lundi 19 septembre 2005

Retour à la Néo-Décadence

Suite à de pressantes demandes, ce blog va devenir l'organe officiel de la Néo-Décadence... Qu'est-ce que la Néo-Décadence ? Une marque non déposée (on aurait peut-être dû la breveter, eu égard aux sites japonais bizarres qui utilisent l'expression...). Un concept créé en 1988 par une bande de Moulinois allumés...
Pour mémoire, rappelons les temps héroïques qui précédèrent l'explosion... Au milieu des Années 1980, Fred K. (a.k.a. Thé) et moi-même avions réalisé des petits journaux polycopiés puis photocopiés : "S.L.W." (pour Spielberg Lucas Williams) et "A.C.V." (pour Actualité Ciné Vidéo). En 1985, on a lancé à plusieurs Les Inqualifiables Associés (dont le cri de guerre est "Whooo ! Eh !") qui, comme son nom l'indique, est un concept très lâche... Deux journaux apparurent successivement : "Hebdoburger" puis "Crac ! boum ! U !"... Fin de l'expérience journalistique.
1988 vit l'apparition de petits recueils de poèmes dont les auteurs étaient, entre autres, LJK ou Léon-Joseph Kronstadt (moi-même), Doctor Freyd, Druidomaniac, Teddy Boy, Vladimir Le Pendu, etc... etc...
La date de naissance officielle de la Néo-Décadence ? Le 6 avril 1988. Ce jour-là, j'étais à un voyage de documentalistes (eh oui... déjà). Nous étions sur les pentes du Vésuve à déguster le fameux Lacrima Christi (les larmes du Christ : tout un programme), le vin cultivé sur les sols volcaniques... On commençait à partir et on évoquait l'Empire Romain (normal en Italie !!) et la bonne vieille décadence. Je m'exclamai alors qu'il fallait révolutionner la notion de décadence et ne plus regarder en arrière... La Néo-Décadence était née.
Dans les mois qui suivirent, et pendant deux ans environ, nous réalisâmes quelques recueils qui, ma foi, avec le temps, m'apparaissent plutôt bons... On avait du talent, mais aucun n'a continué. Pas grave ! Dix-sept ans plus tard, sur les conseils du Doctor Freyd et de LJK, je me dis qu'il serait une bonne chose de mettre en ligne quelques-uns des textes de jadis, voire également des créations récentes... J'essaierai périodiquement de taper quelques textes et de les publier sur ce blog...
J'ai retrouvé dans mes archives une petite nouvelle "La Semaine très ordinaire de Nino R.", rédigée en 1992 par votre serviteur. Ce sera la première mise en ligne...
Voilà. La machine est (re)lancée.
Pour conclure, le mot de passe, créé par Jérôme P., suite à un de mes poèmes : " Je ferai couler ton sang dans les méandres du Canigou !"... Tout un programme...

Ah... J'oubliais... C'est quoi, la Néo-Décadence, concrètement ? On pourrait faire notre l'adage suivant : "L'humour noir, c'est la politesse du désespoir"... Nous vénérions Boris VIAN, j'étais fou du groupe MADNESS (le rock, en apparence léger, mais si noir en dedans)... On était fans (déjà) de Star Wars, de quelques bonnes séries british ("Amicalement Vôtre", "Chapeau Melon", "L'Autobus à Impériale"), je découvrais Nino Rota et Fellini (" Le monde est un cirque !"). Surtout, on aimait bien rigoler et picoler et on détestait la déprime gnangnan, les textes à l'eau de rose. On aimait le désespoir, le vrai... Etonnant, non ?!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Enfin, la Néo-Décadence revient avec un medium digne d'elle... la Toile.
Tel un phenix, la Néo-Décadence qui était morte renait en une E-Néo-Décadence qui j'en suis sûr, imprègnera, illuminera le 21ème siècle de ses principes fondateurs.
Pour fêter cet évènement et en souligner le caractère fondateur, et aussi parce que je suis en verve, je vous livre ce poème inédit, composé pour la circonstance.
Soyons fous, soyons motards, soyons Néo-Décadents.

L'Hymne à l'Arsouille

J'irai frotter du cale-pieds
Sur les départementales,
Puis essorer d'la poignée
Plus loin sur les nationales.

Tant pis si j'me fais flasher
Pour mon allure anormale,
Faudra courrir pour m'attraper,
Je fonce comme un animal.

J'ai qu'une envie c'est rouler,
C'est du bonheur, c'est d'la balle.
Tout c'que j'veux c'est arsouiller,
Mais à un rythme infernal.

J'vois l'paysage défiler,
A l'abri sous l'intégral.
J'sens la vitesse me griser,
Le moteur chante, un régal.

Et les virages de s'enchainer,
Mon coeur et le moteur s'emballent,
Il faut s'y jeter, déhancher,
La trajectoire c'est vital.

Je sens les chevaux cavaler,
Je suis au régime idéal,
Mais lorsqu'ils vont débouler,
Alors ce sera du brutal.

Oh, ça peut mal se terminer,
A pied ou bien à l'hopital,
Qu'importe tant qu'on peut rouler,
Et que l'on ne s'est pas fait mal.

Et puis s'il faut un jour tomber,
Tans pis si cela est fatal.
La balade doit s'achever
mais pas sur un destin banal...


NB : arsouiller, dans le jargon motard, consiste à faire une promenade entre amis, en général sur des routes viroleuses et à vitesse élevée... à ne pas confondre avec s'arsouiller, pratique à laquelle se livrent les survivants dans le premier bistrot à l'issue de ladite balade...