoue ne pas arriver à garder la tête froide ou en tout cas concentrée à quelques heures d'aller sous les feux de la rampe...
Hier, j'ai encore eu une mini-scène avec mon père, me reprochant de n'être point assez présent, tout ça parce que je les quittais le dimanche matin au lieu du dimanche après-midi pour me concentrer sur la pièce et parce que je ne les voyais pas le week-end prochain, recevant Mister Johan... Si maintenant le moindre week-end devient impossible. Alors, mon père me fait comprendre que lui n'a plus de vie, plus de sorties. Mais j'ai 36 ans, une vie déjà assez minable comme ça : pas de compagne, pas d'enfants, des amis au loin, brouillé avec ma famille... Si je ne peux même pas imaginer passer un week-end de temps en temps loin de mes parents pour une sortie ou simplement me reposer... comment imaginer qu'un jour j'aie une relation suivie avec quelqu'un ?
Desfois, je regrette d'être revenu de Corse. Je me sens tellement incapable d'apporter quoi que ce soit à mes parents. Je ne suis pas le fils attentionné qu'ils espéraient (que tout parent espère ?). Quand je vois l'inextricabilité de cette situation où ma mère disparait à petits feux et où mon père se referme sur lui, me considérant comme son seul ami (alors que je suis son fils), je me dis que la seule issue est la fuite... avec trois options... le suicide, l'alcoolisme, la mutation. Depuis quelque temps, je songe sérieusement à demander un poste à l'autre bout du pays voire de la planète. Ce serait un non-sens mais ma vie n'a guère de sens...
Le suicide, j'y songe depuis l'âge de dix ans. Pourquoi une telle haine de moi ? J'ai une violence rentrée, une révolte permanente qui m'habite... Mais je ne veux pas ne pas croire en Dieu ou au moins en un sens de la vie. Je me dis que la vie a un sens, que c'est ma vie qui n'a pas de sens. Surtout, plus qu'en Dieu, je n'arrive pas en croire dans les hommes, que ce soit la jeunesse que je ne comprends pas, les trentenaires pétris de certitude (ma "génération" !), les quadras dominateurs, les quinquas aux postes exécutifs, les anciens pour qui c'était mieux avant. Une époque à laquelle je ne comprends rien, entre le sexe facile, les couples qui se déchirent, la violence quotidienne, la société de la consommation et du paraître, et je ne parle que de notre Occident bedonnant... Les hommes m'interrogent... Mais je ne veux pas devenir misanthrope. J'ai donc décidé de retourner ma haine contre moi. Mais comme je suis lâche et sans énergie je ne vais pas au bout de ce nihilisme autodesctructeur et je traîne mon aigreur de petit-bourgeois...
Je pense parfois que ma place est dans un hôpital psychiatrique car les propos qui précèdent sont bien la preuve que je suis déséquilibré, sans aucun doute... Mais, bon, je traîne encore en liberté... Et c'est ce déséquilibré qui devrait s'occuper de son père et de sa mère... Quelle ironie, quand même...
Et je dois me concentrer pour la pièce... C'est pas facile dans de telles conditions... Vendredi, première répétition au théâtre, pas très évidente, avec beaucoup d'hésitations, notamment du fait qu'on jouait pour la première fois sur la scène... Dimanche, hier après-midi, la "couturière"... Pas mal de tension. Pour une fois, j'étais pas impliqué directement, regardant ça de haut (au sens propre : au premier balcon : j'aime y aller regarder les autres jouer... et regarder les réactions des spectateurs...), et assistant à un beau moment tendu entre le metteur en scène et un ou deux acteurs. Ce soir, ce sera la poudre avec la "générale" qui est habituellement la répétition la plus tendue, propice aux règlements de comptes et aigreurs accumulées... Et demain tout le monde s'embrassera...
Demain, je joue à 15 h et 20 h 30. Mercredi, relâche. Je me rendrai au collège pour participer au traditionnel cross... l'occasion de me défouler un peu. Jeudi soir, la dernière représentation, avec notamment la présence de Johan, de Corinne, mais aussi de Mister Thé himself... Fred présent à la dernière !... l'occasion pour moi d'être encore plus angoissé...
Voilà mon dernier message avant un petit moment. Vous me trouvez peut-être impudique de me dévoiler ainsi mais, après tout, c'est la loi des blogs et, entre autres défauts, je suis pas vraiment quelqu'un de pudique... Sinon, je m'amuserais pas à monter sur scène devant des spectateurs...
Bonjour chez vous.
4 commentaires:
L'existence ne peut et ne doit être une longue succession de fardeaux, qu'ils soient familiaux, sentimentaux ou d'une toute autre nature...
C'est pourtant ce que la religion a longtemps tenté de nous faire croire, faisant de la vie cette "vallée de larmes" dont l'issue ne sera gagnée qu'avec la mort.
Je n'ai jamais pu souscrire à ça, et je ne crois que l'on gagne quoi que ce soit à y souscrire, sinon à croire à l'inéluctabilité de son malheur.
On nait seul et nu, et on meurt à peu près pareil... Entre ces deux moment, la vie qui nous est donnée nous appartient en propre et il est tout à fait insupportable de ne pas se sentir aux commandes...
Tu vois sans doute où je veux en venir, ton père n'a pas le droit de t'imposer de porter plus que ta part du fardeau qui est le sien, ce dont tu t'es acquité jusque là de fort bonne grâce et en faisant sans doute plus qu'il n'eut été nécessaire...
Tu as le droit de disposer de ta vie et cela ne fera jamais de toi ni un égoïste ni un ingrat, quoiqu'on en dises !
A part ça, bon courage pour la pièce.
J'ai reçu ce jour pas mal de messages, notamment pour les représentations à venir... Anne, depuis l'Irlande ; Christophe, de Clermont ; Nathalie, ma Surella, depuis l'Allemagne ; Laurence, ma condisciple de CAPES ; Pierrette, mon ancienne principale, depuis le Cap Corse ; Stéphane, depuis Paris, qui sera là jeudi avec Sophie ; et le soutien de Corinne... Je me sens plus prêt pour la "générale" et les jours qui viennent... Merci à toutes et tous !!
Bonnes répétitions et bon courage pour les représentations !
Bonjour SuperDoc,
Un petit message pour vous donner quelques pistes pour enfin faire cesser cette haine de vous. Il n'est pas anodin de vouloir se tuer à l'age de 10 ans. Sans doute avez vouz été victime de quelque chose de trés grave à cette époque. Votre père vous aurez t'il violé ? ou quelqu'un d'autre ?
Réfléchissez à tout cela, parlez en, vous trouverez peut être la clef pour sortir enfin de la nuit. Personne ne peut donner de sens à votre vie sinon vous même. Aimez vous, vous le valez bien !
Un ami qui vous veut du bien.
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