Lettre ouverte à celle qui ne la lira jamais
Très Chère Toi !
Je sais bien que tu ne liras jamais ce texte ou alors dans quelques mois, par hasard, et que tu ne sauras donc pas qu'il t'est destiné, ou que tu feras comme si mais qu'importe... C'est une bouteille à la mer dans un océan de larmes, celles que j'ai versées en novembre et décembre. Maintenant, mon coeur est sec et je ne pleure plus. Tant mieux car c'était usant à la fin, toutes ces larmes. Tant pis car j'ai l'impression d'être (re) devenu complètement insensible et même cynique...
Je voudrais d'abord te remercier... Tu m'as tant apporté. Te rencontrer fut la meilleure chose qui me soit arrivée depuis des années. Tu m'as redonné confiance dans le genre humain. Tu m'as fait croire de nouveau à l'amitié, et particulièrement à l'amitié entre hommes et femmes. A cause de toi, et sans que tu ne le saches, j'ai rappelé tant de personnes perdues de vue ou avec lesquelles j'étais brouillé pour des broutilles (on est toujours brouillé pour des broutilles, des malentendus et autres quiproquos... la brouille a quelque chose du théâtre de boulevard !!). Tu m'as donné envie d'être meilleur. Avant toi, une seule autre personne m'avait donné cette grâce (car c'en est une !), c'était Valérie-Anne. Comme toi, une personne qui m'avait fait confiance et avec laquelle je vivais une grande complicité.
Complicité. Qu'il était beau ce mot et correspondait bien à cette étrange relation. Pas de l'amour. Pas de l'amitié. Autre chose. Bien sûr, de mon côté, par moments, j'étais follement amoureux de toi, mais je savais que c'était impossible et, donc, je ne t'en ai jamais parlé. Même à mes amis, j'ai toujours dit que c'était une relation qui n'était pas destinée à se transformer en histoire d'amour. D'autres auraient peut-être "essayé". Moi, non. Pas que je sois plus pur, plus prude, plus sage. Bien au contraire ! Mais je savais que ce serait un échec et, surtout, que ce fol amour ne serait pas partagé. Tu avais (as probablement) un petit copain (comme dirait l'autre : elles ont toutes un copain... et en l'occurence l'autre est une fille étonnée de toutes ces filles qui, par peur de la solitude et par conformisme, ont toujours quelqu'un sans forcément éprouver de sentiments... ce n'est probablement pas ton cas et c'était une parenthèse pour les gens qui liront cette lettre ouverte), tu me l'avais dit dès le début. Ensuite, tu ne m'en as plus reparlé pendant deux mois. Comme on se voyait très souvent et qu'on s'appelait régulièrement, j'en ai conclu que tu ne le voyais plus. Et je me voyais déjà l'élu de ton coeur. Non pas pour une histoire conventionnelle, non, pour une histoire que nous aurions inventée, une amitié improbable, une complicité folle teintée de tendresse et d'affection, un sentiment inclassable que les autres nous auraient envié.
Tu as éclairé mon mois de décembre. Tu as illuminé mon Noël. Chaque jour, notamment chaque matin, je pleurais parce qu'au fond de moi je savais que ça ne durerait pas. Puis, dans la journée, j'avais de tes news par sms ou coup de fil ou mieux on se voyait. Et c'était merveilleux. Je restais là à t'écouter. Plus rien ne comptait. Tu m'avais redonné le goût de lire, d'écouter de la musique, de m'intéresser au monde. Tu m'avais fait découvrir cette insoutenable légèreté de l'être, cette sympathique superficialité qui permet de vivre sans se prendre trop au sérieux (un de mes si gros défauts). Que d'éclats de rires ensemble. Tu me racontais tes histoires et je te confiais par bribes mon passé. Tu m'as même, indirectement, incité à quitter mon exil campagnard pour retourner vivre à Moulins après sept ans loin de ma ville... Enfin, last but not least, tu m'as demandé de te faire une promesse... moi, celui qui ne s'engage jamais, tu m'as demandé une promesse... la promesse de passer quelques jours cet été avec toi... Bien sûr, cette promesse, je ne pourrai jamais la tenir. Pourtant, qu'est-ce que j'y ai cru...
Puis la Nouvelle Année (The New Eve !!) apporta le doute et l'angoisse, l'attente et l'amertume... Pas un signe de toi, pas un sms, pas un coup de fil, pas un courrier. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... Mon 1er janvier fut marqué par l'attente d'un signe de toi qui ne vint jamais. Indifférence ? Mépris ? Pire : oubli... Tu avais mieux à faire... Terrible révélation. Nous étions depuis deux mois complices comme je ne l'avais été qu'une fois en trente cinq ans de vie et tu avais tout simplement oublié que c'était la nouvelle année pour moi aussi... Tu m'expliquas (en détail) quelques jours plus tard que le 1er janvier tu étais dans les bras de ton copain... Non pas que je ne m'en doutais pas... mais il est certaines choses qu'on ne raconte pas... De mon côté, je n'ai pas fait le détail de mes soûleries avec mes copains... Qu'importe. Tu n'as pas cherché à m'appeler ne serait-ce qu'un instant ou m'envoyer une de ces petites cartes de voeux qu'on vend dans les magasins aux périodes des fêtes...
Le charme était rompu. Depuis, j'erre comme une âme en peine. J'ai toujours (un peu) confiance dans les gens. J'ai même retrouvé le plasir de m'amuser dans une soirée. Mais il y a ce vide, ce grand vide, qui ne sera jamais comblé. Je ne crois pas que je retrouverai un jour une telle complicité, un tel sentiment partagé. Oh, bien sûr, je serai certainement de nouveau amoureux, je m'enthousiasmerai de nouveau pour telle ou telle activité... Je le sais, je suis comme ça, impulsif... N'empêche. Le vide demeure. Le vide demeurera.
J'appréhende un peu le jour où on se croisera de nouveau... Ce jour où nous ferons semblant d'être de bons copains alors que nous ne serons plus que des relations vaguement courtoises qui se saluent. Le pire est que tu ne t'en rendras peut-être pas compte (ou que tu feras semblant de ne pas t'en rendre compte). En amitié comme en amour, une relation est appelée à grandir, se développer, s'enrichir... Sinon, elle redescend, c'est inéluctable. En complicité (car, décidément, je n'ai pas de mot pour définir ce que j'ai ressenti pour toi), c'est la même chose. Ce fut une ascension extraordinaire en novembre et décembre... La descente est plus raide.
Voilà. C'est la vie. C'est pas très glorieux. Restent les souvenirs, si chaleureux aux jours mornes... Je te souhaite tout le bonheur du monde et espère que, quelque part, de temps en temps, tu penses un peu à moi. Moi, je pense tout le temps à toi.
Assurément tien,
J.-François
Très Chère Toi !
Je sais bien que tu ne liras jamais ce texte ou alors dans quelques mois, par hasard, et que tu ne sauras donc pas qu'il t'est destiné, ou que tu feras comme si mais qu'importe... C'est une bouteille à la mer dans un océan de larmes, celles que j'ai versées en novembre et décembre. Maintenant, mon coeur est sec et je ne pleure plus. Tant mieux car c'était usant à la fin, toutes ces larmes. Tant pis car j'ai l'impression d'être (re) devenu complètement insensible et même cynique...
Je voudrais d'abord te remercier... Tu m'as tant apporté. Te rencontrer fut la meilleure chose qui me soit arrivée depuis des années. Tu m'as redonné confiance dans le genre humain. Tu m'as fait croire de nouveau à l'amitié, et particulièrement à l'amitié entre hommes et femmes. A cause de toi, et sans que tu ne le saches, j'ai rappelé tant de personnes perdues de vue ou avec lesquelles j'étais brouillé pour des broutilles (on est toujours brouillé pour des broutilles, des malentendus et autres quiproquos... la brouille a quelque chose du théâtre de boulevard !!). Tu m'as donné envie d'être meilleur. Avant toi, une seule autre personne m'avait donné cette grâce (car c'en est une !), c'était Valérie-Anne. Comme toi, une personne qui m'avait fait confiance et avec laquelle je vivais une grande complicité.
Complicité. Qu'il était beau ce mot et correspondait bien à cette étrange relation. Pas de l'amour. Pas de l'amitié. Autre chose. Bien sûr, de mon côté, par moments, j'étais follement amoureux de toi, mais je savais que c'était impossible et, donc, je ne t'en ai jamais parlé. Même à mes amis, j'ai toujours dit que c'était une relation qui n'était pas destinée à se transformer en histoire d'amour. D'autres auraient peut-être "essayé". Moi, non. Pas que je sois plus pur, plus prude, plus sage. Bien au contraire ! Mais je savais que ce serait un échec et, surtout, que ce fol amour ne serait pas partagé. Tu avais (as probablement) un petit copain (comme dirait l'autre : elles ont toutes un copain... et en l'occurence l'autre est une fille étonnée de toutes ces filles qui, par peur de la solitude et par conformisme, ont toujours quelqu'un sans forcément éprouver de sentiments... ce n'est probablement pas ton cas et c'était une parenthèse pour les gens qui liront cette lettre ouverte), tu me l'avais dit dès le début. Ensuite, tu ne m'en as plus reparlé pendant deux mois. Comme on se voyait très souvent et qu'on s'appelait régulièrement, j'en ai conclu que tu ne le voyais plus. Et je me voyais déjà l'élu de ton coeur. Non pas pour une histoire conventionnelle, non, pour une histoire que nous aurions inventée, une amitié improbable, une complicité folle teintée de tendresse et d'affection, un sentiment inclassable que les autres nous auraient envié.
Tu as éclairé mon mois de décembre. Tu as illuminé mon Noël. Chaque jour, notamment chaque matin, je pleurais parce qu'au fond de moi je savais que ça ne durerait pas. Puis, dans la journée, j'avais de tes news par sms ou coup de fil ou mieux on se voyait. Et c'était merveilleux. Je restais là à t'écouter. Plus rien ne comptait. Tu m'avais redonné le goût de lire, d'écouter de la musique, de m'intéresser au monde. Tu m'avais fait découvrir cette insoutenable légèreté de l'être, cette sympathique superficialité qui permet de vivre sans se prendre trop au sérieux (un de mes si gros défauts). Que d'éclats de rires ensemble. Tu me racontais tes histoires et je te confiais par bribes mon passé. Tu m'as même, indirectement, incité à quitter mon exil campagnard pour retourner vivre à Moulins après sept ans loin de ma ville... Enfin, last but not least, tu m'as demandé de te faire une promesse... moi, celui qui ne s'engage jamais, tu m'as demandé une promesse... la promesse de passer quelques jours cet été avec toi... Bien sûr, cette promesse, je ne pourrai jamais la tenir. Pourtant, qu'est-ce que j'y ai cru...
Puis la Nouvelle Année (The New Eve !!) apporta le doute et l'angoisse, l'attente et l'amertume... Pas un signe de toi, pas un sms, pas un coup de fil, pas un courrier. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... Mon 1er janvier fut marqué par l'attente d'un signe de toi qui ne vint jamais. Indifférence ? Mépris ? Pire : oubli... Tu avais mieux à faire... Terrible révélation. Nous étions depuis deux mois complices comme je ne l'avais été qu'une fois en trente cinq ans de vie et tu avais tout simplement oublié que c'était la nouvelle année pour moi aussi... Tu m'expliquas (en détail) quelques jours plus tard que le 1er janvier tu étais dans les bras de ton copain... Non pas que je ne m'en doutais pas... mais il est certaines choses qu'on ne raconte pas... De mon côté, je n'ai pas fait le détail de mes soûleries avec mes copains... Qu'importe. Tu n'as pas cherché à m'appeler ne serait-ce qu'un instant ou m'envoyer une de ces petites cartes de voeux qu'on vend dans les magasins aux périodes des fêtes...
Le charme était rompu. Depuis, j'erre comme une âme en peine. J'ai toujours (un peu) confiance dans les gens. J'ai même retrouvé le plasir de m'amuser dans une soirée. Mais il y a ce vide, ce grand vide, qui ne sera jamais comblé. Je ne crois pas que je retrouverai un jour une telle complicité, un tel sentiment partagé. Oh, bien sûr, je serai certainement de nouveau amoureux, je m'enthousiasmerai de nouveau pour telle ou telle activité... Je le sais, je suis comme ça, impulsif... N'empêche. Le vide demeure. Le vide demeurera.
J'appréhende un peu le jour où on se croisera de nouveau... Ce jour où nous ferons semblant d'être de bons copains alors que nous ne serons plus que des relations vaguement courtoises qui se saluent. Le pire est que tu ne t'en rendras peut-être pas compte (ou que tu feras semblant de ne pas t'en rendre compte). En amitié comme en amour, une relation est appelée à grandir, se développer, s'enrichir... Sinon, elle redescend, c'est inéluctable. En complicité (car, décidément, je n'ai pas de mot pour définir ce que j'ai ressenti pour toi), c'est la même chose. Ce fut une ascension extraordinaire en novembre et décembre... La descente est plus raide.
Voilà. C'est la vie. C'est pas très glorieux. Restent les souvenirs, si chaleureux aux jours mornes... Je te souhaite tout le bonheur du monde et espère que, quelque part, de temps en temps, tu penses un peu à moi. Moi, je pense tout le temps à toi.
Assurément tien,
J.-François
2 commentaires:
Voici, ci-dessous, le petit texte explicatif joint à ma lettre ouverte que j'avais envoyé à mes amis par le net...
"Tout d'abord, bonjour ! encore un de ces mails collectifs, l'occasion de vous dire que je pense bien à vous, ensuite de vous inviter à aller faire un tour sur mon blog où j'ai mis en ligne deux ou trois textes que je pense assez intéressants, enfin de vous expliquer le texte qui suit... C'est une lettre ouverte à
une certaine personne. Certains d'entre vous savent de qui je parle mais qu'importe. Après tout, ce qui compte, c'est le contenu de cette lettre. C'est une lettre ouverte, donc pas si personnelle que ça puisque j'en révèle le contenu... et que je le mets même en ligne... Je me suis demandé si c'était "bien" de le faire... Après tout, je vous ai, les unes et les uns et les autres et les autres, bassiné(e)s avec mes états d'âme depuis deux mois... Il serait un peu incongru que je ne
vous donne pas l'épilogue de l'histoire... Et puis, c'est la loi du blog, cette espèce de journal intime (terme que je trouve absurde parce que l'intimité publiée... hm ! je préfère le terme de chroniques), on déballe un peu de soi, l'occasion de savoir où on en est. L'occasion pour les lecteurs de savoir comment va leur ami ou copain qui écrit le blog, et aussi l'occasion d'également penser à soi-même, l'occasion enfin de s'amuser en lisant les petites histoires bien dérisoires d'un
terrien du vingt-et-unième siècle...
Alors, voilà. Voilà ma lettre, à elle."
J'ai, à la suite de cette lettre ouverte, reçu de très gentils mots de Anne, Michèle et Réjane, qui s'inquiétaient pour moi. Je tiens à repréciser que c'est une lettre ouverte, un exercice de style, qui s'inspire de ma vie mais n'en est qu'un reflet et donc c'est pas ma vie... Je ne suis pas si noir que mes textes semblent l'exprimer. Comme dirait J.J.G., je suis entre gris clair et gris foncé, plutôt clair d'ailleurs !... Et puis j'ai aucune envie de plus jamais revoir la personne dont je me suis inspiré pour écrire cette lettre ouverte que, j'espère, elle ne lira jamais car elle pourrait se méprendre... Suis-je clair ? Pas trop mais c'est pas grave... Personne lit les commentaires...
La lettre de Réjane...
Bonjour!
Que dire après avoir lu cela, à part des banalités ?..........
Je comprends très bien ce que tu ressens, et tout ce que je peux te dire, c'est que je sais maintenant qu'aucune situation n'est jamais définitive. Les hasards de la vie font parfois bien les choses, surtout au moment où on ne s'y attend plus. Je comprends tout à fait ce qui doit se passer dans ta tête en ce moment, et je sais aussi que ce genre de choses fait très mal. C'est dur de passer à autre chose, mais ça viendra naturellement... Consacre-toi à ton déménagement (et ton emménagement!), aux élèves, à tes amis, bref : aux gens qui, à tes yeux, en valent la peine!
Les sentiments humains ne sont pas une science exacte (ça se saurait!), et dans ce domaine, rien n'est jamais sûr. Et je sais de quoi je parle!!! Le jeu perpétuel de la séduction et du charme, c'est ce qui fait le sel de notre vie (et de toute relation!), non ? (moi qui aime un homme très sollicité, dans un milieu tellement différent du mien, je crois que je ne l'en aime que plus, de m'avoir choisie, moi! MOI, petite prof insignifiante venue de province, et qu'il avait déjà aimé il y a longtemps!) Personne ne peut dire de quoi sera faite ta vie dans quelques mois, dans quelques années! Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, rien n'est plus vrai ; mais une seule rencontre, un seul évènement et tout peut basculer aussi!
Alors, courage, regarde la vie en face, et profites-en ; on n'en a qu'une, autant ne pas la gâcher! Et si'il arrive un moment où ça ne va vraiment pas, n'hésite pas à m'appeler, ou envoyer un sms ou un mail!
Bizzzzzzzzzzzzzzzzzz
Réjane
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