jeudi 26 janvier 2006

Aloïs : Bis repetita

Je me permets de remettre en ligne ce texte écrit début novembre, d'abord parce que je suis feignant et que si il y a des rediffusions à la T.V., pourquoi pas aussi sur le web ; ensuite parce que ce texte résume parfaitement mes soucis actuels et ça m'évite d'avoir à écrire d'autres mots que ceux-là ; enfin parce que qu'hélas ce texte était prémonitoire, notamment en ce qui concerne les chutes. En quelques mois, en quelques semaines, en quelques jours, une situation empire et on se sent tellement impuissant. Je profite de cette "re-publication" pour préciser que quand j'écris que "la société s'en fout", je ne parle évidemment pas de vous, ami(e)s lecteurs (trices) qui me faîtes le plaisir de votre compagnie virtuelle, mais je pense plutôt à nos gouvernants qui, s'appuyant sur le fait que c'est plutôt une "maladie de vieux", ne mettent pas le paquet (c'est le moins qu'on puisse dire) pour la recherche. En plus, des citoyens de seconde zone un peu déphasés, ça ne vote plus, c'est plus influençable, ça fait rentrer de l'argent dans les tutelles... La société a tout intérêt à avoir des gens malades : des vieux atteitns d'Alzheimer, des jeunes drogués, des actifs shootés aux anti-dépresseurs, et vous avez une belle société qui vote pour le premier démagogue venu... Moi, ce que j'en dis...

Aloïs

Maman, chaque jour tu disparais un peu plus
Chaque jour, ton cerveau rétrécit
Et le monde pour toi n’est plus qu’un théâtre d’ombres.
La somme de tes peurs hante mes jours et mes nuits.
Comment pourrais-je t’aider ?
Comment même essayer d’écrire ce que je ressens ?
Tu te perds dans la maison et tu te perds dans ta tête.
Un jour prochain tu ne connaîtras plus mon nom.
En quelques mois ton état s’est terriblement dégradé.
J’étais revenu pour te retrouver et à mon tour je me perds.
Souvent, tu restes là, triste et désemparée,
Tu connais l’inéluctabilité de ton destin...
Sinistre compte à rebours :
Demain peut-être ?
Et tu commences à chercher tes mots
Et tu sens le vide sous tes pieds.
Le sentiment de chute est la pire des terreurs
Et cette araignée qui tisse sa toile dans ta tête
Dévorant chaque jour plus de neurones
Et se régalant avec ton âme...
Et la société s’en fout,
Tu n’as que soixante ans,
Elle est belle, la vie !
Mais pas pour toi, pas pour nous.

Maman, ne pars pas trop vite.
On a encore tant à vivre.


(écrit le 2 novembre 2005)

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