vendredi 7 juillet 2023

Indy 5 : Alors, ce film ? (Attention, la dernière vidéo contient un spoiler !)

 Alors, il était comment, ce film ? Indiana Jones est de retour ! Je n'allais pas rater ça !...

Commençons par le commencement : la bande annonce officielle du dernier opus, histoire de se remettre dans le bain...

https://www.youtube.com/watch?v=M6uLYf6O73g

Tout de suite, un doute affreux m'assaille : Marion ! Où est-elle ? Marion Ravenwood... Euh... Non... Maintenant, c'est Marion Jones ! Depuis 1957. Eh oui. Tout le monde attend le retour du héros au chapeau. Moi, j'attends le retour du couple Jones ! Et peut-être surtout le retour de Marion ! Oui... oui... oui... Je suis amoureux de Marion Ravenwood depuis que j'ai découvert Raiders of the Lost Ark. Marion, une femme moderne bien avant que ça ne soit à la mode, une femme qui picole comme un homme, et plus que les hommes, une femme qui met un poing dans la figure bien senti à Indiana Jones quand elle le retrouve... Et les beaux yeux et le sourire ravageur de Karen Allen.

 

Karen Allen : sublime, tout simplement !



Revenons au Cadran de la Destinée ! Il va être difficile de parler du film... D'abord, certain(e)s d'entre vous ne l'ont pas vu et comptent y aller... Je ne veux pas leur gâcher le plaisir. Ensuite, je vais quand même essayer d'en dire quelques mots. Juste "de vagues impressions"... Je vais évoquer le début du film seulement... Pour le reste, allez donc le voir en salles ! Pour ma part, je l'avoue, j'ai un peu piqué du nez à certains moments : la faute à mes insomnies ! Mais j'irai le revoir dès que possible.

Le prologue du film. Un vrai morceau de bravoure. Les méchants nazis sont de retour (yes !). En fait, le prologue nous plonge en 1944 dans l'Allemagne nazie bombardée par les Alliés. Indiana Jones et un autre archéologue, Basil Shaw, tentent de soustraire aux nazis la lance qui a transpercé le côté droit de Jésus.

Un bond dans le temps. Nous sommes en 1969. Indiana Jones est vieux, usé, fatigué. Il habite dans un immeuble très bruyant de New York. Ses jeunes voisins ont la manie d'écouter la musique très fort. Ainsi, il se réveille au son de "Magical Mystery Tour" des Beatles (une scène déjà culte quand Indy prend sa batte de base ball pour leur demander de baisser le son... il a vraiment vieilli, notre héros !). Parmi les autres morceaux qu'écoutent ses voisins, il y a "Space Oddity", le premier tube d'un certain David Bowie... Il faut dire que c'est le retour des hommes qui ont marché sur la Lune et New York s'apprête à accueillir les héros !... Mais Indy n'a vraiment pas le coeur à ça. Il faut dire que Marion demande le divorce... Ah ! Vous avez bien lu ! Quand tout va mal !...

Indy va à l'université (le "college") pour donner son dernier cours à des élèves endormis et passablement déprimants. En salle des profs l'attend un pot de départ à la retraite. Un pot de départ tristounet et vraiment pas à la hauteur des services rendus à l'archéologie par notre héros !

Au sortir de ce passage obligé de la vie de tout enseignant, Indy est abordé par une jeune femme, qu'il avait déjà remarqué à son cours : normal, c'était la seule personne qui répondait à ses questions ! Qui est cette jeune femme ? Helena Shaw. La fille de Basil. Et la filleule de Jones. Mais Indy avait un peu tout oublié... Eh ! Oh ! Il a 70 ans et il est malheureux !

J'arrête là ! Pas de révélations ! Rien ! Même pas mon avis ! Non ! Débrouillez-vous ! J'en ai déjà assez (trop ?) dit. Maintenant, place à mes sentiments pour Marion... Marion qui demande le divorce. Comment ont-ils pu en arriver là ? En même temps, ça a toujours été... tendu... entre eux deux !

Commençons par le commencement, n'est-ce pas ?! La scène (plus que mythique) des retrouvailles entre Indy et Marion, dans le bar où Marion vient juste de gagner un concours de boisson face à un Népalais pourtant costaud...

https://www.youtube.com/watch?v=Q4PlXSw0BQo

Au Caire, Indiana & Marion profitent de l'hospitalité de Sallah. Un ami sûr et fidèle. Quand le temps est venu de dire au revoir, sur le port du Caire, on a droit à une scène à la fois drôle et triste... Une de mes scènes préférées de mon film préféré...

https://www.youtube.com/watch?v=gzP1_Ap-RJI 

Déjà, dans Les Aventuriers de l'Arche perdue, Indy se sentait fatigué... Après une course-poursuite déchaînée à travers le désert... Là aussi, du lourd, du très lourd, du très lourd... Mais bon sang, où est-ce que ça ne fait pas mal ? 

https://www.youtube.com/watch?v=SFzxuEm9MyM&t=16s 

Ok. L'Arche d'alliance a été ramenée aux Etats-Unis. Mais que vont en faire les autorités américaines ? Heureusement, pour Indy, il reste Marion !

https://www.youtube.com/watch?v=i5pd1U6yXe0

Rideau pour le premier acte.

Des années après, Indiana retrouve enfin Marion... Ils se marient ! (En présence de leur fils, Mutt, ou plutôt Henry Jones, troisième du nom.)

https://www.youtube.com/watch?v=_1uuLSb8cv0

Le thème musical de Marion, composé par John Williams, comme il se doit, est juste superbe :

https://www.youtube.com/watch?v=wLSZYm7ova8 

La version avec Anne-Sophie Mutter au violon solo :

https://www.youtube.com/watch?v=udA2KiL5vvI 

Si jamais vous aimez aussi la Saga Star Wars, et plus particulièrement L'Empire contre-attaque, le meilleur de tous les épisodes, devant le romantisme de L'Attaque des Clones et devant la noirceur de La Revanche des Siths... si vous aimez la Saga Star Wars et si vous êtes plus préoccupé(e), comme moi, par l'histoire d'amour entre Han et Leia que par la formation de Jedi de Luke et ses problèmes avec son père... vous adorez une certaine scène, où la princesse avoue qu'elle aime les gentils vauriens :

https://www.youtube.com/watch?v=I7NbNFMSVYg 

La même en version originale :

https://www.youtube.com/watch?v=6ZhlyVNfMWc 

Et, là, vous vous dites : mais le thème de Marion et le thème de Han Solo & la Princesse se ressemblent, non ?! Et vous aurez raison...

https://www.youtube.com/watch?v=W-Hnpwi1qPk

John Williams en flagrant délit de recyclage ? Il ne serait pas le premier... En même temps, les deux films ont été tournés à quelques mois d'écart et donc les partitions écrites quasi-simultanément. Et puis dans les deux cas, le héros est incarné par Harrison Ford : Han Solo et Indiana Jones... Voilà pourquoi je me permets de citer la Saga Star Wars...

John Williams, lui-même, assume cette parenté entre les deux thèmes musicaux. Dans l'un de ses derniers enregistrements avec la violoniste Anne-Sophie Mutter (où elle crée le "Concerto pour Violon et Orchestre n° 2" de John Williams), ils ré-interprètent (lui à la direction du Boston Symphony Orchestra et elle au violon solo) les deux thèmes enchantés et enchanteurs...

Le thème de Han Solo & the Princess :

https://www.youtube.com/watch?v=utFjcx8hHFY

Si vous avez un peu de temps devant vous... Le "Violin Concerto n° 2" de John Williams :

https://www.youtube.com/watch?v=AjipW05AdH8 

Avant de passer à la vidéo qu'il ne faut regarder que si vous avez vu le dernier film (vous remarquerez que je la mets loin loin loin pour éviter les risques de spoilers !!)... Une mini galerie de photos...

Marion & Indy, Cairo, 1936

 

Marion Ravenwood, 1957


Marion & Indiana Henry Jones Jr : "Just married" (1957)


Et, enfin, l'épilogue du Cadran de la Destinée... A ne regarder sous aucun prétexte si vous n'avez pas encore vu le film... (la vidéo que j'ai trouvée est sous-titrée dans une langue extrême-orientale... c'est rigolo !)

https://www.youtube.com/watch?v=NqHvI3fTU94

Ma petite prière personnelle

 Moi aussi, j'ai écrit une prière, une petite prière, il y a bien longtemps... Oh, elle est sans prétention aucune. Elle est d'une naïveté sans nom. Et, en plus, il n'y est même pas fait mention de Dieu : amis athées, agnostiques, polythéistes... ce (court) texte est pour vous.

Les trois premières demandent datent de quand j'étais enfant. Jeune homme, j'ai rajouté la quatrième après avoir lu "Orient-Express" de Graham Greene (ou comment l'Histoire avec un grand H peut bouleverser nos petites histoires...). La cinquième demande est bien plus tardive, on dira que c'est celle de la maturité.

Que la paix règne sur Terre.

Qu'il n'y ait plus de guerre.

Que tout le monde soit heureux.

Que tous ceux qui s'aiment puissent se retrouver.

Que chacun puisse manger à sa faim.

 

jeudi 6 juillet 2023

L'été de tous les possibles ?

 Depuis quelque temps, je ne sais dire pourquoi, j'ai l'impression que la vie est en train de changer pour moi... En bien ou en mal ? Peu importe, serais-je tenté de répondre : pourvu que ça change ! L'immobilisme est ce qui peut nous arriver de pire, non ?

Eté 2023... Depuis fin mai, après des années de silence, j'ai retrouvé non seulement le goût de l'écriture mais j'ai dépassé mes appréhensions et je partage de nouveau mes textes, sans crainte des éventuels jugements et critiques. Je ne dirai pas que je m'en moque mais ça ne m'arrête plus. En tout cas pour le moment. Je me sens tellement libre. Et tout a commencé à la mort de Tina Turner et de Jean-Louis Murat. Pour la première fois, depuis des années, j'ai versé des larmes. Je croyais vraiment que je ne savais plus pleurer. Même à l'enterrement de quelqu'un de particulièrement cher à mon coeur, je n'ai pas pu verser une seule larme. Et, là, à la mort de Tina Turner, et surtout à celle de Jean-Louis Murat, 24 heures plus tard, ça a été les chutes du Niagara. Et, depuis, je n'arrête pas ! Comme dirait Pierre Richard à Gérard Depardieu dans "Les Compères" (excusez mes hautes références cinématographiques, littéraires et musicales !) : Dites donc, vous ne nous feriez pas une dépression, vous ?! Non. Non. Pas une dépression. Au contraire. Un anticyclone ! La vie qui, d'un coup, frappe à la porte et te rappelle que tu n'es là que pour un (court) moment. Alors, il faut en profiter ! Rire, danser, courir, nager (bon, ça, moins, mais j'en connais une qui est d'accord avec cette partie du programme !), manger, pleurer, aimer, etc.

Flash back. Juillet 1989. La Néo-Décadence [fondée, rappelons-le, jeunes incultes, au pied du Vésuve le 6 avril 1986 après un excès de Lacrima Christi... pour les innocents, le Lacrima Christi, c'est un vin blanc délicieux servi frais !], en 1989, est encore active. Mais c'est son dernier été. Elle ne le sait pas encore. Les poètes amateurs que nous sommes vont bientôt se disloquer, chacun plongeant dans la vie de couple... Le couple : voilà l'ennemi de la poésie ! Pour ma part, LJK (alias Léon-Joseph Kronstadt, oui, c'était mon pseudonyme... j'étais assez perturbé ! Il y avait aussi Docteur Freyd, Vladimir Le Pendu, Druidomaniac ou encore BZH... Celui-là, il s'était contenté de piquer les initiales de la Bretagne mais, alors, je ne m'en étais pas rendu compte...), LJK, donc, commençait à laisser la place à Tonton Zeff... Le côté humour léger prenait le dessus sur l'humour noir (politesse du désespoir) et sur notre vrai travail de création. Car, oui, je continue à l'affirmer : nous avions un petit talent. Collectivement. Nous étions les Néo-Décadents et nous commencions nos séances en proclamant : "Je ferai couler ton sang dans les méandres du Canigou !" Progressivement, l'ivresse consécutive à nos rencontres devint constitutive de nos rencontres... Hélas.

Eté 1989. A l'époque, je n'avais pas encore besoin de me soûler pour écrire des poèmes. La versification me venait naturellement comme si j'étais tombé dedans quand j'étais petit. J'écoutais Madness (le rock-pop en mineur : en apparence, tout va bien, mais c'était de grands torturés, issus de la classe ouvrière), les chansons et les conférences de Boris Vian. Je lisais Boris Vian en permanence, ses romans bien sûr, mais aussi ses poésies, son théâtre, ses pastiches de séries noires (Vernon Sullivan !)... Je commençais à découvrir Jacques Brel et dans une moindre mesure Georges Brassens (trop sage à mon goût : je préférais les envolées lyriques du Grand Jacques, le prêtre Jacques comme se moquait gentiment Georges...). 

Eté 1989. Je veux me lancer dans l'écriture d'un roman, vaguement inspiré de "L'herbe rouge", un roman de science-fiction, autour de l'invention de l'oniroscope, cette machine qui permet de voyager dans ses rêves... aux dépens de son créateur (à savoir moi, bien sûr !). Le héros y perdra ses plumes. Il séduira Séverine, la petite soeur de Nathalie D., ma compagne d'alors (ma première "sérieuse", même si dans mon coeur et mon âme Isabelle restera définitivement la première, c'est elle qui m'avait connaître Boris Vian et René Barjavel deux ans plus tôt...). Il inventera un personnage alter ego : l'homme de la pluie... Rain Man... tiens tiens... Ensuite ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Déjà, à l'époque, je ne savais pas où j'allais. Mais des trente ans et quelque plus tard, j'ai un peu tout oublié de ce projet inabouti de roman.

Eté 1989. J'écris encore quelques poèmes. Je n'ai certes pas encore besoin de la bouteille mais j'ai déjà besoin d'une muse. Je n'écris plus gratuitement ! Dommage. Ma muse est donc Nathalie D. (un nom dont j'ai découvert qu'il est number one des patronymes de l'agglomération montluçonnaise et, d'ailleurs, Nathalie D. était, de loin en arrière, originaire du sud-ouest de l'Allier... mais je ne suis pas là pour faire de l'étymologie !) Je lui écris un poème où je lui promets un éternel été...

Je ne me souviens pas de l'intégralité de ce poème. Je me souviens juste du premier et du dernier vers. Mais n'est-ce pas là l'essentiel ? Dans mes années de solitude et d'écriture éthylique, notamment mes samedis soirs du Cap Corse, après avoir regardé Thierry Ardisson et le "blind test" de Monsieur Philippe Corti (encore un corse, avec un nom pareil ! ça tombait bien ! j'y étais !), je revenais toujours à ces lignes... Et je désespérais de les délayer et de pouvoir écrire de nouveau un poème. Je n'y suis plus jamais arrivé. Même ivre mort. Mes tentatives furent toutes plus poussives les unes que les autres...

Revenons à cette ultime poésie "potable"...

C'était sous un ciel parfumé, au coeur de l'Eternel Eté.

Les nuages de l'ennui seront chassés par un Vian violent.

Eh ben ! On ne va pas aller loin avec ça !

 *

 

 *                  *

Toujours dans le passé mais six ans plus tard. Eté 1995. Je l'ai déjà plusieurs fois évoqué, cet été 1995, ces derniers jours. J'étais au bout du bout. J'étais le Smalltown Boy des Bronski Beat (mais je ne quittais pas mon foyer pour les mêmes raisons que lui) :

You leave in the morning with everything you own in a little black caseAlone on a platform, the wind and the rain on a sad and lonely face
Mother will never understand why you had to leaveBut the answers you seek will never be found at homeThe love that you need will never be found at home
 
 
Peut-être une des plus belles et désespérantes vidéos que je connaisse ! L'hymne des gays londoniens des Années 1980.

Je vous conseille vraiment la version maxi single : un introduction a capella de plus de deux minutes... C'est juste bouleversant. De la beauté pure :

 
Cet été 1995, je vais quitter Moulins, l'Education nationale et ma famille (pour la petite amie, je n'en ai plus et je n'en aurai plus avant 2007 et la tragédie Stéphanie... j'oublie Delphine, la montluçonnaise, mais c'est compliqué... une drôle d'époque... pas très sain, cette drague par internet, surtout quand on picole tandis que sa mère est en train de mourir d'Alzheimer à même pas 64 ans...). Je vais tout quitter pour devenir "documentaliste-recenseur" des Monuments historiques (métier créé par Prosper Mérimée) à la DRAC d'Ajaccio.... Je viens d'acheter une vieille AlfaSud. Ma première voiture. Une vraie épave mais qui roule (très) vite... Eh ! C'est une italienne ! 
 
En juillet, je pars du côté de l'Ain voir Pierre, la seule personne du service militaire avec qui j'ai gardé contact. Je serai son témoin de mariage à l'été 1999, juste avant de (re) partir en Corse, cette fois-ci comme documentaliste du Collège du Cap, à Luri. Pierre ne boit pas. Mais il fume beaucoup (du tabac) et consomme beaucoup de café. Nous passons de longues soirées à regarder des cassettes vidéos que nous allons louer au distributeur automatique. Je me souviens particulièrement du "Fléau" de Stephen King. Oui, ça avait l'air bien, mais c'était long ! Et, surtout, à deux heures du matin, les yeux piqués par la fumée, je n'y comprenais plus rien... Je ne savais pas alors que j'allais, de longues années plus tard, devenir un amateur enthousiaste de Stephen King (au point de le conseiller autour de moi...) et que le King me donnerait l'envie de me remettre à écrire ! J'ai d'ailleurs lu "Le Fléau", sans avoir les yeux piqués, et j'ai beaucoup apprécié.
 
En juillet toujours, avant ou après le séjour chez Pierre, mes souvenirs sont flous, je vais dans la Loire chez les Jacquinod, allez, tant pis, pour une fois, un nom de famille, sinon je ne m'en sortirai pas ! Et les lecteurs encore moins ! Et, après tout, je ne dis aucun mal d'eux. Bien au contraire. Pendant une semaine, j'ai été leur hôte. Reçu divinement. La fille aînée, Catherine, qui aimait écrire Katheryn. Elle se la jouait tradi, limite réac (expliquant que le terme "réactionnaire" entendait "réagir à"...). Quand j'ai appris que son père l'emmenait, sur ses épaules, aux concerts de Renaud à Saint-Etienne ! Catherine, je l'avais connue à l'été 1988, lors de fouilles archéologiques sur le site de Larina, à Hyères sur Amby, dans le 38, quand le Rhône entame sa courbe qui le mènera à Lyon. Les fouilles archéologiques ! Que du bonheur ! C'est Isabelle (Boris Vian et René Barjavel) qui m'avait donné l'adresse du chantier de fouilles, où était allée sa meilleure amie (l'alors petite amie de Docteur Freyd ! vous suivez ? moi non plus !). Isabelle qui se moquait de l'archéologie et des bibliothécaires... Ah ! Gratter la terre, merci ! Les bibliothécaires ? Toute la journée dans la poussière de leurs rayonnages... Isabelle qui méprisait ostensiblement les personnes recourant à un psy... Si elle avait su ! Elle est prof d'anglais à Paris, la seule authentique socialiste que je connaisse. Je ne l'ai pas revue depuis de très longues années. Nous avions valsé ensemble au Grand Bal de l'Europe à l'été 1997 (le fameux été 1997 ! en juillet, j'ai valsé avec Isabelle et en août avec Marie... je n'ai plus jamais valsé... une danse trop dure pour moi ! je préfère la scottish ! c'est du deux temps !).
 
Mais les Jacquinod alors ? Je deviens très ami avec Catherine. Son côté réac me plait. Mais en tout bien tout honneur. C'est aussi une catholique pratiquante. Nous gardons contact après l'été 1988. Je vais à Saint-Etienne pour ses vingt ans à l'automne 1988. Nous faisons de nouveau des fouilles ensemble à l'été 1989 (l'été de la honte pour les royalistes ! en plus, j'étais aux cérémonies du Bicentenaire...). Puis nous nous perdons de vue mais continuons à correspondre. C'est une époque où j'écrivais beaucoup. Où nous écrivions tous beaucoup. Un jour, elle m'apprend que son petit frère, victime d'une maladie génétique rare, serait enfin définitivement tiré d'affaire. Nous fêtons ça du côté de l'Ain. A l'époque, je vis avec Sophie à Clermont, l'année qui précède son départ pour Grasse. Une énorme fête au son de la bande originale de "American Graffiti" (le premier film d'un certain George Lucas, produit par un certain Francis Coppola), un double CD qui a fait le tour des soirées de mes années estudiantines et bien sûr des compilations de Madness.... Puis Sophie et moi nous séparons, pendant mon service militaire. Pas le meilleur de mes souvenirs.
 
Au début de l'été 1995, les Jacquinod organisent une réception dans la maison de campagne qu'ils viennent d'acheter dans la Loire. Les Jacquinod, les parents, sont tous deux profs d'université, lettres et grec ancien, si je me souviens bien. Le papa avait d'ailleurs, ce qui était très rare pour l'époque, un ordinateur portable, qui lui permettait (luxe du luxe !) de taper directement en grec ses cours. A la réception, il y avait énormément de profs. Le sujet à la une ? Le SNES exclu de la FEN, bien sûr. A part les vieux syndicalistes, tout le monde a oublié. En deux mots... Le SNES, plutôt proche du PCF. Le SNI, syndicat des instituteurs (on ne parlait pas de professeurs des écoles à l'époque), totalement PS. Les deux, piliers de la FEN, la toute puissante Fédération de l'Education nationale... Comme me dit plus tard mon pote Henri d'Ajaccio, lui-même membre du SNAC (Syndicat national des Affaires culturelles) - FSU (la toute petite fédération "concurrente" qui allait être créée quelques mois plus tard) : "La FEN ? Pouah ! En 1947 [scission de la CGT... la minorité reste la CGT, d'obédience communiste, et la majorité, sous l'appellation Confédération Générale du Travail-Force Ouvrière, s'envole vers un parcours... euh... sinueux...], la FEN est la seule fédération de travailleurs qui n'a pas eu le courage et la volonté de choisir !" Du coup, ben, c'est devenu la FEN ! En 1992/1993, je crois, le SNES est exclu de la FEN, en compagnie du SNEP (le syndicat des profs d'éducation physique... à part). En 1993 est créée la FSU. Mais elle est très minoritaire. La FEN, elle, crée l'UNSA, devient le SE (Syndicats des enseignants) et finit par disparaitre, corps et âmes dans cette confédération disparate. A la réception des Jacquinod, plein d'instits, mais des jeunes instits... Des jeunes encartés au SNUIPP-FSU... et morts de rire de ce sigle à rallonge ! Et ça nous occupera une bonne partie de l'après-midi, l'histoire mouvementée des sigles de la FSU (d'où ces détails sur l'histoire du syndicalisme enseignant). La FEN, pour couper l'herbe sous le pied de la FSU, va déposer en brevet quasiment tous les noms possibles de syndicats, histoire que la FSU doive inventer des sigles surréalistes... Pour les profs, pas de problèmes, le SNES existe déjà. Mais pour les instits et désormais les profs des écoles... Ils sont obligés de créer le syndicat au sigle le plus délirant de l'histoire du syndicalisme français : le SNUIPP ! Même ses membres actifs ne savent pas tous la signification de ce sigle à rallonge.
 
Mais, à cette réception des Jacquinod, on n'a pas que parlé boutique... (Mettez des profs ensemble...) J'ai sympathisé avec la soeur cadette de Catherine, Florence, avec qui j'allais sympathiser dans les années à venir. Et surtout surtout j'ai eu le coup de foudre (ah ! ça manquait !) pour Cécile, leur cousine de Montpellier, avec son petit accent si séduisant. Cécile était (est toujours) prof de maths.
Fin juillet, retour à la maison de campagne des Jacquinod. Cette fois-ci, pas de réception, pas de syndicalisme... Non, non, je suis le seul invité. Le seul ? Non, Cécile vient de Montpellier. Elle est à bord de sa twingo (la voiture tendance de ces années là !). Là, on passe le stade du coup de foudre. Cécile et moi passons le temps de notre séjour chez les Jacquinod ensemble, même si Florence se joint à nous de temps en temps. Quand Cécile se recoiffe ou met son chapeau (bien sûr, j'ai acheté le même... en même temps, Saint-Julien-Chapteuil, même fin juillet, il fait 10° C et il pleut tout le temps... alors qu'il y a la canicule à Saint-Etienne !), elle se tourne ostensiblement vers moi : Je te plais comme ça ? Voilà. Voilà. En plus, elle est née à Bastia (par hasard, comme moi à La Haÿ les Roses). Moi qui m'apprête à partir pour la Corse (même si c'est chez les ennemis d'Ajaccio), j'y vois plus qu'un symbole. 
 
Mais tout a une fin. Ah ! Si ! Une dernière petite anecdote sur les Jacquinod et plus particulièrement sur leur fils handicapé, dont j'ai oublié le prénom. Il était admirateur de Michel Drucker. Papa Jacquinod a donc écrit à l'animateur télé préféré des français sans spécialement d'espoir. Michel Drucker lui a répondu par une très belle lettre manuscrite, adressée au papa et au fiston. Le fiston qui ponctuait toutes ses phrases de : "Magnifique ! Formidable ! Vous aimez les chiens ?" Quiconque a allumé un téléviseur dans les Années 1990 comprendra de quoi je parle !...
 
Août 1995. A la fin du mois, je prépare mon départ pour la Corse. Je dois prendre le bateau à Marseille. Cécile m'a invité à passer par Montpellier. Après tout, depuis Moulins, ça ne fait pas forcément un gros détour. Et surtout avant de me lancer dans une nouvelle vie, j'ai vraiment vraiment envie de la revoir ! Qui sait si elle ne viendra pas me voir en Corse, si nous nous marierons et aurons des enfants... Cécile, la sainte patronne des musiciens, née à Bastia, prof de maths, féministe, avec un petit accent... Et catholique pratiquante. Je suis même allé à la messe à Ajaccio les premiers temps de mon installation... Qu'est-ce qu'on ne ferait pas par amour !
 
J'arrive dans la campagne à quelques encablures de Montpellier. Oups. Florence est aussi invitée. Mais qu'importe. Plus on est de fous ! Cécile me laisse sa chambre. Je fais la connaissance de sa soeur, plus jeune et plus voluptueuse et plus directe (on parle de la scène d'ouverture de "Basic Instinct", ça la fait toujours rire !). Et, bien sûr, je fais la connaissance de ses parents, un couple d'agriculteurs, qui avait jadis bossé pour des fermiers pieds-noirs à Aleria (tristement célèbre Aleria...), d'où la naissance de Cécile à Bastia. Tiens... Devinez quel film nous regardons en boucle, à l'époque en cassette vidéo ? "Rabbi Jacob"... Non, ce n'est pas une blague. Pivert. Victor Pivert. Comme le pivert. Oui, il faut surveiller tout le monde. Partir avec Thérèse Leduc le jour du mariage de ta fille !! Victor, reviens ! Comment, Salomon ?!... J'arrête là. Imaginez simplement huit jeunes adultes (j'avais quand même 25 ans et Cécile pas loin) passant leurs journées à réciter du Rabbi Jacob... On était graves !
 
Séjour merveilleux. Mais il ne se passe rien. Et s'il s'était passé quelque chose, qu'aurais-je pu faire ? Le bateau m'attendait. Je laisse une lettre enflammée à Cécile. Je prends la route pour Marseille. A Vitrolles, ville alors de sinistre réputation, je retrouve mes parents et ma soeur (je crois qu'ils remontaient de Nice). Ils sont venus pour m'accompagner au bateau. Le matin de l'embarquement. Temps pourri. Mer démontée. Le Danielle Casanova bouge dans tous les sens. Je ne sais même pas qui est cette Danielle Casanova. Mon père m'explique : c'est une militante communiste déportée à Auschwitz. Dix ans plus tard, documentaliste au collège de Tronget, baptisé Charlotte Delbo, suite à des lectures de poèmes sur la Résistance, j'apprendrai que Charlotte, Danielle et quelques autres ont franchi les barrières du camp bras dessus bras dessous en chantant La Marseillaise... Fallait en avoir, du courage !
 
Bon, on n'en est pas à faire de l'histoire de France. Faut vraiment que je monte sur ce bateau ? Il bouge vraiment beaucoup beaucoup. Et, bien sûr, il mettra deux heures de plus pour rejoindre Ajaccio... A bord, le chef du bistrot où je me suis réfugié passe en boucle un CD, non pas de chants corses, mais indiens d'Amérique... C'était LE tube de l'été 1995 :
 
 
C'est à la suite de l'achat de ce disque que j'ai rejoint l'Association Survival International, qui défend les droits des peuples autochtones. Chaque fois que j'écoute cet album, je suis sur le bateau, la mer est démontée et je me demande ce qui m'attendra à Ajaccio.
 
Arrivé à Ajaccio, premier jour, après être passé me présenter à la DRAC, je prends la route de Peri, le village des Pérès, à une vingtaine de kilomètres de là. L'impression d'être comme un juif qui débarque en Terre promise. C'est la fin de l'exil des Pérès, me dis-je. Tu parles ! Finalement, je ne resterai à Ajaccio qu'un an et serai nommé documentaliste à Yzeure (donc Moulins) en septembre 1996.
 
Et Cécile ? On s'est revus en octobre 1995. Au mariage de Catherine. Pour l'occasion, je prends l'avion pour la première fois de ma vie, Ajaccio-Lyon. Au mariage, Cécile ne me dit pas un mot de toute la soirée. Je me retrouve à la table d'une bande de sales petits bourgeois snobs très nouveaux riches, des cousins lointains qu'on a placés entre eux pour qu'ils ne nuisent pas trop. Quand ils apprennent que je suis fonctionnaire, c'est un déferlement de haine comme j'en ai rarement vu. Une semaine avant avait eu lieu une "journée d'actions" contre la réforme Juppé (elle sera suivie par le "fameux" décembre 1995... quand CGT et FO défilaient, enfin, ensemble en criant "Tous ensemble ! Tous ensemble ! Ouais !"). La petite bande des cousins qui passaient leurs stages de fin d'études à Miami ou à Dubaï m'expliquèrent longuement que j'étais un sale privilégié. Pour sauver la face, je riais à leurs propos, estimant qu'après le dîner de cons, nous venions finalement d'inventer le dîner de fonctionnaires... Je serrais les dents mais qu'est-ce que j'ai été humilié ce soir là ! Et Cécile qui m'a à peine claqué la bise au moment de se dire au revoir. Ah ! Je m'en souviendrai, de ce mariage !
 
Je n'ai jamais revu Cécile. J'ai très vite cessé d'aller à la messe. Je suis rentré sur le Continent à la fin de l'été 1996, toujours à bord de l'AlfaSud, avec laquelle j'allais traîner avec Rup et Brett, puis avec ma soeur et Marie... Mais c'est une autre histoire, n'est-ce pas ?!
 
J'oubliais... C'est un "détail" mais je ne me pardonnerai pas de ne pas être complet sur cet été 1995. Je passais en boucle dans mon AlfaSud pourrie mais dynamique la musique de "L'As des As", bien entendue signée Vladimir Cosma :
 

Et nous voilà en 2023. Le 6 juillet pour être exact. La suite ? A lire à la fin de l'été ou probablement dans vingt ans. Le temps que ça mûrisse...
 
Et la guerre arriva. Et nous voilà ce soir.
 
Jacques Brel : "Mon enfance".
 

D'ici là, portez vous bien !
 
Et bel été ! Qui sait ? Ce sera peut-être l'été de tous les possibles...

 

Pier Giorgio Frassati

 L'Eglise catholique fête le 4 juillet Pier Giorgio Frassati (1901-1925). 

Je ne vais pas faire ici une hagiographie de Pier Giorgio. Tout d'abord, je n'en connais pas assez sur lui, même si j'ai prévu de lire les mémoires de sa soeur Luciana. Ensuite, l'hagiographie, ce n'est pas trop mon truc. Pier Giorgio n'en avait pas besoin et je crois surtout qu'il n'aurait pas aimé ça.

Je dirai juste, sur un ton lapidaire, qui aurait bien convenu au jeune homme pressé qu'il était, avec un style digne de mes pires sms : 

Pier Giorgio Frassati ?

Un bel exemple pour la jeunesse et pas que !
Au début du fascisme en Italie, il s'est opposé avec force et courage. (Ce qui ne fut pas le cas de tout le monde, y compris au sein de l'Eglise catholique...)
Il était un sportif accompli.
Et il s'est dévoué aux nécessiteux. Et pas qu'un peu.
Et opposé à son père (le fondateur du journal La Stampa). [Son père était également antifasciste, c'est suffisamment rare dans l'Italie des Années 1920 pour que ce soit souligné.]
Son nom de code dans la géniale "société des types louches", c'était Robespierre ! J'adore ! (C'est le genre de détails qui doit chaque fois énerver les Cathos versaillais !)
Avec lui, on ne devait pas s'ennuyer !
 
Ce n'est qu'au moment de ses obsèques que sa famille et ses amis découvrent son activité au sein des Conférences de Saint Vincent de Paul et son engagement auprès du Tiers Ordre dominicain. Dans la discrétion la plus absolue, et ce depuis des années, Pier Giorgio est intervenu auprès des pauvres et des nécessiteux de Turin. A ses funérailles, des milliers de personnes, reconnaissantes, viennent lui rendre hommage. Sa famille et ses amis commencent à réaliser qu'ils vivaient avec un saint, ce qui ne l'empêchait pas d'être "un type louche" !...
 
 

 

Prière pour obtenir l'humour, de Thomas More...

L'Eglise catholique fête Thomas More le 22 juin, conjointement avec avec le cardinal John Fisher. John Fisher a été exécuté le 22 juin 1535.

L'Eglise anglicane, à laquelle s'étaient opposés avec force et courage John Fisher et Thomas More, les fête conjointement le 6 juillet, en tant que "Martyrs de la Réforme protestante"... Joli hommage posthume et tardif de la part des Anglais ! Thomas More a été exécuté par décapitation le 6 juillet 1535. Jusqu'au bout, il a gardé son légendaire sens de l'humour, disant au pied de l'échafaud, à l'officier présent : « Je vous en prie, je vous en prie, Monsieur le lieutenant, aidez-moi à monter ; pour la descente, je me débrouillerai… » 

Thomas More était un saint homme. C'était un grand homme. C'était un humaniste. C'était un homme d'Etat. C'était un père de famille aimant et aimé. Il ne vivait pas isolé du monde dans une espèce de tour d'ivoire. Il était impliqué dans la vie de son temps et ça lui a coûté sa liberté puis sa tête.

Si vous voulez en savoir plus sur lui, je vous conseille :

- "Thomas More (1478-1535) : Au risque de la conscience" de  Jacques Mulliez

- "Prier 15 jours avec Thomas More" de Jacques Mulliez

- "Lettres de captivité de Thomas More : Commentaires de Jacques Mulliez et Xavier de Bengy"

[Pour l'anecdote, Jacques Mulliez était venu au Lycée Mme de Staël en mars 2016 présenter aux élèves des classes préparatoires sa biographie de Thomas More. Sa femme était une descendante de la famille de Thomas More. Jacques Mulliez est décédé le 6 avril 2018.]

Et, surtout, Thomas More était anglais... Il avait le sens de l'humour...Et pas qu'un peu ! (cf. ci-dessus ce qu'il a dit au lieutenant au pied de l'échafaud !)

A ma connaissance, c'est le seul saint, et même tout simplement la seule personne, qui a composé une prière pour demander le sens de l'humour...

"Donnez-moi une bonne digestion, Seigneur,
Et aussi quelque chose à digérer.
Donnez-moi la santé du corps,
Aidez-moi à la garder au mieux.
Donnez-moi une âme sainte, Seigneur,
Qui ait les yeux sur la beauté et la pureté
Afin qu'elle ne s'épouvante pas en voyant le péché
Mais sache redresser la situation.
Donnez-moi une âme qui ignore l'ennui,
Le gémissement et le soupir.
Ne permettez pas que je me fasse
Trop de souci
Pour cette chose encombrante
Que j'appelle moi.
Seigneur, donnez-moi l'humour
Pour que je tire quelque chose de cette vie
Et en fasse profiter les autres. Amen."

Franchement, que l'on soit Catholique, Anglican, Athée, Mécréant, ou tout ce que vous voulez, ce texte est juste superbe !

 


 

Prière au Saint-Esprit

 Bien sûr, la Pentecôte est loin derrière nous. Bien sûr, l'essentiel d'entre nous ne pratique plus et possiblement ne croit plus. Qu'importe ? Tout le monde se pose des questions et il ne faut pas attendre que le bateau coule pour crier : Mon Dieu, sauve moi !

Je vous propose cette courte prière de Dietrich Boenhoffer, pasteur luthérien allemand exécuté par les nazis en avril 1945 (Hitler avait la rancune tenace : pour lui, il était hors de question de laisser vivre un opposant politique et un membre agissant de l'Eglise confessante).

 

Esprit Saint,

Donne moi la foi qui me sauve du désespoir, du laisser aller.

Donne moi l'amour de Dieu et des êtres humains qui efface toute haine et toute amertume.

Donne moi l'espérance qui me délivre de la peur, du découragement.

Apprends moi à connaître Jésus Christ et à faire sa volonté.

mercredi 5 juillet 2023

Maria... ou l'art des occasions manquées... Marie ou les confessions de La Notte...

Vue de la marine d'Erbalunga


 C'était un soir de juillet 2001... Dîner dans un restaurant au bord de mer à Erbalunga, la marine de Brando (la patrie de Paul Valéry), au sud du Cap Corse, à quelques kilomètres au nord de Bastia. Maria habitait à Erbalunga et j'étais venu de Luri...

Dîner bien sympathique, arrosé juste ce qu'il faut (du vin blanc frais, probablement un cru corse... en tout cas un délice qui se mariait bien avec les plats mais qui surtout nous avait fait prendre quelques couleurs mais quand même pas trop...). Maria. C'était ma collègue de français au Collège du Cap à Luri. Et j'étais, au fond de moi, amoureux d'elle. Elle avait été mariée, à un type du Continent, pour une histoire de rapprochement de conjoints. Un truc pas très romantique. D'ailleurs, pas de rapprochement et je crois même que le divorce était en cours. Maria... Maria... Maria... Tiens, on dirait une chanson de Léonard Bernstein !

Repas bien sympathique, donc. Et je ramène Maria au pied de son petit immeuble, le long de la départementale qui mène au Cap Corse... Nous discutons sous son porche... Elle me propose de monter prendre un verre. La lumière s'éteint. J'ai très très envie de l'embrasser... Qu'est-ce que je fais ? Je rallume la lumière et décline l'invitation : Demain matin, je dois prendre l'avion tôt pour Moulins, lui dis-je.

Idiot bête ! Imbécile (mal)heureux ! Arrivé à Moulins, qu'est-ce que je fais ? Je vous le donne en mille : je lui écris une lettre enflammée... Mais c'est trop tard. Bougrement trop tard. Quand je la revois en septembre au collège, elle me dit gentiment : Il faudra qu'on parle. On ne parlera jamais. Tant mieux. Parce que ce n'est jamais une partie de plaisir quand ça commence par "Il faudra qu'on parle" ! Et, dans les mois suivants, qu'est-ce que je fais ? Tel Chandler Bings (!) dans la série "Friends". Je lui enregistre des cassettes audios des chansons que j'aime bien et que j'espère elle aimera aussi. Ben dis donc. De mieux en mieux. J'avais quand même déjà la trentaine bien tassée. On fait ce qu'on peut. Evidemment, je n'ai jamais conclu avec Maria.

Je n'avais avoué cette occasion manquée qu'à ma copine Cathy, qui travaillait alors à l'école primaire en face du collège et avec qui j'allais parfois au cinéma et que j'avais aussi tenté de séduire mais tellement mal qu'elle ne s'en était jamais rendue compte et que même moi j'avais fini par ne plus m'en rendre compte. Cathy m'avait pourri en me disant que j'étais un imbécile fini. Et, en même temps (comme dirait l'autre), elle m'avait dit qu'elle même (qui sortait d'un veuvage pénible et très triste... mais un veuvage saurait-il être gai ? à part dans les opérettes viennoises) ne saurait pas comment elle aurait réagi si un homme avait tenté de l'embrasser, comme ça, sans prévenir...

Le temps a passé. Le hasard alors voulait que mon confident en Corse s'appelait Gilles. C'était mon collègue d'histoire, un des deux collègues avec qui j'allais voir les matchs de Bastia, l'autre étant Jean-Michel, pied noir né à Alger après l'indépendance et dont les parents étaient rentrés en métropole en 1972 (à se geler du côté du Mans) avant de partir pour la Corse, histoire de retrouver un climat un peu plus proche de celui de l'Algérie. Gilles était un ami de collège de Maria. Il la connaissait bien. Tellement bien qu'ils ont fini par se marier (je crois) et à avoir un enfant (ou plusieurs ?) ensemble (ça, j'en suis sûr : ils m'avaient envoyé un gentil sms à l'occasion). Bon, je me dis toujours qu'au temps de mes confidences Gilles et Maria ne se fréquentaient pas encore, pas encore intimement je veux dire... Ces histoires d'amour/amitié, c'est parfois un peu compliqué. 

Pourquoi je repense à tout ça ? La semaine dernière, Marie, la meilleure amie de ma soeur, et la marraine de son deuxième fils, donc de mon deuxième neveu (vous suivez toujours ?), Marie, dont j'avais été (un peu) amoureux au cours de l'été 1997, faisait passer le Grand Oral au Lycée Mme de Staël. Elle est prof de SES au Lycée Banville (là même où j'ai passé mon bac et où j'ai occupé mon tout premier poste, avant de partir à l'armée... quel plaisir d'être accueilli par la proviseure qui m'avait mis en gros sur mon livret "Doit faire ses preuves à l'examen"...). J'étais en salle des professeurs, à piquer du café et du jus d'orange aux profs venus faire passer le Grand oral. Je sais, ce n'est pas bien... Là, une prof (bizarre d'écrire "une prof" ! c'est Marie, quoi !) me regarde fixement et s'exclame : Jean-François ! Certes. Et là elle continue de me fixer et me dit : Marie ! Et, là, inévitablement je dis : Oh p... ! C'est pas possible ! Je suis un poète ! Et des décennies nous explosent à la figure. Ma soeur a sept ans de moins que moi, Marie aussi. Je la connais depuis qu'elle et Nathalie (ma soeur) étaient au collège et au caté. Tout ça ne nous rajeunit pas.

Nous décidons évidemment de nous retrouver le soir pour prendre un verre. Nous allons à La Notte où nous ne prenons effectivement qu'un verre, tellement nous avons de choses à nous dire. Marie. La dernière fois que je l'ai vue, c'était un certain 3 août 2003 à Moulins, le jour le plus chaud du mois d'août le plus chaud... C'était le jour du mariage de ma soeur avec Ruprecht. Ils vivent ensemble en Allemagne, à Frankfurt, et sont tous deux profs de chimie et de français.

Marie ! On s'était surtout vus à l'été 1997... Au printemps de cet été là, j'avais présenté Rup à ma soeur. C'était l'époque où, de retour d'Ajaccio, je trainais avec les assistants de langue, Brett le Gallois, Dominic l'Anglais et Rup l'Allemand dont j'ignorais évidemment alors qu'il deviendrait quelques années plus tard mon beau-frère et le père de mes neveux. Au mois de juin 1997, les choses s'accélèrent. Ma soeur m'avoue qu'elle a plus qu'un sentiment pour Rup. Ok ! Je lance l'opération séduction ! Il reste trois semaines pour qu'ils concluent ! Et ça finit par arriver après moult péripéties co-organisées par ma soeur et moi. On doit se retrouver tous les trois pour aller courir ? Je suis absent au dernier moment. On doit se retrouver tous les trois pour aller nager ? Je vous laisse deviner la suite. Il n'y en avait qu'un qui ne comprenait rien. C'était évidemment Rup. Les garçons. On est bêtes, mais alors on est bêtes. Je crois que ma soeur a dû finir par le bécoter dans le grand bassin pour qu'il comprenne.

Tout aurait pu s'arrêter là. Ils vécurent heureux longtemps, comblés, et eurent beaucoup d'enfants. D'autant que c'est bien ce qui est arrivé, non ? Certes. Mais pas tout de suite. A son retour en Allemagne, Ruprecht fait savoir à ma soeur (en bon mâle pas toujours très courageux, je suis de la même espèce !) qu'il vaut mieux qu'ils en restent là. Après tout, leur histoire ne faisait que commencer. C'est vrai, quoi. C'est plus raisonnable de ne pas tenter une histoire impossible avec des aller-retours en train à ne plus les compter. D'autant qu'à l'époque internet n'existe pas... Ah oui... C'était la Préhistoire !

Juillet passe. Je suis occupé par Le Grand Bal de l'Europe à Gennetines. Une expérience plus qu'extraordinaire. Arrive le mois d'août. J'ai désormais le temps de m'occuper un peu de ma petite soeur. Elle ne va pas bien. Pas bien du tout. Elle se lève de table et part des heures entières sans dire où elle va. Ma mère commence à vraiment s'inquiéter. Moi aussi. Marie aussi. Je me dis qu'il faut qu'avec Marie on élabore une stratégie pour faire que ma soeur aille mieux. Rapidement, je me dis que ce sera une excellente occasion pour passer du temps, beaucoup de temps, avec Marie ! Et c'est ce qui arrive. On ira même valser un soir à la Fête de la Batteuse à Gennetines (encore Gennetines !). Le romantisme bourbonnais dans toute sa splendeur ! Bon, je ne conclue pas. Mais j'ai fait beaucoup rire Marie la semaine dernière en lui rappelant cette histoire. Maintenant, elle est mariée, elle a deux enfants, et surtout elle est la marraine de mon neveu. C'est la famille. Il y a prescription !

Retour à l'été 1997. On arrive en septembre. Ma soeur, finalement, et contre toute attente, et contre tous nos conseils à tout le monde, ma soeur, donc, décide d'aller en Allemagne pour voir Ruprecht. Tu veux me quitter ? Ok. Dis le moi en face. La suite ? Ils se sont mariés en 2003 et ont deux beaux garçons et j'adore mes neveux ! Et j'ai toujours leur porte-bonheur avec moi : un playmobil au gilet sans manche, comme tonton. 

Et Marie ? Je ne l'ai plus revue jusqu'au mois d'août 2003. De mon côté, en 1999, j'ai quitté une nouvelle fois le Bourbonnais pour la Corse. Cette fois-ci direction le Cap Corse où , soit dit en passant, j'ai passé les cinq plus belles et plus riches années de ma vie (sortez les violons !).

Et Marie ? (bis) Ben, la fois suivante où on s'est vus, c'était donc la semaine dernière, fin juin 2023, soit près de vingt ans plus tard. Je me suis, ce soir là, confié à Marie, comme je ne m'étais jamais confié à personne. J'ai dû certainement la soûler. Nous avons aussi et surtout beaucoup ri et constaté le temps passé et surtout le chemin parcouru... 

Parmi les histoires que j'ai racontées à Marie, il y a eu évidemment, et en première place, cette soirée à Erbalunga, marine de Brando, avec Maria... La vraie occasion manquée, comme seuls les garçons sont capables d'en faire. Celle que même dans les films ils ne montrent plus, pour ne pas démoraliser la population. Résultat, le week-end suivant, j'ai rêvassé en repensant à cette soirée à La Notte, ces confidences... et la musique du film "Rain Man" m'y aida beaucoup. Au temps où je la fréquentais, c'était le disque préféré de Maria. C'était d'ailleurs le disque préféré de toute notre génération. Après avoir vu et revu le film, on écoutait et réécoutait les plages de chansons à dominante nostalgique. Et, parmi ces chansons, deux compositions exprès pour le film, qui allaient faire date. C'était la première bande originale américaine d'un compositeur allemand alors totalement inconnu, un certain Hans Zimmer... En 2023,  à Montluçon, j'assistais à un fabuleux concert en hommage à son oeuvre. Il est désormais aussi sinon plus populaire qu'Ennio Morricone et John Williams réunis ! Là aussi, le temps a passé...

Et voilà. Maria... Marie... La vie est parfois pleine de surprises. Et elle continue de nous surprendre. Pour le meilleur et, espérons le, pour le rire.

Femme souvent varie...

 Le texte qui suit... Une réponse à ma collègue et amie Virginie... suite à un post it (!) déposé par elle sur mon écran d'ordinateur... Comme un clin d'oeil... Son post it : "Femme souvent varie, bien fol qui s'y fie".

Ma réponse, ce matin... un peu plus longue et plus "sérieuse" et plus "dramatique"... A la lecture de ma réponse, Virginie me dit : Tu devrais écrire. Je sais, que je lui réponds. Tout le monde me le dit. Mais je suis feignant. Et je ne me vois pas partir dans un roman, un truc comme ça. Et pourquoi pas des chroniques ? Pourquoi pas...

Alors, en attentant la suite du retour de la revanche de l'inspiration, ma réponse à Virginie à propos d'une certaine Stéphanie qui m'a brisé le coeur en 2007...

Ah... Le cruel souvenir... Eté 2007. Je rencontre Stéphanie. 21 jours d'une passion ardente. Je n'avais jamais connu ça avant. Je n'ai plus jamais connu ça. 21 jours tout le temps ensemble. Si le bonheur et le paradis existent, je les avais visités cet été là ! Puis, comme ça, sans explication, après avoir décidé de "faire un break" (!), elle me quitte. Après, ben, ce fut le malheur et l'enfer, que je découvris cet été là. Et ça dure encore (un peu), de longues années après.

Pourquoi cette confidence ? Stéphanie répétait et répétait et répétait : "Femme souvent varie, fol est qui s'y fie"... Je l'ai recroisée une fois, quelques semaines plus tard. Elle a couru vers moi en larmes : "Jean-François, je t'aimais. Je t'aimais vraiment". Et elle est repartie. Heureusement, j'étais accompagné. Sinon, j'aurais cru que c'était une apparition. La fille qui était avec moi (en tout bien tout honneur) m'a dit : Mais qu'est-ce qu'elle a, celle-là ? C'est elle, la fameuse ?

C'est grâce à Stéphanie que j'ai découvert l'univers des antidépresseurs, des anxiolitiques, et toutes ces saloperies. Que j'ai réussi à arrêter... en juin 2023... Son pseudo sur le net était "Fluoxétine", le générique du "prozac"... Moi, je n'en savais rien... C'est quand mon médecin traitant d'alors m'a prescrit ce médicament quelques jours après la rupture... J'ai failli m'évanouir... Il m'a alors fait la leçon : on ne sort jamais avec une fille dont le pseudo est le nom d'un antidépresseur ! Certes.

Quel bonheur !

Femme souvent varie...

Bises.

J.-F.

L'authentique bande annonce de La Liste de Schindler, signée Wojciech Kilar

 Avant-Propos...

Quand on fait une grosse boulette, on la corrige !!! Et vite !!!

J'ai osé prétendre que c'est la musique du film "Pour Sacha", musique signée Philippe Sarde pour Alexandre Arcady, que c'était donc cette musique qui servait de musique de fond choisie pour illustrer la première bande annonce de "La Liste de Schindler".

Ce n'est pas la musique de "Pour Sacha" qui a été utilisée... Loin de là ! Même si nombre de critiques ont souligné la proximité du travail de Philippe Sarde et celui de John Williams... Je me rattrape comme je peux !

La musique de la VRAIE bande annonce ORIGINALE est signée Wojciech Kilar, compositeur polonais aujourd'hui décédé. Les amateurs de Roman Polanski savent qui est W. Kilar !... Spéciale dédicace à Christophe ! Les idiots comme moi qui propagent plus vite que l'air des informations erronés apprendront désormais à le connaître... Wojciech Kilar a suivi ses études à l'Académie de musique de Katowice puis à Paris, avec Nadia Boulanger (spéciale dédicace à Alex !).

Après moult recherches, la voilà, la bande sonore à l'origine de la bande annonce de "La Liste de Schindler". Il s'agit d'une oeuvre symphonique intitulée "Exodus" et créée au début des Années 1980.

https://www.youtube.com/watch?v=od-L0zcYcJU

This is the music used for the official trailer of the movie "Schindler's list". John Williams who was the film's composer hadn't finished with the score when the trailer needed to be released. So instead they used a part from Wojciech Kilar's “Exodus”. Excellent choice for a very powerful trailer. This is NOT the full version of “Exodus”.

Je ne renie rien du reste de mon article : mes souvenirs de la bande annonce "originale", mon coup de foudre pour "Dis-moi oui"... etc...

 

Et voici l'article tel qu'il doit être, amendé et corrigé... Pardon à tout le monde pour mes erreurs !

 

J'avais 23 ans. Je n'étais pas encore parti à l'armée. J'étais fan de Steven Spielberg depuis longtemps déjà. Avec ma petite amie Sophie, on était allés voir à Cannes "Jurassic Park". Du pur Spielberg... Distraction, grand spectacle, musique tonitruante de John Williams. Que du bonheur !

Ma meilleure amie, Sandrine, elle, était très critique : c'est n'importe quoi, ce film d'images de synthèses, le scénario tient sur une page... Je suis sûr qu'aujourd'hui elle refusera d'admettre ces propos.

En rentrant à Grasse, où vivait Sophie, et moi aussi "à mi temps" (entre Clermont et Grasse...), un reportage à la télé. Spielberg est en Pologne. Il tourne en noir et blanc un film sur la Shoah...

Quelque temps plus tard, l'info est vérifiée. Spielberg s'attaque au sujet de la Shoah. Sandrine me dit au téléphone : finalement, son film de dinosaures lui aura permis de réaliser son vrai projet personnel... Eh oui, c'est comme ça que fonctionne l'art !

Enfin, la bande annonce... La première fois que je l'ai vue, c'était sur notre petit écran de télé à Grasse... Des images en noir et blanc, les cris de la petite polonaise qui fête le départ des juifs... une image qui fera date par la suite mais on ne le sait pas encore... Et cette musique obsédante... Cette B.O. sublime... La prochaine B.O. de John Williams, il n'y a que lui pour avoir composé un tel morceau ! La prochaine B.O. de John Williams promet d'être sublime...

Arrive la sortie du film. Comme tout le monde (à part les journalistes de Libération, comme de bien entendu, et surtout Claude Lanzmann, qui tiendra des propos orduriers contre Steven Spielberg...), j'ai adoré ce film. Je suis sorti bouleversé.

Mais une chose m'intrigue. La musique est pas mal, elle est même bien. Mais ce n'est pas la musique que j'attendais ! Ce n'est pas cette musique là qui correspond au film. Cette musique est une musique qui sonne trop occidental. Celle que j'avais écoutée au moment de la bande annonce sonnait bien proche-oriental... Mais, bon, pour le coup, j'achète bien sûr l'album de John Williams et le range très vite dans mon armoire à CD, parmi les CD importants mais que je n'écoute jamais. Quelque chose me dérange dans cette musique.

Des années plus tard, dès notre rencontre, Valérie, découvrant ma passion pour John Williams, me demande le CD... Parfait, il ne va pas me manquer plus que ça !

En fait, la musique de la bande annonce n'était tout simplement pas signée John Williams. Il s'agissait de "Exodus", une oeuvre symphonique de Wojciech Kilar, compositeur polonais. Le procédé n'est pas si rare que ça. La bande annonce de "Greystoke" contenait la musique des "Planètes" (et plus précisément "Mars") de Gustav Holst. Au moment des bandes annonces, la musique d'un film n'est pas toujours finalisée voire pas encore écrite. [Tiens, j'ai appris que le compositeur Alex North avait écrit une B.O. complète pour le "2001" de Kubrick mais que celui-ci avait finalement opté pour des extraits de musiques classiques... Aujourd'hui, hommage à North, on peut enfin trouver sa partition en disque.]

A travers le monde entier, des gens ont frémi en découvrant la bande annonce de "La Liste de Schindler", parce qu'ils sentaient qu'ils allaient voir un film hors normes. Et la bande originale promettait elle aussi d'être hors norme... Hélas pour moi, je gardais toujours dans un coin de ma tête la musique de  Wojciech Kilar pour "Exodus". Et j'avoue que, déjà à l'époque et encore plus à la réécoute, je la trouve plus riche, plus forte, plus dynamique que les violons geignards de la bande originale de John Williams...

LA bande annonce cinéma originale de "La Liste de Schindler", avec la musique "Exodus" de  Wojciech Kilar :

https://www.youtube.com/watch?v=is2GqNMyPHs

Une des nombreuses bandes annonces de "La Liste de Schindler", celles qu'on voit y compris avant les rediffusions (entrecoupées de pubs... là est un vrai scandale)... Et, cette fois-ci, c'est la musique originale signée John Williams...

https://www.youtube.com/watch?v=ONWtyxzl-GE

Voilà. Juste une anecdote, me direz-vous. Certes. Pas pour moi. Trente ans que personne ne me croit. Trente ans que je ne comprenais pas pourquoi cette partition de John Williams, je ne suis jamais arrivé à l'apprécier...

Mais, grâce à internet, je peux enfin me dire que je n'ai pas rêvé !

Alors, c'est l'occasion d'évoquer un instant un grand compositeur français, Philippe Sarde, qui, parait-il, vit encore avec son frère (producteur) dans le même appartement où tout reposerait en désordre, partitions au milieu des contrats importants à signer impérativement avant demain... Anecdote ou vraie histoire ? C'est bien possible que ce soit vrai. Il parait que les frères Prévert étaient également très bordéliques. On connait aussi l'histoire du compositeur anglais Ken Thorne, qui composa notamment les musiques pour "Amicalement Vôtre" (ce qu'on appelle "incidental music") à part le générique signé John Barry. Le problème est que Ken Thorne ne retrouva pas ses enregistrement d'alors... Il disait : ils sont là quelque part... mais où ?! Du coup, on cherche encore les bandes magnétiques des musiques d'action pour "Amicalement Vôtre" !!

Philippe Sarde, il faudrait des mois pour le présenter. Retenez juste qu'il écrit tout plein de B.O. pour tout plein de gens (façon simple de simplifier !).

Une des bande-annonce de "Pour Sacha". Je ne sais pas si elle est représentative. Je n'ai pas vu le film.

https://www.youtube.com/watch?v=eesXEM3EJJA

Dans les B.O. de Philippe Sarde que j'ai retenues, outre celles pour les films de Bertrand Tavernier, il y a celle pour le film "Dis-moi oui", en 1995, l'année où je quittais ma mère et Moulins pour tenter une nouvelle aventure à Ajaccio, aux Affaires culturelles, plus précisément à la Commission de recensement des Monuments historiques (j'avais quitté ma famille, mon boulot, ma patrie... pour une nouvelle vie... j'étais terrorisé... l'expérience tourna court)... "Dis-moi oui" : J'adore ce film, une belle comédie médicale romantique, injustement oubliée. Le travail de Philippe Sarde sur ce film est juste superbe.

J'étais pas malheureux, mais j'étais pas heureux. J'avais envie que ça change, faire quelque chose de ma vie.

Et il y avait la chanson "It's a Sin to tell a lie" !

https://www.youtube.com/watch?v=LLE3f0kWjoM

Be sure it's true when you say I love you. It's a sin to tell a lie.

Un autre film d'Arcady (avec la B.O. de Philippe Sarde) me hante, c'est "Là-bas, mon pays".... Lui aussi, un film oublié, sur la guerre d'Algérie. . Oublié et même totalement effacé des mémoires franco-algériennes. Il gêne tout le monde, Algériens, FLN, Kabyles, Pieds-Noirs, OAS, Français de Métropole, etc... Antoine de Caunes y campe un Algérois de retour au pays trente ans après l'indépendance... Nous sommes dans les Années 1990, pendant la terrible guerre civile. Le personnage joué par De Caunes explique : Je n'avais pas l'accent, personne n'a jamais su que j'étais pied noir. Une image m'a particulièrement marqué : sa descente d'avion, à l'aéroport d'Alger, les odeurs, les couleurs... De retour chez lui. Au pays. Et ça, aucun "métropolitain", surtout de nos jours, ne pourrait le comprendre. J'ai vu ce film à Bastia, alors que je vivais à Luri. J'étais tout seul dans la salle. Le film fut très vite retiré de l'affiche. Il n'intéressait personne. Surtout pas en Corse.

Je n'ai pas trouvé de bande annonce, juste une image fixe avec un peu de la musique de Philippe Sarde :

https://www.youtube.com/watch?v=OdlFtdIrvXQ

J'espère que mon petit message aura corrigé une injustice et aura permis à certaines et certains d'entre vous de se dire : mais oui, je comprends mieux, ce n'était pas cette musique que je connaissais !!

Amicalement (Vôtre !),

J.-F.




lundi 3 juillet 2023

Message important à lire avant midi

 

Rappel. Au cas où vous ne soyez pas au courant.

Lundi 3 juillet, à 12h. Aujourd'hui, donc. Rassemblement devant votre mairie. La maison commune. Votre maison. Soyez toutes et tous présents pour dire non à la violence.

"L'AMF a décidé d'appeler les élus et la population à se mobiliser, nous on ne baisse pas les bras (...) et à ce titre demain [message envoyé dimanche 2 juillet] à 12h00 nous avons décidé avec (...) tous les maires de France d'appeler à un rassemblement sur les parvis des mairies, nous ferons sonner les sirènes (...) et nous continuons notre travail au quotidien pour que l'ordre revienne", a déclaré David Lisnard, président de l'AMF, dimanche, sur TF1.

www.amf.asso.fr/documents-les-maires-france-appellent-une-mobilisation-civique-contre-les-violences/41797

Vous pouvez penser que cela ne vous (ne nous) concerne pas. Après tout, les émeutes, c'est un truc de grandes villes, de banlieues... Plus maintenant. Montluçon y est passée dans la nuit de samedi à dimanche.

www.lamontagne.fr/montlucon-03100/actualites/nuit-d-emeutes-a-montlucon-un-service-d-aide-a-domicile-brule-plusieurs-commerces-vandalises-un-elu-aux-urgences_14336757/

www.lasemainedelallier.fr/montlucon-un-couvre-feu-instaure-a-la-suite-des-emeutes/

Eh oui ! Notre ville est sous couvre-feu jusqu'à mercredi inclus. En espérant qu'il n'y aura pas d'autres “incidents” d'ici là.

L'Association des Maires et des Présidents d'intercommunalité de l'Allier relaie l'appel national de l'AMF et appelle aussi, donc, au rassemblement à 12h00 devant votre mairie, ou celle dont vous êtes la ou le plus proche à cette heure là.

www.lamontagne.fr/montlucon-03100/actualites/appel-a-des-rassemblements-citoyens-sur-le-perron-des-mairies-de-l-allier-lundi-3-juillet-a-midi_14336839/

On peut en penser ce qu'on veut, être cynique, ou mettre la tête dans le sable en se disant que de toute façon ça ne changera rien, qu'on peut se contenter de cultiver son jardin... L'actualité nous prouve que... l'actualité finit par nous rattraper...

Personnellement, je n'ai aucune confiance dans nos dirigeants nationaux actuels, ni non plus dans la plupart des leaders politiques actuels, toutes tendances confondues. Par contre, j'ai plus que du respect pour les maires, quel que soit “leur camp”. La plupart sont dévoués à leur tâche. Certain(e)s d'entre vous sont des élu(e)s municipaux ou l'ont été ou le seront. Vous savez de quoi je parle, et bien mieux que moi !

A titre personnel, je me sens doublement concerné par les "événements" de samedi. Il se trouve que je suis né à La Haÿ Les Roses (on peut aussi écrire L'Haÿ Les Roses... c'est comme vous voulez ! sur mon permis c'est l'un et sur ma carte d'identité c'est l'autre... eh oui ! je suis du 9-4 !!), ville longtemps connue pour ses imprimeries de partitions de musique et surtout (d'où son nom !) pour ses roseraies... Depuis la nuit du 1er au 2 juillet 2023, la ville est aussi connue pour autre chose. Hélas.

roseraie.valdemarne.fr/preparer-sa-visite/informations-pratiques

https://www.lhaylesroses.fr/381-actualites-urgentes/2216-violences-urbaines-suivez-le-fil-d-actualit%C3%A9 

Soyez nombreuses et nombreux devant votre mairie à midi. C'est important. A mon humble avis.

Jean-François Pérès, du 9-4