mardi 10 juin 2008

Le regard des autres

Certains disent "L'Enfer, c'est les autres". D'autres au contraire prétendent que sans les autres on n'est rien. C'est le rapport à l'autre qui nous construit. Nous vivons par l'image que les autres ont de nous et par les images que nous nous construisons pour qu'ils aient la vision de nous que nous voudrions qu'ils aient... Oups ! Je crois que j'ai moi-même perdu le fil de mon propos !
En tout cas, après des messages graves à propos de ma mère et du système de santé français, il est temps pour moi de revenir à mon sujet de préoccupation favori : moi-même ! Un peu de légèreté, d'auto-dérision, de narcissisme... ça fait pas de mal, non ?!
J'avais pensé écrire un billet sur le temps qui passe et qui revient, les événements cycliques, comme les compétitions sportives, qui sont l'occasion de se poser la question : "qu'est-ce que je faisais à ce moment-là ?" (mon côté historien-chroniqueur...). J'avais rédigé il y a deux ans un texte au moment de la Coupe du Monde de football... Je ne vais pas refaire l'exercice, sinon pour évoquer brièvement mes souvenirs d'Euro... Ensuite, il sera pour moi temps de parler de moi !
Euro 1996. J'étais à Ajaccio, documentaliste-recenseur des monuments historiques (ça en jette, non ?). Je commençais juste à m'intéresser au football, mais très sérieusement (pour le rugby, j'avais commencé lors de la Coup du Monde 1995) : je lisais "L'Equipe" et "France Football" ou plutôt je les dévorais, je découpais les articles, je faisais des dossiers. J'ai suivi la finale avec Fred Thé, c'était la première fois qu'une équipe (l'Allemagne) gagnait à la "mort subite"...
Euro 2000. J'étais à Luri, je travaillais comme documentaliste au Collège du Cap. La grande épopée de l'équipe de France. La fameuse finale avec l'égalisation surprise des Bleus face aux Italiens puis le "but en or". J'ai suivi la finale avec un copain allemand, Christof, et un copain corse, Yannick.
Euro 2004. J'étais à Luri. Pour le quart de finale France-Grèce, c'était le soir du repas de fin d'année, le dernier repas de fête avec mon collègues du Collège du Cap avant mon retour sur le Continent... Un moment émouvant. Pour la finale, je me souviens de la joie des supporters grecs criant "Hellas ! Hellas !"... les Hellénistes distingués apprécieront la "nikè" grecque...
Euro 2008. Pour le moment, j'ai pas suivi grand-chose. J'attends. Des souvenirs en construction.
J'en viens à moi (ah !)... A une amie qui me demandait de ne pas lui tenir rigueur de mots qu'elle aurait eus à mon égard, je disais récemment de ne pas s'inquiéter car j'en avais entendu d'autres... Je vais essayer de faire un petit florilège, en évitant la vulgarité (pas facile), catalogue des douceurs que j'ai pu entendre, de ci de là, depuis trente huit ans... Et vous savez ce qu'on dit : il y a pas de fumée sans feu... Il y a certainement du vrai dans tout ça...
Les souvenirs de l'enfance... "fontaine" (parce que je postillonnais et postillonne parfois encore), "quatre-z-yeux" (à cause des lunettes), "Thérèse" (à cause de mon nom), "Bugs Bunny" (à cause de mes dents en avant pendant longtemps), "femmelette" (c'est ma mère qui disait ça parfois), "ignorant" (mon père aimait bien), "mégalo" (toute ma famille), "le commissaire" (pour mon côté directif... plus tard on dira "psycho-rigide"), "cheveux gras" (pas besoin d'expliquer pourquoi), "cheucheucheu" (parce que je zozotais et avais un cheveu sur la langue).
Jeune homme... "anarcho-puceau-parano" (celui-là, j'aime beaucoup !), "qui ne pense qu'à ça" (ma première copine...), "maladroit et désagréable" (ma deuxième copine), "qui ne pense qu'au lit et à aller boire avec ses copains" (ma troisième copine... ensuite, j'ai renoncé à avoir des copines pendant treize ans... dommage, le florilège aurait été enrichi !!), "asshole" (faut-il traduire ?!), "coincé" mais également "trop exubérant" (faudrait savoir !).
Pendant ma (longue) période de célibat et parfois encore maintenant... "le gros" (à l'armée où l'on disait également que j'avais une fâcheuse tendance à "psychoter"), "gros con" (surtout dans mon dos), "mon gros" (les amis aimaient bien), "bien sympa mais décidément trop gros" (très courant, jusqu'à il y a peu, la dernière fois c'était il y a quelques semaines) et le grand classique "petit gros intello ennuyeux" sans oublier l'éternel "complexé" ou encore "trop stressé".
Depuis qu'il m'est arrivé de fréquenter de nouveau le sexe opposé (pourquoi on dit sexe opposé d'ailleurs, et pas complémentaire ? ce serait moins belliqueux, non ?!)... "pauvre petit homme nombriliste", "mal habillé avec des lunettes qui font intello", "passionné, trop impulsif et un peu immature, une fâcheuse tendance à pleurnicher sur mon sort" (assez finement observé !), "qui harcèle et émet de nombreuses élucubrations" (là, c'est dur !), "esclave de mes pulsions", "pénible avec mes idées arrêtées de catho réac" (celle-là a un certain succès, surtout auprès de mes amis non pas athées, qui n'en ont rien à faire, mais plutôt de ceux qui ont un contentieux avec leur propre éducation parfois trop rigide...), "pessimiste, fataliste, ennuyeux".
Bon, c'est pas tout, ça, mais je suis sûr que j'en oublie !! De toute façon, j'espère en recevoir d'autres... Je me souviens, il y a à peu près un an et demi sur ce blog, le message anonyme que j'avais reçu et que j'ai plaisir à vous redonner... "et bien, tout celà est decidemment bien pitoyable... comprendrai jamais comment on peut afficher tout ça dans un mail.Jean-François, tu es laid, c'est tout. Tu fais chier tout le monde. Tu n'as pas de véritables amis et tes collègues ne peuvent pas te suporter. Tes élèves te trouvent prétentieux et odieux et tu despère ton Papa. Quoi faire?Mais arrange to! Remets toi en question!Maigris, "relook toi".... ou tire toi une balle..." Bien sûr, ce message était anonyme et je n'ai pas corrigé les fautes d'orthographe et/ou de frappe.
Je précise de nouveau que ce texte était un petit clin d'oeil. On en a tous entendu des vertes et des pas mûres, et on en entendra d'autres... et si certain(e)s d'entre vous ont envie, comme moi, de faire partager les perles à leur égard... Ne vous gênez pas ! C'est un bon moyen d'exorciser et de sourire...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ouh me voila plein d'idées de surnom!!!!! Bon wekk end comissaire MDR