mardi 27 septembre 2005

Nostalgie de la Corse...

Pour la première fois, je vais vraiment utiliser ce blog comme un journal intime et me laisser aller à quelques confidences à destination des rares personnes qui viendront sur cette page web...

La Corse me manque, et c'est peu de le dire. Comme on ne sait pas expliquer pourquoi on aime quelqu'un, pourquoi on croit en Dieu, pourquoi on est fan de tel chanteur, etc... Je ne sais pouquoi j'aime la Corse...
C'est le territoire d'une partie de mes ancêtres... Ok ! Mais, outre que j'ai des ancêtres ailleurs, ce n'est pas une raison unique... En plus, pour les Corses, je suis toujours un "pinzutu".
Ce n'est pas parce que la Corse est jolie. D'abord, elle est belle et pas seulement jolie. Non mais ! Ensuite, ça fait pas tout.
Ce n'est pas parce que j'y ai des amis. J'en ai ailleurs aussi... Même s'il est vrai qu'en Corse l'Amitié a une saveur très particulière... Là-bas, tout est plus fort... le climat très caractériel (ah ! ce vent !!!), les reliefs si marqués, les routes infernales, la charcuterie au goût intense, le fromage tellement fort qu'on n'en revient pas... Même l'amitié, donc, a un goût différent !!!
C'est un endroit où j'ai vécu. Là, on a un argument un peu plus valable... Je n'aime que les endroits où j'ai vécus, marqués qu'ils sont - pour moi - par mes souvenirs. C'est l'une des raisons qui me donnait la nostalgie du Bourbonnais, particulièrement Moulins et ma si chère Forêt de Tronçais. C'est peut-être la raison principale qui fait que la Corse me manque tant...
Mais il y a plus que ça. La Corse est un endroit à part. Le préambule de la bande dessinée "Astérix en Corse" se pose d'ailleurs la question de cette spécificité insulaire. Il y a la langue. Il y a les chants. Il y a les odeurs... Ah ! Cette odeur du maquis après la pluie... Il y a tant et tant... Comme dirait Vian... "Tant de choses à voir, à voir et à z-entendre"... Tant de choses également à sentir, ressentir, vivre... Et il y a le quadrille, cette danse à la fois collective et danse de couple... Etonnant... Et ce goût de liberté.
Je me sens comme dans les premières pages du roman "Rebecca" quand l'héroïne, qui n'a pas de nom, évoque Manderley et ses souvenirs et cette route qui mène à Menderley... Je revois, chaque nuit, la petite route du Cap, qui part de Bastia et va jusqu'au bout, tout là-bas, vers la Giraglia... Je revois surtout la petite route, après Luri, qui menait au hameau de Castellu où je vécus cinq merveilleuses années.
Je reviendrai en Corse. Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, je ne sais pas avec qui, je ne sais même pas dans quel état. Mais je reviendrai... Jamais je n'oublierai la fougère...

1 commentaire:

les docs du LEM a dit…

Ma réponse à une amie corse un peu choquée par certains aspects de mon message...

Tu sais, sur le continent, longtemps, on m'a appelé le corse, mais
aussi parfois, leJuif, le Portugais... Quand j'écris "Les Corses", je
me sens faire partie du lot mais, pour certains, je n'en fais pas
partie. Des collègues, dont certains avec qui j'avais d'excellents
rapports, m'ont toujours dit que j'étais un "pinzutu" (ironie de
l'histoire, les cousins des Pérès de Peri s'appellent Pinzuti,
notamment le directeur des archives d'Ajoaccio... Pinzuti, en
l'occurence, est un vieux nom de famille de la région d'Ajaccio...). Au
début, ça me vexait ; ensuite, je faisais avec. Quand je dis "les
Corses", je dis aussi "les Auvergnats"... Par contre, je dis pas "les
Noirs", car ce n'est pas une identité contrairement aux allusions de
Dieudonné, ni "les homos" car ce n'est pas une communauté
(contrairement à ce que voudraient nous faire croire certains médias).

Tu as entièrement raison, tu n'es pas responsable de ton lui de
naissance. Malheureusement, ce monde pense le contraire. En tout cas,
je suis vraiment désolé si je t'ai froissée. Et, rassure-toi, je suis
encore plus susceptible que toi, et j'utilise régulièrement le prologue
d'"Astérix en Corse" pour me justifier... C'est d'ailleurs de ce texte
que je m'étais inspiré pour écrire mon petit texte sur ma nostalgie de
la Corse...

Je n'ai jamais voulu te réduire à un groupe. Tu es unique !!!
Néanmoins, je constate que les amitiés que j'ai eues en Corse, en tout
cas jusqu'à maintenant, sont riches et fortes, plus qu'ailleurs. Ce
n'est pas dû au fait que les gens "soient" Corses (ce qui, j'en suis
bien d'accord avec toi, ne veut rien dire en soit) mais que, pourquoi
je ne sais, dans cette île, le mot amitié semble avoir un sens plus
affirmé et être encore une valeur absolue et non relative. Mais j'ai
aussi des amis ailleurs.

Enfin, je pense que les souvenirs d'enfance, quoi qu'on dise, influent
sur notre façon de voir les choses, le fait d'avoir vécu à la campagne,
en ville, à la montagne, etc... En même temps, quand on a dit ça, on
n'a rien dit.

J'espère que le malentendu est (largement) dissipé ?

De toute façon, et ça, on me l'a souvent rappelé, je ne suis de nulle
part, né dans la Banlieue Parisienne, vivant en bourbonnais, étudiant à
clermont, avec un nom à consonnance ibérique voire juive alors qu'il
est attesté Corse depuis au moins huit siècles, en plus, je suis un
Catho de Gauche qui ait voté pour Chirac en 2002, un encarté du SNES
qui a voté "oui" au référendum et dont la soeur est marié à un Allemand
dont la mère vivait dans une région "occupée" depuis soixante ans par
la Pologne (la Silésie). Bref, c'est le bordel ! l'avantage, c'est que
c'est plus difficile d'être nationaliste avec de telles tares...

Bises.

J.-François


---- Messages d´origine ----
Date: Dimanche, Octobre 16, 2005 5:22 pm

> Cher Jean-François,c'est une réaction plus que tardive à un mail
> précédent.Celui où tu évoquais ton "mal de Corse"...J'ai trouvé ce
> texte très touchant mais il y a 2 ou 3 petites choses qui m'ont
> chagrinée.C'est quand tu dis que les Corses t'ont toujours
> considéré comme un pinzutu. Non ! Pas cette expression de ta part !
> Pour ma part ,je suis Corse, c'est ainsi , ,j'ai pas fait exprès
> ,ni fière ni honteuse,mais je peux donc répondre en tant que Corse
> :Pinzutu,pour moi ,ce genre de remarque n'a pas cours.Je t'ai
> toujours vu comme un collègue ,puis un copain , qui n'a pas eu la
> même enfance que moi.Qui a donc une expérience différente.Le reste
> ? ce à quoi tu fais allusion , ,je m'en tape ! C'est toi qui y
> penses ,pas moi. Ca ,c'est le premier point.
> Le second, c'est de te voir utiliser l'expression "les
> Corses".Comme si tu étais à présent passé derrière une barrière
> invisible.Les Corses =les autres.Et pourquoi pas les Arabes ou
> les Américains ?
> Je ne te pensais pas capable de généralisation .Il y a autant d'
> individus que d'habitants ,et personnellement,je ne suis pas "les
> Corses".Je n'aime pas le fait d'être réduite à un groupe .C'est
> comme quand j'entends parler "des profs", et pas de certains
> profs.Comme tu vois ,je suis porteuse d'une double tare.(Triple,
> en fait, si tu considères que je suis "les femmes"-autre
> expression qui me fait bondir-).
> Bon,tu trouves peut-être ma réaction un peu excessive ;alors pour
> me justifier ,j'invoquerai une raison bien commode : si tu me
> trouves susceptible ,n'oublie pas que c'est normal puisque ... je
> suis...Corse ?...
> Très affectueusement , Isabelle.
>